Le nouveau Chef de l'État du Cameroun a énormément bénéficié des votes des camerounais vivant dans divers pays du monde. Un vote qui à son niveau aura permis de conforter la popularité de Paul Biya auprès de la diaspora.
Des États unis au Japon, du Surinam au Gabon, les camerounais de part le monde ont donné leur voix au Chef de l'État réélu. Le 07 octobre dernier, ils ont choisi de faire confiance pour sept nouvelles années à celui qui dirige le pays depuis 36 aujourd'hui.
Maintenant qu'ils l'ont élu, que peuvent ils espérer en retour? Quelles sont les attentes des camerounais vivant à l'étranger ? Quels seront les chantiers du Président de la République dans le champs international.
La double nationalité
C'est le premier chantier sur lequel le nouveau Président est attendu. Voici des décennies que les camerounais demandent à Paul Biya d'ouvrir la législation camerounaise pour permettre qu'un citoyen de notre pays puisse avoir un passeport d'un autre État. A plusieurs reprises, lors de ses voyages à l'étranger, Paul Biya a été approché par la diaspora pour lui présenter la doléance. Mais jusqu'ici le gouvernement camerounais n'a encore posé aucun acte pour satisfaire cet attente.
Le Cameroun reste l'un des rares pays dont la diaspora reste coincé par l'impossibilité de nationalité double. Un handicap notoire. C'est un frein pour les originaires du Cameroun qui une fois dans certains pays sont contraints de souscrire à la nationalité du territoire où ils exercent, pour des besoins économiques. N'ayant plus de passeport camerounais, ils sont obligés de payer des visas pour revenir dans le berceau de leurs ancêtres. Ce qui empêche le redéploiement de leurs investissements au Cameroun.
Le prochain chantier est celui de la redynamisation des ambassades et les postes consulaires du Cameroun à l'étranger. Le Cameroun est le pays dont les ambassadeurs sont les plus vieux à leur poste dans nombre de pays en occident. Une situation qui ne va pas pour servir les intérêts de la diplomatie camerounaise. La conséquence principale, notre pays n'est pas connu par les populations des pays où nous avons des chancelleries. Par ailleurs, les camerounais à l'étranger sont tout le temps en conflit avec les ambassades du fait de l'immobilisme des agents consulaires. Les derniers événements des filles séquestrées au Liban et dans d'autres pays arabes sont la pour prouver le manque d'intérêt des chancelleries camerounaises pour ses populations à l'étranger.
Paul Biya devra mettre en place le mécanisme qui permette à la diaspora de participer effectivement au développement de l'économie locale comme elle le désire. Malgré les multiples fora organisé au Cameroun avec la diaspora, il faut passer aux actions concrètes. Il est temps de bénéficier des investissements directs provenant de la diaspora.
Le Cameroun devra être présent dans les grands rendez vous internationaux. Dans sa profession de foi pour cette élection d'octobre 2018, le candidat Paul Biya s'engage à lutter contre le réchauffement climatique, le terrorisme international et l'atteinte des objectifs du développement durable. Maintenant Président, il a les coudées franches pour faire rayonner le Cameroun sur l'échiquier international.
Stéphane Nzesseu
Elu pour un nouveau mandat, le Chef de l’Etat camerounais qui rempile pour la 7ème fois, a de nombreux défis à relever, notamment dans les domaines liés à la politique et à la sécurité.
Après avoir rempli certaines des promesses faites après sa réélection le 9 octobre 2011, avec la mise en place du Senat, du Conseil Constitutionnel qui a d’ailleurs fait ses preuves il y’a quelques heures, il n’en demeure pas moins que les défis à relever sont encore nombreux.
La lutte contre la corruption
Ce fléau constitue encore et toujours, un véritable problème de morale publique. Malgré les institutions mises en place, comme la Commission nationale de lutte anti-corruption pour ne citer que cet exemple, la société camerounaise semble incapable de se défaire ou alors de combattre, la fraude, les détournements de deniers publics, les trafics d’influence et autres qui continuent de miner les fondations dans ce pays dirigé depuis 36 ans par le Président Paul Biya.
La corruption continue d’opérer dans notre pays dans un contexte qui lui demeure fortement favorable. Certaines statistiques officieuses indiquent que certains cas apparaissent avec une fréquence plus grande là où le fonctionnaire dispose de pouvoirs largement discrétionnaires. Elle s’accompagne avec l’exercice abusif de l’autorité. L’agent public dispose de son « pouvoir » pour parvenir à ses fins, de manière illégitime. Les autres secteurs où s’épanouit la corruption sont ceux où l’Etat et les entreprises privées nouent des relations commerciales contractuelles. Les marchés publics en sont le domaine par excellence, ce qui par parenthèse, invalide la thèse néolibérale selon laquelle, la corruption étant liée à la réglementation, il suffirait de déréguler, pour en éliminer la cause principale. Au vu de ce qui précède et de bien d’autres exemples, on est en droit de se poser la question de savoir si la corruption au Cameroun est un phénomène pathologique.
