Un cadre de l’Union Démocratique du Cameroun (UDC) a fait le point de la situation à Bangourain dans le département du Noun, trois jours après une attaque sanglante attribuée aux combattants séparatistes de la région du Nord-Ouest.
En effet, dimanche dernier, des individus armés présentés comme des combattants séparatistes de la région du Nord-Ouest ont attaqué les quartiers Choufpah et Menkefun. Une personne a été mortellement poignardée et une dizaine d’autres blessées. Des enfants, femmes et vieillards ont aussi été enlevés et libérés plus tard.
Malgré l’intervention des forces de sécurité, la situation n’est pas revenue au calme trois jours plus tard, tout au contraire. Présent sur place, Youmo Koupit Adamou a partagé ce 26 décembre 2018, un message sonore sur les réseaux sociaux, qui laisse penser au pire. «La situation est véritablement devenue incontrôlable ce matin. Je vous ai promis des informations une fois sur place à Choufpah. Mais au moment où je vous fais cette voix, je suis au pont, on m’a dit que par prudence, je ne dois pas y aller», affirme le membre du bureau politique de l’Union Démocratique du Cameroun (UDC).
L’homme politique indique par la suite que «seules les populations armées vont y aller parce qu’il semble que la milice ambazonienne s’organise à venir venger deux des leurs qu’on a pris ce matin et qui étaient venus en expédition, visant le chef du quartier Choufpah».
«Il n’est plus possible pour nous en tant que leaders ou responsables pouvant maîtriser la situation, de nous faire entendre. Les forces de l’ordre sont à Choufpah, les populations nombreuses également ; toutes armées. On me signale qu’il y a eu coup-de feu par les champs, preuve que les ambazoniens seraient en train de venir par les champs», dit-il.
Koupit Adamou en appelle à l’intervention rapide et efficace des pouvoirs publics. «Il faudrait que le gouvernement camerounais, que les autorités fassent un renfort important de manière à ce que les limites maritime et terrestre soient quadrillées par les forces armées. Sinon, à l’allure où vont les choses, nous avons peur que cela puisse dégénérer en une guerre civile entre deux populations (du Noun et du Nord-Ouest) qui jusqu’ici vivaient en paix», prévient l’informateur.
Le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji a fait le déplacement de Bangourain ce mercredi. «Nous avons fait un compte rendu au chef de l’Etat qui a donné immédiatement des hautes instructions et des moyens enfin qu’une aide substantielle soit apportée aux populations sinistrées. Une aide alimentaire, sanitaire, et de reconstruction parce qu’il y aura des tôles, des ciments, des matelas», a déclaré le ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji au micro de la CRTV.
«Nous sommes arrivés aujourd’hui et nous sommes en train d’y aller avec le gouverneur (de la région de l’Ouest, Ndlr) pour revisiter cet arrondissement et les populations sinistrées, et leurs apporter officiellement les dons du Chef de l’Etat en prêchant la paix. Ces populations sont frustrées, ils ont été victimes des exactions des terroristes», a-t-il ajouté.
«Nous sommes venus pour informer les habitants de Bandourain que le Chef de l’Etat suit de très près les tristes évènements qui se sont déroulés dans leur localité. Je voulais aussi les rassurer que le Chef de l’Etat a donné des instructions fermes : tous ces terroristes seront traqués et remis à la justice», a indiqué Paul Atanga Nji parlant de l’objet de sa présence.
C’est la troisième fois que la commune de Bangourain, située dans la région de l’Ouest, en zone francophone et frontalière du Nord-Ouest, subit ainsi en quelques mois des assauts de groupes armés.
Otric N.
L’initiative est de Mireille Fomekong, l’une des victimes du dernier long délestage d’énergie électrique occasionné ces derniers jours dans la ville de Douala.
ACP a appris mercredi qu’un collectif d’avocat est constitué pour attaquer Eneo -l’entreprise chargée de la distribution de l’énergie électrique- en justice. Tout serait parti d’un ras-le-bol exprimé par l’internaute Mireille Fomekong sur les réseaux sociaux. Celle qui est par ailleurs manager d’une PME au Cameroun s’est offusquée du fait que plusieurs ménages de la ville de Douala étaient privés d’électricité depuis plusieurs jours alors qu’on est en période de fête de fin d’année.
Après avoir donné l’alerte, elle a invité les autres victimes via les réseaux sociaux à la contacter afin de revendiquer leurs droits. Ce 26 décembre, Mireille Fomekong annonce qu’elle a réussi à constituer un collectif d’avocat pour la défense des droits de toutes les victimes d’Eneo Cameroun.
