Depuis le 04 avril dernier, les populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun vivent de nouveau dans la peur. Des témoignages d’habitants dans ces deux régions font état de rues et de commerces désertés par crainte de représailles. Et pour cause, les séparatistes actifs dans ces régions ont décrété une opération « Lockdown », ou le « verrouillage » des zones anglophones.
Difficile combat
Il s’agit, pendant dix jours, d’empêcher tout mouvement de personnes et des biens entre ces deux régions anglophones et le reste du pays. Une opération également destinée à paralyser toutes les activités de façon à maintenir la pression sur le gouvernement de Yaoundé dans le cadre de la crise anglophone.
De son côté, la mairie de Buea continue de lutter contre ces villes mortes. Elle envisage de sceller, pendant trente jours, les structures qui ferment les portes en respect aux villes mortes des séparatistes, ce, alors même que les autorités ont toujours rassuré quant aux dispositions prises pour la sécurité des biens et des personnes.
Selon des sources sur place, pour beaucoup d’opérateurs pourtant, le choix ne se pose pas entre leur vie, menacée par les attaques des séparatistes contre les contrevenants à leurs ordres, et le chiffre d’affaires qu’ils pourraient faire. Alors, ils ferment boutiques tous les lundis. Ils ont aussi fermé leurs commerces à l’occasion du Lock down imposé par les séparatistes au mois de janvier dernier. Dix jours durant, la zone anglophone a été paralysée par des villes mortes, marquées par une vague de violence.
Sanctions
C’est un vieux combat que mène l’intransigeant maire de Buea, Patrick Ekema, depuis l’année dernière. Par deux fois, il a essayé de contrer les opérations villes mortes dans sa municipalité. En menaçant de sanction les opérateurs. Ceux-ci ont fermé leurs commerces et des scellés y ont été apposés le 7 octobre dernier. Personne n’y échappe. D’ailleurs Orange Cameroon, Mtn, Nexttel, la Bicec, et de nombreuses autres structures avaient connu le même sort au courant de l’année 2018, pour les mêmes raisons.
La mesure d’action annoncée jeudi dernier par le maire survient trois mois après une rencontre avec les opérateurs économiques à Buea en décembre. Lesdites assises visaient une année 2019 sans villes mortes. Les chefs d’entreprises, transporteurs routiers et chauffeurs de taxis avaient pris l’engagement de mener leurs activités. Patrick Ekema avait pour sa part promis d’entreprendre des actions afin que les entreprises ayant subi des pertes depuis le début des villes mortes soient dédommagées.
Pertes économiques énormes
La CDC, et la PAMOL deux fleurons de l’agro-industrie camerounaise implantés dans la région du Sud-Ouest, se dirigent dangereusement vers la faillite du fait de l’insécurité qui règne dans cette région.
La Cameroon Developement Corporation (CDC), le deuxième employeur du pays après l’état, connait des moments extrêmement difficiles depuis le début de la crise anglophone. En quelques mois, elle est passée du statut de fleuron de l’industrie agricole camerounaise, à celui d’entreprise sur le déclin. Les principaux acteurs de sa déchéance sont les rebelles sécessionnistes, de la république fantoche d’Ambazonie. A cause du climat de terreur que ces derniers ont installé dans les deux régions anglophones du pays, l’entreprise a perdu de sa superbe.
Dans une interview récemment accordée par les responsables de l’entreprise à une chaine de télévision internationale, l’on a appris que du faite de cette crise sécuritaire, « 40.000 hectares de bananeraies son abandonnés, seulement 7 sites sur 29 fonctionnent, de nombreuses usines d’emballage de bananes ont été incendiées par les groupes sécessionnistes ».
D’après les estimations du directeur général de la CDC, Franklin Ngoni Njie, «les pertes de l’entreprise se chiffrent à 35 milliards de FCFA. Parce que 63% des activités de la société sont à l’arrêt. En plus, la société spécialisée dans la production de banane a un besoin urgent de 30 milliards de FCFA pour relancer ses activités».
Otric N.
