L’artiste camerounais Longuè Longuè fait encore parler de lui. En effet, dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, Simon Longkana Agno alias Longuè Longuè réclame son passeport qui lui avait été confisqué il y a déjà plusieurs mois. Il promet cette fois-ci de faire une descente au village pour régler les comptes à tous ceux qui ont participé à ces combines pour nuire à sa carrière.
« J’ai perdu 80 mille dollars au Canada. Gardez ce passeport. Quand je vais descendre au village-là, les têtes vont tomber », menace l’artiste Longuè Longuè Dans une récente vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux. Il s’attaque de nouveau à ceux qui feraient tout pour précipiter sa chute, et qui auraient fait en sorte de bloquer toutes ses activités à l’extérieur en confisquant son passeport.
Toujours dans la même vidéo, celui qui se fait appelé le « Libérateur » dit avoir une liste de noms de ses « ennemis » et dit être prêt à tout quitter à user de moyens traditionnels, pour se venger de ces derniers. « J’ai déjà les noms de tous ceux qui ont comploté. Je vais donner vos noms à mondovision. Je ne me cache pas, vous allez voir ça en direct ». A-t-il conclut.
L’on se rappelle que Longuè Longuè a été en avril dernier, interpellé par les forces de l’ordre du Cameroun suite à ses multiples vidéos postées sur les réseaux dans lesquelles, l’auteur du titre à succès « Ayo Africa » fustigeait le pouvoir en place à Yaoundé. Selon toute vraisemblance, son passeport lui aurait été confisqué par les autorités camerounaises.
L’artiste était donc attendu le 22 avril au Canada où plusieurs de ses spectacles étaient annoncés, n’a pas pu honorer à ces rendez-vous. Même si les raisons officielles du retrait de son passeport n’ont pas été données, l’on soupçonne tout de même ses sorties extraordinaires sur la toile.
Notons que, Longuè Longuè connaît une grande popularité sans doute lié à son parcours. Mais avant de connaître la célébrité, il a connu une grande misère, misère qu'il décrit dans ses chansons autobiographiques, quand il ne s'attaque pas au néocolonialisme des Occidentaux. Longuè Longuè est une source d'inspiration pour nombre de déshérités au Cameroun car il représente celui qui a pris sa revanche sur la vie.
Danielle Ngono Efondo
La campagne « Open School Now » entendez « ouvrez les écoles maintenant », bat son plein depuis le 27 août sur les réseaux sociaux. En effet, des citoyens de toutes obédiences appellent au retour effectif des enfants à l’école dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays.
La campagne « Open Schools Now », qui a débuté sur les réseaux sociaux la semaine dernière se déporte déjà sur le terrain. En effet, il est difficile de dire avec certitude combien de de tweets ont été lancé depuis mardi.
De l’artiste Koppo en passant par Mama K-Tino, le Directeur général de la CRTV, Charles Ndongo, Amat Pierrot etc. Le message est plutôt clair. Il faut une reprise effective des classes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en proie aux menaces des sécessionnistes depuis octobre 2016. Il est donc question ici de permettre aux jeunes camerounais de ces régions, de jouir du droit à l’éducation qui est un droit fondamental de l’homme.
C’est dans cette mouvance que des internautes, de presque toutes les villes du pays, soucieux du futur des jeunes de ces régions, ont décidé de dénoncer, à travers cette campagne et des messages poignants sur leurs différents comptes Twitter, Facebook, Instagram et même sur WhatsApp, la crise anglophone. « L’école n’est pas un champ de bataille. L’école ne peut pas constituer une base de terroristes. Libérez les campus scolaires aux écoliers et aux enseignants » ; « Ne pas aller à l’école ou empêcher un autre de ne pas y aller est un crime contre la société » ; « En aucun cas, pour aucune raison, nos propres enfants doivent être des cibles d’une bande d’égarés ». C’est autant de messages qui sont postés sur les réseaux sociaux.
« Svp laissez nos enfants reprendre l'école, cette situation me rend si triste... please open School now. Bonne rentrée des classes à tous », a renchérit K-Tino sur sa page Facebook. #OpenSchoolsNow - #237Stand4Education - LetUsBackToSchool - #BackToSchool sont entre autres hashtag créés pour mener cette campagne sur les réseaux sociaux.
