Ils sont de plus en plus présents dans les rues de la capitale économique. Chasubles oranges, ils traquent les automobilistes susceptibles d’être intimidés, question de leur extorquer quelques sous. Des braqueurs d’un autre genre.
Quelques mètres avant le lieu-dit Mobil Guinness, juste après Ange Raphaël, un groupe de jeunes camerounais est posté de part et d’autres de la voie publique. Sur les abords de la chaussée, des véhicules de particuliers sont garés. C’est alors que notre véhicule est aussi interpellé par un des agents chargés de la prévention routière.
Le conducteur de notre véhicule va se garer sur le côté de la route. Puis l’agent qui venait de nous interpeller va se rapprocher du véhicule. Il se présente « je suis Ambana Bekono Pierre, je suis agent de la prévention routière du ministère des transports ». Pour appuyer cette présentation, il présente un badge de manière furtive.
Tout de suite, il demande le dossier du véhicule et le permis de conduire du conducteur. Il consulte longuement et attentivement les pièces. C’est complet, rien à redire. On peut alors lire un air de désarroi sur le visage du contrôleur. Comme dans un sursaut, il demande à consulter la malle arrière du véhicule. Ce que le chauffeur va faire aisément.
Une fois à l’arrière du véhicule, Mr Bekono va demander à voir l’extincteur, la boîte à pharmacie, le cric du véhicule et d’autres pièces du genre. Le conducteur va progressivement lui présenter toutes les pièces. Visiblement tout est au complet. Comme cela ne suffit pas, le contrôleur décide d’ouvrir la boîte à pharmacie. Et constate qu’il y manque l’alcool et la boîte de Bétadine est périmée.
Ce dernier décide donc de s’accrocher sur ces deux éléments pour dire que nous sommes en infraction et qu’il va devoir nous coller une contravention. A moins que nous soyons d’accord « pour négocier ». Un des occupants du véhicule lui dit, « eh bien puisque vous êtes de la prévention routière, nous croyons que vous venez de nous prévenir de l’importance du remplacement de notre boîte de Bétadine. » Celui-ci de répondre « l’heure n’est pas à la sensibilisation, on l’a fait depuis très longtemps. Maintenant c’est la répression. »
A la question de savoir s’ils ont le droit en tant qu’agents civils du ministère des transports de coller une contravention à un citoyen, puisqu’il n’y avait aucun « homme en tenue » avec eux, notre contrôleur confus, veut jouer à l’intimidation. « Si vous ne voulez pas le monsieur là-bas va vous dresser une contravention et nous allons retenir votre carte grise, et c’est au trésor que vous viendrez chercher ça ». Les discussions s’enflammèrent.
Pour une boîte de Bétadine, des personnalités sont retenues par la prévention routière. Le conducteur voulant mettre fin à la grogne a sorti de sa poche un billet de 500 FCFA qu’il lui a tendu. Et notre contrôleur, avec un air de dédain l’a pris, a remis les pièces du véhicule et nous a libéré.
Donc toute cette affaire ce n’était que pour un billet de 500 FCFA.
Stéphane NZESSEU
Ils étaient quelques dizaines de milliers de camerounais à s’être retrouvé ce mercredi matin devant le bureau régional pour le Littoral du MRC. Devant cette foule innombrable, Maurice Kamto a une fois de plus passé un message d’apaisement et de résistance.
Maurice Kamto a rassemblé les militants et sympathisants de son parti ce mercredi matin au pied de l’immeuble abritant le bureau régional du MRC pour le Littoral. Pour l’occasion les populations de Deïdo Grand Moulin ont assisté à une mobilisation inédite. Motos taxis, travailleurs, badauds et autres se sont pressés pour venir voir et écouter le président de leur formation politique.
Depuis le début de l’année, c’était la première sortie grandeur nature du président Maurice Kamto. Un meeting qui intervient également quelques jours après la tenue des élections pour lesquelles le MRC était non partant.
Au cours de son adresse à ces camerounais venus nombreux, Maurice Kamto s’est longuement attardé sur les principes de démocraties qui doivent être respecté pour le développement de la Nation. Il dit par exemple : « Quand un peuple ou une partie du peuple fonde ses espoirs sur un "leader" quelconque de son choix, il faut respecter cela. (…) Nous ne partageons pas tous les mêmes convictions politiques ni idéologiques. L'honnêteté intellectuelle devrait cependant nous obliger à reconnaître que le Professeur Maurice KAMTO incarne aujourd'hui un grand espoir auprès de nombreux compatriotes, et ça, il faut le reconnaître et surtout le respecter. » un espoir qui se traduit non seulement par la forte présence des militants de ce matin, mais davantage dans la place que le travail politique impulsé par Maurice Kamto apporte à la Nation camerounaise depuis quelques temps.
