Un mouvement de grève a débuté ce lundi au Soudan, dans le sillage des manifestations contre le prix du pain assombries par des heurts meurtriers et qui se sont transformées en l'une des plus importantes contestations en trois décennies du pouvoir d'Omar el-Béchir.
L'appel à la grève a été lancé dimanche par un rassemblement de professionnels de différents secteurs, alors que des manifestations étaient encore organisées jusque tard dans la soirée dans plusieurs villes dont Oumdourman, voisine de la capitale Khartoum.
Les hôpitaux ont été les premiers à rejoindre ce mouvement de grève, qui a commencé depuis 08H00 ce jour a confirmé Mohamed al-Assam, membre du comité des médecins au sein de ce rassemblement.
Cette organisation a affirmé dans un communiqué qu'elle comptait remettre le 25 Décembre, au palais présidentiel une demande officielle exigeant la démission immédiate du président en réponse à la volonté du peuple soudanais et la formation d'un gouvernement transitoire.
Des médecins avaient eux aussi mis devant un hôpital public du sud de Khartoum, des pancartes sur lesquelles était écrit: médecins en grève, seulement les cas d'urgence…
Le mouvement de colère d'une partie de la population, qui a touché jusque-là une dizaine de villes du pays, a été déclenché mercredi dernier par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain, dans un pays en plein marasme économique.
Les manifestations ont fait au moins huit morts -six à Al-Gadaref (est) et deux à Atbara (est)- lors de heurts avec les forces anti-émeutes, selon des responsables et des témoins. Mais des bilans plus lourds sont évoqués.
Le chef du principal parti d'opposition, Sadek al-Mahdi, a parlé de 22 morts, dénonçant la "répression armée" contre un mouvement de contestation légitime, selon lui.
Dernier Premier ministre démocratiquement élu du Soudan, M. Mahdi a été chassé du pouvoir par le coup d'Etat fomenté en 1989 par l'actuel président Omar el-Béchir. Poussé à l'exil à plusieurs reprises, il est rentré au pays cette semaine.
Après les premières revendications contre la cherté de la vie, des rassemblements sont désormais ponctués du slogan « Le peuple veut la chute du régime tiré du printemps arabe de 2011 ».
« La raison principale des manifestations est économique et liée aux prix élevés, mais les racines de la crise sont politiques - l'échec des politiques gouvernementales, les erreurs et la mauvaise gestion" expliquent la colère de la population», estime Abdellattif al-Bouni, professeur de sciences politiques.
Pour Mohamed Lattif, chroniqueur politique au journal Al-Youm Al-Tali, l'impasse économique et budgétaire actuelle doit pousser l'Etat à se réformer au plus vite.
Depuis l'indépendance du Soudan du Sud en 2011, le Soudan a été amputé des trois quarts de ses réserves d'or noir. Cette année, le pays traverse des difficultés économiques croissantes avec une inflation de près de 70% et une plongée de la livre soudanaise face au dollar américain.
« Il n'y a pas d'autre choix que de revoir la structure dirigeante », estime M. Lattif. Pour lui, la poursuite de la mobilisation dépendra de la réaction du gouvernement. « S'il persiste dans la réponse sécuritaire, on assistera aussi à une escalade de l'autre partie », assure-t-il.
Suspecté par la Cour pénale internationale (CPI) de crimes contre l'humanité, crimes de guerre et génocide au Darfour (ouest), M. Béchir, 74 ans, est considéré par les experts comme un dirigeant autoritaire et imprévisible.
Le parti au pouvoir du Congrès national a affirmé comprendre la colère de la population face à la situation économique. Mais son porte-parole, Ibrahim el-Sadik, a accusé "les partis de gauche qui souhaitent déstabiliser l'appareil d'Etat" et Israël d'être à l'origine de ces protestations.
Nicole Ricci Minyem
24 octobre-24 décembre, soixante jours que le Chef de l’Etat gabonais a été amené hors de son pays, parce que sa santé était préoccupante. Malgré la posture rassurante adoptée par le gouvernement et la présidence de la République, cette non présence demeure au centre des interrogations au sein de la population.