Pour rappel, près de 4 500 établissements ont fermé leurs portes depuis le début du conflit, d’après des chiffres rendus publics par la branche locale de l’Unicef. Le gouvernement camerounais indique que 27 attaques ont été perpétrées contre le système éducatif dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-ouest entre janvier et août 2019. Dix-neuf enseignants et 58 étudiants ont également été kidnappés au cours de cette période. Des chiffres qui illustrent le drame, et font de l’éducation l’un des secteurs les plus touchés par la crise.
La campagne « Open Schools Now », va sans doute s’intensifier surtout que le train de la rentrée scolaire a quitté la gare ce lundi 02 septembre 2019.
Danielle Ngono Efondo
Le procès de sept soldats accusés d'avoir tué deux femmes et deux enfants (une petite fille et un bébé), dans le village de Zelevet, dans le Nord du Cameroun, s'est ouvert mardi au tribunal de Yaoundé et a été renvoyé au 16 septembre.
L'affaire remonte en juillet 2018 lorsqu'une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, présente des hommes de l’armée camerounaise tirer à de nombreuses reprises sur deux femmes et leurs deux enfants. Pendant plusieurs mois, les autorités camerounaises ont dans un premier temps démenti que ces horribles actes aient été commis par l'armée, déclarant qu’il s’agissait d’une « fausse nouvelle ». Mais, très tenace, Amnesty International a révélé des éléments de preuve digne de foi mettant en cause la responsabilité de l’armée camerounaise, et les autorités ont par la suite annoncé que les sept soldats apparaissant dans la vidéo avaient été arrêtés et qu’ils seraient poursuivis en justice.
Leur procès s’ouvrait donc hier mardi 27 août. Une première victoire selon Samira Daoud, directrice régional adjointe d'Amnesty International pour l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique Centrale, joint au téléphone par RFI.
« C’est un pas très positif dans le sens de la justice le fait que des militaires, accusés d’actes que nous avions dénoncés déjà depuis plusieurs années, soient traduits devant les tribunaux et répondent de leurs actes. Nous attendons, évidemment, que ce procès soit un procès équitable, que justice soit rendue pour les victimes, qu’il y ait des réparations pour leurs proches ». A-t-elle déclaré.
« Ce que nous attendons aussi, c’est que ce procès serve un petit peu d’exemple et de signal fort en direction de l’ensemble des forces de sécurité. Beaucoup jouent un rôle absolument crucial, évidemment, dans la défense des populations qui sont menacées, soit par Boko Haram dans l’extrême-nord, soit aussi par les séparatistes armés dans le sud-ouest ou dans le nord-ouest. Mais il y a des éléments des forces de sécurité camerounaises qui procèdent à des actes d’une grande brutalité et qui tombent sous le coup de la loi », a-t-elle ajouté.
Pour conclure : « Il est très important qu’à l’avenir ces personnes qui commettent ces actes soient poursuivies et que l’on n’attende pas qu’une vidéo les montrant visage découvert, qui circule partout dans le monde, soit disponible. Il n’y a pas toujours des vidéos de ces actes-là et cela ne doit pas être le seul déclencheur de poursuites judiciaires ».
Ouvert donc hier, le procès a de nouveau été renvoyé. « Le tribunal militaire de Yaoundé a annoncé le renvoi d’office de toutes les affaires qui devaient être jugées mardi au 16 septembre pour cause d’indisponibilité de madame la présidente », selon un communiqué dont l’AFP dit avoir consulté.
Danielle Ngono Efondo
Son nom est apparu dans un fichier rendu public et présentant des journalistes de la presse privée dont les noms figuraient dans le fichier solde de l’Etat du Cameroun. Des noms soustraient par l’actuel ministre des finances Louis Paul Motaze dans l’opération d’assainissement du fichier solde qu’il vient d’effectuer dans son département ministériel.
C’est sur ces entre faits que l’ancien journaliste de Canal 2 international a choisi de réagir pour se dédouaner de cette pratique qu’il condamne tout aussi.