Maurice Kamto accueilli par une foule immense au Cameroun (Vidéo)
Sur la question des guerres de paroles et des accusations répétées à l’égard des militants du MRC qui sont par ailleurs considérés par d’autres comme une « meute » ou des termes du genre, Maurice Kamto a tenu à rappeler : « La politique ne doit pas être un motif d'achoppement de haine et de prétexte de Fatwa pour des groupes politiquement opposés. Chaque homme politique a ses militants et ses sympathisants qui lui témoignent à divers niveaux leur affection. Les militants du MRC le font bien et à leur manière pour leur leader ! Respectons cela ! » Comme quoi l’attitude qu’adopte les militants du MRC vis-à-vis de leurs leaders est tout à fait naturel. C’est de l’ordre de l’activité politique en elle-même.
Au cours de son discours, le président du MRC a aussi fait savoir que ceux qui sont venus dans le parti pour des avantages quelconques sont priés de descendre du train. Mais de toute façon, que ce soit par lui ou par un autre camerounais, le changement qui est en marche portera ses fruits.
Une autre phrase forte de Maurice Kamto ce mercredi matin à Deïdo, c’est de dire que la matraque ne peut détruire la pensée. Ce qui est dans la tête ne peut être arrêté par la violence. Tout en rappelant que jusqu’à cet instant la police encadre les manifestations sans aucune violence. Chose inédite.
Stéphane NZESSEU
Des bons points qui sont à mettre à l’actif des éléments de la Brigade nationale de contrôles et de la répression des fraudes (BNCRF). Ceux-ci ont mené mi-février 2020 à Douala, une opération coup de poing.
Les cartons de vins d’origine douteuse saisis sont de marque « Château Barreyres ». La photo de la cargaison appréhendée a été présentée à la presse. Selon les révélations faites par la BNCRF, « il s’avère que le vin mis en cause ne provenait pas de la société BVS (Boissons, Vins et Spiritueux), détentrice de l’exclusivité de la distribution de cette marque au Cameroun. Les entrepôts de cette surface de commercialisation ont été mis sous scellés pour cause de commercialisation des produits de contrebande », note-on.
L’on apprend également qu’à Bonamoussadi, un réseau de commercialisation de whiskies frelatés a été débusqué par les agents de la BNCRF. A en croire des déclarations à la Brigade, « le présumé trafiquant s’apprêtait à exécuter une livraison des whiskies de marque Chivas (12 et 18 ans d’âge) et Jack Daniels estampillés de fausses vignettes auprès d’un snack-bar de la place. A la suite d’une dénonciation du responsable de cet établissement, les agents de la BNCRF ont également saisi ces liqueurs qui représentent un grand danger pour la santé des consommateurs ».
Chaque année, le Cameroun perd environ 255 milliards de FCFA du fait des activités de contrebande, de contrefaçon et de commerce illicite, nous livre la Chambre de commerce, de l’industrie, des mines et de l’artisanat (Ccima).
Innocent D H
Alors qu’ils ont convoqué les prélats des communautés musulmanes, catholiques et protestantes ce jeudi matin pour une rencontre dont l’ordre du jour n’était pas précisé, les responsables du RDPC ont tourné en dérision les serviteurs de Dieu de leur circonscription électorale.
D’après ce que nous avons appris, ce n’est pas la première fois que cela arrive. Seulement ceux des prélats, notamment musulmans qui étaient là il y a environ 6 ans espéraient que ce soit différent cette fois ci. Que madame le maire leur voue un peu plus de considération et leur prête finalement une oreille assez attentive. Ce d’autant plus qu’ils se réclament l’une des plus importantes communautés vivant dans les terres de New Bell.
D’un autre côté, les pasteurs protestants qui étaient les plus nombreux présents espéraient que « leur fille » (dans la mesure où Denise Fampou appartient à cette confession), soit plus conciliante avec eux. Sans exprimer ouvertement une attente particulière. Mais c’est dans une grande déception et la bile relevée chez certains qu’ils partiront de la salle de la Mairie de Douala 2e en début de soirée. Ils auront finalement passé une journée pour rien.