Ses concitoyens ne l’ont pas vu en public depuis ce temps, toutes les informations leur parviennent en compte goutte, notamment son hospitalisation à l’hôpital King Faisal de Riyad en Arabie Saoudite, la visite de certaines personnalités, son arrivée au Maroc… Mais, aucun message personnel d’Ali Bongo Ondimba n’a été délivré à l’endroit de son peuple.
Dans chaque pays, le Président de la République adresse un message à ses concitoyens le 31 Décembre. Moment important dans la vie d’une nation pendant lequel un bilan est fait et des perspectives sont présentées. Pourtant, au Gabon, certains tenants du pouvoir soutiennent depuis plusieurs jours que concernant le traditionnel discours à la Nation du 31 décembre, le chef de l’Etat n’aurait pas obligation de s’adresser aux Gabonais. Toute chose qui conforte encore un peu plus l’idée largement relayée sur les réseaux sociaux d’une incapacité d’Ali Bongo Ondimba à assumer sa charge comme le soutient l’opposition.
Au–delà de ces multiples tentatives de pallier l’absence du locataire du palais Rénovation, la confusion continue de régner autour de son retour, les populations gabonaises étant désormais dans l’expectative, alors que le doute s’installe sur les personnalités qui assurent la gestion du pays.
Ce n’est pas la même ambiance d’inquiétude, qui prévaut au sein de certaines formations politiques de l’opposition. Dans l’optique de donner à ses militants des rudiments nécessaires dans le domaine politique, le bureau exécutif de l’Union socialiste progressiste (USP) organise depuis le 22 décembre dernier à Libreville, des séminaires de formation pour ses sympathisants et cadres, dont le thème porte sur « le rôle et statut du militant d’un parti politique.
Jusqu’à la fin de ce mois, en dehors des deux jours de fête, l’objectif de ces formations initiées par Henri Mbira Nze premier secrétaire dudit parti est « de donner aux sympathisants et cadres de l’USP des moyens intellectuels, techniques, moraux et idéologiques permettant d’acquérir une pleine conscience citoyenne, démocratique et solidarité », a précise Michel Ella Mve le coordinateur générale des formations. Ceci afin de les préparer au combat politique pacifique devant conduire ce mouvement à la conquête et la gestion du pouvoir politique dans une orientation égalitaire, socialiste et progressiste.
Au cours de ces séminaires, les participants seront édifiés sur la vision globale de l’USP dans le champ politique local, la promotion personnelle et participation militante dans un parti, la culture et le militantisme politique, l’éthique et la morale au sein d’une formation politique, le rôle et statut du militant etc…
Ces formations gratuites essentiellement théoriques et pratiques qui vont se dérouler sur trois mois, consistent à fournir aux militants et sympathisants cadres de l’USP des rudiments pour raffermir leur culture politiques pour plus tard être capables de tenir un débat dans ce domaine en maîtrisant les concepts. Ces derniers auront l’occasion de les appliquer sur le terrain grâce aux activités pratiques qui leurs seront offertes.
Par l’initiation de ces formations, l’Union socialiste et progressiste se démarque de la pratique observée au sein des autres formations politiques qui accordent très peu d’intérêt à la formation de leur militantisme à la culture politique.
Nicole Ricci Minyem
Le gouvernement signe un contrat de partenariat afin de faire intervenir les drones coréens pour passer l’agriculture à l’heure du « big data »
Les objectifs visés, sont entre autres : l’Amélioration des rendements agricoles, le suivi de la désertification et de la formation des ingénieurs au big data
trois drones qui survoleront la région de Sidi-Bouzid.
C’est depuis le mois d’août dernier que les deux partenaires, accompagnés par la Banque Africaine de Développement, que trois engins volants autonomes sud-coréens bardés de caméras et de capteurs scrutent le sol pour répertorier les réseaux d’irrigation, analyser la qualité des sols, représenter en 3D la topographie des lieux, quantifier le taux de rendements des récoltes, etc. de la région agricole de Sidi Bouzid, berceau de la révolution de 2011, dans le sud de la Tunisie. Les données recueillis sont immédiatement envoyées et traitées avec pour objectif d’obtenir de meilleurs rendements.
Améliorer la production de 20%
« Il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte et que nous n’avons pas encore, mais disons que l’objectif est d’améliorer la production agricole de 20% », estime Kim Ho Jin, manager général de Busan Techno Park, agence gouvernementale coréenne basée dans la ville de Busan.
