De source interne, Spectrum Télévision entend donner une suite juridique aux déclarations gratuites du ministre de l’Administration territoriale. Les responsables du média ont choisi de garder le silence au lendemain des accusations de complicité avec les ennemis de la république pour la déstabilisation de la Nation camerounaise.
La télévision du Sénégalais Mactar Silla a été cité par Atanga NJI comme faisant partie de l’axe du mal. Le ministre de l’administration territoriale annonce que la chaîne généraliste sera elle aussi fermée. La raison, pour le MINAT, la télévision a reçu une part d’un montant de 5 milliards de FCFA pour déstabiliser la nation camerounaise.
La faute de STV, comme des autres médias cités dans la même affaire, c’est d’avoir donné la parole aux camerounais et aux autres acteurs de la société internationale qui produisent des rapports sur le Cameroun. En somme, STV, tout comme Equinoxe, Le Quotidien LE JOUR, Radio Balafon sont coupables d’avoir fait leur travail de journaliste. Celui de donner la parole aux camerounais de tous les bords.
De plus, STV est régulièrement appelée par les services de communication du ministère de l’Administration territoriale pour couvrir les activités de ce département ministériel. Outre ce ministère, la chaîne de télévision est très souvent appelée par les différentes autorités de la République pour suivre l’actualité institutionnelle. Et la question, comment un média considéré par le ministre comme une « Radio Mille Collines » peut être en même temps autant sollicité par l’administration camerounaise ? Il y a une personne qui dit une chose mais montre le contraire. Et visiblement, cette personne c’est le ministre de l’administration territoriale.
De source interne à STV, la chaîne de télévision entend donner une suite juridique à ces propos dénués de vérités tenus par le ministre Paul Atanga NJI. Une posture qui reste à traduire en fait par la hiérarchie de cette station de télévision. La hiérarchie qui a été outrée par l’accusation d’avoir émargé dans les 5 milliards fcfa pour déstabiliser le Cameroun. Une accusation invraisemblable. D'autant plus qu’il est important de garder une image sobre pour la bonne marche de ses affaires.
STV (Spectrum TéléVision) est un groupe privé ayant en son sein deux chaînes de télévision (STV1 et STV2). Des chaînes émettant depuis Douala, capitale économique du Cameroun. En rappel, STV est la première chaîne de télévision à avoir débuté avec la matinale en télévision au Cameroun. Une chaîne qui se démarque par le professionnalisme de son personnel.
Stéphane NZESSEU
Le MINAT a fait une sortie médiatique incendiaire. Sortie au cours de laquelle il accuse quatre médias et d’autres ONG d’avoir reçu 5 milliards de FCFA pour déstabiliser le pays.
« Le Minat est en mesure d'affirmer que ces ONG aux ordres ont reçu plus de 05 milliards francs CFA des réseaux occultes à l'intérieur et à l'extérieur du Cameroun, pour la déstabilisation des institutions de la République ». C’est l’une des phrases fortes prononcées par le ministre Paul Atanga NJI lors de ce point de presse ce lundi.
Dans la suite de ses propos, le ministre va citer des noms d’ONG et de médias. Human Rights Watch, International Crisis Group, OCHA, le Redhac. Les médias Équinoxe TV, Stv, Radio Balafon, le quotidien Le Jour sont accusés d’avoir partagé le pactole de 5 milliards de FCFA.
Chose curieuse, le ministre esquive dans ses citations certains autres médias qui se livrent également au mauvais rôle d’instigation de la violence verbale et de l’accroissement des clivages qui existent entre plusieurs camerounais. Le ministre Atanga NJI, sur les médias cités, les a qualifié et les a assimilé à « Radio Mille collines ». Du nom de cette radio rwandaise qui avait attisé la haine entre HUTU et TUTSI. Ce qui avait abouti au triste génocide de 1994.
Au sujet des attentats meurtriers dans les villes de Ngalim et Bamenda, lesquels ont été revendiqués par des leaders sécessionnistes établis en occident, le Minat s'est indigné face au silence des ONG après les crimes des miliciens séparatistes. Et Paul Atanga Nji d'ajouter que plusieurs ONG sont en complicité avec les combattants ambazoniens.
Selon lui, des armes, des munitions, des jumelles avaient été retrouvées dans des voitures des ONG à destination des régions du Nord-Ouest et du Sud- Ouest, et ces matériels étaient destinés aux groupes armés séparatistes. Une accusation qui ressemble à celle adressée à l’endroit de la fondation Paul AYAH ABINE il y a peu de temps.
Dans sa vive indignation, le Minat demande où sont les ONG lorsque de présumés séparatistes brûlent vifs des militants d'un parti politique, juste pour avoir pris part à un meeting. Paul Atanga Nji a enfin sommé les ONG de déposer leurs rapports d'activités des années 2018 et 2019 au ministère de l'Administration territoriale, selon la loi locale en vigueur. Certaines de ces ONG ont décidé de porter plainte contre le ministre de l’administration territoriale.
Stéphane NZESSEU