Il sera reçu à l’Elysée par son homologue Emmanuel Macron et, au menu des échanges entre les deux hommes d’Etat, la coopération sécuritaire entre leur deux pays. Et, le programme prévoit également une rencontre avec ses compatriotes installés en France
Un peu plus d’un an après la visite et le discours du président fançais Emmanuel Macron à l’Université de Ouagadougou le 28 novembre 2017, c’est au tour de Roch Marc Christian Kaboré de se rendre à Paris en visite officielle.
Il va recevoir les honneurs militaires dans la cour des Invalides, puis va s’entretenir avec des chefs d’entreprises français à son hôtel, le Plaza Athénée notamment, les dirigeants du consortium formé par l’aéroport de Marseille-Provence et le fond d’investissement Meridiam. Ce dernier a signé début décembre un protocole de négociations exclusives avec les autorités burkinabè en vue de la réalisation du futur aéroport de Donsin, à Ouagadougou.
Situation sécuritaire dégradée
Roch Marc Christian Kaboré est ensuite attendu pour un déjeuner à l’hôtel de Brienne avec Florence Parly, la ministre française des Armées, puis au palais de l’Élysée pour un entretien avec Emmanuel Macron. Lors de ces deux séquences, il sera avant tout question de sécurité. Les deux présidents vont évoquer les moyens de renforcer les capacités armées et les capacités de renseignement des autorités burkinabè.
Il convient ici de souligner que ces derniers mois, la situation sécuritaire s’est dégradée au Burkina Faso, notamment dans l’Est, où des groupes jihadistes mènent des attaques régulières contre l’armée et les civils. À Paris, les dirigeants français se montrent préoccupés par la spirale négative dans laquelle s’enfonce ce pays stratégique au Sahel. Début octobre, ils ont donc répondu favorablement à la demande d’appui de Ouaga et ont engagé des moyens aériens et terrestres de la force Barkhane dans le Nord et l’Est.
« Leur appareil sécuritaire est sous-dimensionné pour contrer la menace à laquelle ils font face. Les deux présidents vont donc évoquer les moyens de renforcer les capacités armées et les capacités de renseignement des autorités burkinabè», glisse une source à l’Élysée.
Coopération opérationnelle
Malgré la réticence de certains hauts gradés au sein de son état-major, Roch Marc Christian Kaboré souhaiterait accroître sa coopération opérationnelle avec la France et poursuivre des opérations conjointes avec Barkhane, à l’instar de celles qui ont été menées au mois d’octobre 2018.
De leur côté, les autorités françaises se disent disposées à coopérer si le gouvernement burkinabè en fait la demande. Les deux chefs de l’État vont certainement aborder l’évolution du G5 Sahel, dont le Burkina Faso prendra la présidence tournante pour un an à partir de février.
À sa sortie de l’Élysée, Kaboré sera reçu à l’Assemblée nationale par son président, Richard Ferrand, puis dînera avec celui du Sénat, Gérard Larcher. Mardi 17 décembre, il se rendra à l’université de Dijon, où il a fait une partie de ses études supérieures, et dont il sera solennellement fait docteur honoris causa. Il déjeunera ensuite avec François Rebsamen, le maire de la ville et ancien ministre de François Hollande, puis ira visiter Agronov, un pôle européen d’innovation en agroécologie. Le président burkinabè rentrera en fin de journée à Paris, d’où il repartira le lendemain en direction de Ouagadougou.
Nicole Ricci Minyem