La militante des droits de l’Homme et avocat au Barreau du Cameroun a accordé une interview à nos confrères d’Afrik Inform dans le cadre de l’émission 7 minutes pour convaincre. Dans cet entretien, Michelle Ndoki a laissé entendre comme ses autres camarades, cadres du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc), qu’elle n’entend pas lâcher prise quant à la poursuite du soutien de l’opération de collecte de fonds, « Survie Cameroun » initié par Maurice Kamto pour venir en aide aux victimes du Covid-19.
Après le refus opposé par le ministre Paul Atanga Nji à propos de l’opération de collecte de Fonds, « Survie Cameroun », le ministre de l’Administration territoriale a instruit à Afriland First Bank de procéder à la clôture des comptes ouverts à son niveau. Depuis la succession de ces évènements l’on a pas trop vue, ni entendu les prises de position de Me Ndoki, militante et cadre du Mrc.
Cependant, dans une récente sortie, l’avocate réitère sa ferme volonté de poursuivre à appuyer l’initiative conduite par Maurice Kamto, président du parti malgré les injonctions du ministre de l’Administration territoriale (Minat). « Devant la tragédie que nous vivons aujourd’hui, on laisse de côté la question de savoir qui est légitime et qui ne l’est pas. Et on s’interroge sur qui peut aider ou ne pas aider à faire face à cette pandémie de Covid-19 », fait savoir Michelle Ndoki sur la chaîne de télévision en ligne, Afrik Inform.
Au cours de cette interview, la deuxième vice-présidente du directoire des femmes du Mrc fait révéler les dessous de sa récente rencontre avec le ministre Paul Atanga Nji dans la capitale économique. « Le ministre Paul Atanga Nji était venu me rencontrer à Douala. Comme d’habitude, c’était pour m’intimider. C’est malheureux », s’exclame-t-elle.
Elle a poursuivi en précisant, « J’espère qu’il (M. Atanga Nji NDLR) regardera et qu’il comprendra que c’est une invitation à la remise en question. Je ne doute pas une seule seconde qu’il soit attaché à cette Nation. Je crois simplement qu’il faut accepter que ce pays avance ; et qu’il avance à une vitesse qui est supérieure à sa capacité à l’analyser ; et que le monde dans lequel il vit est en train de rétrécir. Je crois qu’il est de son intérêt de s’en rendre compte. De toutes les façons, nous, nous sommes suffisamment forts pour faire avancer ce pays avec ou sans sa participation ».
Innocent D H
Le Ministre de l’Administration territoriale vient d’adresser une correspondance à cet effet, au Directeur général d’Afriland first bank.
Après le communiqué qu’il a produit au sujet des initiatives privées de collecte d’argent pour lutter contre la pandémie du Coronavirus, Paul Atanga Nji le Ministre de l’Administration territoriale (Minat) vient encore de lever le ton. Le Minat a rédigé une correspondance dont nous avons eu une copie.
Cette correspondance adressée au Directeur général d’Afriland first bank, contient une demande qui ne surprend guère. Atanga Nji veut que cet établissement bancaire dont le propriétaire est Paul Kammogne, procède à la fermeture des comptes bancaires ouverts par des leaders politiques, pour récolter les fonds destinés au Covid-19. Dans la correspondance qui a la marque “urgent” le Minat fait savoir que la demande concerne aussi les associations à la base de toute opération de collecte de fonds pour le Coronavirus.
Pour mieux comprendre cette sortie de Paul Atanga Nji, il convient de rappeler que Maurice Kamto et ses alliés à l’instar de Christian Penda Ekoka, Albert Dzongang sont à la base d’une opération de collecte de fonds pour venir en aide, disent-ils, aux populations affectées par le Coronavirus. L’opération en question a été baptisée “Survie Cameroun-Survival Cameroon”. Ayant pris connaissance de cette collecte, le Minat a instruit qu’elle cesse parce que les appels à générosité au Cameroun en situation de crise, de catastrophe sont régis par la loi N°83/002 du 21 juillet 1983 et le décret du 14 août 1985.
De l’avis de certains analystes politiques, comme Me Christian Bomo Ntimbane, la loi ne tient pas lorsqu’il s’agit de sauver des vies.
