Dans le message qu’il a fait parvenir aux obsèques de Patrick Ekema Esunge, le Chef de l’Etat a déclaré que le défunt a rendu d’énormes services à son pays.
Paul Biya le Président de la République a tenu à honorer Patrick Ekema Esunge, l’ancien Maire de la Commune de Buea. Il a fait lire lors de ses obsèques qui se sont déroulés du 13 au 14 décembre 2019, un message dans lequel, il fait connaître tout le bien qu’il pense d’Ekema Esunge. Ce qu’on retient dudit message est que, Paul Biya considère l’ex Maire de Buea comme «un grand patriote qui a rendu d’énormes services à son pays ». Et pour faire suivre la pensée par l’acte, à son nom, le défunt a été décoré à titre posthume d’une médaille de Commandeur de l’ordre de la valeur. Il a été inhumé le samedi 14 décembre dans la ville qui a été sous son commandement, Buea. A titre de rappel, Patrick Ekema Esunge est décédé le 27 octobre 2019 à Douala des suites de maladie.
Ses actions visant à lutter contre l’idéologie des sécessionnistes ont été remarquées jusqu’au sommet de l’Etat. L’ancien Maire a livré une lutte acharnée dans la ville de Buea. Il a été rigoureusement opposé à l’opération ville morte prônée par les séparatistes. Il a à maintes reprises invité les populations à désobéir aux sécessionnistes. Il les a quelques fois contraintes à tenir tête à ces derniers. Patrick Ekema n’a pas hésité à prendre des mesures visant à sanctionner tous ceux qui observaient le ghost town. Il a parfois scellé les échoppes de certains commerçants qui les avaient fermés durant les jours de ville morte. Il a donné le carburant en guise de récompense aux conducteurs de motos-taxis qui n’avaient pas cessé de faire leur activité lors du ghost town.
Avant la tenue de ses obsèques, les rumeurs faisaient état de ce que les ambazoniens projetaient de venir les perturber.
Liliane N.
Il y en a 122 dans le centre de Mora à l’Extrême-Nord, 60 dans celui de Bamenda dans le Nord-Ouest et 70 à Buea dans la région du Sud-Ouest.
Donnant un point de presse samedi dernier, Francis Faï Yengo le Coordonnateur du Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration (Cnddr) a fait le point sur les activités de la structure dont il a la charge. Il a révélé qu’à l’heure actuelle, l’ensemble des centres de désarmement, de démobilisation et de réintégration abrite 252 ex-combattants de la Nation. A en croire celui-ci, ces derniers bénéficient depuis leur arrivée dans lesdits centres, d’un suivi sans couac. Ils y trouvent la sécurité dont ils ont besoin.
« La première chose qu’on donne à ces enfants dans les centres Ddr (Désarmement, de démobilisation et de réintégration Ndlr) c’est la sécurité. Parce qu’il faut dire que ces enfants ne viennent pas massivement parce qu’ils ont peur, aussi bien de leurs amis restés en brousse que des forces de sécurité avec qui ils ont eu des accrochages pendant plusieurs mois, et même de leurs familles parce qu’ils y ont créé beaucoup de problèmes. Mais il s’agit ici de l’Etat, les Forces de défense leur assurent la sécurité dans les centres. La deuxième chose qu’on leur offre c’est les petites activités génératrices de revenus. Dans les centres Ddr, ils pratiquent l’agriculture, l’élevage et bien d’autres petits métiers. Parce que, quand les conditions sécuritaires seront à nouveau réunies, ils n’auront pas à recommencer à zéro », explique Francis Faï Yengo.
Toutefois, un an après la création des centres Ddr, Francis Faï Yengo note que les camerounais qui ont pris les armes contre leur propre pays ne recevaient pas de menace, le nombre ci-haut cité sera revue à la hausse.