Et le président Paul Biya est invité à apporter une réponse concrète et convaincante à cette question, au moment où il parle des grandes opportunités. D’autant plus que c’est de la corruption que découlent les maux cités plus haut : fraude, détournement de deniers publics, trafic d’influence…
Dans sa profession de foi, le candidat du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais a, entre autres mentionné
L’amélioration des conditions de vie de ses compatriotes
L’accélération du marché national vers l’émergence du Cameroun
Le renforcement de l’innovation
Le renforcement de la lutte contre l’exclusion
L’accroissement du rôle des femmes et des jeunes
La mise en place de la décentralisation et, pour ce dernier cas, les camerounais espèrent que la tenue des élections régionale en 2019, en même temps que les législatives et les municipales va permettre aux populations de vivre de façon plus concrète, cette nouvelle approche politique.
Défis sécuritaires
Auxquels on adjoint la lutte contre le terrorisme. Le gouvernement camerounais, depuis un peu plus de 5 ans, a été obligé de revoir sa politique sécuritaire, afin d’intégrer la défense de l’intégrité territoriale. Attaqué de toute part, d’abord par la secte terroriste boko haram, puis par la séléka et depuis deux ans, par des agresseurs qui affirment être des « ambazoniens ».
Des attaques qui semblent trouver leur raison d’être dans la mal gouvernance. Cette dernière se situe à la fois au niveau politique, économique et sécuritaire. La mauvaise gestion des affaires publiques est un élément causal des conflits. Le manque de bonne gouvernance, la dégradation de la situation sécuritaire constituent aussi les soubassements des guerres qui secouent les pays, partageant les mêmes frontières avec le Cameroun. Et que dire des raisons évoquées par ceux qui se sont engagés à maintenir un climat délétère dans les régions du Nord et du Sud-Ouest Cameroun ?
L’actualité nous impose par ailleurs de relever les conditions dans lesquelles se sont déroulées les élections qui vont prendre fin avec la prestation de serment de Paul Biya, dans quelques semaines. L’on a vu des villes fortement militarisées, certains ont parlé d’arrestations. Quid des menaces envoyées par des personnes qui refusent d’accepter les résultats lus par le conseil constitutionnel.
Le relèvement des défis politiques, économiques et socio-culturels actuels et futurs et, la mise en commun des ressources des camerounais dans le respect de leurs diversités en vue d'une expansion rapide et optimale de la capacité de production de ce pays ne sont et ne seront effectifs que dans un climat de paix, de sécurité et de stabilité. Il est donc important pour le Président ancien et nouvellement élu, de s’y atteler avec passion, afin que les camerounais, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, se sentent en phase avec son septennat des grandes opportunités.
Nicole Ricci Minyem
Interview avec Roger Justin Noah, secrétaire général adjoint du Mouvement pour la renaissance du Cameroun. Il a par ailleurs été le responsable de campagne du MRC, dans la région du Centre durant la période de campagne électorale.
Roger Justin Noah est membre du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun depuis Avril 2013 et après la lecture du verdict, désignant le candidat Paul Biya comme vainqueur de l’élection présidentielle du 7 octobre dernier, il lui a plu de répondre à nos questions
Pouvez vous en quelques mots, nous dire qui vous êtes ?
Je suis Roger Justin Noah, Secrétaire général adjoint du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun
Après le vote le 7 octobre dernier, le vainqueur est connu depuis quelques heures. Quel est le sentiment qui vous anime à cet instant ?
Je ne suis pas surpris par ces résultats, auxquels nous nous attendions après que nous ayons révélé aux yeux du monde, la fraude massive organisée par la satanique trinité Elections Cameroon, RDPC et Conseil Constitutionnel. Nous savons avoir gagné ces élections avec 39,74%. C’est la vérité des urnes.
Depuis le 5 octobre dernier, avec la sortie de Kingue Paul Eric, le directeur de campagne du candidat Maurice Kamto et, la sienne qui a suivi le 8 du même mois, le mot fraude revient sans cesse. Pourquoi ?
Nos camarades ne parlent pas de fraudes mais, racontent des exemples de fraudes massives. Tenez par exemple, un camarade d’Ebolowa ayant fait l’objet d’une tentative d’assassinat dans la nuit du 17 au 18 octobre dernier, a raconté comment d’autres ont voté pour sa sœur et son frère hors de la ville. Ailleurs, on a la preuve de votes massifs par des personnes connues comme décédées ou encore, des gens qui ont voté sans CNI, sans carte d’électeurs comme au bureau de vote de la chefferie au centre-ville d’Obala.
