En visite en Chine du 22 au 24 mars 2018, le Chef de l’Etat camerounais a encore reçu un don de 400 milliards de FCFA (610 millions d’euros), repartis sur trois ans. La première tranche, d’après Alamine Ousmane Mey, ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire 334 milliards (509 millions d’euros), arrive à expiration cette année. Le reste sera utilisé entre 2019 et 2020.
C’est au cours de cette même visite d’État que cinq conventions avaient été signées, entre les deux pays :
- Une convention de coopération économique et technique entre les gouvernements camerounais et chinois
- Un mémorandum d’accord sur le développement des ressources humaines
- Un protocole d’accord sur le renforcement de la coopération en matière d’infrastructures
- Un accord – cadre entre a Commission nationale du développement et de la réforme de la Chine et le ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire du Cameroun
- Un prêt concessionnel pour la phase 2 du Projet d’alimentation en eau potable dans neuf villes camerounaises, pour laquelle l’Exim – Bank of China s’est positionnée.
Ceux-ci viennent s’ajouter au protocole d’accord portant annulation des dettes du Cameroun vis-à-vis de la Chine, estimée à un peu plus de 15.360 milliards de FCFA, signé il y’a plusieurs années.
Cependant, lors d’une visite au Cameroun de Yu Jianhu, vice ministre chinois du commerce en novembre 2017, le ministère camerounais de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire avait révélé que la relation avec la Chine faisait face à de nombreuses difficultés. Un constat partagé par les dirigeants des deux pays.
Les reproches du partenaire camerounais portent par exemple, sur le non respect des clauses contractuelles par l’Etat, dans le cadre des mécanismes de remboursement des prêts dédiés à la construction du port en eau profonde de Kribi ( 243, 17 milliards et, 301,57 milliards de FCFA) ainsi qu’à l’acquisition des avions MA 60 (36,43) milliards en juillet 2012. Ils parlent également des lenteurs dans le payement du service de la dette de la part de la Chine.
Toutes ces difficultés n’empêchent pas à la Chine d’être le premier pourvoyeur de fonds au Cameroun. Ses interventions directes sont estimées à un peu plus de 3000 milliards de FCFA, via des prêts dons octroyés, à partir des différents bailleurs de fonds tels que le gouvernement chinois, export – import bank of China, Industrial and Commercial bank of China et bien d’autres.
De plus, d’après certaines sources de la direction ministère du commerce extérieur camerounais, le volume des échanges commerciaux entre les deux pays a atteint 1510 milliards de FCFA.
La Chine est présente dans plusieurs domaines dans le pays, notamment dans les infrastructures routières et portuaires, l‘hydroélectrique, les logements sociaux, les télécommunications ainsi que l’aéronautique civile.
Nicole Ricci Minyem