« Nous avons reçu le tout premier ex-combattant le 28 janvier 2019. Le rythme de leur sortie de la brousse, il faut le dire, est un peu lent parce que leurs camarades qui y sont restés constituent une menace pour eux. Par ailleurs, leurs commanditaires depuis l’étranger, qui sont passés maîtres dans l’art de l’intoxication, disent à ces enfants que s’ils viennent dans les centres ils seront neutralisés ou emprisonnés. Ils ne connaissent rien de la réalité sur le terrain, ils ne subissent pas ce que ces enfants subissent dans les brousses », indique Francis Faï Yengo.
Liliane N.
John Lyonga le deuxième adjoint au Maire de la Commune de Buéa vient d’être choisi pour assurer l’intérim, après le décès de Patrick Ekema Esunge. L’intérim qui va durer 60 jours.
C’est le Préfet du département du Fako qui a fait ce choix. C’était à l’issue d’une réunion convoquée et présidée par l’autorité administrative. Cette session de travail s’est déroulée en l’absence de Motomby Emmanuel Mbome le premier adjoint au Maire.
Pour revenir à John Lyonga, il a été dit qu’il sera à la tête de la Mairie de Buea pour une durée de 60 jours. Cette Mairie n’ayant pas arrêtée de fonctionner même avec le décès d’Ekema, Lyonga va se charger de ce fait, de la gestion des affaires courantes. Pour la petite histoire, il passe pour être un farouche opposant de l’idéologie prônée par les groupes armés voulant la sécession du Cameroun.
Un point qu’il a en commun avec le défunt Maire Patrick Ekema Esunge. Celui-ci a donné du fil à retordre aux séparatistes. Ekema s’est acharné sur l’opération villes mortes, en anglais ghost town. Une opération au cours de laquelle, les séparatistes par leur interdiction maintiennent les populations dans leurs maisons, les élèves dans les domiciles, les commerces fermés. Et durant les villes mortes programmées pour trois jours, les rues des régions anglophones à savoir le Nord-ouest et le Sud-Ouest sont désertes. C’est la paralysie totale.
Le défunt Maire Ekema s’est donc battu à amener les populations à ne plus se plier au vœu des séparatistes. Il a encouragé les habitants de la ville de Buea à vaquer à leurs occupations durant les jours du ghost town. Il a parfois primé la frange de la population ayant fait preuve de bravoure. Aujourd’hui où il n’est plus, son remplaçant pourra-t-il avoir le même charisme que lui ?
A titre de rappel, c’est depuis le dimanche 27 octobre 2019 que la Mairie de Buea est devenue orpheline, avec le décès de Patrick Ekema Esunge. Il a été dit qu’il est mort des suites d’un Arrêt vasculaire cérébral.
Liliane N.
Depuis l’annonce du décès de Patrick Ekema Esunge, les rumeurs vont bon train. Alors que les membres proches de sa famille parlent d’un Avc, certains se sont empressés de dire qu’il s’agit d’un empoisonnement
Les propagateurs de cette information, notamment affirment que les médecins camerounais ayant effectué les premiers tests médico-légaux auraient trouvé des taux de Botox 18 fois supérieurs à ce qui devrait être dans son estomac, son côlon et sa bouche. Ils auraient par ailleurs relevé des traces d’éthanol dans l’intestin grêle.
Ces derniers affirment également que le rapport médico-légal de Douala a été remis aux représentants de la veuve du regretté maire de Buea ainsi qu’aux représentants des autorités du conseil municipal de Buea lundi. Une copie du rapport a été obtenue exclusivement par la Cameroon Tribune, qui l’a communiquée à la CRTV avant publication.
C’est ainsi qu’on pourrait percevoir ce démenti publié par le quotidien gouvernemental il y’a quelques heures. Dans un communiqué dont la signature est attribuée à Marie-Claire Nnana, on peut lire que « le Directeur général de la Société de Presse et d’Editions du Cameroun (Sopecam), directrice de publication de Cameroon Tribune dément formellement et catégoriquement cette information qui relève de la pure affabulation et de l’intox. Ce pseudo papier attribué à Marline Eko Nalowa ne se retrouve dans aucune publication de la Sopecam et sa supposée auteure ne fait pas partie des personnels de la Sopecam… ».