"Dans une situation de risque avéré de mort que nous appelons en droit état de nécessité, personne n’est plus obligée de respecter la loi pour se sauver. On la passe outre. Dans ce cas on viole la loi moins importante pour éviter une situation irrémédiable ou aux conséquences irrémédiables sur la vie. Le covid-19 a été reconnue par l’Oms comme une menace, un péril pour l’Afrique dont le Cameroun. Dès lors, toutes mesures même en violation de la loi que prendrait un citoyen pour échapper à la mort sont autorisées de facto et de jure par le droit", a-t-il écrit.
Liliane N.
La jeune « député 2.0 » est décidé à commencer sa collecte de fonds auprès des populations du Wouri principalement et d’ailleurs. Elle dit attendre certes l’autorisation qui viendra du MINAT, mais elle a fait savoir que cette autorisation a intérêt à sortir avant le 10 Avril 2020, date de démarrage de la collecte.
Nourane Foster est allé à la rencontre du ministre Paul Atanga Nji ce mercredi 08 avril 2020. Par crainte de se mettre à dos le gouvernement, elle a fait la démarche nécessaire. Elle s’en réjouissait d’ailleurs sur son compte facebook en début de soirée. « Ce 08 Avril, j'ai été reçu en audience par le Ministre de L'administration Territoriale (MINAT) pendant 40 min! Une demande d'autorisation a belle et bien été introduite. Nous avons également évoqué des sujets aussi divers que variés notamment la stratégie de L'ÉTAT du Cameroun dans la lutte contre la pandémie du Covid-19 ! Ce fut une belle prise de contact entre votre Député 2.0 et le "ministre de l'intérieur". » Malgré la demande déposée au MINAT, elle reste convaincue qu’il est important de laisser tout le monde participer à cette œuvre humanitaire nationale.
L’Honorable Nourane Moluh Hassana Épouse Fotsing ambitionne collecter dès ce vendredi 10 avril la somme de 50 millions de fcfa. Cet argent servira à l’accompagnement des hôpitaux qui prennent en charge les patients du Covid 19 dans la région du Littoral et dans le Wouri précisément. Plus encore, cet argent servira également pour l’appui aux couches vulnérables. Ces familles qui du fait du confinement ne peuvent subvenir à leurs besoins. Une initiative qui vise simplement à compléter celle lancée par le gouvernement qui lui compte davantage soutenir les hôpitaux et les acteurs de la chaîne de soin sur l’ensemble du territoire.
Collecte de Fonds : La réponse d’un militant du PCRN à Grégoire Owona
La collecte se fera, non seulement par voie d’annonce, mais elle compte utiliser les techniques modernes de transfert d’argent pour mobiliser les fonds. Et à ce sujet, il faut rappeler que la loi ne dit rien au sujet de ces techniques. Encore qu’il est toujours difficile à l’interprétation des dispositions de la Loi n°83/002du 21 juillet 1983 régissant les appels à la générosité publique, qu’une opération de la nature de celles engagées ou initiées jusqu’ici sont des appels à la générosité. Quand il est possible de classer ces levées de fonds dans l’assistance de personnes en danger. De toutes façons, Nourane se dit prête pour commencer ce vendredi.
Stéphane NZESSEU
L’allié du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) vient d’effectuer une sortie musclée concernant l’opération de collecte de fonds initiée par Maurice Kamto, contrecarrée par le ministre de l’Administration territoriale. Dans une déclaration, il dit à Paul Atanga Nji, « ne poussez à bout » Maurice Kamto.
« Il y a des circonstances dans la vie, où même les plus fous retrouvent leurs esprits. Lorsque votre maison est en feu vous ne tirez pas ceux qui accourent pour éteindre les flammes, sauf à croire que vous la brûlez volontairement. Le pays est en guerre contre un ennemi coriace. Vous devez laisser chaque fils ou groupe contribuer à cette lutte ; il y va de la survie de tout un peuple. Si nous périssons tous, à qui ouvrirez-vous encore vos gros yeux ? », lance l’inconditionnel allié du MRC.
Albert Dzongang ajoute par ailleurs, « allez dire au coronavirus qu’on entre pas au Cameroun sans votre visa et nous verrons s’il obéit. Allez dire à Paul Biya que la loi exige qu’il soit au front en ces temps de pandémie. Si votre plan d’extermination du peuple est en marche, nous n’allons pas nous suicider. (…) Cherchez déjà un trou où vous terrer, car ce peuple en furie arrive ».
