Depuis le début de la campagne électorale, les caravanes du PURS dans la circonscription de Douala 4e ne sont pas entourés de motos taxis comme c’est souvent l’habitude. Loin d’être un simple choix, il s’agit de la conséquence de la colère des « benskineurs » à l’endroit du candidat Espoir Matomba.
« Même s’il nous promet 5 000 fcfa par personne, on ne travaille plus avec lui. » Ces propos sont ceux d’un conducteur de motos taxis rencontré non loin de DK Hôtel, tout près du siège national du P.U.R.S. A la question de savoir les raisons de cette aversion, il nous renseigne « Mr Serge Espoir Matomba est un jeune comme nous. Et ça nous fait plaisir de voir un jeune vouloir changer les choses. Lors de la dernière élection présidentielle, il était candidat. Et il nous a sollicité pour accompagner sa campagne ici à Douala. Bon comme il avait son bus, nous on entourait le bus pour créer l’affluence et faire du bruit pour signaler son passage. Il nous a remis des t-shirt pour ça. Mais il nous avait promis une somme d’argent pour le carburant et l’encouragement des gars.
Bon, il nous a traîné longtemps. Si vous remarquez même pendant la campagne de la présidentielle, on ne le suivait plus. Parce qu’il ne nous avait pas payé. On a même dû l’arrêter le jour du vote devant le lycée de Bonabéri pour lui réclamer notre dû. Mais il nous disait que le financement des élections était venu en retard, mais que s’il atteint au moins 5% de voix on va lui rembourser ses 30 millions de cautions. Et là il pourra nous gérer. Mais bon, nous avons tous constaté qu’il n’a pas atteint. Moi je ne vais pas dire qu’il n’a pas été honnête, je peux comprendre les difficultés qu’il a eu. Mais nous on ne veut plus l’accompagner. S’il veut, il peut aller chercher les benskineurs ailleurs mais nous on ne travaille plus avec lui. »
Cette situation traduit bien les difficultés de financement de campagne électorale pour certains candidats. Le problème, c’est que ces motos taxis sont par ailleurs des électeurs potentiels dudit candidat. Et ces mésententes sont susceptibles de faire perdre des voix à celui-ci. Un véritable cercle vicieux. En attendant, les caravanes du P.U.R.S sillonnent l’arrondissement sans benskineurs tout autour. Espérons que ce climat va s’améliorer d’ici la fin de la semaine et demi de campagne qui reste.
Stéphane NZESSEU