C’est sur son compte Facebook que l’ancien membre du conseil national de la communication va éclairer la lanterne des camerounais sur ce qu’il en est véritablement. Il dit précisément :
« J’ai appris à ne pas me laisser distraire par toutes sortes de ragots que l’on publie sur moi dans les réseaux sociaux. Il y en a tellement que si je devais y réagir systématiquement, cela me prendrait un précieux temps que je peux occuper utilement.
Le dernier fantasme en date et qui fait le buzz - comme on dit aujourd’hui - est que je serais un fonctionnaire fictif, que j’aurais pendant mes années à Canal 2 International perçu un salaire comme fonctionnaire, que je ne suis évidemment pas. Pas moins que ça.
Tout ceci relève du mensonge éhonté, de la calomnie et de la distraction pure et simple. »
Dans la suite de sa défense, l’auteur de Programmés pour échouer revêt sa cape de défenseur des pauvres camerounais spoliés par cette pratique ayant pignon sur rue dans notre pays. Pour lui, « ce problème (réel) de salaire fictif dans la fonction publique est si sérieux qu’il ne mérite pas d’être traité avec autant de légèreté. Plusieurs milliards de francs cfa ont été volés aux Camerounais et au lieu d’identifier très clairement les responsables de ce crime, de les juger publiquement et de les châtier de façon exemplaire, des apprentis sorciers balancent des noms à tort et à travers dans le seul but de salir d’honnêtes gens et surtout de noyer le poisson. Et après cette petite distraction, on passera à autre chose et on ne saura jamais qui a fait quoi dans ce vol à grande échelle.
Serons-nous un jour sérieux dans ce pays ?
Mon souhait le plus ardent est que tous ceux qui ont perçu des salaires fictifs soient traduits devant les tribunaux et qu’ils rendent gorge ».
Au finish, pour comprendre pourquoi le nom de Jean Bruno Tagne figure dans ces listes qui circulent, il faudrait peut-être lorgner du côté des méthodes opaques de financement des activités de certains médias de notre pays.
Stéphane NZESSEU
Ils ont entre autre accusés de Co action d’assassinat, violation de consignes et complicité d’assassinat suite à l'affaire d'exécution sommaire de femmes et d'enfants qui a fait les choux-gras de la presse il y a un an.
C’est en Juillet 2018 que la vidéo a circulé sur les réseaux sociaux, causant un tollé général, entre ceux qui affirmaient mordicus que les éléments de l’armée camerounaise ne peuvent aussi froidement assassiné des femmes et des enfants et d’autres, qui semblaient croire qu’au sein de la grande muette, on peut compter quelques brebis galeuses.
S’en est suivi une guerre d’informations avec des communications gouvernementales, une enquête qui a conduit à l’arrestation de ceux qui doivent passer devant le juge au tribunal militaire ce jour.
Il faut relever quel les organismes internationaux tels que le Collectif Bellingcat et Amnesty International ont joué un grand rôle pour l’avancée de cette enquête, peut être moins que BBC qui a réussi à trouver le lieu de l’exécution de ces pauvres victimes.
Ambiance au tribunal militaire
Il n’était pas évident d’avoir accès à la moindre information ce matin de ce côté et, les journalistes étaient interdits d’accès. Néanmoins, en rôdant dans les parages, nous avons rencontré quelques membres du collectif des Droits de l’Homme à l’instar de La maison des droits de l'homme du Cameroun ou encore Le Comité National des Droits de l'Homme et des Libertés.
Ils veulent accompagner les membres des familles présentes, afin qu’ils ne se sentent pas seuls comme l’affirme Thomb Jean Marc : « Nous suivons cette affaire depuis le début et, nous voulons être là jusqu’au bout. Certes, nous n’avons pu avoir accès à la salle d’audience et nous ne sommes même pas certains que ces assassins seront jugés aujourd’hui, nous ne les avons pas vu mais, nous allons rester ici pour soutenir ces pauvres gens et, espérer, non œuvrer pour que justice leur soit rendue et que les assassins de leurs proches payent le prix fort… ».