Qu’en date du 29 mars 2019, jour de la remise des bulletins pour le compte des congés du second trimestre de l’année scolaire en cours, le jeune TSANOU Rochnan Bleriot alias TAMANOI, 19 ans, fils unique à ses parents, élève inscrit en classe de Seconde A4 Allemand au Lycée Bilingue de Deido, à Douala, a été, mortellement, poignardé par ses camarades ; Que tout est parti d’une dispute de téléphone pourtant formellement interdit aux élèves en milieu scolaire au Cameroun, et le jeune TSANOU a reçu un coup de poignard fatal près du cœur ; Que conduit, de toute urgence, à l'hôpital de district de Deido, situé non loin de l’établissement, le jeune élève est mort quelques instants après ; Qu’au niveau actuel des enquêtes, les auteurs présumés sont Ivan Simo, 19 ans, Loic Mukuelle, 18 ans et Mohamed Bello, 18 ans et deux de ces trois adolescents ont été exclus dudit lycée, depuis le mois de novembre 2018 pour des actes de violence caractérisés au sein de l'établissement .
Qu’ils ont gardé leurs tenues de classe avec lesquelles ils circulent aisément, au vu et au su de tous, avec les autres élèves, dans un esprit revanchard ; Qu’il est évident que le dispositif de sécurité n'a pas été assuré, non seulement par le chef d'établissement, les surveillants généraux et les censeurs, mais aussi par les vigiles postés à l'entrée de cet établissement et c’est, d'ailleurs, à cause de l'effondrement de ce dispositif normatif coercitif et répressif que les deux élèves renvoyés et exclus depuis novembre 2018 ont réussi, sans la moindre difficulté, à se frayer un chemin pour continuer l'insécurité dans cette enseigne éducative ; Que l’on a souvenance qu'à la fin du mois de février 2019, un élève de la classe de sixième (6e ) a été violé collectivement par ceux de la Terminale dudit lycée et aucun dispositif sécurité n’a été envisagé bien que les auteurs du viol méditent, actuellement, sur leur sort, à la prison centrale de New Bell, Douala ; Que dans les lycées et collèges camerounais, les surveillants généraux et les censeurs ne font pas toujours preuve de vigilance, de prudence et de méfiance à travers le contrôle systématique des allées et venues de la population scolaire dûment inscrite et habilitée à être en classe surtout que des agents de sécurité juchés à l'entrée de quelques établissements scolaires, au regard de leur statut social précaire, sont, aisément, malléables et manipulables, à souhait, à tout acte de corruption des jeunes délinquants qui polluent, en permanence, l'environnement scolaire .
Qu’il est clairement établi que depuis quelques années, l'usage des stupéfiants en milieu scolaire au Cameroun, notamment la consommation du Tramol, un médicament bon marché, comme drogue, tout comme le chanvre indien et des pratiques sexuelles en groupe n’émeuvent plus les autorités camerounaises; Qu’un deuxième drame, plus cruel s’est produit à l’arrivée du jeune TSANOU Rochnan Bleriot, dans un état critique, à l’hôpital du district de santé de Deido où on a observé, avec la pure ignominie, le personnel soignant transformer une salle de réanimation en salle de production de film, sans aucun souci pour la déontologie requise en pareille circonstance ; Que sans aucun respect pour la conscience collective et la morale publique, ces ignobles personnels médicaux ont par la suite partagé, avec une joie criminelle, leurs différentes vidéos et photos dans les réseaux sociaux ; Que 72 heures après ce double crime odieux, aucune autorité publique que ce soit le Ministre des Enseignements Secondaires, le Ministre de la santé ou encore le Gouverneur de la Région du Littoral n’a produit le moindre communiqué pour dire ce qui s’est passé ; Que l’article 9 alinéa 1 du code civil dispose que :
« Chacun a droit au respect de sa vie privée » et de ce fait, chacun être humain a, le droit de s'opposer à la reproduction de son image ou la diffusion de tout commentaire relatif à sa vie privée ; Que dans la protection de la vie privée de l’individu, le médecin a l’obligation absolue de garantir le secret à la personne qui se confie à lui et elle doit être assurée de ne pas être trahie selon le principe universel : « Il n'y a pas de soins de qualité sans confidences, de confidences sans confiance, de confiance sans secret »; Qu’encore appelé obligation de se taire, le secret médical est une obligation morale de dissimuler la connaissance que l'on a pu avoir de l'intimité d'une autre personne; Que le secret médical trouve son caractère absolu dans le Serment d'Hippocrate qui stipule que : «Ce que tu as appris de ton malade, tu le tairas dans toute circonstance.
