Dans la famille de Marlène, au quartier Ekoumdoum a Yaoundé, personne n’a pu fermer les yeux la nuit dernière. Le petit David, âgé d’à peine six mois, a été volé durant la célébration eucharistique de la nativité
Marlène est inconsolable. Sa sœur aînée, Muriel lui a confié son petit bébé, malheureusement, une dame qui semblait pourtant très gentille, lui a demandé si elle pouvait porter ce bébé, parce qu’elle le trouvait très beau : « C’était pendant que la chorale chantait, elle est venue vers moi et m’a demandé si elle peut danser avec le bébé. J’ai accepté et, elle m’a montrée là où elle était assise et est partie. Quand j’ai regardé après, je ne l’ai plus vu, je suis sortie mais, elle n’était plus là… ».
Une histoire que la petite fille âgée de douze ans, raconte avec pleines de larmes dans les yeux. La maman de l’enfant quant à elle, promène autour d’elle un regard hagard, tenant entre ses mains, les vêtements de son enfant. Elle est traumatisée, ne sachant de quel côté chercher du secours. Et pourtant, ce n’est pas la première fois que sa petite sœur amène le petit David à la messe, comme le déclare Muriel : « Ma petite sœur adore David. Elle passe le temps à le porter et, même lorsqu’elle rentre des classes, à peine a-t-elle déposé son sac qu’elle courre le prendre. Elle l’amène partout, à la boutique et même à la chapelle, ils partent souvent ensembles. Et, chaque fois, elle est revenue avec mon bébé. Qui me l’a pris, que vais-je faire maintenant ? ».
Alors, les larmes recommencent à couler de ses yeux. Alors que les dames de la maison et quelques voisines du quartier l’entourent, prenant les photos de l’enfant pour la mettre certainement dans les réseaux sociaux, les hommes sont allés au commissariat et peut être à la gendarmerie, pour porter plaine contre inconnue.
Le vol des enfants au Cameroun, une préoccupation devenue permanente
Il ne se passe plus une journée, une semaine, sans qu’on ne lise dans les réseaux sociaux, qu’un tel cherche son enfant disparu. Volé par une baby siter ou alors, dans les formations hospitalières qui recueillent la maman pendant qu’elle est en travail. Même dans les quartiers, les écoles, le vol des enfants est devenu le sport favori de certains individus aux sombres desseins.
Malgré la vigilance dont font montre les familles ayant des enfants en bas âge, parfois ceux qui sont à l’âge de l’adolescence bénéficie de la même attention, certains voleurs d’enfants réussissent leur coup, comme c’est le cas du bébé David. Mais, l’on n’a rarement entendu des plaintes pareilles venant des maisons de prière. Même si une fois, il y’a huit ou neuf ans, dans une église réveillée du côté de Tsinga, une femme, richement vêtue a failli commettre ce forfait. Pendant que tout le monde était engagé dans la louange, elle est allée vers une maman qui tenait son bébé entre ses mains. Elle lui a demandé si elle pouvait danser avec l’enfant, parce qu’elle a peur de se lever toute seule. La maman a accédé à sa demande, mais suivait du regard, tout ce que la femme faisait.
Se rendant compte que tous ses gestes étaient contrôlés, elle a voulu déjouer l’attention en prenant le chemin des toilettes. La maman de l’enfant l’a suivi et, s’est rendu compte que la femme se dirigeait vers une voiture. Elle lui a couru après et s’est mise à crier très fort. Les gens sont sortis et sont venus s’enquérir de la situation. Percée à jour, la voleuse d’enfants a fait savoir qu’elle n’a pas d’enfant et c’est la raison pour laquelle elle était venue dans cette église, espérant en trouver un. Conduite au commissariat, elle répond encore aujourd’hui, de l’acte qu’elle a voulu poser. Fort heureusement, la maman de l’enfant n’a pas été crédule.
Vivement que le petit David soit retrouvé et qu’il revienne dans sa famille.
Nicole Ricci Minyem