Initialement prévue à 10 heures, la rencontre va être reportée à 13 heures. Et malheureusement, le protocole de la Mairie a attendu que tous les prélats soient tous présents pour leur faire savoir que la rencontre sera reportée. Un manque de tact qui annonçait les calvaires qu’allaient endurer le clergé exerçant sur Douala 2e au cours de cette journée. Ceux-ci seront donc obligés de rentrer, et de bousculer leurs programmes pour honorer le RDPC dans la suite de la journée.
13 heures, les prélats sont à nouveau présents. Mais le RDPC poursuit dans le manque de considération. Les hommes d’églises vont attendre pendant deux heures d’affilé sur place à se tourner les pouces. Finalement, vers 15 heures et quelques minutes, la rencontre peut commencer.
Une réunion pour rien finalement
Dans le cours de la rencontre, qui n’en sera pas véritablement une, le RDPC va s’excuser du report maladroit et du retard qui ne s’explique pas. Le RDPC dit juste que c’est une réunion avec le Premier Ministre qui a causé ces retards multiples. Or, nous savons que le Premier Ministre est depuis ce matin à Buea puis à Limbé où il poursuit les visites des chantiers de la CAN. Comme pour ajouter le comble à l’humiliation, le protocole va demander aux prélats d’exprimer leurs attentes et leurs besoins sur une fiche, ou sur dans un document qui sera remis à l’équipe de la Mairie. On se demande pourquoi avoir invité les Hommes et Femmes aussi respectables pour leur demander une chose que leurs différents secrétariats pouvaient faire aisément. Ils n’avaient pas besoin d’être présent.
Comme si tout ça a ne suffisait pas, l’humiliation la plus grave va intervenir à la fin de la cérémonie. En effet, le protocole de la Mairie passe devant chaque prélat relever son nom et lui donner d’émarger après une case qui indique qu’on devrait y inscrire un montant sans que rien n’y soit écrit comme chiffre. C’est quelques minutes plus tard que les hommes d’églises se verront tendre cinq mille (5.000) fcfa chacun. Et comme il manquait des coupures de 5.000 fcfa, ils ont demandé à remettre un billet de 10.000 fcfa à se partager deux par deux. Une insubordination que n’a pas toléré la plupart des hommes d’églises présents. Ils sont repartis en claquant pratiquement la porte. Et quelques-uns ont tenus à exprimer leur courroux face à cette humiliation que venait de leur servir la Mairie de Douala 2e.
Une contre publicité au final.
Stéphane NZESSEU
Joseph Dion Ngute le chef du gouvernement était à Douala le 5 Février 2020, au meeting du Rassemblement démocratique du peuple camerounais.
Joseph Dion Ngute a battu campagne à Douala pour le compte du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). C’était au cours du meeting organisé par le parti au pouvoir. Ce meeting s’est déroulé à la maison du parti de Bonanjo. L’évènement très couru a drainé une foule immense de militants du parti du Rdpc.
Le chef du gouvernement présenté comme le joker du Rdpc a lui-même parlé aux militants. Dans son discours de circonstance, il a énuméré les réalisations du parti au pouvoir dans la région du littoral durant les cinq dernières années. Il a aussi parlé des perspectives pour un futur très proche. Le listing des actions posées par le Rdpc a réjouit les militants et sympathisants du Rdpc qui n’ont pas manqué d’acclamer.
Joseph Dion Ngute est passé comme celui qui pouvait réconcilier la base et l’administration du parti. Car on se rappelle que la phase des investitures a fait des frustrés, des mécontents et des indécis au niveau de la base. Certains avaient laissé entendre que l’idée d’un vote sanction n’était pas à écarter. La présence et la participation du Premier ministre à ce meeting étaient donc très attendues. D'ailleurs Laurent Esso en sa qualité de chef de la délégation permanente régionale du Comité central pour le Littoral avait sorti un communiqué dans ce sens.
« Dans le cadre de la campagne électorale en cours, le Premier ministre, chef du gouvernement, Joseph Dion Ngute, effectuera une visite de travail à Douala le mercredi 05 février 2020. A cette occasion, un grand meeting de soutien aux candidats du RDPC dans le Littoral sera organisé à l’esplanade de la maison du parti de Bonanjo à partir de 11 heures...Compte tenu de l’importance de cet évènement et en guise de remerciements à l’endroit du camarade Premier ministre qui honore notre Région, j’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir prendre toutes les dispositions nécessaires en vue de la participation massive des militants et sympathisants de votre ressort », a écrit Laurent Esso.