«Comme je vous l’ai promis, un collectif d’avocats a été mis en place. À la suite de ces 5 jours dans l’obscurité et de cette privation des fêtes de noël par ENEO. Je souhaite ici leur témoigner ma profonde gratitude ! À vous, qui avez spontanément souscrit à cette action citoyenne, pour obliger ENEO à respecter nos droits en tant que consommateur, je vous dis Bravo et Merci», a publié Mireille Fomekong sur sa page Facebook.
A l’en croire, cette action ne vise pas à faire de ENEO le bouc émissaire de toutes les frustrations et souffrances des camerounais. Mais il s’agit «d’envoyer un message fort sur nos droits en tant que consommateurs a-t-elle assuré. Précisons que jusqu’à présent certains quartiers de Douala sont toujours privés d’électricité.
Dans un communiqué relayé sur la toile, Eneo avait expliqué que son réseau électrique avait été perturbé dans la matinée du 23 décembre. «Un enfant a pioché un câble souterrain en creusant des trous pour implanter des goals pour un match de football, au stade en face de Tractafric, à Kilomètres 5», pouvait-on lire sur la page Facebook de l’entreprise en charge de l’énergie électrique au Cameroun.
Et c'est en creusant sur le stade qu'il a touché un des câbles de transport souterrain. Selon des témoins, un premier bruit s'est fait entendre. Seulement, le jeune homme a continué à creuser. C'est ainsi qu'une grosse explosion va survenir, patatras, c'est la débandade. Le forfait est commis, la ville est dans le noir.
Jusqu'à ce mardi matin, les quartiers Bonanjo, Bonapriso, Bali, Koumassi, Brasseries, Marché Central, Zone portuaire Aval, Nkomondo, Bois des singes, Akwa, New Bell, Nkoulouloun, Youpwe sont dans le l'obscurité. Une situation qui a transformé la ville de Douala en un véritable capharnaüm. Des moteurs de générateurs tournent partout dans la ville. Un vacarme de plus en plus insupportable pour les populations qui doivent désormais négocier avec ces bruits et le brouhaha occasionné par le trop plein de moto-taxis dans les rues de la ville.
Le communiqué d'Eneo indique que les reconstructions sur ce tronçon va durer plusieurs jours. En attendant, un réseau aérien provisoire d'urgence est en construction. Long de 1500 mètres, avec un besoin d'une cinquantaine de supports en bois, le réseau provisoire pourrait éventuellement entrer en service le 27 décembre prochain.
Otric N.
Bangourain, une petite commune située dans la région de l'ouest frontalière du nord-ouest anglophone du Cameroun, a été attaquée ce dimanche 23 décembre, par un groupe armé non identifié. Les assaillants ont incendié plusieurs habitations et laissé un mort derrière eux. L'attaque n'a pas été revendiquée, mais des soupçons se sont immédiatement orientés vers les combattants séparatistes anglophones même si les autorités invitent à la prudence.
Selon le maire de la commune de Bangourain, les assaillants étaient au moins une cinquantaine. Ils ont fait irruption dans la petite ville dans la nuit de samedi à dimanche, entre une heure et deux heures du matin. Leur intention, croit savoir la même source, était de s’en prendre à certains bâtiments administratifs de la ville. Objectif finalement dévié après un accrochage inattendu avec des vigiles d’un établissement les ayant repérés.
L’un des vigiles sera tué par balles, un autre s’en sortira avec des graves blessures. Le commando ira par la suite essuyer sa rage auprès des populations, arrachées de leur lit dans deux quartiers. Une soixantaine habitations seront incendiées et leurs occupants, femmes, hommes et enfants, emmenés comme otages. Selon le maire, les dix otages auraient été finalement libérés.
C’est la troisième fois que la commune de Bangourain, située dans la région de l’Ouest, en zone francophone et frontalière du Nord-Ouest, subit ainsi en quelques mois des assauts de groupes armés. Pour cette dernière attaque, les autorités locales ont néanmoins invité à la prudence se refusant d’indexer les combattants ambazoniens, la localité étant aussi en proie à une grosse activité criminelle.
«Nous avons fait un compte rendu au chef de l’Etat qui a donné immédiatement des hautes instructions et des moyens enfin qu’une aide substantielle soit apportée aux populations sinistrées. Une aide alimentaire, sanitaire, et de reconstruction parce qu’il y aura des tôles, des ciments, des matelas», a déclaré le ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji, qui effectue mercredi une descente sur place à Bangourain.