Poursuivant sur la même lancée, Marie Claire Nnana assure qu’ : « il importe de noter que dans son édition du lundi, 28 Octobre 2019, en page 5, Cameroon Tribune a relayé la nouvelle de la mort subite du regretté maire de Buea. Dans ce papier signé de notre collaborateur de l’Agence régionale de la Sopecam dans le Sud Ouest. Il y est simplement mentionné que sieur Ekema Patrick Esunge serait mort des suites de maladie… ».
Une question qu’ils sont nombreux à se poser, en se référant sur certains cas qu’on a connu au Cameroun, notamment le décès par (assassinat) de Monseigneur Jean–Marie Benoît Bala. Pendant longtemps, les prélats, les fidèles catholiques et tous les camerounais ont attendu qu’on leur dise ce qui était la cause de la mort de l’Archevêque de Bafia et pourtant…
Qu’est ce qui justifie la propagation de cette information, qui a fait le tour des réseaux sociaux et qui a permis à tous d’aller chacun de son commentaire, selon qu’on ait ou non apprécié la prise de position de cette autorité municipale qui a su démontrer que pour lui, le Cameroun est un tout et qu’il n’est pas envisageable de le découper pour assouvir les désirs pathologiques de ceux qui n’hésitent pas à faire couler le sang des citoyens qui n’aspirent qu’à une chose : Vivre en paix, malgré les vicissitudes de la vie.
Nicole Ricci Minyem
Le maire de la capitale régionale du Sud-Ouest, Patrick Ekema, est passé de vie à trépas le 27 octobre, dans une clinique privée de Douala. Un décès qui a fait réagir plusieurs individus donc l’homme politique Serges Espoir Matomba, président du parti du Peuple uni pour la rénovation sociale (Purs).
« Triste d’apprendre le décès du maire de Buea. Patrick Ekema aura marqué de son empreinte son passage sur la terre de nos ancêtres. Il aura montré son attachement au retour de la paix dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. » A écrit le candidat à la présidentielle du 7 octobre 2018, Serges Espoir Matomba. « Sincères condoléances à la famille », a-t-il ajouté sur son compte Twitter.
De même, le personnel de la commune de Buea n’a pas manqué de tarir d’éloge leur chef. « Une chose qui me dépasse parce que moi je ne sais pas comment on doit continuer à travailler sans lui. Il était comme le baobab ici à Bua et tout le monde connait », a déclaré le secrétaire général de la commune de Bua, au micro de la Crtv.
« En venant ici au bureau, je trouve que l’officier judiciaire est en train de sceller le bureau. C’est en ce moment que j’ai été convaincu que c’est fini ; que mon boss n’est plus là », se désole un autre proche collaborateur du défunt.
Pour rappel, la nouvel est tombée comme une bombe dimanche matin. En effet, on a appris que Patrick Ekema, le maire de la ville de Buea, la capitale régionale du Sud-Ouest, est décédé dans une clinique de Douala. L’information qui circulait dans la matinée, a été confirmée à la mi-journée par l’office de radiodiffusion public. Un coup dur pour le pouvoir de Yaoundé qui perd à travers cette disparition, un puissant allié de terrain dans sa lutte contre les séparatistes anglophones.
En tant que maire, Patrick Ekema était l’un des piliers de la lutte contre les indépendantistes « ambazoniens » au point de se bâtir une réputation de « casseur » des villes mortes imposées tous les lundis par les milices armées. L'une de ses méthodes consistait par exemple à faire sceller les commerces de tous ceux qui refusaient à ouvrir boutique par adhésion à ces mots d'ordre.
