Le retour triomphal du Premier Ministre camerounais, Joseph Dion Ngute, dans sa région natale. C’est ainsi qu’on pourra qualifier la première visite du Chef du gouvernement, depuis sa nomination à la primature, par le Président de la République, Paul Biya, dans sa région la Sud-Ouest, engloutie comme celle du Nord-Ouest, depuis bientôt trois ans, par un conflit sociopolitique, dit « anglophone ». Joseph Dion Ngute a foulé le sol de la capitale régionale, Buea, ce mardi 14 mai 2019 dans une ambiance festive. Porteur d’un message de paix du Chef de l’Etat, il a été accueilli en triomphe par une foule enthousiaste, qui a soif de la paix.
S’adressant à la foule, le Premier ministre a expliqué qu’il a été envoyé par le Chef de l’Etat, Paul Biya, pour signifier aux populations « qu’il y a une fin à tout ». Il a également demandé aux femmes de convaincre leurs enfants de sortir de la brousse et les a rassuré qu’ils ne courent aucun risque. Outre le dialogue inclusif pour une sortie de crise, qu’organisera le Président de la République, le Premier ministre a également annoncé des recrutements spéciaux en faveur les anciens combattants. Les habitants de cette région ont été appelés à mettre la main dans la pâte pour faciliter la sortie de crise.
Le chef du gouvernement échangera au cours de son séjour de 4 jours, avec les acteurs socio-politiques de cette région. Entre autres, les acteurs politiques, les autorités traditionnelles et religieuses. Après Buea, le successeur de Philémon Yang à la primature est également attendu à Limbe pour une séance de travail ce mercredi 15 mai 2019. Il se rendra le lendemain jeudi 16 mai 2019 à Kumba. Cette tournée intervient 48 heures, après son retour de la région du Nord-Ouest. C’est au cours de cette mission, qu’il avait annoncé que le Président de la République, était prêt, à part l'indivisibilité du Cameroun, à organiser un dialogue formel pour résoudre la crise. La concertation entre le Premier Ministre et les acteurs socio-politiques de la région du Sud-Ouest, permettra peut-être d’identifier ceux qui pourront s’asseoir à la table des négociations. La mission du Premier ministre dans le Sud-Ouest, s’achève le vendredi 17 mai prochain.
Marie MGUE
C’est avec des honneurs dus à une personnalité de son rang, que Vera Songwe a été accueillie vendredi dernier au Palais de l’Unité. Sur le perron du Palais, elle a été reçue par Samuel Mvondo Ayolo le Directeur du Cabinet civil de la Présidence de la République. Introduite auprès du Chef de l’Etat pour une audience de 90 minutes, Vera Songwe s’est entretenue avec Paul Biya sur des sujets d’une importance capitale.
Il y a eu apprend-on des colonnes du quotidien gouvernemental Cameroon tribune du 22 avril 2019, la question de la Zone de libre-échange continentale dont la ratification par le Cameroun reste attendue. « Nous sommes heureux de la rencontre avec le Président de la République, S.E Paul Biya. Nous avons parlé de trois choses. Premièrement, la Zone de libre-échange continentale. Le Cameroun a signé le document et nous attendons la ratification », a-t-elle déclaré au terme de son audience.
Le Chef de l’Etat a également parlé de la diversité de l’économie du Cameroun et de la création d’emplois avec son hôte du jour. « Il faudrait aussi passer par le numérique. Aujourd'hui, nous avons quelques maillons du numérique qui commencent à prendre jour. Par exemple, nous avons parlé de tout ce qui se passe à Buea, l’importance de promouvoir cet esprit d’innovation et nous assurer que lorsque nous parlons de Silicon Valley aux Etats-Unis, nous pouvons aussi parler de Silicon Mountain à Buea, l’intérêt de cette jeunesse dynamique envers le numérique, ce que nous pouvons faire, augmenter l’accès, diminuer les prix, ouvrir le secteur numérique à une compétition qui va pouvoir amener son accès aux populations », a expliqué Vera Songwe.