A Bangangté, par exemple, le conseil constitutionnel nous attribue 3%, alors que le procès-verbal de la commission départementale de supervision en notre possession montre 21%. Encore que nos représentants aient été chassés des bureaux de vote, ils ont eu le temps de faire leur sale besogne.
Vous avez requis, auprès du conseil constitutionnel, l’annulation du vote dans certaines régions du Cameroun. Qu’est ce qui justifie votre démarche dans les zones que vous avez ciblées ?
Nous avons constaté la fraude massive, inacceptable dans 7régions. Nous ne pouvions rester inactifs, parce que souhaitant une victoire irréprochable. Le principal enseignement de notre requête a été la forfaiture du conseil constitutionnel qui a, à suffisance montré sa partialité avec un président dont l’épouse est un député du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais.
On serait tenté de faire le même reproche à votre leader. Lui dont l’épouse travaille au sein du gouvernement du Président Biya. D’ailleurs, vos adversaires ont utilisé cet argument, tout au long de la campagne ?
Non. Aucune loi n’interdit à l’épouse d’un opposant d’être fonctionnaire et occuper un poste de responsabilité. Par contre, dans le cas du conseil constitutionnel dont l’impartialité doit être garantie, c’est un problème que son épouse ne soit pas fonctionnaire, mais plutôt député d’un parti politique en compétition. L’on n’est pas loin du schéma de joueur et d’arbitre en même temps.
Le tribalisme et le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, qu’en est-il exactement ?
Ah, tribalisme. Ce n’est pas un parti politique. C’est juste un attachement excessif à sa tribu et, on retrouve cela dans tous les partis politiques et bien d’autres organisations. Le MRC est un parti national dont les dirigeants et militants sont sur l’ensemble du triangle national.
Le Professeur Maurice Kamto, candidat du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun a déclaré quelques heures après la proclamation des résultats qu’il ne va pas en tenir compte. A quoi doit – on s’attendre ?
La suite, vous le saurez le moment venu
Qu’en est – il de vos camarades qui ont été interpellées ?
Depuis le 8 octobre 2018, il y’a une forte fébrilité du côté du gouvernement qui procède à des tentatives d’enlèvement, des arrestations, comme celle du camarade Okala Ebode récemment et bien d’autres. On a arrêté de nombreux camarades, simples spectateurs de la marche récente de Douala et dont nous demandons la libération immédiate. Non, si sûrs d’eux, qu’ils arrêtent donc les menaces de toutes sortes, ainsi que les arrestations de nos camarades et alliés. Jamais, nous ne baisserons les bras. Je puis vous dire que je reçois de nombreux appels de camerounais des 10 régions et hors du pays, me demandant de transmettre leur soutien indéfectible à S.E Maurice Kamto.
Un message ?
Que les camerounais sachent que de même que son pied n’a pas tremblé comme il le leur a promis, de la même manière S.E Kamto se tiendra à leur côté, sans faillir.
L’homme du mouvement 11 millions d’inscrits sur les listes électorales est la surprise de cette élection présidentielle
Il occupe la troisième place, après Paul Biya, le candidat réélu du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais et Maurice Kamto, le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun. A la lecture des résultats par le conseil constitutionnel, il s’en sort avec 6,28%. Une position honorable, d’autant plus qu’il s’agissait pour lui, d’un coup d’essai.
Après le lancement du mouvement 11 millions d’inscrits, il a accepté de se lancer dans la course vers la présidentielle, en écoutant l’appel de ceux qui avaient remarqué l’enthousiasme des camerounais, lors des tournées que ses équipes et lui avaient initié dans les dix régions du Cameroun, afin de mener à bien cette initiative. Sa présence au sein du parti Univers du professeur Prospère Nkou Mvondo, a semblé jeter le discrédit sur sa personne. On lui a donc trouvé tous les défauts, pour brider son ambition de prendre part au scrutin dont le vainqueur a, sans surprise été dévoilé ce 22 octobre 2018.
Dans les réseaux sociaux, lors des conversations entre ses calomniateurs, on l’appelle le « Minguili », le « Cabri », le « Traitre », le « pantin du parti au pouvoir », le « mendiant » … Une liste d’épithètes aussi peu flatteurs les uns que les autres. Mais, fidèle à ses principes, Cabral Libî Li Ngué Ngué a continué son bonhomme de chemin, en allant à la conquête de son électorat, avec un naturel charmeur qui a su briser les barrières, rompre avec les clivages. Le leader de la jeunesse a amené les camerounais, surtout ceux qui ont pratiquement la même tranche d’âge que lui et, même les plus âgés, à renouer avec le monde politique.