Lire aussi : Nécrologie : Patrick Ekema Esunge, maire de Buea n’est plus
De la même façon, le feu maire Patrick Ekema fournissait des taxis à la ville lorsque, par peur de représailles, les taximen s'abstenaient de rouler. Il était ainsi devenu l'ennemi public numéro des séparatistes qui en avaient fait une cible.
On se rappelle qu’en septembre 2017, sa résidence avait fait l'objet d'une violente attaque et plusieurs de ses biens avaient été saccagés. Il bénéficiait dès cet incident d’une protection de la part du gouvernement.
C’est en 2013 que Patrick Ekema a été porté à la tête de la commune de Buea. Pendant son mandat, il a été récompensé de plusieurs titres honorifiques parmi lesquels celui de « Nyamoto Patolo », qui lui a été décerné par le peule du Sud et dont la signification est Grand guerrier.
Repose en paix Monsieur le Maire !
Danielle Ngono Efondo
Comme une trainée de poudre, la nouvelle a fait le tour des réseaux sociaux et autres médias ce dimanche, créant au sein de l’opinion, stupeur, désolation, consternation.
Un décès qui a suscité de nombreux commentaires aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du triangle national. Certains parlent d’un AVC tandis que d’autres avancent l’hypothèse d’un empoisonnement, au regard du caractère assez affirmé dont faisait preuve ce magistrat municipal, notamment en ce qui concerne le combat contre les sécessionnistes dans son Fako natal.
Après l’annonce de sa mort à la clinique Idimed (Bonapriso Douala), sa résidence de Buea a été envahie par une foule nombreuse et, les forces de défense et de sécurité se sont eux aussi rendus sur les lieux, afin de prévenir tout débordement et de dissuader quelques représailles, à l’encontre des membres de la famille du magistrat municipal décédé.
Un fervent nationaliste
C’est le sentiment partagé par ceux qui n’ont eu de cesse de présenter des condoléances à la famille de celui qui a reçu depuis 2013, de nombreux prix, à cause de son engagement à interdire par exemple les villes mortes mis en œuvre par les terroristes ambazoniens. D’après Sandrine Messono, une habitante de Buea, « On avait l’impression que c’était une question d’amour propre, avec sa maîtrise du terrain, sa nature franche et ce que beaucoup ont considéré comme une manière brutale de démolir les magasins dont les propriétaires obéissaient aux mots d’ordre de villes mortes, durant son magistère…Il a eu le courage de ses convictions et a toujours agi en conséquence. C’était un grand homme ».
Les prix reçus
Patrick Ekema Esunge, maire de Buea a entre autres reçu comme distinction, le prix de « Meilleur maire de la région du Sud Ouest » ou encore celui qui l'a consacré « Artisan de la paix et de la stabilité sociale », en reconnaissance de son implication permanent pour le retour de la paix dans les régions anglophones du pays.
Depuis le début de la crise dans les régions anglophones, Patrick Ekema Esunge, malgré les nombreuses menaces reçues a fait preuve d’un engagement qui a suscité beaucoup de haine parmi ses détracteurs mais, beaucoup plus de respect chez ceux qui pensent que le Cameroun est le seul pays qu’ils ont en héritage.
Dans un entretien accordé à nos confrères d’Afrik inform il y a quelques semaines, il donné son avis et révélé ce qui le motive.
Qu’est ce que vous faites dans le cadre de la crise qui sévit dans votre région et au Nord-Ouest, depuis le début de cette crise ?
Nous tenons à sensibiliser la population et surtout ceux qui ont pris les armes à cesser cette guerre, elle est inutile. Le Cameroun a existé avant l’époque colonialiste, donc on ne saurait dès lors fonder notre existence à partir de cette époque. Certains parlent français, d’autres s’expriment en anglais, ce sont des langues étrangères. Si vous remontez à cette époque, vous allez vous rendre compte qu’à la suite des découpages faits par les blancs, de nombreuses familles ont été déplacées. Tenez par exemple, nous les ressortissants du Fako, nous avons des liens étroits avec nos compatriotes du Littoral, un exemple parmi de nombreux autres.