Le dernier sujet au menu de l’audience entre Vera Songwe et le Chef de l’Etat a porté sur l’importance de l’intégration régionale pour l’économie camerounaise. Vera Songwe a laissé entendre qu’il est important d’évaluer les enjeux des changements climatiques qui ont des effets dans la zone du bassin du Lac Tchad et dans certaines régions du pays. « La CEA étant à Addis-Abeba, nous suivons l’Agenda 2063 et celui des ODD. Nous parlons des changements climatiques et de ce que nous devons faire sur ces sujets. Nous avons des problèmes de changements climatiques dans le Lac Tchad, au Nord, à l’Est et évidemment dans la zone anglophone », déclare-t-elle.
Vera Songwe accompagnée de Mme Allegra Maria Del Pilar Baiocchi le coordonnateur résident du système des Nations unies a été élevée par le Chef de l’Etat à la dignité de Grand officier de l’Ordre de la valeur.
Liliane N.
Depuis le 04 avril dernier, les populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun vivent de nouveau dans la peur. Des témoignages d’habitants dans ces deux régions font état de rues et de commerces désertés par crainte de représailles. Et pour cause, les séparatistes actifs dans ces régions ont décrété une opération « Lockdown », ou le « verrouillage » des zones anglophones.
Difficile combat
Il s’agit, pendant dix jours, d’empêcher tout mouvement de personnes et des biens entre ces deux régions anglophones et le reste du pays. Une opération également destinée à paralyser toutes les activités de façon à maintenir la pression sur le gouvernement de Yaoundé dans le cadre de la crise anglophone.
De son côté, la mairie de Buea continue de lutter contre ces villes mortes. Elle envisage de sceller, pendant trente jours, les structures qui ferment les portes en respect aux villes mortes des séparatistes, ce, alors même que les autorités ont toujours rassuré quant aux dispositions prises pour la sécurité des biens et des personnes.
Selon des sources sur place, pour beaucoup d’opérateurs pourtant, le choix ne se pose pas entre leur vie, menacée par les attaques des séparatistes contre les contrevenants à leurs ordres, et le chiffre d’affaires qu’ils pourraient faire. Alors, ils ferment boutiques tous les lundis. Ils ont aussi fermé leurs commerces à l’occasion du Lock down imposé par les séparatistes au mois de janvier dernier. Dix jours durant, la zone anglophone a été paralysée par des villes mortes, marquées par une vague de violence.
Sanctions
C’est un vieux combat que mène l’intransigeant maire de Buea, Patrick Ekema, depuis l’année dernière. Par deux fois, il a essayé de contrer les opérations villes mortes dans sa municipalité. En menaçant de sanction les opérateurs. Ceux-ci ont fermé leurs commerces et des scellés y ont été apposés le 7 octobre dernier. Personne n’y échappe. D’ailleurs Orange Cameroon, Mtn, Nexttel, la Bicec, et de nombreuses autres structures avaient connu le même sort au courant de l’année 2018, pour les mêmes raisons.
La mesure d’action annoncée jeudi dernier par le maire survient trois mois après une rencontre avec les opérateurs économiques à Buea en décembre. Lesdites assises visaient une année 2019 sans villes mortes. Les chefs d’entreprises, transporteurs routiers et chauffeurs de taxis avaient pris l’engagement de mener leurs activités. Patrick Ekema avait pour sa part promis d’entreprendre des actions afin que les entreprises ayant subi des pertes depuis le début des villes mortes soient dédommagées.
Pertes économiques énormes
La CDC, et la PAMOL deux fleurons de l’agro-industrie camerounaise implantés dans la région du Sud-Ouest, se dirigent dangereusement vers la faillite du fait de l’insécurité qui règne dans cette région.
La Cameroon Developement Corporation (CDC), le deuxième employeur du pays après l’état, connait des moments extrêmement difficiles depuis le début de la crise anglophone. En quelques mois, elle est passée du statut de fleuron de l’industrie agricole camerounaise, à celui d’entreprise sur le déclin. Les principaux acteurs de sa déchéance sont les rebelles sécessionnistes, de la république fantoche d’Ambazonie. A cause du climat de terreur que ces derniers ont installé dans les deux régions anglophones du pays, l’entreprise a perdu de sa superbe.