«Nous sommes arrivés aujourd’hui et nous sommes en train d’y aller avec le gouverneur (de la région de l’Ouest, Ndlr) pour revisiter cet arrondissement et les populations sinistrées, et leurs apporter officiellement les dons du Chef de l’Etat en prêchant la paix. Ces populations sont frustrées, ils ont été victimes des exactions des terroristes», a-t-il ajouté au micro de la radio nationale, la CRTV.
«Nous sommes venus pour informer les habitants de Bandourain que le Chef de l’Etat suit de très près les tristes évènements qui se sont déroulés dans leur localité. Je voulais aussi les rassurer que le Chef de l’Etat a donné des instructions fermes : tous ces terroristes seront traqués et remis à la justice», a indiqué Paul Atanga Nji parlant de l’objet de sa présence.
Déclenchée en fin octobre 2016, la crise anglophone Rechercher crise anglophone a déjà fait au moins 160 morts parmi les forces de défense et de sécurité. Au moins 400 civils ont été tués dans des homicides attribués aux deux camps.
Selon le HCR, 347 000 personnes sont déplacées des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest à cause de la crise, pour d'autres localités du pays.
En juin 2018, le gouvernement camerounais a mis sur pied le plan d’assistance humanitaire d’urgence d’un montant de plus de 12 milliards de 716 millions 500 FCFA, en faveur des communautés affectées par les violences dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. Sur le terrain, les habitants des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, collaborent désormais avec les forces de défense et de sécurité auxquelles ils livrent les combattants sécessionnistes.
Otric N.
L'attentat en 1994 contre l'avion du président rwandais Juvénal Habyarimana, affaire dans laquelle les juges d'instruction français ont prononcé un non-lieu, est considéré comme l'élément déclencheur du génocide.
Le soir du 6 avril 1994, un Falcon 50 transportant le président Habyarimana et son homologue burundais Cyprien Ntaryamira est abattu en phase d'atterrissage à Kigali par au moins un missile. Habyarimana, un Hutu, revenait d'un sommet en Tanzanie consacré aux crises rwandaise et burundaise et au processus de négociations engagé avec la rébellion du Front patriotique rwandais (FPR, à majorité tutsi) menée par Paul Kagame, l'actuel président du pays.
Le représentant du Rwanda à l'ONU déclare que les deux présidents «ont été assassinés par les ennemis de la paix». Le ministère rwandais de la Défense affirme que l'avion a été «abattu par des éléments non identifiés». Le lendemain de l'attentat, le Premier ministre hutu modéré, Agathe Uwilingiyimana, dix Casques bleus belges de la Minuar chargés de sa protection et plusieurs ministres de l'opposition sont tués.
Commencent alors des massacres à grande échelle. Les milices hutu Interahamwe et les Forces armées rwandaises (FAR) massacrent méthodiquement les Tutsi, de même que les opposants hutu au parti d'Habyarimana. Dans tout le pays, hommes, femmes et enfants tutsi sont exterminés à coups de machettes. La population, encouragée par les autorités et des médias, dont la tristement célèbre Radio-télévision libre des Mille collines (RTLM), prend largement part aux massacres, viols et pillages.
Entre avril et juillet 1994, le génocide fait environ 800.000 morts, selon l'ONU. Le 27 mars 1998, une enquête judiciaire est ouverte en France, après une plainte de la famille d'un pilote français tué dans l'attentat. En novembre 2006, le juge Jean-Louis Bruguière, en charge de l'enquête, recommande des poursuites contre le président Kagame devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda pour sa "participation présumée" à l'attentat et signe des mandats d'arrêt visant ses proches.
Dans la foulée, Kigali coupe les ponts avec Paris, et se lance dans une contre-enquête qui accuse des extrémistes des FAR de l'attentat et met en cause la France pour son soutien au «régime génocidaire» d'Habyarimana. Les relations diplomatiques reprennent trois ans plus tard. Entre-temps, le juge Bruguière a été remplacé par le juge Marc Trévidic.
Le 10 janvier 2012, un rapport d'expertise français sur l'attentat conclut que l'avion a été abattu par des missiles tirés depuis le camp militaire de Kanombe, alors aux mains de la garde présidentielle de Habyarimana. Le 20 décembre 2017, à Paris, les juges antiterroristes Jean-Marc Herbaut et Nathalie Poux, qui ont repris le dossier, signifient la fin de l'enquête sur l'attentat.