Qu’est ce qui explique dont cette crise ?
La crise dans les régions anglophones, à mon humble avis participe d’une idéologie mise en place par certains pour s’enrichir. Vous savez, pour voir clair dans cette situation, nous avons fait des recherches et, les résultats démontrent qu’après la crise économique qui a frappé le pays dans les années, 80, ils sont nombreux qui ont abandonné le pays, en changeant de nationalité. Or aujourd’hui, parce qu’ils se rendent compte qu’il y’a un espoir qui pointe à l’horizon grâce aux programmes mis en place par le Chef de l’Etat et qu’ils n’auront peut être pas moyen de revenir, ils se font forts de détruire à tout prix l’image de notre pays, en créant tous ces troubles… ».
Par rapport au dialogue national
« Nous avons certes un problème de gouvernance dans notre pays, mais, nous ne sommes nullement marginalisés, comme certains se plaisent à le dire. Tenez par exemple, la région du Sud Ouest est la mieux lotie en ce qui concerne les axes routiers. Nous avons les meilleures routes de tout le Cameroun, je parle en connaissance de cause. Et, par rapport au grand dialogue national, nous ne pouvons dialoguer avec les maquisards, les gens qui se cachent dans les brousses, les uns et les autres doivent reprendre conscience et revenir à de meilleurs sentiments. Nous avons un pays à construire et, toutes les bonnes volontés seront les bienvenues…
Nicole Ricci Minyem
Depuis le 22 décembre 2018, le nombre de rapatriés augmente de jour en jour.
50 personnes, dont sept femmes, forment la colonie actuelle du Centre de Buea pour le désarmement, la démobilisation et la réintégration (DDR). Créés par décret présidentiel en 2018, les deux premiers combattants de retour ont déposé les armes et intégré le centre le 22 décembre 2018. Ils viennent du département du Ndian.
Depuis lors, leur nombre s'est accru de manière exponentielle avec l'arrivée récente de sept autres, le 17 septembre dernier, à la suite du discours du chef de l'État à la nation qui a institué un grand dialogue national.
C'est l'image du centre de Buea pour le DDR né de l'effort du gouvernement pour apaiser le bouleversement actuel qui déchire les deux régions anglophones du Cameroun depuis novembre 2016.
Mission, Contexte
Les groupes armés ont envahi les treize départements (sept dans le Nord-Ouest) et (six dans le Sud-Ouest). Surtout, la situation reste sombre avec l'imposition des villes mortes d'une semaine pendant lesquels des activités socio-économiques sont mises à mal. Les enseignants et les élèves sont pourchassés pour faire respecter les menaces de fermeture des écoles. Les conséquences sont considérables : des centaines de milliers de personnes fuient leurs maisons, les villages sont rasés et la vie devient insupportable.
Tout d'abord, les derniers stagiaires (rapatriés)
Le Centre régional de DDR de Buea fonctionne dans les locaux de l'Institut Borstal de Buea, qui est une institution de l'État qui s'acquitte de tâches similaires en matière de réinsertion pour le compte du Gouvernement sous la tutelle du Ministère des affaires sociales. Les deux (2) premiers stagiaires sont arrivés ici le 22 décembre 2018. Entre-temps, les derniers stagiaires, au nombre de sept, sont arrivés le 17 septembre 2019, après le discours du chef de l'État du 10 septembre 2019, instituant un grand dialogue national.
Capacité d'accueil
Le centre de Buea peut accueillir environ 120 stagiaires dans des conditions très décentes. Toutefois, ce chiffre peut atteindre 160. Mais en cas d'extrême nécessité, le centre peut accueillir quelque 200 personnes.