Khalida est la sœur cadette de la dame qui portait le bébé au dos. Elle précise que les derniers mois ont été très difficile et c’est avec beaucoup de peine qu’elle a accepté de se confier à nous : « Je n’ai même pas la force de vous parler madame, nous n’arrivons pas à faire notre deuil, surtout que personne en dehors de ces gens qui nous accompagnent ne nous ont soutenu. J’ai effacé ces vidéos mais, je sais que beaucoup de gens, ici et dans les autres pays ont gardé ça. Comment quelqu’un peut avoir le cœur de tirer sur un enfant, un petit bébé ? Dans une guerre, qu’est ce qui peut expliquer qu’on tire ainsi sur un enfant (moment d’émotion avec des larmes) mais, nous savons que Dieu veille et nous les pauvres, nous qui n’avons personne, nous ne pouvons que lever les yeux vers le Seigneur, il va nous rendre justice… ».
Au moment où nous partions de là, le procès n’avait pas encore commencé.
Nicole Ricci Minyem
Depuis l’annonce de la mort de l’artiste considéré à tord ou à raison comme le roi du coupé–décalé, ils sont nombreux les fidèles chrétiens qui se sont pratiquement réjouis du départ de celui qu’ils considèrent comme « un instrument du diable pour détourner la jeunesse africaine ». Avis que ne partagent pas d’autres disciples de Christ qui se veulent modérés sur la question.
Sur les réseaux sociaux, dans les stations de radio et dans les cours de certaines communautés, le débat est houleux entre ceux que l'on peut qualifier d'extrémistes et de modérés. La question au centre des discussions : DJ Arafat est-il en enfer ou pas ?
Déjà se poser de telles questions quelques heures seulement après le décès d’un être humain est en soi vraiment écœurant. Alors que la consternation est encore totale, alors que la tristesse est encore perceptible, alors que l’émoi est encore visible, ils sont nombreux qui se sont déjà érigés en juge des comportements et des personnes pour donner une sentence sur la situation de ce musicien sulfureux dans l’éternité. Il est évident que DJ Arafat n’était pas très aimé par de nombreuses personnes. Et il faut reconnaître qu’il y contribuait parfois consciemment. Provocateur devant l’éternel, il avait beaucoup d’amis, mais aussi beaucoup d’ennemis.
Pour les plus catégoriques, ils s’appuient sur le fait que durant sa vie, Ange Didier avait ouvertement et à plusieurs reprises renié la fois en Jésus Christ. Il s’était adonné à un certain nombre de croyances plus proches de l’ésotérisme que de la chrétienneté. Il avait choisi de mener une vie de tous les excès. A la limite, il avait fait des "sept péchés capitaux" ses compagnons privilégiés. De ce point de vue, il est difficile de s’imaginer qu’il puisse avoir un destin différent de ce qu’aura été sa vie. C’est la raison pour laquelle ils sont catégoriques et ne manquent pas de prononcer leur jugement sur le De Cujus.
De l’autre coté, l’aile modérée convoque des passages de la Bible pour se dire qu’une dernière chance était toujours possible pour DJ Arafat. En effet, ils convoquent l’épisode du brigand sur la croix de Golgotha aux coté du Christ crucifié. Il est dit que l’un de ces brigands au milieu du supplice a demandé pardon à Jésus et il a reçu à l’instant la promesse de la Vie Éternelle. De ce point de vue, les tenants de cette acception modérée estiment qu’il est impossible de savoir ce qui s’est réellement passé entre l’heure de l’accident de DJ Arafat à 23 heures 10, et 08 heures du lendemain, heure à laquelle est officiellement annoncé son décès. Selon eux il se serait écoulé au maximum 07 heures de temps où tout était possible.
Difficile de trancher sur la question, car il appartient au souverain juge, Dieu lui-même de savoir où est allée l’âme de cet artiste. Par contre, il serait pus intéressant pour chaque personne encore vivante de se soucier pendant qu’il est encore temps de la direction de son âme après la mort.
Stéphane NZESSEU
Alors qu’une polémique sur l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2021, faisait jaser sur les réseaux sociaux ce week-end, la Fédération algérienne de football (Faf) a tenté de recadrer le débat et calmer un peu les esprits. Elle encourage et soutient à fond le Cameroun pour l’organisation de la CAN 2021.