Le projet, inédit, prévoit aussi un volet formation et transfert de technologie pour permettre aux Tunisiens de collecter et analyser les données ainsi que de piloter et assurer la maintenance des drones. L’investissement près de un million de dollars est pris en charge sous forme de don par le fonds coréen KOAFEC, administré par la Banque africaine de développement. Si le projet atteint les objectifs qu’il s’est fixé, la BAD souhaite étendre le partenariat au reste de l’Afrique du nord puis du continent. Mais aucun calendrier précis n’a pour l’heure été rendu public.
Étendre le projet
La Tunisie a été choisie en raison de la désertification qui y sévit, provoquant une réduction de ses terres agricoles. Une autre raison de ce choix est technologique : le pays a d’ores et déjà suffisamment de savoir-faire dans le domaine du « big data » et de l’IoT agricole (internet des objets) pour assimiler la technologie de pointe sud-coréenne.
Le projet sera par la suite étendu à d’autres régions de la Tunisie. Dans une deuxième phase, les drones devraient également être utilisés dans d’autres secteurs : inspection des voies ferrées, détection de fuite d’eau sur les barrages, livraison de produits sensibles comme les médicaments, etc.
Une trentaine de jeunes Tunisiens bénéficieront du partage de connaissance de l’équipe du Busan techno Park, avec notamment des formations au pays du Matin calme. Présent lors de la cérémonie, jeudi, le ministre de la Coopération internationale, Zied Ladhari, n’a pas précisé comment seront sélectionnés les bénéficiaires. Mais il compte sur ce partenariat pour faire de la Tunisie « un hub continental » sur ces questions de « big data » appliqué à l’agriculture.
Les drones de Busan Techno Park sont déjà à l’œuvre dans six projets en Corée du Sud et dans la gestion de problématiques urbaines (cadastre, eau potable, réseau routier, etc.).
Nicole Ricci Minyem
Avant la tenue de la rencontre, de nombreuses organisations indépendantistes ont appelé à bloquer la ville et même d'empêcher la réunion gouvernementale qui a finalement été délocalisée dans la métropole catalane.
Le gouvernement espagnol s’est réuni en fin de semaine, pour un conseil des ministres sous haute protection policière, en raison des nombreuses manifestations prévues par les indépendantistes radicaux, qui contrastent avec le dialogue renoué avec le gouvernement catalan.
«Soyons ingouvernables - Faisons tomber le régime…». C'est sous ces mots d'ordre que plusieurs organisations catalanes ont appelé leurs militants à tenter de bloquer Barcelone et même d'empêcher la réunion gouvernementale délocalisée dans la métropole catalane et perçue comme une provocation du chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez.
Dès l'aube, une dizaine de routes avaient été coupées par les indépendantistes radicaux des Comités de défense de la République (CDR) en Catalogne, dont les autoroutes AP7 et A2, d'importantes voies d'accès à Barcelone ainsi que des axes névralgiques de la métropole catalane, a indiqué le service de gestion du trafic de la région.
L'image contraste avec la réunion au sommet en fin de semaine dernière, entre M. Sanchez et le président indépendantiste régional Quim Torra, à l'issue de laquelle un inhabituel communiqué commun a été publié pour affirmer le pari d'un dialogue effectif en vue de garantir une solution à la crise catalane. Au cours de cette rencontre, tenue après des semaines de tensions, Madrid et le gouvernement catalan ont convenu de se revoir en janvier.
Parmi les sujets à l’ordre du jour, l’approbation d’une forte augmentation du salaire minimum, la revalorisation du salaire des fonctionnaires et l’annonce des investissements dans les infrastructures catalanes, réclamés de longue date.
Mais les activistes indépendantistes ont prévu d'offrir un accueil des plus hostiles à Pedro Sanchez, que même son prédécesseur conservateur Mariano Rajoy, pourtant fermement opposé aux séparatistes, n'a pas connu.
Les militants des CDR prétendent empêcher l'accès des ministres aux lieux. Ces collectifs d'extrême gauche, qui ont déjà tenté par le passé d'occuper par la force le parlement régional, ne cessent de répéter sur les réseaux sociaux les slogans «Soyons ingouvernables» ou «Débordons-les».