Le meeting a été suivi également par Jean Ernest Ngalle Bibehe Massena le Ministre des transports, Narcisse Mouelle Kombi le Ministre des sports et de l'éducation physique et Célestine Ketcha Courtes le Ministre du développement urbain et de l'habitat.
Liliane N.
Le Social Democratic Front et d’autres partis politiques dénoncent des manœuvres de fraudes mises en place par les candidats du RDPC pour s’assurer de la victoire dans la commune de Douala 2e. Des manœuvres d’achat des électeurs.
Tout commence par une dénonciation d’un militant SDF menacé d’expulsion du quartier par son chef de quartier. C’est alors que les responsables des partis politiques en coalition dans l’arrondissement vont s’intéresser de plus près à la manœuvre. Des chefs de quartier et des chefs de bloc, sous les ordres des pontes du RDPC, procèdent au recensement et à l’identification des habitants qui seront électeurs pour les prochaines législatives et municipales du 09 février. Ces chefs à la solde du parti au pouvoir obligent les électeurs à faire des photocopies de leurs cartes d’électeur et d’y écrire ensuite leurs numéros de téléphone. Le RDPC propose en contre partie des rétributions financières. Des montants qui varient entre 2.000 fcfa et 5.000 fcfa par personne. Pour entrer en possession de son argent, il faut présenter les bulletins de vote des adversaires du RDPC. Preuve qu’on n’a pas inséré ces bulletins dans l’urne. Et donc que c’est le RDPC qui a été choisi. Ceux qui résistent fermement font l'objet d'intimidations de toutes sortes (chantage, menace d'expulsion des quartiers).
On peut lire dans le communiqué rendu public par le SDF : « La Coalition gagnante (Sdf, Udc, Andp, Pcrn et Upc dit des fidèles) condamne avec la dernière énergie ces manœuvres de fraude et actes d'intimidation qui rappellent la sombre histoire de la gestapo hitlérienne. La Coalition gagnante demande aux chefs de quartier et aux chefs de bloc de mettre un terme à ces pratiques illégales et pour ceux qui n'ont pas encore cédé, de ne point y participer au risque de perdre irréversiblement toute leur crédibilité auprès des populations qu'ils sont censés encadrer en toute impartialité. La Coalition gagnante appelle au demeurant les populations de Douala 2ème à ne point céder à la corruption programmée sur fond d'atteintes graves aux libertés fondamentales et à la démocratie. La Coalition gagnante tient à souligner qu'elle prendra ses responsabilités pour protéger le vote des électeurs à Douala 2ème et prend l'opinion nationale et internationale à témoin sur ce que le Rdpc à Douala 2ème sera responsable d'éventuels troubles à l'ordre public que ces pratiques totalement illégales et anti-démocratiques pourraient engendrer. »
Il faut rappeler qu’il ne s’agit pas d’une nouvelle technique de fraude électorale. Les acteurs politiques proches du pouvoir y sont coutumiers. Au cours de son meeting donné il y a quelques jours à MAKAK, Cabral Libii dénonçait les mêmes manœuvres et mettait en garde les électeurs sur le danger de ce type de corruption et sur les conséquences pour le sous-développement de leur contrée.
Stéphane NZESSEU
Une semaine après son accouchement une maman de 17 ans revenue dans ce centre hospitalier pour entrer en possession de l’extrait de naissance de son bébé le voit enlever par une inconnue.
Cette dernière a réussi à tromper la vigilance de tous en faisant croire qu’elle se sent très mal et n’est pas en mesure de se chercher quelque chose à manger, alors que l’heure de la prise de ses médicaments était proche.
Elle s’est donc rapprochée de la jeune dame et lui a remis cinq cent francs, la suppliant de lui rendre ce service. Elle a fait croire à la mère de l’enfant qu’elle pouvait lui confier son bébé sans crainte en arguant que ce n’est pas prudent de se balader ainsi avec un nourrisson.
Le bébé lui est confié et, lorsque la maman revient, elle ne retrouve ni la femme encore moins le nouveau né. Elle jette un regard autour d’elle, croyant que la malade a cherché un abri ou alors, qu’elle se trouve dans une salle de soins. Malheureusement, il n’en n’est rien. Elle cherche à se renseigner auprès des autres malades mais personne n’est en mesure de lui dire quoi que ce soit.