Activités
Comme dans la vie personnelle, la première chose est l'hygiène personnelle, un bain, une préparation normale pour commencer la journée. Mais officiellement, les activités de la journée commencent par une assemblée, le hissage du drapeau, le chant de l'hymne national, le petit-déjeuner et les cours qui portent sur l'éducation réelle, l'éducation civique et le réarmement moral. Les instructeurs sont des professionnels du ministère des Affaires sociales. Les cours théoriques se terminent à 11h et deux heures sont consacrées à des ateliers. Le temps de l'atelier est destiné à des leçons pratiques en conduite automobile, en élevage, en aviculture, en élevage de porcs et autres.
Perspectives
Le centre de Buea ne forme pas des fonctionnaires, mais des personnes à acquérir des compétences qui leur permettront de s'autonomiser. Selon Bernard Fonju, directeur du centre DDR de Buea, les activités du centre sont destinées à la réhabilitation et au développement personnel. Il dit que lorsque les stagiaires font de l'agriculture, ce n'est pas pour former des gens à aller au ministère de l'Agriculture et à chercher un emploi.
La formation au Centre est orientée vers l'acquisition de compétences qui peuvent permettre aux apprenants d'établir une ferme et d'exercer leurs activités personnelles rémunératrices dans la société. Ils conduisent parce que c'est un domaine où la demande est forte. On peut travailler comme chauffeur de taxi. Ils peuvent également travailler dans des agences de voyages. On peut être employé par une entreprise privée même par l'administration.
Exposition
Les visites sont généralement à sens unique, leurs proches et amis peuvent venir les voir. Des cas spécifiques de maladie peuvent être hospitalisés car le Centre n'a pas d'installations importantes et n'a pas la capacité de traiter toutes sortes de problèmes.
Des parents et des amis viennent rendre visite aux stagiaires, entre autres parce que lorsqu'ils retournent dans leur société, ils peuvent témoigner que les rapatriés sont vivants et non maltraités ; on s'occupe bien d'eux. Lorsque les gens entrent, il y a des fiches de renseignements personnels dans lesquelles ils fournissent le nom de leurs amis proches. Donc, quand ces amis proches se présentent, ils ont le droit de leur rendre visite.
Il y a une fiche de renseignements personnels qui est établie au niveau des services de sécurité afin que les gens ne viennent pas faire du mal aux stagiaires. Ces données permettent de vérifier qui est qui. Les contacts avec leurs proches et leurs amis proches permettent aux gens de confirmer que le gouvernement ne les a pas emmenés en prison, qu'ils n'ont pas disparu et qu'ils sont bien pris en charge, ce qui est assez rassurant pour dire à ceux qui sont encore dans les buissons que si vous décidez de déposer vos armes, vous n'avez rien à craindre.
Difficultés
C'est un défi majeur que de pouvoir leur assurer un suivi médical adéquat. C'est aussi un défi en termes de capacité à maintenir la discipline, à les rassembler pour comprendre et se concentrer sur les mêmes objectifs. Ils n'ont pas le même niveau d'éducation, mais ils doivent suivre une formation. Tous ces défis sont inhérents.
Otric N.
La persistance et l’amplification des « villes mortes » observées depuis le 02 septembre dernier font en sorte que les passagers en provenance de Yaoundé ne disposent devant eux que des weekends pour pouvoir rallier les villes de Buéa et de Bamenda.
Depuis quelque temps et prenant référence à la date du 02 septembre 2019, date de la rentrée scolaire, se rendre dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest (Noso) du pays est devenu un véritable parcours du combattant. Les activistes de la sécession qui avaient déclaré jusqu’alors les villes mortes uniquement les lundis, ont annoncé cette fois-ci trois semaines successives de « lockdown ». La situation est d'autant plus compliquée comme le fait savoir ici ce responsable en charge d'une agence de voyage sis au quartier Mvan, qui dessert la ligne Yaoundé-Douala.