Dans une interview récemment accordée par les responsables de l’entreprise à une chaine de télévision internationale, l’on a appris que du faite de cette crise sécuritaire, « 40.000 hectares de bananeraies son abandonnés, seulement 7 sites sur 29 fonctionnent, de nombreuses usines d’emballage de bananes ont été incendiées par les groupes sécessionnistes ».
D’après les estimations du directeur général de la CDC, Franklin Ngoni Njie, «les pertes de l’entreprise se chiffrent à 35 milliards de FCFA. Parce que 63% des activités de la société sont à l’arrêt. En plus, la société spécialisée dans la production de banane a un besoin urgent de 30 milliards de FCFA pour relancer ses activités».
Otric N.
Depuis le début de la crise sociopolitique dans les régions du sud-ouest et du nord ouest, contrairement à ce que pensent certains opposants et détracteurs du régime, il est indéniable que le Président de la République du Cameroun n'est pas resté insensible face aux revendications corporatistes et sociales, des populations dites anglophones. Plusieurs d'entre ces détracteurs affirment que seul le dialogue inclusif, pourrait trouver une solution définitive face à cette crise sociopolitique. Pourtant à y regarder de plus près et en scrutant profondément tout ce qui a déjà été entrepris par le Gouvernement, sous haute instruction du Président de la République, nous pouvons constater, si nous sommes un temps soit peu honnête, que la main tendue à l'endroit de ceux qui ont initié des revendications corporatistes, a été effective avec des débuts de solution.
Comment peut-on justifier que l'on parte des revendications corporatistes à des velléités de partition du pays ? N'a t'on pas vu deux fois de suite le Premier ministre se rendre à Bamenda, pour discuter avec les enseignants et les avocats, pendant que la grève était naissante ? Le Chef de l'État, l'a mandaté pour essayer d'apporter des solutions positives à leurs griefs. Par ailleurs, un comité ad hoc a été créé, sur haute instruction du Président de la République, afin d'examiner des solutions aux préoccupations des avocats des zones dites anglophones. Dans ce même élan de résolution de la crise sociopolitique le chef de l'État a aussi créé au sein de la cour suprême, une section chargée des recours contre les décisions rédigées en anglais. Aussi, toujours dans le domaine de la justice, le Président de la République a nommé des magistrats de parquet dans plusieurs tribunaux de la République d'obédience anglophone. N'est ce pas là une manière de dialoguer et de résoudre les problèmes de nos frères et sœurs de cette zone dite anglophone ?
S'agissant des enseignants des universités de Buea et Bamenda, il y a eu le renforcement des programmes de capacitation de la langue anglaise. En outre, le comité ad hoc a exigé le respect de l'équilibre régional et le caractère bilingue de la République du Cameroun.
Parlant toujours des éléments de dialogue, suite aux revendications des enseignants et avocats desdites régions, le chef de l'État a aussi créé la commission du bilinguisme et du multiculturalisme dont l'objectif est la promotion de la paix et la vulgarisation des deux langues officielles du Cameroun, que sont : l'anglais et le français.
D'autres parts, des missions d'explications ont été envoyées auprès de la diaspora pour réaffirmer que tous les camerounais ont leur place au pays et ont une obligation morale de construire la Nation.
Ce bref rappel de toutes les actions entreprises par le chef de l'État et son Gouvernement, a pour but, de démontrer que nous sommes en voie d'un parfait esprit de dialogue, et que l'importance de faire asseoir les partis politiques, la société civile et bien d'autres forces vives de la Nation, aurait pu être sincère, si des personnes tapies dans l'ombre n'avaient pas des idées sécessionnistes, contraires à l'unité nationale.
Nous tenons à rappeler que le Cameroun est un pays indépendant et souverain, qui a élu un Président de la République, ayant pour mission essentielle, d'assurer le maintien de la paix et de l''intégrité territoriale, dans le but d’amener les camerounais vers le développement socioéconomique. Pour cela, il dispose des stratégies et des mécanismes, ainsi que des instruments qui lui permettent d'atteindre les objectifs qu'il s'est fixé.