L’homme politique rappelle que la tontine du MRC continue, car Maurice Kamto a plus d’un tour dans son sac. « Ne le poussez à bout. Je vous suggère de continuer à vous faire oublier comme vous le fassiez bien depuis un moment. Vos multiples provocations commencent à être trop », souligne Albert Dzongang. Il déclare enfin : « vaillant peuple du Cameroun tu sais maintenant qui t’aime et veux ton bien. Lève-toi et défends ta vie ; ne la laisse pas entre les mains de ceux qui ne s’en soucient pas ».
Innocent D H
Après la sortie regrettable du ministre Paul Atanga NJI, les responsables du MRC ont choisi d’associer le ministre de l’administration territoriale et d’autres départements à cette opération populaire. Au lieu du bras de fer, le MRC tend la main au gouvernement.
Une lettre signée par Christian Penda Ekoka a atterri sur le bureau de Paul Atanga Nji tard dans la journée de Mardi. Une réponse à la sortie quelques minutes plus tôt du Minat. Le responsable (Christian Penda EKOKA) du comité de gestion de ladite initiative a adressé une lettre au MINAT en vue pour le ministère de désigner un cadre de son département ministériel qui représentera le ministre au sein du comité de gestion dudit projet.
En plus du Ministre de l’Administration Territoriale, le MRC a adressé des invitations à participer au projet à plusieurs autres institutions. Notamment, le DGSN, le Ministre des Finances, le Ministre de la Santé Publique, Au Secrétariat d’Etat à la Défense, au Président de l’ordre des médecins. L’objectif est le même, désigner un représentant dans la gestion du projet.
Au lieu d’entamer des discussions, ou un bras de fer sans fin, le comité de gestion de l’initiative Survie Cameroun choisit de tendre la main d’association et de solliciter l’accompagnement des institutions de la République. Une stratégie dont on attend encore les résultats. Il aurait été plus légal de demander comme le prescrit la loi, une autorisation du MINAT pour effectuer l’appel à la générosité publique. Mais on peut très bien deviner le sort que Paul Atanga Nji aurait réserver à cette demande. Compte tenu de ce qu’il ressent pour le MRC. Un amour qui ne dit pas son nom.
Lutte contre le coronavirus : "La collecte des Fonds est encadrée par la loi", Paul Atanga Nji
La balle est désormais dans le camp de l’administration qui a désormais la responsabilité : soit de faire comprendre à une frange de camerounais que leur soutien n’est pas la bienvenue dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, ce qui serait suicidaire pour un pays comme le nôtre dont la trésorerie connaît d’énormes tensions ; soit d’accepter de manière dérogatoire que ce soutien, que cette bouffée d’air qui vient du MRC participe au déploiement de l’administration pour secourir les citoyens qui ont besoin de soutiens divers. Une acceptation qui pourrait poser les jalons d’une véritable consolidation de l’unité nationale. Car c’est dans ces moments de crise que la fédération des efforts crée un attachement commun entre les différents citoyens. Un acte qui pourrait faire reculer les maux du champs lexical du clanisme et du chauvinisme.
Stéphane NZESSEU
Telle est la principale mise en garde faite ce Mardi par le ministre de l’Administration Territoriale par rapport à la levée de fonds de solidarité lancé par quelques responsables politiques
Dans son communiqué, le membre du gouvernement qui demande la « clôture immédiate de tout compte bancaire ouvert à cet effet et à lui en rendre compte dans les meilleurs délais sans préjudice de sanctions prévues par la législation en vigueur », base son action sur les dispositions de la loi du 21 Juillet 1983 régissant les appels à la générosité publique et le décret du 14 août 1985 fixant les conditions d'octroi de l'autorisation d'appel à la générosité publique.
« Les dispositions de ces textes interdisent formellement à tout individu et à toute organisation de quelque nature que ce soit, de faire appel à la générosité publique sans au préalable avoir obtenu l’autorisation du ministre en charge de l’Administration Territoriale ».