Parallèlement, l'influente association Assemblée nationale catalane (ANC), organisatrice ces dernières années de manifestations massives pour l'indépendance, a invité ses militants à se rendre en voiture à Barcelone pour bloquer la ville.
Face aux risques d'incidents, après que plusieurs rassemblements dans la région eurent dégénéré ces derniers mois en affrontements avec la police, le gouvernement régional a multiplié les appels au calme : «Le gouvernement a toujours été très clair et appelé à la non-violence, au pacifisme, au civisme», a affirmé la porte-parole de l'exécutif régional, Elsa Artadi.
Investi à la tête du gouvernement début juin 2018, notamment grâce aux voix des indépendantistes catalans, Pedro Sanchez avait entamé son mandat avec la volonté de renouer le dialogue, huit mois après la tentative de sécession de la Catalogne en octobre 2017.
Mais le ton s'était durci ces dernières semaines entre les deux parties. Les indépendantistes, sans qui M. Sanchez n'a pas de majorité au parlement, avaient ainsi annoncé qu'ils ne voteraient pas le budget après les lourdes réquisitions du parquet espagnol début novembre à l'encontre de leurs dirigeants devant être jugés début 2019 pour leur rôle dans la tentative de sécession.
Le chef du gouvernement, échaudé par le succès de l'extrême droite à l'élection régionale début décembre en Andalousie (sud), notamment grâce à son discours anti-indépendantiste, avait tenu des propos très virulents contre les séparatistes la semaine dernière en les accusant de «ne plus avoir que le mensonge pour soutenir leurs positions politiques».
Nicole Ricci Minyem
Dans une chronique publiée sur son compte Facebook, l’ancien Directeur de rédactions du groupe l’Anecdote, Xavier Messè, s'attaque aux hors la loi des médias. Pour le journaliste, ces médias qui sont régulièrement sanctionnés par le Conseil National de la Communication et qui surtout ne respectent pas ces décisions «ont des sérieuses lacunes dans le respect de la déontologie du journalisme».
Cette chronique fait suite aux récentes sanctions du Conseil nationale de la Communication. En effet, le président du Conseil national de la communication (CnNC) a décidé le 19 décembre 2018, à l'issue de la 22ème session ordinaire de cet organe de régulation de médias qu'il dirige, la fermeture de la chaîne de télévision Vision 4 pour un mois. Journaliste et directeur de la même chaîne de télévision, Ernest Obama, écope d'un mois de suspension. Période durant laquelle à en croire le communiqué de Peter Essoka, le journaliste ne pourra exercer la profession.
Le CNC accuse le journaliste sanctionne le journaliste pour «diffusion de propos incitant à la haine tribale». En effet, le 04 novembre 2018, dans le cadre de l'émission «Club d'élites» diffusée sur Vision 4, le CNC a estimé que notre confrère avait violé l'éthique et la déontologie journalistique. Sa collaboratrice Nadine Patricia Mengue, s'en tire aussi avec un mois de suspension, suite à l'annonce de la fausse mort d'Ali Bongo Ondimba le président gabonais. Le Président directeur général du groupe l'Anecdote, éditeur de Vision 4, Jean Pierre Amougou Belinga, reçoit un avertissement.
D'autres sanctions sont aussi tombées. Maneh Mireille Flore, journaliste à Canal 2 international, écope d'un mois de suspension, ainsi que Benjamin Zebaze le directeur de publication de Ouest-Échos, et Joseph Roland Djotie du Quotidien de l'Économie.
D'autres sanctions ont suivi, comme la suspension pour deux mois, de notre confrère Michael Doppas (quoique jeté en prison par Samuel Eto'o) de Soleil Fm. Le footballeur milliardaire s'était plaint du journaliste, lequel l'accusait alors de promouvoir l'homosexualité dans l'équipe nationale de football du Cameroun.
Lire la chronique de Xavier Messe
CNC: Des sanctions à appliquer !
Le 19 décembre dernier, le Conseil national de la communication (Cnc) a pris des sanctions contre certains hommes de médias et certains journalistes. Ces sanctions suspendent organes de presse et journalistes, alors que, quelques dirigeants de médias écopent des avertissements.