Dans son réquisitoire du 10 octobre 2018, le parquet de Paris demande l'abandon des poursuites contre les sept protagonistes mis en examen, issus du clan de Paul Kagame, faute de charges suffisantes. Ils ont ainsi suivi les réquisitions du parquet de Paris, réclamant en octobre l'abandon des poursuites contre des proches de l'actuel président rwandais Paul Kagame, qui risquaient d'être renvoyés devant une cour d'assises.
Dans cette ordonnance rendue le 21 décembre, les magistrats expliquent prendre cette décision «en l'absence de charges suffisantes», a précisé la source judiciaire. L'information judiciaire avait initialement été ouverte pour «assassinat et complicité d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste», ainsi que pour «association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme».
«Il faut interpréter cette décision des juges français comme une forme de résignation face à un contexte politique contre lequel le ministère public n'a pas su lutter. Les autorités rwandaises n'ont jamais cherché à apporter leur concours à la manifestation de la vérité», a réagi auprès de l'AFP Me Philippe Meilhac, avocat de la veuve de l'ex-président, Agathe Habyarimana.
Otric N.
L’État du Cameroun procède depuis ce mercredi 26 décembre 2018 à l’amortissement du capital et des intérêts de son emprunt obligataire de 2014 à hauteur de 37,5 milliards FCFA.
Dénommée «ECMR 5,50% net 2014-2019», cette opération avait permis de collecter 153 milliards FCFA, sur les 150 milliards FCFA attendus, des fonds destinés à la réalisation de projets énergétiques, routiers et portuaires inscrits dans la Loi de finances 2014.
Les souscripteurs recevront ainsi 2.775 FCFA d’annuité pour chaque obligation, soit 2.500 FCFA d’amortissement du capital pour 2018 et le reste pour les intérêts annuels par titre.
Dans le même ordre d’idées le gouvernement camerounais procède, vendredi prochain, au remboursement de 20 milliards FCFA représentant le capital de son emprunt obligataire «ECMR 5,90% net 2013-2018» pour le compte de l’exercice 2017, dont 2647,5 FCFA d’annuité et 147,5 FCFA d’intérêt annuel par détenteur de titre.
Réalisé du 29 octobre au 9 novembre 2018, cet emprunt obligataire, d’un montant total de 50 milliards FCFA, était destiné à financer, pour 23 milliards FCFA, la construction du barrage hydroélectrique de Memve'ele (Sud), 18 milliards FCFA étant destinés au secteur des travaux publics alors que 9 milliards FCFA étaient affectés au projet de complexe industrialo-portuaire de Kribi (Sud).
Un emprunt obligataire est une dette émise par une personne morale (une entreprise privée, une société publique, un Etat ou une collectivité publique) pour se financer auprès d’investisseurs, appelés les obligataires. Les obligations sont des titres financiers assimilables à une dette pour l’entreprise qui émet les titres.
Lors d’un emprunt obligataire, l’émetteur et le souscripteur signent un contrat obligataire pour formaliser le prêt qui fixe notamment la maturité et le taux d’intérêt. En somme, l’emprunt obligataire est une source de financement par émission de titres qui permet à toute entreprise de financer tout type de besoin à plus ou moins long terme.
Au Cameroun, l’on a récemment noté un fort taux de souscriptions pour le 1er emprunt obligataire privé. Il s’agit du premier emprunt obligataire privé sur le marché financier local, réparti en 800.000 obligations à 10.000 FCFA le titre, lancé entre le 20 novembre et le 11 décembre 2018 avec pour arrangeur le prestataire de services d’investissement (PSI) BGFIBank Cameroun.
L’on note que cet engouement des souscripteurs contraste avec l’enthousiasme enregistré quelques mois plus tôt par la Société métropolitaine d’investissement de Douala (SMID), nouvellement créée par la Communauté urbaine de la métropole économique. Cet autre emprunt obligataire, réalisé le 5 juillet 2018 pour un montant de 10 milliards FCFA, a permis de ne recueillir que 5,414 milliards FCFA.
Seulement, plusieurs interrogations se posaient autour de cette opération financière privée qui intervenait tout juste après la demi-réussite de la Société métropolitaine d’investissement de Douala qui recherchait, il y a quelques mois, à peu près le même montant qu’Alios. En effet, EDC Investment Corp (EDC), chef de file de l’opération d’appel public à l’épargne en vue de la Constitution du capital de la Smid, avait informé qu’à la clôture, le 5 juillet, 541 719 actions ont été souscrites. Ce qui représente un montant de 5,414 milliards de FCFA soit, un peu plus de 50% des 10 milliards initialement visés.
Otric N.