Les choses que dans l'exercice ou même hors l'exercice de mon art, je pourrais voir ou entendre sur l'existence des hommes et qui ne peuvent pas être divulguées au dehors, je les tairai » et que le principe « Silence quand même, silence toujours » trouve ici son application; Que le respect de la vie privée, admis aujourd'hui de par le monde est consacré tant par les instruments juridiques internationaux dûment ratifiés par le Cameroun que nationaux tels que la déclaration universelle des droits de l'homme qui prévoit que « Nul ne sera l'objet d'immixtions arbitraires dans sa vie privée... » ou encore la Charte Africaine des droits de l'homme et des peuples « La personne humaine est inviolable » (Art.4) ; Que la Loi n° 96-06 du 18 Janvier 1996 portant révision de la Constitution du 02 juin 1972 de la République du Cameroun consacre le même principe du respect de la vie privée ; Que dans le même sens, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques dispose que « toute personne a droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes »; Que le Décret n° 83-166 du 12 avril 1983 portant Code de Déontologie des médecins du Cameroun a été piétiné sur toute la ligne; Que selon le Code de déontologie, « Le médecin doit veiller à ce que les personnes qui l'assistent dans son exercice soient instruites de leurs obligations en matière de secret professionnel et s'y conforment.
Il doit veiller à ce qu'aucune atteinte ne soit portée par son entourage au secret qui s'attache à sa correspondance professionnelle »; Que l’Association médicale mondiale (AMM) a rédigé et adopté en novembre 1983 un Code international d’éthique médicale (amendé en 2006 en Afrique du Sud), qui illustre le consensus existant sur les principes fondamentaux en matière d’éthique médicale; Que ce texte complète les règles nationales et celles contenues dans les textes internationaux précédents et développe les principes et obligations fondamentaux aux médecins de « respecter le droit du patient à la confidentialité, toujours avoir à l’esprit son obligation de respecter la vie humaine, respecter les codes d’éthique régionaux et nationaux… ».
Propos transcrits par Félix Swaboka
Le pays est actuellement sous le coup des sanctions de catégorie 3 au sein de cette institution.
Dans une correspondance adressée ce 05 mars 2019 au secrétaire général des services du Premier ministre, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana fait état à ce dernier d’une dette cumulée de 180 millions de Francs CFA.
En effet apprend-t-on, le Cameroun n’a plus payé ses cotisations depuis l’année 2015. Dans ladite correspondance, il écrit : « J’ai l’honneur de porter à votre connaissance pour la haute information de monsieur le Premier ministre Chef du gouvernement que les arriérés de cotisations de notre pays au budget de l’organisation mondiale du commerce (OMC) s’élèvent à cent-trente-huit millions (138 000 000) de Francs CFA pour les années 2015, 2016, 2017 et 2018 ».
Dans le même courrier dont l’objet est « mise en conformité du Cameroun aux obligations de l’Accord sur la facilitations des échanges (AFE) de l’Organisation mondiale du commerce (OMC », Luc Magloire Mbarga Atangana indique que la contribution de l’année 2019, qui est de quarante-deux millions (42 000 000) de Francs CFA, s’ajoute aux autres sommes. Ce qui porte le total de la dette du Cameroun à cent quatre-vingt millions (180 000 000) de Francs CFA.
Il rappelle par le même biais que le Cameroun est actuellement sous le coup des sanctions administratives de la catégorie III. Celles-ci, fait savoir le ministre, « consistent en la suspension de toutes les activités de l’assistance technique et au refus de tout accès aux formations organisées par l’OMC. Seul l’apurement de ces arriérés permettrait à notre pays de retrouver ses droits au sein de l’organisation ».
Pour rappel, L'Organisation mondiale du commerce (OMC) est la seule organisation internationale qui s'occupe des règles régissant le commerce entre les pays. Au cœur de l'Organisation se trouvent les Accords de l'OMC, négociés et signés par la majeure partie des puissances commerciales du monde et ratifiés par leurs parlements. Le but est d'aider les producteurs de marchandises et de services, les exportateurs et les importateurs à mener leurs activités.
Elle remplit principalement 5 fonctions dont : gérer les accords commerciaux multilatéraux ; servir d'enceinte pour de nouvelles négociations ; régler les différends entre les membres ; examiner les politiques commerciales nationales ; coopérer avec les autres organismes internationaux (FMI, BIRD etc.).
Précédemment du GATT[1], le Cameroun adhère à l’OMC le 13 décembre 1995.
[1] General Agreement on Tariffs and Trade (GATT, en français : accord général sur les tarifs douaniers et le commerce). Le Cameroun y était membredepuis le 3 mai 1963.