Les médias sont saints dans leur existence. Ils sont nobles dans leurs missions. Mais, comme ils sont la création de la société, ils sont forcément produits par des femmes et des hommes. Beaucoup de ces humains sont corrects, bien cultivés, bien instruits et dotés d’une solide formation professionnelle. Au plan de l’éthique et de la déontologie du journalisme, ils sont au-dessus de tout soupçon.
Malheureusement, dans cet univers, on retrouve des incultes, des incompétents, des manipulés, des personnes sans formation ni morale. C’est cette dernière catégorie qui pollue les médias.
Un journaliste respecte les personnes, les institutions et les personnes qui les incarnent. Il maîtrise les règles de sa profession. Béchir Ben Yahmed, le fondateur de Jeune Afrique avait coutume de nous rappeler que lorsque son journal est saisi dans un pays, ou qu’il perd un procès, c’est que l’auteur de l’article aura été un piètre journaliste. C’est une vérité !
Les personnes que le Cnc vient de frapper, récidivistes pour certaines, ont des sérieuses lacunes dans le respect de la déontologie du journalisme. Ces personnes parlent ou écrivent pour dire la haine, pour justifier l’injustifiable, pour parader, pour diffuser ou publier n’importe quoi ! Si ces personnes ne sont pas capitales de pratiquer le journalisme selon ses règles, il faudrait qu’elles se remettent humblement à l’apprentissage, ou alors qu’elles changent de métier.
Dans un pays où il existe des personnes civilisées, il faut que celles-ci commencent par respecter les lois de ce pays. Si ces lois s’avèrent mauvaises, alors se battre pour les faire changer. Le Conseil national de la communication est un organe de régulation des médias, créé par une loi, celle-ci mise en application par un décret du chef de l’Etat. Les médias et les hommes des médias qui chercheraient à affaiblir le CNC ne seront ni des légalistes, et encore moins des patriotes.
Otric N.
Deux objectifs rappelés par Fritz Ntonè Ntonè, délégué du gouvernement auprès de la CUD, vendredi 14 décembre 2018, lors de la session ordinaire du conseil de communauté du 4e trimestre consacrée au vote du budget de l’exercice 2019.
Ainsi, selon Cameroon Tribune, les membres du conseil, grands conseillers, réunis à la salle des Actes Rudolph Tokoto de la CUD, ont adopté un budget de 49,9 milliards FCFA. Une enveloppe en baisse de 5% par rapport à l’année dernière. Par contre, le budget alloué au fonctionnement, comme le précise le patron de la collectivité publique décentralisée, est en «légère augmentation».
Une hausse liée à la première priorité: «Les frais qui concernent le ramassage des ordures sont logés dans la partie fonctionnement de notre budget. Il y a l’instauration de ce qu’on appelle la pré-collecte», explique Fritz Ntonè Ntonè. Les maires vont donc s’impliquer afin que les ordures sortent des quartiers et les jeunes riverains seront mis à contribution. Le délégué du gouvernement reconnaît que la problématique d’enlèvement, de transport et de traitement des ordures ménagères est une actualité dans les grandes villes camerounaises.
Quant à la deuxième priorité, M. Ntonè Ntonè n’a pas manqué de souligner les dangers du désordre urbain: «L’incivisme fiscal, la criminalité, l’insécurité d’une manière générale». Comme moyens de lutte donc:
«Nous allons être de plus en plus vigilants pour que les gens respectent la réglementation urbaine. D’ailleurs, la nouvelle cuvée du personnel de la police municipale en formation entre en activité dès le 1er janvier 2019». Des objectifs qui ne pourront être atteints que par les performances financières et du personnel.
Et quelques recommandations ont été faites dans ce sens par les grands conseillers. On peut citer: la nécessité d’une utilisation harmonieuse de la nomenclature du budget-programme par les services de la CUD et de la recette municipale pour faciliter le suivi budgétaire des opérations engagées; sensibiliser le personnel aux nouvelles méthodes du budget-programme, ainsi que sur les objectifs de l’institution; Initier un audit pour évaluer la productivité du personnel de la CUD pour aboutir à un déploiement plus efficace sur le terrain, etc.
Pour revenir au désordre urbain, si cette initiative de la CUD est à saluer, il faut craindre qu’elle ne soit très vite diluée dans deux éléments essentiels si l’on ne fait pas attention, à savoir la résistance des acteurs principalement visés par l’opération, et l’absence de suivi qui caractérise d’habitude les actions administratives.