Les élections directes (présidentielles, législatives et provinciales) prévues dimanche en République démocratique du Congo (RDC) ont été reportées au mois de mars dans deux zones de conflit dont Beni, a indiqué ce mercredi la commission électorale nationale indépendante (Céni).
Ce report partiel concerne notamment l'élection présidentielle, déjà trois fois reportée, qui doit désigner le successeur du président Joseph Kabila au pouvoir depuis janvier 2001. Ce report concerne 1.256.117 électeurs (sur les 40 millions inscrits).
Le communiqué de la Céni, dont ACP a eu une copie, précise «Considérant la persistance de l'épidémie de la maladie à virus Ebola qui continue de sévir dangereusement dans les circonscriptions électorales de Beni, Beni Ville et Butembo Ville dans la province du Nord-Kivu ainsi que la menace terroriste qui plane sur cette région avec des actes criminels récurrents perpétrés par des bandes et milices armées.
Considérant, en outre, que les élections suscitent des mouvements importants des électeurs vers les lieux de vote, entraînant ainsi des concentrations et une forte promiscuité de la population, augmentant le risque de propagation de cette maladie et favorisant opportunément les attaques terroristes.
Qu'en sus, le déploiement des agents opérationnels de la Céni, des témoins, des observateurs électoraux et journalistes dans ces contrées les expose aux mêmes menaces relevées ci-dessus (...) les élections directes dans les circonscriptions électorales de Beni, Beni ville et Butembo ville en province de Nord-Kivu ainsi que Yumbi, dans la province de Maï-Ndombe, initialement prévues le 30 décembre 2018, sont reportées au mois de mars 2019 et feront l'objet d'un calendrier spécifique».
Kinshasa veut organiser ses élections sans l'aide financière ni l'appui logistique de ses partenaires étrangers occidentaux (ONU, UE), ni de leur mission d'observation électorale.
Les Nations unies, présentes depuis 20 ans en RDC, et les partenaires occidentaux de Kinshasa sont restés très discrets, voire silencieux, jusqu'à présent. La Mission des Nations unies au Congo a répété qu'elle proposait ses bons offices à «toutes les parties» pour «un processus électoral pacifique, transparent et crédible».
«Nous aurions souhaité que les élections se tiennent à la date prévue», glisse une source onusienne. «Nous prenons acte de ce report de sept jours et demandons à tout le monde de rester calme». L'incendie d'un entrepôt de la Céni le 13 décembre à Kinshasa a porté un coup dur au processus électoral, s'est justifiée la centrale électorale.
La région de Beni est en proie à des attaques fréquentes de rebelles musulmans ougandais (les ADF) et à une épidémie d'Ebola qui a fait plus de 300 morts. À Yumbi, au moins 80 personnes ont été tuées dans la soudaine éruption de violences communautaires qui a touché la province du Mai-Ndombe au nord de Kinshasa, au bord du fleuve Congo.
La Commission électorale nationale indépendante maintient pour l'instant le calendrier électoral pour les autres régions du pays. Les élections directes sont donc maintenues le dimanche 30 décembre 2018 et la prestation de serment du président est prévue le 18 janvier 2019.
A la vue du dernier calendrier électoral publié par la Céni, une question se pose. Comment est-il possible de maintenir la prestation de serment du président de la république le 18 janvier 2019 si l'élection présidentielle est reportée au mois de mars 2019 dans certaines régions du pays ?
Joint au téléphone par nos confrères de la RTBF, Bob Kabamba, professeur de sciences politiques à l’Université de Liège (ULiège) et auteur de nombreuses recherches sur la République démocratique du Congo. Il se trouve pour l'instant à Kinshasa. «Pour moi, cela signifie clairement qu'on ne tiendra pas compte de l'avis de ces populations dans le cadre de l'élection présidentielle».
Otric N.
En 2019, l’édition du concours de Beauté Miss Cameroun sera très certainement organisée via le Ministère des Arts et de la Culture.
L’objectif affiché des autorités camerounaises est d'effectuer une reprise en main de l’évènement tel que l’a annoncé Narcisse Mouelle Kombi du service communication du ministre, le 20 décembre dernier. Cette demande serait « sur prescription de la haute hiérarchie », dans la perspective de « préserver l’image de cette vitrine de la culture camerounaise »,
Les raisons de la forte implication des autorités trouvent son origine dans les différents scandales qui ont surgi régulièrement.
Jusqu’à présent c’était le Comica (Comité National Miss Cameroun) qui sera chargé de l’organisation du concours de beauté.