« Les véhicules en partance pour le Sud-Ouest ne circulent que le weekend », confie-t-il. Selon ce même responsable, « de lundi à vendredi, nous proposons à nos clients d’emprunter nos véhicules pour Bonabéri. A Douala, ils pourront trouver d’autres occasions pour le Sud-Ouest ». Une réalité qui contrarie plus d'un des passagers qui arrivent dans cette agence. Ils veulent se rendre directement dans le Nord-Ouest ou le Sud-Ouest, mais ne savent pas à quel saint se vouer. C’est le cas de cette dame qui malgré elle a finalement accepté l'offre du responsable de l'agence de voyager avec un véhicule peut indiquer. « Je n’ai vraiment pas le choix. Mais, ça ne m’enchante pas », laisse-t-elle entendre.
L'ambiance dans d'autres agences de transport
En faisant un saut dans une autre agence de voyage qui fait la même ligne située à un jet de pierres de la précédente sus citée, des coasters vides sont stationnés. Selon le responsable de ladite agence qui a accepté de donner quelques précisions:« Nous avons essayé, en vain de persuader nos clients de voyager d’abord pour Douala, avant de trouver une occasion pour le Sud-Ouest ». Le chef d'agence poursuit en disant: « lundi, nous avons enregistré des passagers dès 6h du matin. Ce n’est qu’à 13h qu’ils ont pu démarrer. Nous n’avons pas de clients. Les clients ne supportent pas une attente aussi longue, étant donné qu’il y a assez d’agences de voyage connues pour faire la ligne Douala/Yaoundé ».
Des scènes de vie difficiles comme celles évoquées plus haut prévalent aussi dans les agences de voyage situées à Biyem-Assi. « Nous sommes obligés de charger en semaine pour l’Ouest. Et nos clients prennent une autre occasion pour se rendre au Nord-Ouest », selon les déclarations d'un responsable d'agence à Biyem-Assi. Ce dernier se plaint du fait que les gens sont habitués d’emprunter d’autres agences de voyage pour se rendre à l’Ouest.
En attendant la fin éventuelle du« Lockdown », les passagers en direction du Nord-Ouest et du Sud-Ouest continuent à faire des pieds de grue dans les agences de voyage surtout en semaine.
Innocent D H
Des hommes armés soupçonnés d'être des combattants séparatistes auraient pris d'assaut la radio communautaire Bonakanda dans la banlieue de la ville de Buea, le mardi 03 septembre 2019.
De sources médiatiques, les hommes armés ont menacé d'incendier la station de radio avant de saisir Mary Namondo, une animatrice de la chaîne locale qui est actuellement en captivité.
"Un canal de communication véritable et fiable qui a été rénové par l'UNESCO en 2016 a été attaqué aujourd'hui 3 septembre 2019 par des hommes armés non identifiés vers 10h00 du matin avec une tentative d'incendie de la structure, y compris le matériel de diffusion et de production. D'un autre côté, l'une des animatrices engagées de la radio, Mary Namondo, a été prise en otage", peut-on lire sur Facebook dans un communiqué publié par la radio Bonakanda.
Le directeur de la station de radio Bonakanda, Amos Evande, dit qu'il a appelé la journaliste par téléphone, et une voix masculine a répondu qu'ils la retenaient. Interrogés sur la raison pour laquelle ils la retiennent, ils ont promis de le rappeler et ont raccroché. "C'était il y a environ deux heures. Jusqu'à présent, on n'a rien entendu à son sujet. Nous ne sommes pas du tout en sécurité.
Le révérend Geraldine Fobang, président du Réseau camerounais des médias communautaires, a condamné l'attaque contre la radio et exigé la libération immédiate et sans condition du journaliste enlevé.
"Les journalistes et les organes de presse ne sont pas une menace pour la paix publique. Malheureusement, ils sont toujours attaqués. Nous condamnons avec véhémence de tels actes et appelons à la libération immédiate de Mary Namondo", a-t-il déclaré.