Elle est dès lors obligée de se rendre à l’évidence. Il s’agissait en fait un scénario mis en place par la kidnappeuse et, qui visiblement avait réussi à mettre sur pied, un plan avant de se rendre dans cet hôpital.
L’adolescente dont le bébé était à peine âgé d’une semaine aura été pour elle, une cible parfaite. Elle a certes mis au monde un bébé mais, le film de l’évènement, tel que raconté par les témoins démontre que la voleuse d’enfants a eu en face d’elle, une jeune fille encore naïve et qui a juste réagi comme toute personne voulant rendre service à un aîné.
De plus, l’un des témoins de la scène aurait affirmé que le fait de voir les deux femmes converser ensemble a donné l’impression qu’il s’agissait d’une maman, de sa fille et de leur nouveau né.
Pour l’instant, les éléments de la police judiciaire et ceux des forces de sécurité ont ouvert une enquête et la mère de 17 ans espère encore qu’on va lui annoncer cette nouvelle. Celle qui viendra mettre un terme au cauchemar dans lequel son bon cœur l’a plongé depuis plusieurs jours. Elle a perdu son bébé juste parce qu’elle a voulu rendre service à une personne qui semblait en avoir besoin.
Et si jamais elle se trouve en face d’une personne qui aura véritablement besoin d’aide et qu’elle ne se sent pas en mesure de lui apporter son soutien, à qui va revenir le tort ?
Nicole Ricci Minyem
Depuis le début de la campagne électorale, les caravanes du PURS dans la circonscription de Douala 4e ne sont pas entourés de motos taxis comme c’est souvent l’habitude. Loin d’être un simple choix, il s’agit de la conséquence de la colère des « benskineurs » à l’endroit du candidat Espoir Matomba.
« Même s’il nous promet 5 000 fcfa par personne, on ne travaille plus avec lui. » Ces propos sont ceux d’un conducteur de motos taxis rencontré non loin de DK Hôtel, tout près du siège national du P.U.R.S. A la question de savoir les raisons de cette aversion, il nous renseigne « Mr Serge Espoir Matomba est un jeune comme nous. Et ça nous fait plaisir de voir un jeune vouloir changer les choses. Lors de la dernière élection présidentielle, il était candidat. Et il nous a sollicité pour accompagner sa campagne ici à Douala. Bon comme il avait son bus, nous on entourait le bus pour créer l’affluence et faire du bruit pour signaler son passage. Il nous a remis des t-shirt pour ça. Mais il nous avait promis une somme d’argent pour le carburant et l’encouragement des gars.
Bon, il nous a traîné longtemps. Si vous remarquez même pendant la campagne de la présidentielle, on ne le suivait plus. Parce qu’il ne nous avait pas payé. On a même dû l’arrêter le jour du vote devant le lycée de Bonabéri pour lui réclamer notre dû. Mais il nous disait que le financement des élections était venu en retard, mais que s’il atteint au moins 5% de voix on va lui rembourser ses 30 millions de cautions. Et là il pourra nous gérer. Mais bon, nous avons tous constaté qu’il n’a pas atteint. Moi je ne vais pas dire qu’il n’a pas été honnête, je peux comprendre les difficultés qu’il a eu. Mais nous on ne veut plus l’accompagner. S’il veut, il peut aller chercher les benskineurs ailleurs mais nous on ne travaille plus avec lui. »
Cette situation traduit bien les difficultés de financement de campagne électorale pour certains candidats. Le problème, c’est que ces motos taxis sont par ailleurs des électeurs potentiels dudit candidat. Et ces mésententes sont susceptibles de faire perdre des voix à celui-ci. Un véritable cercle vicieux. En attendant, les caravanes du P.U.R.S sillonnent l’arrondissement sans benskineurs tout autour. Espérons que ce climat va s’améliorer d’ici la fin de la semaine et demi de campagne qui reste.
Stéphane NZESSEU
Ils sont sortis en masse et ont pris d’assaut, toutes les rues et ruelles de ce quartier situé dans l’arrondissement de Douala V pour exiger le retour de l’énergie dont ils sont privés depuis longtemps, alors que le montant des factures que leur sert Eneo à la fin de chaque mois, ne reflète aucunement la réalité de ce qu’ils consomment.
Ils ont pris des pancartes, des chaises, des tables et tout autre objet qui aurait pu leur servir à construire des barricades afin de bloquer la circulation et ralentir toutes les activités de ce côté, jusqu’à ce qu’ils soient entendus. Criant à tue tête leur colère contre cette entreprise qui, au lieu de leur apporter de l’énergie électrique semble plutôt s’atteler à les maintenir dans la plus totale obscurité.