Au ministère concerné, on indique que « La question du retrait de l’organisation au Comica était en gestation depuis longtemps, mais le parrainage de la Première dame ne facilitait pas les choses. Maintenant, tout s’est débloqué ».
La réputation du concours de Miss Cameroun était entachée depuis plusieurs années et les scandales s’enchaînaient régulièrement. Le livre d’Audrey Aboula, la première dauphine en 2016, “Une Dauphine dans un monde de requin”, n’avait fait que confirmer ce que tout le monde savait.
Elle expliquait ainsi à JeuneAfrique: « Ce qu’on vous présente lorsque vous vous lancez dans l’aventure est très loin de ce que vous découvrez par la suite: une organisation désastreuse au cours de laquelle les droits de la femme, qu’on est pourtant censé mettre en valeur, sont bafoués ».
Préférant garder l’anonymat, une autre lauréate enfonce le clou: « Demandez au Comica où est passée la voiture qui était promise à la gagnante ? Et je ne parle pas des autres lots. Quant au salaire imaginaire… ».
Et ce n’est pas le seul scandale, des fraudes ont également été constatés, d’où la volonté de contrôle du gouvernement afin d’assainir la situation.
Du côté du Comica, on tente de se justifier comme on le peut. Ainsi Ingrid Amougou tente de justifier la situation: « Lors de chaque édition surviennent certaines difficultés que nous essayons de rattraper l’année suivante. Ce n’est pas facile d’organiser une compétition comme le concours Miss Cameroun sans avoir véritablement de sponsors ni de véritables moyens d’accompagnement de l’État ».
Les autorités ne semblent pas convaincues par ces explications, et si le Comica affirme détenir les droits du concept, il n’est pas certain qu’il puisse se passer du soutien du gouvernement.
Peter T.
Il ne fait pas très bon d’être joueur du Paris Saint-Germain ces derniers jours. Après Thiago Silva, c’est une nouvelle fois le lion indomptable Choupo Moting qui vient d’être la victime d’un cambriolage.
Les braqueurs se sont introduits dans son domicile à Paris ce 24 décembre alors qu’il était absent. C’est la deuxième fois en deux mois que le Lion Indomptable qui évolue dans le championnat de Ligue 1 en France de fait cambrioler.
Pour l’instant, aucun bilan n’a été dressé ni par la police en charge de l’enquête ou encore même par le joueur en question. Le déclenchement de l’alarme aurait néanmoins contraint les cambrioleurs à rapidement prendre la fuite et le préjudice serait limité.
Rappelons qu’en novembre dernier, l’attaquant camerounais avait déjà été victime d’un cambriolage pendant la rencontre contre Liverpool, des individus avaient pénétré chez lui et s’étaient emparés de 600 000 euros de biens, soit un peu plus de 250 millions de FCFA.
Éric Maxim Choupo-Moting, né le 23 mars 1989 à Hambourg, est un footballeur international camerounais qui évolue au poste d'attaquant au Paris Saint-Germain. Il possède également la nationalité allemande.
Formé au Hambourg SV, Choupo-Moting y fait ses premiers pas professionnels avant d’être prêté à Nuremberg. Il se révèle sous les couleurs de Mayence entre 2011 et 2014. Parti jouer pour Schalke 04, l'attaquant qui a confirmé les espoirs placés en lui. En 2017, il s'en va pour la première fois à l'étranger, à Stoke City en Angleterre, mais le club est relégué dès la première saison. Libre, il rejoint le Paris Saint-Germain.
En équipe nationale, l'attaquant connait plusieurs sélections jeunes avec l'Allemagne avec qui il est en réussite. Mais, en 2010, il choisit de jouer pour l'équipe du Cameroun. En 2010, Eric Maxim Choupo-Moting est appelé par Paul Le Guen afin de jouer pour l'équipe du Cameroun, devançant ainsi Matthias Sammer qui représentait la fédération allemande. Après accord de la FIFA fin mai 2010, il est autorisé à disputer la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud.
Il inscrit son premier but contre la Serbie le 5 juin 2010 en match amical, puis son premier en match officiel contre l'île Maurice le 4 septembre 2010, lors des éliminatoires de la CAN 2012.
En 2017, le binational refuse de rejoindre les Lions indomptables qualifiés pour la CAN, afin de se concentrer sur son club de Schalke. Au Gabon, le Cameroun est sacré sans lui et Hugo Broos, le sélectionneur belge démis depuis, conserve un souvenir mitigé de son international.
