L'Afrique du Sud s'est officiellement portée candidate à l'organisation de la Coupe d'Afrique des Nations-2019 prévue en juin, à la place du Cameroun, a confirmé jeudi la Fédération sud-africaine de football (Safa).
« Nous avons soumis notre candidature - C'est maintenant à la Confédération africaine de football (CAF) de décider », a affirmé un porte-parole de la Safa dans un e-mail adressé aux médias, alors que les nations souhaitant organiser l'événement ont jusqu'à vendredi pour candidater officiellement.
L'Afrique du Sud rejoint l’Égypte, seul autre candidat officiel jeudi soir. Le Maroc avait lui créé la surprise en annonçant qu'il ne serait pas candidat. Le Ghana, qui vient d'organiser la CAN féminine en novembre, s'est de son côté dit, par la voix de son ministre des Sports, prêt à accueillir la compétition, si aucun autre pays n'est finalement retenu.
L'Afrique du Sud, seul pays africain à avoir accueilli une Coupe du monde (en 2010), a déjà organisé la CAN à deux reprises, en 1996 et en 2013, année où elle avait déjà remplacé la Libye, organisatrice initiale mais qui s'était retirée en raison de sa grande instabilité politique et sécuritaire.
L'organisation de la CAN-2019 a été retirée au Cameroun le 30 novembre pour cause de retards dans les travaux d'infrastructures et en raison d'une situation fragile sur le plan sécuritaire. Le pays hôte de la CAN, prévue du 15 juin au 13 juillet, sera connu le 9 janvier.
Pendant que les pays africains démontrent leur volonté d’organiser la grande fête du football continental, au Cameroun, l’on évite de plus en plus d’en parler au sein du sérail. Un silence qui est intervenu après ce que certains organes de presse ont qualifié de méa culpa des membres du gouvernement qui avaient la charge les dossiers liés à l’organisation de cette compétition depuis 2016.
Une manifestation de regrets éternels à l’issue du conseil des ministres présidé par le premier ministre chef du gouvernement. Chez « monsieur tout le monde » pourtant, il ne serait pas logique que cette humiliation passe ainsi, la pilule a été trop amère et, elle ne passe toujours pas. Tous les regards sont tournés vers le Président de la République. Lui dont la seule voie compte et, qui avait promis à ses concitoyens, la tenue de cette belle fête du football.
Thomas est vendeur à la sauvette dans un marché à Yaoundé. L’honneur du Président de la République :
« Notre Chef de l’État, monsieur Paul Biya a dit, a Etoudi, devant les lions et aussi devant nous que nous allons organiser la Can 2019. Comme ce n’est plus le cas, nous attendons ce qu’il va encore nous dire. Nous refusons de croire que l’impunité règne en maître absolu dans notre Cameroun, comme certains le disent. Moi, je reste avec les oreilles tendues vers notre père… ».
Certains encore, à l’exemple de ce directeur d’entreprise qui a sollicité l’anonymat, les pertes sont énormes :
« Madame la journaliste, je ne veux même pas parlé de cette affaire, j’ai les larmes aux yeux, seulement lorsque je repense à cette Can. C’est à la fin de l’année 2016 que je suis allé dans ma banque, pour contracter un crédit, en mettant comme garantie, mon établissement commercial. Je comptais sur la Can pour me refaire et, je peux vous dire que j’ai travaillé d’arrache pied, comme un fou, ne comptant ni les heures, ni les jours pour que le jour J, les étrangers viennent ici. Maintenant, qu’est ce que je vais bien pouvoir faire ? Combien d’année je vais mettre avant de rembourser ma dette ? ».
Pour d’autres, ce n’est pas une surprise et, lors du remaniement ministériel que nous attendons dans très peu de temps, nous savons qu’il va prendre les mêmes et il va recommencer :
« Bah, vous savez, c’est le contraire qui nous aurait surpris. Dans ce pays où les gens font ce qu’ils veulent, sans qu’on ne les punisse jamais, que pensez-vous ? ce sont les poches de détournement qui ont été crées par ceux que le Président avait appelé bandits à col blanc. Nous attendons le remaniement ministériel dans peu de temps mais, sans doute, ce sont les mêmes qui nous dirigent depuis l’époque des indépendances qui vont revenir. Dans un pays normal, tous ceux qui sont impliqués dans les dossiers liés à la Can auraient dû démissionner, malheureusement… ».
Nicole Ricci Minyem