Les témoignages
« Les examens de fin d’année vont bientôt commencer mais, les enfants ne peuvent réviser leurs leçons. Comment vont–ils faire ? Ou alors ils peuvent considérer qu’ils sont non partants à cause de Eneo. Sommes – nous tenus de revenir au temps ancien et nous mettre à utiliser les lampes à pétrole et le litre coûte même combien ? Non, nous sommes vraiment fatigués, il est important que le Chef de l’Etat et malheureusement, nous sommes toujours obligés de faire appel à lui, il est important aujourd’hui qu’il s’occupe de ce dossier parce que vraiment, nous ne voyons pas ce que le ministre fait, je ne vais pas parler de cette entreprise distributrice d’obscurité ».
« Le mois de Janvier vient de prendre fin et, après avoir remboursé les dettes nous avons fait un petit marché pour que la famille ait quelque chose à manger, au moins pour les deux prochaines semaines. Pourtant, j’ai tout perdu, il n’y a plus rien de comestible dans mon congélateur. Comment conserver les denrées alimentaires alors qu’il n' y a pas d’énergie…Comme les autres, je demande que le Président de la République réagisse. Qu’il ait vraiment pitié de nous, parce que les gens qu’il nomme vraiment ne pensent qu’à leur propre bien être…Si ce n’est que ce que vous appelez Eneo là, c’est une société qui n’a pour seule ambition que de distribuer l’obscurité et après, on va se plaindre de l’incivisme des populations alors que ce sont ces gens qui nous amènent à agir ainsi… ».
« Bientôt, les politiciens vont venir nous raconter des choses qu’ils vont faire. Il y a cinq ans, c’était pareil mais, nous les attendons de pied ferme. Il faut que le Rdpc laisse la place aux autres partis politiques parce qu’ils n’ont jamais rien pu faire pour nous. Nous leur avons fait confiance, ils avaient promis de nous sortir de cette obscurité permanente, nous voici comme au point de départ aujourd’hui encore. Qu’ils ne tentent même pas de venir ici… ».
L’intervention des Forces de Maintien de l’Ordre
Parfois, il n’est pas évident pour les éléments des Forces de maintien de l’ordre de même que pour les gendarmes de respecter les consignes qui leurs sont données surtout qu’après avoir enlevé leur tenue, ils sont avant tout des citoyens, soumis aux mêmes réalités. Des victimes de cette obscurité qui n’épargne personne.
C’est en tenant compte de cette réalité qu’ils ont travaillé à contenir tout débordement ce Mercredi à Bepanda Safari.
Nicole Ricci Minyem
Les murs de la capitale économique du Cameroun Douala, sont envahis par des affiches des candidats aux élections législatives et municipales du 09 février 2020.
Il est actuellement impossible de faire un tour dans la ville de Douala sans apercevoir les multiples affiches de candidats au double scrutin du 09 février 2020. Dans l’arrondissement de Douala 2e par exemple, on ne peut faire un pas sans poser les yeux sur une affiche. Tous les coins y passent. Le seul élément qu’on retient c’est que le lieu soit visible. Sur la clôture du cimetière de New-Bell ce sont les affiches des candidats du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn) de Cabral Libii qui sont collées. Au lieu-dit Carrefour Shell New-Bell, on retrouve le Nouveau mouvement populaire (Nmp). Ici c’est en groupe que les affiches sont collées.
Dans le 3e arrondissement de la ville de Douala, le spectacle est quasi le même qu’à Douala 2e. Les images de plusieurs candidats inondent également les murs. L’objectif recherché est atteint. Car on voit des motos taximen, des passagers s’arrêter pour découvrir ceux qui se présentent au double scrutin du 09 février prochain. On note la présence des affiches des candidats du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). A côté d’eux on retrouve les jeunes leaders du Social democratic front (Sdf) et de plusieurs autres mouvements politiques en lice pour les législatives et les municipales de cette année.
Dans les autres arrondissements de la capitale économique du pays, les affiches grands ou petits format, noir sur blanc ou tout en couleur sont présentes. Il faut dire qu’elles ont été placées le samedi 25 janvier 2020. C’est ce jour qui a été arrêté en fonction des dispositions du Code électoral pour le lancement de la campagne électorale.
Liliane N.