En 2018, le nouveau sélectionneur Clarence Seedorf le rappelle en sélection début septembre pour un match face aux Comores. En octobre il le désigne capitaine de la sélection. Pour son premier match avec le brassard, il est l'unique buteur d'un match qualificatif pour la CAN 2019 contre le Malawi, mais il se blesse à la cuisse et rentre ensuite à Paris.
Hugo Broos, ex-sélectionneur du Cameroun confirme «Il a une bonne tactique, il ne perd pas beaucoup de ballons, mais son problème est mental. Il doute très vite et c’est peut-être pour ça qu’il n’a pas eu le parcours qu’on pouvait espérer au regard de son potentiel». Pour autant, Thomas Tuchel, qui le fait venir à Mayence en 2011 puis au PSG en 2018, dit de lui qu'«il a un caractère très positif, top niveau (...). Maxim peut avoir un impact en une minute, il ne perd jamais espoir et peut être décisif dès qu'il sort du banc».
Otric N.
Ces chiffres, publiés au terme de la deuxième session ordinaire du Conseil national de la décentralisation au titre de l’exercice 2018, s’accompagnent de l’état des lieux de l’exercice des compétences par les communes et les communautés urbaines, ainsi que les perspectives d’élargissement du champ des compétences de ces deux catégories de Collectivités territoriales décentralisées (CTD).
Selon le communiqué ayant sanctionné ces assises, il est ressorti que «depuis l’exercice 2010, l’Etat a transféré aux communes et communautés urbaines soixante-trois compétences dans les matières nécessaires à leur développement économique, social, sanitaire, éducatif, culturel et sportif».
Comme accompagnement de ce transfert, «350 milliards de FCFA ont été alloués, à travers le budget des vingt ministères sectoriels concernés», précise le document.
Par ailleurs, il est envisagé dès le mois de janvier 2019, après l’évaluation approfondie des lois de décentralisation de 2004, «l’organisation des assises générales de la commune, afin d’insuffler une nouvelle dynamique à l’organisation et au fonctionnement des collectivités territoriales décentralisées».
En plus des impôts communaux soumis à péréquation dans les premier et deuxième trimestres de l’année en cours pour un montant d’environ 37 milliards de FCFA, les administrations sectorielles concernées ont transféré des crédits aux communes de l’ordre de 150 milliards de FCFA. En outre, 381 millions de FCFA ont fait l’objet de paiements globaux dans le cadre de la Dotation générale de fonctionnement (DGF).
Parallèlement, le Conseil national de la décentralisation a prescrit de finaliser la réflexion en cours visant à doter les collectivités territoriales décentralisées d’un système spécifique de passation des marchés publics, d’organiser ou de faire tenir des sessions de formation à l’intention des magistrats municipaux et leurs collaborateurs sur des thématiques se rapportant à la gestion des communes et de procéder au paiement des arriérés de la DGF de l’exercice 2016.
De même, le conseil a recommandé des mesures urgentes pour améliorer la fluidité dans la mise à disposition du produit des impôts locaux, soumis à péréquation, et de mener, sans délai, une réflexion sur les implications financières et budgétaires relatives à l’élargissement du champ de compétences des municipalités.
La décentralisation au Cameroun consiste en la cession progressive par l'État aux collectivités territoriales décentralisées de compétences non exclusives accompagnées de ressources humaines, techniques, matérielles et financières adéquates. Ce transfert de pouvoirs est régi par des textes réglementaires votés par l'Assemblée nationale et promulgués par le Président de la République. Et les compétences transférées sont exercées le plus près possible des populations cibles avec succès. Elles permettent aux collectivités territoriales décentralisées (CTD) de promouvoir la démocratie participative, la gouvernance et le développement locaux sur les plans social, éducatif, sanitaire, sportif, culturel, économique, artisanal et touristique.
Au Cameroun la décentralisation ne date pas d'aujourd'hui. Elle commence entre les deux guerres mondiales d'abord au Cameroun britannique avec le système de gouvernement indirect rule pratiqué par la Grande-Bretagne et impliquant les Chefs traditionnels dans l'administration et la gestion des affaires de la cité, enfin au Cameroun français dès 1941 avec la création des Communes mixtes urbaines (CMU) de Yaoundé et Douala.
Elle est constitutionnalisée par la constitution camerounaise du 2 juin 1972 qui confère aux communes un cadre juridique en faisant d'elles des personnes morales de droit public jouissant d'une autonomie financière, juridique et administrative. La loi no 96/06 du 18 janvier 1996 portant révision de la constitution du 2 juin 1972 vient créer une deuxième catégorie de collectivité territoriale décentralisée: la région.