Par ailleurs, Paul Atanga Nji « Tient toutefois à rappeler que tout individu ou organisation de bonne foi souhaitant apporter une contribution financière ou matérielle à la lutte contre le Corona virus, peut le faire en toute transparence, dans le cadre défini par le Chef de l’Etat et mis en œuvre par le Premier Ministre, Chef du Gouvernement… ».
Crise de confiance ?
La position du ministre de l’Administration Territoriale a suscité de vives réactions, au sein de l’opinion publique. Nombreux sont les Camerounais qui ont remis au devant de la scène, la collecte faite lors du Mondial 94, ainsi que le coup de cœur qui visait à soutenir les soldats engagés dans la lutte contre boko haram. Au-delà des difficultés existentielles personnelles, c’est chacun qui avait donné un franc symbolique mais malheureusement, aucune information, aucune explication n’a jamais été donnée à quiconque par rapport à la gestion de ces fonds.
C’est entre autres ce qui aurait suscité cette adhésion massive pour le « Cameroon Survival » de Maurice Kamto, président du Mrc. Toutefois, quelques personnes estiment que cette action est une provocation de plus envers le gouvernement, d’autant plus qu’il l’engage après avoir donné un ultimatum au Chef de l’Etat et dit avoir remarqué « la défaillance de Monsieur Paul Biya Président de fait de la République du Cameroun… ».
Pour Nourane Fotsing, député Pcrn de Wouri Est, « En tant qu’élue de la Nation, elle a parfaitement le droit de mener l’initiative « SOLIDARITECOVID237 » qui n’est rien d’autre qu’une démarche sociale cadrant parfaitement avec le rôle qui lui est dévolu.
Elle l’a affirmé lors d’une émission télévisée ce Mardi, sur les antennes de Canal II international « Parole d’Homme », en précisant toutefois qu’elle ira à la rencontre du ministre de l’Administration Territoriale en espérant qu’un point de convergence sera trouvé parce qu’il s’agit avant tout de sauver la vie des Camerounais menacés par le Corona Virus.
Nicole Ricci Minyem
Toutes les autorités l’ont assurée à l’issue du vote de ce Dimanche malgré quelques intimidations et menaces signalées ici et là
Et parmi elles, le Directeur Général d’Elections Cameroon Erik Essousse : « Conformément au décret du Président de la République portant convocation des électeurs de certaines circonscriptions électorales, dans les régions du Nord Ouest et du Sud Ouest, les opérations de vote se sont déroulées normalement. Les électeurs ont voté dans l’ordre, la discipline et la transparence. La campagne a elle aussi été menée dans la quiétude totale… ».
Le patron de l’organe en charge de l’organisation des élections a devant les Hommes des médias a indiqué la suite des opérations
« Conformément à la loi, les commissions locales de vote vont procéder au décompte des suffrages et transmettre les procès verbaux aux commissions départementales de supervision qui à la suite de leurs travaux, vont les acheminer à la commission nationale de recensement général de vote qui à son tout va l’envoyer vers le Conseil Constitutionnel pour la proclamation des résultats définitifs… ».
C’est pratiquement la quintessence de la communication faite par Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration Territoriale, qui a ajouté cette recommandation : « Il appartient désormais à tous les partis politiques et candidats de respecter le verdict des urnes ce qui est la norme de toute démocratie ».
Quant aux observateurs accrédités, certains ont confié à la presse qu’ils ne se sont pas physiquement rendus dans les centres de vote mais ont plutôt travaillé par téléphone craignant, eux aussi, pour leur sécurité, malgré la présence effective de l’armée et de la gendarmerie dont le dispositif a été renforcé.
En rappel, 11 circonscriptions étaient concernées par le scrutin de ce 22 Mars ; celles où le Conseil constitutionnel a décidé d’invalider le scrutin du 9 février dont 10 dans le Nord-Ouest et 1 dans le Sud-Ouest.
Il faut en outre préciser que c’est pour treize sièges de députés sur 180. Pas de quoi remettre en cause la majorité absolue (139 sièges sur 180) déjà acquise par le parti au pouvoir, le RDPC au sein de l’Assemblée Nationale.