Invité jeudi sur le plateau d’El-Heddaf TV, Raouf Salim Bernaoui, ministre de sport algérien a déclaré qu’il a été « demandé à l’Algérie de se tenir prête en cas du retrait de la CAN-2021 au Cameroun. Les autorités ont donné un accord à la FAF pour se présenter au cas où le Cameroun n’y arriverait pas », tout en soulignant que l’Algérie a les moyens d’organiser la compétition. « Nous avons les moyens pour l’organisation de la Coupe d’Afrique, il y a des stades prêts. Nous avons vu en Egypte ; ils ont remis à niveau leurs stades en seulement six mois ». Des propos qui ont créés un tollé sur les réseaux sociaux.
Et pour calmer les choses, le secrétaire général de la FAF, Mohamed Saâd, joint au téléphone par le poste national de la Cameroon Radio Television (CRTV), s’est dit surpris d’apprendre que les propos du ministre des sports algériens ont fait débat au Cameroun. « J’ai été un tout petit peu surpris d’apprendre que les déclarations du ministre des Sports algérien ont fait débat au Cameroun par rapport à l’organisation de la CAN 2021. Je peux vous rassurer par rapport à ça que les propos de notre ministre des sports ont été totalement déformés. L’Algérie n’est pas candidate pour la CAN 2021. », A-t-il déclaré.
Et de préciser que, la question était simple : si l’Algérie a les capacités d’organiser une coupe d’Afrique des nations. Alors pour le ministre et pour tous les responsables algériens, la réponse est Oui. « Mais pas pour prendre la place du Cameroun », a-t-il essayé de recadrer.
Tout en indiquant que, « l’Algérie qui vient d’être sacrée championne d’Afrique souhaiterait jouer 2021 au Cameroun, un pays frère qui nous a porté chance. Mieux, l’Algérie souhaiterait encore gagner une Coupe d’Afrique, surtout si elle ne rencontre pas sur son chemin le Cameroun qui est difficile à manier chez lui. Du coup, pas de raisons particulières d’encourager la polémique. On soutient le Cameroun à fonds pour l’organisation de la Can 2021 et on souhaiterait à l’avenir organiser nous aussi une Can. J’espère que ma déclaration va recadrer le débat et calmer un peu les esprits.»
Danielle Ngono Efondo
Qu’est ce qui peut bien justifier qu’un haut cadre de l’administration camerounaise ait besoin d’une lettre de recommandation de la Grande loge Unie Du Cameroun pour espérer être nommé à un poste de responsabilité ?
Manifestement, la logique des réseaux sociaux est une réalité plus qu’établie dans notre pays. Une lettre qui discrédite la démarche de monsieur NDJIKAM Mama Désiré. Car maintenant que le pot aux roses est découvert, s’il advenait qu’il soit confirmé à cette fonction, il sera difficile de faire croire aux camerounais ordinaires que c’est uniquement la conséquence de son talent et de ses compétences.
Contenu de la lettre publiée sur les réseaux sociaux :
« Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement,
A l’heure où la pleine lumière du jour éclaire les intelligences, Nous venons auprès de votre haute autorité vous apporter le salut républicain des franc-maçons de la Grande Loge Unie du Cameroun.
Notre Ordre initiatique, respectueuse des institutions et des valeurs Républicaines, vous renouvelle toute sa disposition à œuvrer à vos côtés, à la consolidation de notre vivre ensemble, pour un Cameroun uni dans sa diversité et prospère, Nous vous souhaitons plein succès dans vos hautes et délicates fonctions.
En effet, nous avons l’honneur de vous recommander votre collaborateur, monsieur NDJIKAM Mama Désiré, au poste de Coordonnateur de l’Unité Opérationnelle de Gestion du Projet « Lac Mounoun ».
Au plan professionnel, c’est un compatriote dynamique, compétent et loyal qui bénéficie d’environ 10 ans d’expériences au service de la haute administration (services du Premier Ministre) ayant contribué au montage et au suivi de plusieurs projets de haute importance dans divers domaines socio – économique comme le rappelle son curriculum vitae.