Le Syndicat des journalistes camerounais (SNJC) a condamné les attaques et les enlèvements, les qualifiant d'affront à la presse.
Rappellons que la journaliste Ambe Macmillan Awa a été enlevée par des séparatistes le 21 février 2019. Le secrétaire général de la section nord-ouest du syndicat des journalistes camerounais et président de la section de Bamenda de l'Association camerounaise des journalistes anglophones (CAMASEJ) a été emmené en captivité par des inconnus armés à Nkwen, Bamenda. Il a été libéré par la suite.
Le CAMASEJ et le SNJC appellent les séparatistes à libérer Mary Namondo. "Nous leur rappelons que ce qu'ils ont kidnappé ici, c'est la liberté de la presse, et que les deux parties dans la situation actuelle dans les régions agitées du Nord-Ouest et du Sud-Ouest doivent cesser d'attaquer les journalistes", ont déclaré les associations de journalistes.
CAMASEJ Buea soutient que la libre circulation des journalistes et leur liberté d'exercice ne peuvent être soumises aux conditions politiques du pays ou à l'interprétation que chaque faction. Ils ont demandé à ceux qui gardent Mary Namondo de la libérer immédiatement.
Otric N.
La 21ème Brigade d'infanterie motorisée dont le siège est à Buea a apporté des soins de santé aux habitants du village d'Ishobi dans le département de la Manyu, région du Sud-Ouest. Pendant deux jours (16 et 17 août 2019), le service de santé de la Brigade a consulté 300 patients, leur a fourni des médicaments et des conseils sur la façon de gérer leur santé.
Le colonel Nsangou-Moun Abdel Nasser, médecin-chef de l'hôpital militaire de Mamfe, a souligné qu'il consultait les patients sur le paludisme, la typhoïde, le diabète et l'hypertension entre autres et leur fournissait des médicaments. Les médecins ont également effectué un dépistage volontaire du VIH. Tous les services médicaux dispensés et fournis dans le village d'Ishobi étaient gratuits et ceux qui ont besoin d'un suivi recevront encore gratuitement cette assistance à l'hôpital militaire de Mamfe.
Shetu Amadou, l'un des membres du personnel médical dans une approche interactive a conseillé les villageois sur l'hygiène individuelle et collective. Elle a également éduqué les villageois sur la méthode de purification de l'eau tout en décrivant les différentes étapes à suivre. Des comprimés de purification de l'eau leur ont été remis. Le colonel Eyenga Severin, commandant de la 21ème Brigade d'infanterie motorisée, a indiqué que l'exercice médical est destiné à renforcer les liens entre l'armée et la population.
En ce qui concerne les soins de santé, les militaires ont déclaré que leur objectif est de s'assurer que la population est en bonne santé afin qu'elle puisse facilement poursuivre ses activités quotidiennes. Que l'exercice médical de plein air est contenu dans un programme qui leur est donné par la hiérarchie. La 21e Brigade d'infanterie motorisée avait effectué le même exercice médical gratuit dans les départements du Kupe Muanenguba et de Fako et maintenant dans le département de la Manyu.
Le colonel Eyenga a déclaré que l'exercice médical gratuit se poursuivra dans d'autres parties de la région. L'un des anciens du village d'Ishobi, Ebai Nchamawu Joseph, qui a parlé au nom de sa communauté, a exprimé sa gratitude aux militaires pour leur aide. Selon lui, la gratuité des soins médicaux les a grandement aidés, en particulier les plus démunis dans leur village.
Il a lancé un appel au gouvernement, par l'intermédiaire du premier assistant de l'OSS pour Manyu, Emmanuel Banla Kisob, pour que le centre de santé d'Ishobi détruit par des hommes armés soit réhabilité et pleinement utilisé. L'exercice médical qui a eu lieu à l'école primaire publique d'Ishobi et au centre de santé d'Ishobi a réuni des patients des villages voisins.
Otric N.