Par ailleurs, l’article 155, alinéa 4 du Code électoral stipule que :
« Seuls les partis politiques ayant pris part aux élections générales dans la circonscription électorale concernée peuvent participer aux élections partielles ». Ainsi, le scrutin partiel a opposé
- Lebialem: CDP, RDPC, SDF,
- Menchum-Nord: RDPC, SDF, UDP,
- Menchum-Sud: RDPC, SDF,
- Bui Ouest: RDPC, SDF,
- Bui-Centre: RDPC, SDF,
- Bui-Sud: RDPC, SDF, UDP,
- Mezam-Centre: OPDC, UDP, RDPC, SDF,
- Mezam-Nord: RDPC, UDP, BRIC, SDF,
- Mezam-Sud: RDPC, SDF,
- Momo-Ouest: RDPC, SDF
- Momo-Est: RDPC, SDF.
Nicole Ricci Minyem
Il est sorti sa réserve légendaire pour répondre au ministre. Séverin Tchounkeu, le PDG du Groupe Equinoxe dont dépend la chaîne de télévision a tenu à dire sa désapprobation quant aux propos incriminants dits par le ministre de l’administration territoriale. Invité spécial du journal de 20h de ce lundi, le PDG a remis la balle au centre dans un ton qui en dit long sur le dénigrement auquel se livre le ministre Paul Atanga NJI.
« Je n’ai pas l’habitude d’intervenir dans les organes dont j’ai la charge. » C’est ainsi que Séverin Tchounkeu commence sa séance de mise au point après la sortie du ministre de l’administration territoriale. Une prise de parole qui sera également un récital, une belle leçon de journalisme à l’endroit du ministre de la territoriale camerounaise qui manifestement n’en n’est pas un.
Pour Séverin Tchounkeu, « il s’agit de la haute trahison. Je n’accepterais jamais qu’on m’accuse de pactiser avec les ennemis de cette nation. » Pire encore, « Equinoxe est la seule tv qui a envoyé des journalistes sur le terrain de Ngarbuh. » Dans cette phase de son éclairage, le PDG de la télévision Equinoxe précise que la chaîne qu’il dirige a choisi de ne pas montrer toutes les images prises sur le terrain.
Des propos qui laissent sous-entendre que la télévision aurait des images qui ne sont pas très belles pour l’image du Cameroun. D’ailleurs Séverin Tchounkeu donne de savoir qu’il est en permanence en discussion avec des hauts gradés de l’armée camerounaise. Des hautes autorités militaires qu’il a pris à témoin dans son discours.
« Voilà celui qui décide qui est journaliste et qui ne l’est pas qui pactiserait avec les ennemis de la nation. (…) Faire référence à radio mille colline en interpellant équinoxe… il faut que le ministre se réfère au CNC pour savoir quels sont les médias qui pourraient être assimilés comme tels. La seule fois où nous avons reçu une sanction, c’était du fait d’un membre du RDPC qui avait tenu des propos mal placé et non du fait d’un journaliste d’Equinoxe TV » Poursuit Séverin Tchounkeu.
Et la question « quel est le rôle d’un organe de presse si ce n’est de rendre compte en donnant la parole aux différentes parties dans l’affaire ? Nous avons relayé les propos du MINAT et même du ministre des relations extérieures. (…) Nous allons rendre compte de tous les rapports. Car rendre compte d’un rapport ne veut pas dire être d’accord avec le contenu de ce rapport. » Tout ceci a le mérite d’être bien clair.
Stéphane NZESSEU
Le MINAT a fait une sortie médiatique incendiaire. Sortie au cours de laquelle il accuse quatre médias et d’autres ONG d’avoir reçu 5 milliards de FCFA pour déstabiliser le pays.
« Le Minat est en mesure d'affirmer que ces ONG aux ordres ont reçu plus de 05 milliards francs CFA des réseaux occultes à l'intérieur et à l'extérieur du Cameroun, pour la déstabilisation des institutions de la République ». C’est l’une des phrases fortes prononcées par le ministre Paul Atanga NJI lors de ce point de presse ce lundi.
Dans la suite de ses propos, le ministre va citer des noms d’ONG et de médias. Human Rights Watch, International Crisis Group, OCHA, le Redhac. Les médias Équinoxe TV, Stv, Radio Balafon, le quotidien Le Jour sont accusés d’avoir partagé le pactole de 5 milliards de FCFA.
