Un cadre de l’Union Démocratique du Cameroun (UDC) a fait le point de la situation à Bangourain dans le département du Noun, trois jours après une attaque sanglante attribuée aux combattants séparatistes de la région du Nord-Ouest.
En effet, dimanche dernier, des individus armés présentés comme des combattants séparatistes de la région du Nord-Ouest ont attaqué les quartiers Choufpah et Menkefun. Une personne a été mortellement poignardée et une dizaine d’autres blessées. Des enfants, femmes et vieillards ont aussi été enlevés et libérés plus tard.
Malgré l’intervention des forces de sécurité, la situation n’est pas revenue au calme trois jours plus tard, tout au contraire. Présent sur place, Youmo Koupit Adamou a partagé ce 26 décembre 2018, un message sonore sur les réseaux sociaux, qui laisse penser au pire. «La situation est véritablement devenue incontrôlable ce matin. Je vous ai promis des informations une fois sur place à Choufpah. Mais au moment où je vous fais cette voix, je suis au pont, on m’a dit que par prudence, je ne dois pas y aller», affirme le membre du bureau politique de l’Union Démocratique du Cameroun (UDC).
L’homme politique indique par la suite que «seules les populations armées vont y aller parce qu’il semble que la milice ambazonienne s’organise à venir venger deux des leurs qu’on a pris ce matin et qui étaient venus en expédition, visant le chef du quartier Choufpah».
«Il n’est plus possible pour nous en tant que leaders ou responsables pouvant maîtriser la situation, de nous faire entendre. Les forces de l’ordre sont à Choufpah, les populations nombreuses également ; toutes armées. On me signale qu’il y a eu coup-de feu par les champs, preuve que les ambazoniens seraient en train de venir par les champs», dit-il.
Koupit Adamou en appelle à l’intervention rapide et efficace des pouvoirs publics. «Il faudrait que le gouvernement camerounais, que les autorités fassent un renfort important de manière à ce que les limites maritime et terrestre soient quadrillées par les forces armées. Sinon, à l’allure où vont les choses, nous avons peur que cela puisse dégénérer en une guerre civile entre deux populations (du Noun et du Nord-Ouest) qui jusqu’ici vivaient en paix», prévient l’informateur.
Le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji a fait le déplacement de Bangourain ce mercredi. «Nous avons fait un compte rendu au chef de l’Etat qui a donné immédiatement des hautes instructions et des moyens enfin qu’une aide substantielle soit apportée aux populations sinistrées. Une aide alimentaire, sanitaire, et de reconstruction parce qu’il y aura des tôles, des ciments, des matelas», a déclaré le ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji au micro de la CRTV.
«Nous sommes arrivés aujourd’hui et nous sommes en train d’y aller avec le gouverneur (de la région de l’Ouest, Ndlr) pour revisiter cet arrondissement et les populations sinistrées, et leurs apporter officiellement les dons du Chef de l’Etat en prêchant la paix. Ces populations sont frustrées, ils ont été victimes des exactions des terroristes», a-t-il ajouté.
«Nous sommes venus pour informer les habitants de Bandourain que le Chef de l’Etat suit de très près les tristes évènements qui se sont déroulés dans leur localité. Je voulais aussi les rassurer que le Chef de l’Etat a donné des instructions fermes : tous ces terroristes seront traqués et remis à la justice», a indiqué Paul Atanga Nji parlant de l’objet de sa présence.
C’est la troisième fois que la commune de Bangourain, située dans la région de l’Ouest, en zone francophone et frontalière du Nord-Ouest, subit ainsi en quelques mois des assauts de groupes armés.
Otric N.