Compte tenu du fait qu'il y'a autant de factions, qu’autant de divisions, qui continuent à vandaliser et tuer des paisibles citoyens et du fait de l'ampleur des tensions qui minent notre pays, il est inopportun et peu probable à l'heure actuelle que le chef de l'État puisse s'asseoir, nous dirons même inadmissible, avec des personnes qui veulent la partition du Cameroun.
Ce serait une proposition incongrue que de penser un seul instant que le chef de l'État s'asseye sur la même table que les terroristes pour discuter. Ces terroristes doivent plutôt profiter du cadre qu'il a mis à leur disposition, le DDR, où ils doivent déposer leurs armes, afin qu'on leur trouve la possibilité de réinsertion dans la société camerounaise. L'ouverture faite par le Président de la République, en créant cette commission, permet aux égarés de bien vouloir se remettre en cause et s'amender afin de redevenir les fils d'un Cameroun un et indivisible. Mais s'ils s'entêtent à vouloir continuer dans l'esprit sécessionniste, ils seront combattus jusqu'à la dernière énergie, pour retrouver la paix et la sérénité d'antan de notre cher et beau pays. Les derniers soubresauts seront détruits. Rien ne pourrait faire fléchir le chef suprême des armées, dans sa détermination à faire régner l'ordre par tous les moyens que la constitution lui confère.
Tout ce que nous espérons et sommes confiants, est que le Président de la République va avancer sur les deux tableaux primordiaux que sont, le développement socioéconomique dans la paix et la réconciliation de certains de nos frères qui se trompés de chemin, avec le reste de camerounais républicains. À cet effet, au lieu de s'arc-bouter sur le dialogue inclusif, aidons celui que nous avons élu à la magistrature suprême, par notre changement de comportement, à mener à bien le bateau Cameroun.
En faisant le point des différentes actions déjà menées dans le cadre des activités relatives au Plan d’assistance humanitaire d’urgence, Paul Atanga Nji le Ministre de l’Administration territoriale (Minat) a indiqué que 9 mois après la mise en place, de cette opération de solidarité, pas moins de 75 000 familles ont déjà bénéficié des appuis divers. En présence des partenaires internationaux conduits par S.E Allegria Maria Del Pilar Baiocchi Coordonnateur résident du Système des Nations unies au Cameroun, le Minat a indiqué qu’à l’heure actuelle, il est question après la forte adhésion populaire rencontrée par cette initiative du Chef de l’Etat, de mettre en place un chronogramme de travail avec les collaborateurs de notre pays.
« Les partenaires sont venus. Nous avons discuté. Nous allons nous déployer sur le terrain. Il y a des centres qui vont être créés dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest et nous avons expliqué leur fonctionnement. Nous avons le Plan d’assistance humanitaire avec un centre de coordination, mais nous travaillons également en synergie avec le Comité de désarmement, de démobilisation et de réintégration. La rencontre de ce jour a regroupé de nombreux chefs de missions diplomatiques autour de la coordination du Système des Nations unies au Cameroun. Il s’agit là d’une façon d’encourager cette initiative du Président de la République. Dans les jours à venir, nous allons nous déployer sur le terrain avec les partenaires et nous allons définir un cadre de travail », a déclaré Paul Atanga Nji.
S.E Allegria Maria Del Pilar Baiocchi a pour sa part reconnu que la responsabilité de de la protection de la population revient au gouvernement. Et que l’action humanitaire internationale ne vient qu’accompagner les initiatives des autorités nationales.
« La rencontre visait à mettre sur pied un système de coordination que nous voulons établir avec le gouvernement. La responsabilité de la protection de la population revient au gouvernement, tandis que l’action humanitaire vient en appui à ce que font les pouvoirs publics camerounais. Il faut mieux se coordonner. Nous avons parlé des actions à mener sur le terrain, non seulement dans la région de l’Extrême-Nord, mais particulièrement dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Nous avons discuté de la coordination tant au niveau central que sur le terrain à Buea et Bamenda où nous avons des équipes. Il s’agit donc de réfléchir à la façon d’aider ces populations qui souffrent. L’efficacité de notre action est notre objectif commun », a-t-elle déclaré.