D’abord la résistance des acteurs. D’après le communiqué, la cible principale est constituée des conducteurs des motos taxis et des taxis dans la ville, principaux auteurs de l’incivisme lié aux règles de la circulation et là la réglementation des transports. Ces derniers ont en effet développé une habitude contraire à la norme et s’y confortent désormais. Ils considèrent les surcharges, la circulation en sens inverse et le non-respect des feux de signalisation comme leur mode opératoire normal, auquel personne n’a le droit de s’attaquer.
L’opération sera donc considérée par ces derniers comme une violation de leur territoire comportemental, qu’ils entendent défendre avec becs, ongles, klaxons, roues, pare-chocs et foule au besoin. Pas besoin de rappeler que pour ce qu’i est de faire foule, les motos taxi en sont capables, surtout que leur croissance en nombre est exponentielle, et aucune mairie n’est en mesure de dire à ce jour combien on en compte sur son territoire. Ignorer leur capacité de nuisance serait donc fatale pour l’opération.
Otric N.
Le parti du président Faure Gnassingbé, l'Union pour la République (Unir) a obtenu 59 des 91 sièges à l'Assemblée nationale lors des élections législatives du 20 décembre boycottées par la principale coalition de l'opposition, selon des résultats officiels provisoires.
Sans les principaux partis d'opposition, qui avaient dénoncé des irrégularités dans la préparation du scrutin, UNIR pouvait espérer remporter les 4/5 des sièges au Parlement (73 sièges contre actuellement 62) pour faire passer aisément une réforme constitutionnelle autorisant le président Faure Gnassingbé de se représenter en 2020 et 2025.
Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, a succédé dans la violence à son père, le général Eyadéma Gnassingbé, qui a dirigé le pays d'une main de fer pendant 38 ans. Toutefois, le parti au pouvoir pourra compter sur son allié principal, l'Union des forces de changement (UFC) de l'ex-opposant historique Gilchrist Olympio, arrivée en deuxième position avec six députés et d'autres partis et indépendants.
Au total, 850 candidats issus 130 listes (105 pour 12 partis politiques et 25 pour les indépendants) ont pris part à ces élections. Le taux de participation officiel est de près de 60% d'électeurs inscrits, les partis boycottant le scrutin ayant invité leurs supporters à ne pas s'inscrire sur les listes.
Après plus d'un an de grave crise politique, et des dizaines de marches de protestation, certaines massives, les leaders de la principale coalition des 14 partis politiques de l'opposition (C-14) n'ont pas présenté de candidats, et n'auront plus aucune représentation au Parlement. Ils ont toujours réclamé davantage de transparence et des réformes constitutionnelles pour permettre la limitation du mandat présidentiel.
Les observateurs de l'Union africaine (UA) et de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont salué la bonne tenue de ces législatives. Les dirigeants ouest-africains ont également se sont félicités samedi à Abuja (Nigeria) de la tenue des législatives libres et transparentes, conformément à leur feuille de route pour une sortie de crise au Togo.
Ils ont fortement regretté le boycottage de ce scrutin par la C-14, «malgré les efforts considérables déployés par les facilitateurs pour favoriser des élections inclusives avec une participation équitable de tous les acteurs à la Céni». L'opposition a dénoncé la partialité de la CEDEAO, et considère qu'elle n'avait pas suffisamment de représentants à la Commission électorale pour un scrutin libre et équitable.
Le taux de participation provisoire a été communiqué par la Commission électorale nationale indépendante (Céni) vendredi. Il atteint quasiment 60%. «Après compilation des remontées des résultats, le taux de participation partiel et provisoire est estimé à 59,96 %», précise le professeur Kodjona Kadanga, président de la Commission électorale nationale indépendante.
Dans le détail, le taux de participation dans les bureaux de vote varie beaucoup d'une localité à une autre. Plusieurs préfectures de la région septentrionale du Togo ont un taux de participations de plus de 80 % voire plus 90%. Dans les villes du sud, ce taux tourne autour de 50 % alors qu'il est de 21 % dans les sept zones du Golfe, y compris Lomé. «Nous tenons à remercier tous les électeurs qui se sont mobilisés pour aller accomplir leur devoir citoyen dans la sérénité», a dit le président de la Céni.
