En 2019, l’édition du concours de Beauté Miss Cameroun sera très certainement organisée via le Ministère des Arts et de la Culture.
L’objectif affiché des autorités camerounaises est d'effectuer une reprise en main de l’évènement tel que l’a annoncé Narcisse Mouelle Kombi du service communication du ministre, le 20 décembre dernier. Cette demande serait « sur prescription de la haute hiérarchie », dans la perspective de « préserver l’image de cette vitrine de la culture camerounaise »,
Les raisons de la forte implication des autorités trouvent son origine dans les différents scandales qui ont surgi régulièrement.
Jusqu’à présent c’était le Comica (Comité National Miss Cameroun) qui sera chargé de l’organisation du concours de beauté.
Au ministère concerné, on indique que « La question du retrait de l’organisation au Comica était en gestation depuis longtemps, mais le parrainage de la Première dame ne facilitait pas les choses. Maintenant, tout s’est débloqué ».
La réputation du concours de Miss Cameroun était entachée depuis plusieurs années et les scandales s’enchaînaient régulièrement. Le livre d’Audrey Aboula, la première dauphine en 2016, “Une Dauphine dans un monde de requin”, n’avait fait que confirmer ce que tout le monde savait.
Elle expliquait ainsi à JeuneAfrique: « Ce qu’on vous présente lorsque vous vous lancez dans l’aventure est très loin de ce que vous découvrez par la suite: une organisation désastreuse au cours de laquelle les droits de la femme, qu’on est pourtant censé mettre en valeur, sont bafoués ».
Préférant garder l’anonymat, une autre lauréate enfonce le clou: « Demandez au Comica où est passée la voiture qui était promise à la gagnante ? Et je ne parle pas des autres lots. Quant au salaire imaginaire… ».
Et ce n’est pas le seul scandale, des fraudes ont également été constatés, d’où la volonté de contrôle du gouvernement afin d’assainir la situation.
Du côté du Comica, on tente de se justifier comme on le peut. Ainsi Ingrid Amougou tente de justifier la situation: « Lors de chaque édition surviennent certaines difficultés que nous essayons de rattraper l’année suivante. Ce n’est pas facile d’organiser une compétition comme le concours Miss Cameroun sans avoir véritablement de sponsors ni de véritables moyens d’accompagnement de l’État ».
Les autorités ne semblent pas convaincues par ces explications, et si le Comica affirme détenir les droits du concept, il n’est pas certain qu’il puisse se passer du soutien du gouvernement.
Peter T.