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Mfoungo

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L'institutrice était assise avec son sac à main serré entre ses doigts, prête au cas où elle aurait besoin de fuir rapidement. Son regard semblait balayer la pièce d'une fenêtre à l'autre, vérifiant les sorties. Au début, elle ne voulait pas me dire son nom et, pour sa sécurité, je ne le répéterai pas.

 


Elle est enseignante dans la région anglophone du Cameroun, un pays où la majorité de la population parle français. Quand elle m'a parlé de ses étudiants, elle a relâché sa prise sur son sac à main, et ses yeux se sont solidement fixés dans les miens.

 

Elle m'a dit qu'un groupe de rebelles séparatistes s’étaient introduits dans son école trois mois plus tôt. Les insurgés ont pris les armes afin de se battre pour l'indépendance des régions anglophones du Cameroun. Ils ont avertit le directeur que les enseignants devaient cesser de venir à l'école.

 

Leurs menaces se sont accentuées et concrétisées, car des séparatistes armés ont incendié des écoles dans toute la région, endommageant au moins 58 établissements depuis la fin de l’année 2016.

 

Les actions violentes des séparatistes afin de faire fermer les écoles sont, selon le professeur, «une arme» qu'ils utilisent pour perturber la vie normale et forcer le gouvernement - dont les insurgés veulent se séparer - à prendre conscience de la gravité de la crise.

Le chef leur a poliment expliqué que l'école resterait ouverte pour éduquer les enfants du village, et que cela ne signifiait pas qu'ils prenaient le parti du gouvernement dans ce conflit dont l’intensité est croissante. Mais les séparatistes ne se sont pas satisfaits de ces explications.

 

Malgré les menaces, l'école ne fermerait pas ses portes. L'enseignante à qui j'ai parlé est arrivée à l'école le lendemain. "Je me sentais pas en sécurité", me dit-elle.

 

"Aller enseigner ce jour-là était comme un cauchemar pour moi. Je regardais plus à l'extérieur de la fenêtre et la porte et ne me concentrais pas sur l'enseignement, parce que tout pouvait arriver."

 

Ce n'est que lorsque la directeur reçut une lettre de menace lui ordonnant de ne jamais retourner à l'école, qu'ils finirent par fermer. C'était la décision la plus sûre. Lorsque des séparatistes armés se sont présentés à une école voisine et qu'un enseignant leur a demandé de partir, ils lui ont tiré dans la jambe.

 

La communauté anglophone a de véritables griefs à l’encontre du gouvernement camerounais. Une nouvelle étude montre comment les forces de sécurité gouvernementales ont tiré sur des manifestants pacifiques, torturé des détenus, brûlé des villages et tué des civils. Les forces gouvernementales ont également incendié la maison d'un collègue de l'enseignante que j'ai rencontré, apparemment en représailles de la destruction d’un pont par les séparatistes.

 

Mais les attaques du gouvernement ne justifient nullement le mal que font les insurgés aux enfants.

 

L'école de cette enseignante avait autrefois 1000 élèves. Mais avant la fermeture définitive de l'école, moins de dix étudiants s’y présentaient chaque jour. Les enfants avaient été effrayés par les menaces des séparatistes, souvent diffusées par les réseaux sociaux et les lettres anonymes laissées dans les rues. Les Nations Unies estiment que plus de 30 000 enfants ne sont plus scolarisés dans la région anglophone, la plupart depuis plus de deux années scolaires.

 

L'enseignant s'inquiète de ce qui va arriver à ces étudiants. Elle sait combien il sera difficile de les ramener à l'école après une si longue absence. Et elle s'inquiète de ce qui est arrivé aux adolescents ayant perdu l’habitude de se rendre à l’école et d’étudier. "Les effets sont terribles", a-t-elle dit. "Six de mes étudiantes sont enceintes."

 

Les liens culturels, historiques et linguistiques forts entre la région anglophone du Cameroun et le Royaume-Uni signifient que la Grande-Bretagne a un rôle important à jouer afin d’apaiser les tensions de ce conflit. Le gouvernement britannique, qui a récemment adhéré à la Déclaration sur la sécurité dans les écoles, en signe de son engagement à protéger l'éducation en temps de conflit, peut aider cette enseignante et ses élèves en envoyant un message fort aux séparatistes pour que les écoles restent en dehors du conflit.

 

Après tout, les attaques contre les étudiants, les enseignants et les écoles sont une tactique utilisée par des groupes tels que Boko Haram, les Talibans et Al-Shabab. Les insurgés ne parviendront à aucune légitimité internationale en suivant leur triste exemple.

Article rédigé par Bede Sheppard, directeur adjoint des Droits de l'Enfant à Human Rights Watch. J'ai voulu le publier ici, traduit et librement adapté en français, pour faire connaitre au plus grand nombre la réalité des régions Nord-Ouest et Sud-Ouest du Cameroun. Il est encore temps de soutenir le retour à l'ordre par Yaoundé.

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Alors que les régions anglophones camerounaises du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont en proie à des violences perpétrées par les séparatistes depuis 2016, les forces armées du pays ont entamé une reprise du contrôle de ces zones, et y rétablissent la paix civile et une vie normale.

 

Des villages soumis à la violence des séparatistes

Depuis la fin de l’année 2016, prétextant d’une différence de traitement des régions anglophones, des groupes terroristes séparatistes ont littéralement imposé leur loi de violence aux régions anglophones du Cameroun.

Ces violences furent même dénoncées par Amnesty International dans un rapport particulièrement sévère contre les sécessionnistes, dont la plupart sont pilotés depuis l’étranger.

 

Ces derniers revendiquent la création d’un état fantoche du nom d’Ambazonie, en réalité un état marionnette entre les mains de forces étrangères à ces régions anglophones.

Incendies des écoles, menaces contre les enseignants, exécutions sommaires par décapitation, prises d’otages de chefs locaux, et des opposants, la liste des violences commises avait fini d’écœurer même ceux parmi les anglophones souhaitant une amélioration des conditions dans les régions concernées.

Le rôle essentiel du BIR dans la libération des zones sous contrôle terroriste

La réaffirmation de l’autorité républicaine camerounaise a ainsi pu se concrétiser et permettre l’apparition du drapeau national dans les villages camerounais de l’Ouest anglophone.

Il faut ainsi souligner l’action du BIR (Bataillon d’Intervention Rapide), cette troupe directement sous le commandement de la Présidence de la République, qui a pris en charge de libérer les zones sous contrôle des terroristes. Son efficacité a permis la réouverture des écoles, des administrations, et un retour à la vie normale.

Ainsi, cette progression s’est vue au travers de la levée des couleurs nationales dans différents villages, qu’il s’agisse de Manfé, d’Ossing, de Bachuo Akagbe ou encore de Moyuka. À chaque étape de l’avancée du BIR, c’est avec un grand soulagement que les habitants ont accueilli leurs libérateurs et ont salué avec émotion le retour du drapeau camerounais.

 

 

mercredi, 25 juillet 2018 15:37

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