Les collectivités territoriales décentralisées du Cameroun ont deux statuts juridiques: celles qui bénéficient d'une constitutionnalité directe car créées par la constitution (commune et région) et celles dont la constitutionnalité est indirecte car créées par la loi. En effet, l'article 55, alinéa 1 de la constitution permet au législateur de créer "tout autre type de collectivité décentralisée 1". La suppression des premières nécessite une révision de la constitution alors qu'un simple texte du législateur suffit pour mettre fin à l'existence des collectivités de type 2 sus-citées.
Otric N.
Dans la famille de Marlène, au quartier Ekoumdoum a Yaoundé, personne n’a pu fermer les yeux la nuit dernière. Le petit David, âgé d’à peine six mois, a été volé durant la célébration eucharistique de la nativité
Marlène est inconsolable. Sa sœur aînée, Muriel lui a confié son petit bébé, malheureusement, une dame qui semblait pourtant très gentille, lui a demandé si elle pouvait porter ce bébé, parce qu’elle le trouvait très beau : « C’était pendant que la chorale chantait, elle est venue vers moi et m’a demandé si elle peut danser avec le bébé. J’ai accepté et, elle m’a montrée là où elle était assise et est partie. Quand j’ai regardé après, je ne l’ai plus vu, je suis sortie mais, elle n’était plus là… ».
Une histoire que la petite fille âgée de douze ans, raconte avec pleines de larmes dans les yeux. La maman de l’enfant quant à elle, promène autour d’elle un regard hagard, tenant entre ses mains, les vêtements de son enfant. Elle est traumatisée, ne sachant de quel côté chercher du secours. Et pourtant, ce n’est pas la première fois que sa petite sœur amène le petit David à la messe, comme le déclare Muriel : « Ma petite sœur adore David. Elle passe le temps à le porter et, même lorsqu’elle rentre des classes, à peine a-t-elle déposé son sac qu’elle courre le prendre. Elle l’amène partout, à la boutique et même à la chapelle, ils partent souvent ensembles. Et, chaque fois, elle est revenue avec mon bébé. Qui me l’a pris, que vais-je faire maintenant ? ».
Alors, les larmes recommencent à couler de ses yeux. Alors que les dames de la maison et quelques voisines du quartier l’entourent, prenant les photos de l’enfant pour la mettre certainement dans les réseaux sociaux, les hommes sont allés au commissariat et peut être à la gendarmerie, pour porter plaine contre inconnue.
Le vol des enfants au Cameroun, une préoccupation devenue permanente
Il ne se passe plus une journée, une semaine, sans qu’on ne lise dans les réseaux sociaux, qu’un tel cherche son enfant disparu. Volé par une baby siter ou alors, dans les formations hospitalières qui recueillent la maman pendant qu’elle est en travail. Même dans les quartiers, les écoles, le vol des enfants est devenu le sport favori de certains individus aux sombres desseins.
Malgré la vigilance dont font montre les familles ayant des enfants en bas âge, parfois ceux qui sont à l’âge de l’adolescence bénéficie de la même attention, certains voleurs d’enfants réussissent leur coup, comme c’est le cas du bébé David. Mais, l’on n’a rarement entendu des plaintes pareilles venant des maisons de prière. Même si une fois, il y’a huit ou neuf ans, dans une église réveillée du côté de Tsinga, une femme, richement vêtue a failli commettre ce forfait. Pendant que tout le monde était engagé dans la louange, elle est allée vers une maman qui tenait son bébé entre ses mains. Elle lui a demandé si elle pouvait danser avec l’enfant, parce qu’elle a peur de se lever toute seule. La maman a accédé à sa demande, mais suivait du regard, tout ce que la femme faisait.
Se rendant compte que tous ses gestes étaient contrôlés, elle a voulu déjouer l’attention en prenant le chemin des toilettes. La maman de l’enfant l’a suivi et, s’est rendu compte que la femme se dirigeait vers une voiture. Elle lui a couru après et s’est mise à crier très fort. Les gens sont sortis et sont venus s’enquérir de la situation. Percée à jour, la voleuse d’enfants a fait savoir qu’elle n’a pas d’enfant et c’est la raison pour laquelle elle était venue dans cette église, espérant en trouver un. Conduite au commissariat, elle répond encore aujourd’hui, de l’acte qu’elle a voulu poser. Fort heureusement, la maman de l’enfant n’a pas été crédule.
Vivement que le petit David soit retrouvé et qu’il revienne dans sa famille.
Nicole Ricci Minyem