Otric N.
«Je regrette très profondément la décision prise» par les Etats-Unis de se retirer de Syrie, a dit M. Macron en visite au Tchad, ajoutant qu’ «un allié se doit d'être fiable, se coordonner avec ses autres alliés».
Le coup de griffe du président français Emmanuel Macron à Donald Trump dimanche, critiquant sa décision de retirer les forces américaine de Syrie, marque un nouveau signe de la détérioration de leur relation depuis septembre, après un an de lune de miel, commente l’AFP.
«Etre allié, c'est combattre épaule contre épaule», a ajouté Emmanuel Macron, en précisant que c'était précisément ce que la France faisait avec le Tchad, mais aussi avec les Etats-Unis, dans la lutte contre les groupes jihadistes dans la bande sahélo-saharienne. Et pour enfoncer le clou, il a affiché un soutien marqué à l'ex-chef du Pentagone, Jim Mattis, qui, pour montrer son désaccord, a démissionné en insistant sur la nécessité pour les Etats-Unis de «traiter les alliés avec respect».
«Je veux ici rendre hommage au général Mattis et aux propos qui ont accompagné sa décision. Depuis un an, nous avons constaté comment il a été un interlocuteur fiable», a dit le président français lors d'une conférence de presse avec son homologue tchadien Idriss Deby. Il a aussi souligné que ce retrait mettait en danger leurs alliés kurdes. Le Royaume-Uni et l'Allemagne, également alliés des Etats-Unis dans la lutte contre le groupe Etat islamique, n'ont pas caché leur inquiétude après l'annonce du retrait américain.
Excellentes après l'élection du jeune président français en 2017, où les deux hommes se juraient une amitié sans faille et s'embrassaient publiquement, avec une satisfaction commune d'avoir été élu contre le système malgré d'évidentes divergences sur le fond, les relations entre MM. Macron et Trump se sont détériorées au fur et à mesure qu'apparaissaient leurs profonds désaccords. Les points de frictions se sont additionnés: climat, Iran, le commerce international et désormais la défense.
Depuis un mois, elles ont pris un tour de plus en plus acrimonieux. Un coup dur pour le Français, déjà isolé en Europe face à la montée des nationalistes et qui pariait sur un axe Paris-Washington. A la veille de l'arrivée le 11 novembre de Donald Trump à Paris pour la célébration du centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale, Emmanuel Macron déclare à CNN qu'il souhaite une "armée européenne" pour se protéger contre tous - Etats-Unis compris.
A peine arrivé sur le sol français, Donald Trump répond dans un tweet rageur qu'Emmanuel Macron ferait mieux de regarder la répartition juste des coûts de l'OTAN. Lors d'une rencontre à l'Elysée, les deux hommes protestent malgré tout de leur amitié. Mais Donald Trump s'agace de l'envolée du Français le 11 novembre contre le nationalisme, qu'il défend pour son pays.
Et à son retour à Washington, il raille la très faible cote de popularité d'Emmanuel Macron qui ne parvient pas à faire baisser le chômage. Les Français «commençaient à apprendre l'allemand à Paris avant que les Etats-Unis n'arrivent», ironise-t-il, dans une allusion très peu diplomatique à l'occupation de la France par l'Allemagne nazie jusqu'à sa libération par les Alliés.
«A chaque grand moment de notre histoire, nous avons été des alliés et entre alliés on se doit le respect», avait demandé le président français. Mais Donald Trump a surenchéri en intervenant à plusieurs reprises en décembre dans la crise des gilets jaunes, tweetant que les manifestations prouvaient le bien-fondé de son retrait de l'accord de Paris et affirmant que les Français défilaient en criant «nous voulons Trump». !
«L'accord de Paris ne marche pas si bien que ça pour Paris. Manifestations et émeutes partout en France», disait-il le 8 décembre, ajoutant, par tweet: «Peut-être qu'il est temps de mettre fin à l'accord de Paris, ridicule et extrêmement cher, et rendre l'argent aux gens en réduisant les impôts». Emmanuel Macron avait chargé son ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, de prier l'Américain Donald Trump de ne pas se mêler de politique intérieure française.
Otric N.