Chose curieuse, le ministre esquive dans ses citations certains autres médias qui se livrent également au mauvais rôle d’instigation de la violence verbale et de l’accroissement des clivages qui existent entre plusieurs camerounais. Le ministre Atanga NJI, sur les médias cités, les a qualifié et les a assimilé à « Radio Mille collines ». Du nom de cette radio rwandaise qui avait attisé la haine entre HUTU et TUTSI. Ce qui avait abouti au triste génocide de 1994.
Au sujet des attentats meurtriers dans les villes de Ngalim et Bamenda, lesquels ont été revendiqués par des leaders sécessionnistes établis en occident, le Minat s'est indigné face au silence des ONG après les crimes des miliciens séparatistes. Et Paul Atanga Nji d'ajouter que plusieurs ONG sont en complicité avec les combattants ambazoniens.
Selon lui, des armes, des munitions, des jumelles avaient été retrouvées dans des voitures des ONG à destination des régions du Nord-Ouest et du Sud- Ouest, et ces matériels étaient destinés aux groupes armés séparatistes. Une accusation qui ressemble à celle adressée à l’endroit de la fondation Paul AYAH ABINE il y a peu de temps.
Dans sa vive indignation, le Minat demande où sont les ONG lorsque de présumés séparatistes brûlent vifs des militants d'un parti politique, juste pour avoir pris part à un meeting. Paul Atanga Nji a enfin sommé les ONG de déposer leurs rapports d'activités des années 2018 et 2019 au ministère de l'Administration territoriale, selon la loi locale en vigueur. Certaines de ces ONG ont décidé de porter plainte contre le ministre de l’administration territoriale.
Stéphane NZESSEU
Union Africaine, Conférence épiscopale de l’église catholique, les organismes proches du pouvoir de Yaoundé, et même certains partis politiques, chacun avance des chiffres en terme de taux de participation et d’abstention manifestement contradictoires. Qui a raison à la fin ?
Juste à la fermeture des bureaux de vote sur l’ensemble du territoire national, le ministre de l’administration territoriale, Paul Atanga NJI s’est empressé de prendre la parole pour signifier que la participation à ces élections a été massive.
Le ministre affirmait que les populations, sur l’ensemble du territoire et même dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, sont « massivement » allé accomplir leur devoir électoral. Une déclaration qui ne correspondait pas aux qualificatifs utilisés par les journalistes sur le terrain. Ceux de la CRTV et ceux des autres médias nationaux et internationaux. Pour la plupart, ils parlent de participation « timide ».
C’est la conférence épiscopale de l’église catholique qui sera la première organisation d’importante enverguer à publier des chiffres de l’abstention électoral. Dans leur rapport, les évêques affirment : « Quant à la participation, on peut affirmer qu’elle était plutôt timide, selon une appréciation globale du nombre de votants accueillis dans les bureaux de vote. C’est ainsi qu’à Bissono gendarmerie à Sangmelima, il y a eu 85 votants sur 310 inscrits ; à Ngwui par Dschang, 50 votants sur 200 inscrits ; à Batouri 80,57% de taux d’abstention ; à Bertoua, 70% de taux d’abstention ». Rappelons que les évêques avaient des représentants dans 46 départements sur les 58 que compte le Cameroun.
D'autres chiffres, ce sont ceux des observateurs de l’Union Africaine que conduisait Seyni Oumarou. Le contenu du rapport des observateurs de l’UA est davantage précis : « Les chiffres en notre possession font état d’un taux de participation d’environ 23%, soit 87% de taux d’abstention ». Des chiffres qui vont dans le sens de ce qu’a avancé la conférence épiscopale.
Au même moment, des acteurs politiques proches du pouvoir font savoir que le taux de participation est de l’ordre de 61% sur l’ensemble du territoire camerounais. C’est d’ailleurs un chiffre prononcé par Sa Majesté Charles Atangana Manda sur le plateau de Vision 4 (le programme Arrêt Majeur de ce mercredi 12 février 2020).
Comme lui, certains journaux ont affiché à leur une le chiffre de 60% de taux de participation aux élections législatives et municipales. Il faut dire que ces estimations sont faites en attendant les chiffres officiels que l’organe en charge des élections rendra publique dans les prochains jours. D'ici là, la guerre des chiffres continue de faire rage. A chacun de se faire sa religion au milieu de la forêt de chiffre et des contradictions notoires qui continueront de se faire voir.
Stéphane NZESSEU