Actuellement Chef des projets au Conseil National de la Route (CONAROUTE) et coordonnateur du Secrétariat technique des points focaux de cette instance, il est l’un des ouvriers de l’ombre d’importantes réformes impulsées par la CONAROUTE et du suivi quotidien de l’exécution des projets d’infrastructures ainsi que de la stratégie de prévention et de sécurité routières. »
Stéphane NZESSEU
Ses descentes inopinées dans les formations sanitaires, à des heures où on ne l’attend point, sa faculté à s’intégrer dans la grande masse des malades qui sont en quête de mieux être, sa disponibilité sont quelques éléments qui ont fait monter sa côte de popularité, alors qu’il n’est que dans le cadre normal de l’exercice de ses fonctions.
Et, pourtant, les messages de félicitations qui sont lus dans les réseaux sociaux démontrent que les populations camerounaises sont surprises et heureuses de cette initiative, parce qu’inhabituelle :
« Je ne peux que me réjouir de savoir qu’il y a au moins un membre du gouvernement qui prend à cœur son travail et puisque cela concerne la santé, j’en suis plus heureuse encore. Chaque fois qu’il m’a été donné de me rendre à l’hôpital, j’avoue qu’il faut que mon état de santé soit vraiment critique pour que je me résolve à le faire. L’accueil et la prise en charge peuvent seulement tuer lorsque tu as franchi le portail de ce qu’on appelle hôpital de référence ici à Yaoundé… ».
« Lorsque j’ai vu l’image du ministre de la santé à Facebook, je n’ai pas d’abord cru parce que ce qui est publié dans les réseaux sociaux, surtout ces derniers mois est à prendre avec beaucoup de recul. Mais, cela me fait plaisir de savoir que dans le gouvernement de monsieur Biya, il peut exister des ministres comme monsieur Manaouda Malachie. Arrivez à l’hôpital à n’importe quel moment, surtout dans la nuit, vous allez voir ces médecins qui s’amourachent, parfois on dirait qu’ils veulent eux aussi tourner les séries novelas. C’est à peine si on se préoccupe du malade et lorsque c’est le cas, on l’oriente vers les cliniques privées. Ce n’est pas évident, monsieur le ministre mais, je vous encourage à aller de l’avant. Vivre au Cameroun est un véritable concours de patience alors, si notre système de santé peut s’améliorer, les malades n’auront plus aucune crainte de se rendre à l’hôpital… ».
« Ce monsieur mérite des encouragements. Il est vrai qu’au Cameroun, on fait ce qu’on trouve comme métier et c’est malheureux. Je suis de ceux qui pensent que si ailleurs, on peut se permettre n’importe quoi, je ne le cautionne pas, mais quand il s’agit de la santé, il faut de véritables professionnels. Bravo monsieur le ministre… ».
Des félicitations qui entraînent des doléances de la part du corps médical
Pour le docteur Casimir Ndengue, médecin dans une ville située à quelques encablures de Yaoundé : « Les visites de monsieur le ministre de la santé font du bien aux malades qui savent qu’ils seront peut être mieux pris en charge, mais, je puis vous dire que chaque médecin prend très au sérieux son travail. Les hommes ne sont pas des cobayes sur qui ont peut faire des tests d’expérimentations. Toutefois, ce qui fait défaut dans nos hôpitaux et centres de santé, c’est le plateau technique et tout ce que cela comporte. Il nous arrive souvent de ne pouvoir donner des soins aux malades parce que nous ne pouvons pas le faire… »
Il demande au ministre de la santé de prendre aussi en compte, le bien être du corps soignant : « Comment pouvons nous donner des soins aux malades alors que nous même, nous souffrons. J’ai des jeunes collègues qui ont été affectés ici et, je puis vous assurer que la plupart vivent quasiment des dons. Leur intégration tarde, comment peuvent – ils s’épanouir dans le cadre de ce noble métier. Les patients font de nombreuses plaintes, parfois avérées mais quelquefois, ou la plupart du temps, exagérées parce qu’ils refusent de se mettre à notre place… ».
Certes, le corps médical a de nombreuses demandes à adresser à sa hiérarchie mais, il n’en demeure pas moins que grâce à ces descentes inopinées du ministre de la santé publique, l’arnaque et le clientélisme, la négligence, les propos et les comportements inhumains vont céder la place au professionnalisme, à la considération, à la prévenance de la part du corps soignant.
Nicole Ricci Minyem