Quelle ambiance, quel enthousiasme, quel enchantement n’a-t-on pas remarqué lorsqu’on l’annonçait pour un meeting dans l’une des villes où ses moyens lui ont permis de se rendre, durant la période de campagne électorale. Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, l’homme qui a su li
Au-delà du pourcentage obtenu à l’issue de la proclamation des résultats, ce jeune camerounais de 38 ans a gagné la bataille de la renaissance politique au Cameroun. Sa posture, malgré ses convictions profondes face aux résultats lus par le conseil constitutionnel ce 22 octobre n’ont pas vraiment entamé son moral. Il sait pouvoir mobiliser ces camerounais qui lui ont fait confiance pour les prochaines échéances électorales.
Le candidat qui a dit non à toutes les coalitions, lorsque les autres aspirants au fauteuil présidentiel avaient rejeté l’idée des primaires, n’a non plus voulu d’un ralliement avec quelques deux ou trois candidats. Selon lui, ses compatriotes ont soif d’un changement véritable, profond et ce dernier, ne peut être possible que si ceux qui se revendiquent de l’opposition, démontrent leur engagement réel, sans tenir compte de qui sera en tête. Le plus important, selon lui ce sont les programmes qu’il convient à un Président élu de mettre sur pied afin de changer la vie de ceux qui vivent dans une constante et permanente misère et, qui ont perdu foi en l’avenir.
Réaction d’une militante du parti Univers, après la proclamation des résultats:
Quel est votre sentiment, madame à l’issue de ces élections dont l vainqueur est connu depuis quelques heures ?
Mes sentiments sont d’abord mitigés, parce que selon moi, ces résultats ne reflètent pas vraiment la réalité des urnes. J’étais scrutatrice dans un bureau de vote et, après la signature des procès-verbaux, le représentant d’élections Cameroon qui était dans la salle et le représentant de l’administration nous ont fat comprendre que ces pv seront corrigés à Elecam. Ce que les autres représentants et moi, n’avons pas compris.
Et par rapport à la place obtenue par votre candidat, Cabral libî Li Ngué Ngué ?
Vous savez, je me sens heureuse, même si je ne crois pas que ce résultat soit le reflet de la réalité des urnes, je l’ai dit plus haut. Mais, cet enfant a su faire renaître en nous, ce que nous avions perdu depuis longtemps. Il y’a deux ans, on ne le connaissait pas, en dehors des débats dans les chaînes de radio et de télévision. Il a bougé les choses et, vous comme moi certainement avons vu comment les jeunes se sont levés pour lui dire qu’il est un modèle pour eux. Vous avez peut-être aussi lu le regret dans les prises de position de ceux qui avaient refusé de s’inscrire sur les listes électorales. Et ceux des jeunes qui ont manqué le coche cette fois, comptent démontrer leur volonté lors des prochaines échéances.
J’ai aussi remarqué la qualité de ceux qui prenaient part aux débats dans les médias. Ils étaient simplement époustouflants.
Pour vous, madame, quel est l’avenir de ce parti politique ?
J’invite les jeunes, qui se sont alignés derrière leur frère en lui donnant la deuxième place à l’issue du scrutin du 7 octobre dernier. Le meilleur est devant. Les jeunes doivent se mobiliser pour les municipales, les législatives et les régionales. Aujourd’hui, le parti Univers a su montrer qu’on peut compter avec lui et, aujourd’hui, on leur a donné ce pourcentage, mais, Dieu veille.
Nom de la dame : Ngo Ngué Jeanne D’Arc.
Nicole Ricci Minyem
L'Union européenne a annoncé dans un communiqué publié lundi avoir alloué 7,2 millions d'euros supplémentaires afin d'intensifier la lutte contre la maladie à virus Ebola qui a fait 153 morts depuis août en République démocratique du Congo.
«La Commission alloue 7,2 millions d'euros supplémentaires pour renforcer sa réponse face au virus Ebola, qui n'est pas encore sous contrôle, en République démocratique du Congo», note l'UE. Le montant total de la réponse de l'UE face à cette crise s'élève jusqu'à présent à 12,83 millions d'euros en 2018.
Le soutien de l'UE comprend l'expertise technique, les services aériens humanitaires, le financement de la recherche et l'assistance humanitaire, a détaillé Christos Stylianides, commissaire en charge de l'Aide humanitaire et de la gestion de crises de l'UE, apprend-on.
La dixième épidémie de la fièvre hémorragique Ebola en RDC a été déclarée le 1er août dans la province du Nord-Kivu (Est). A ce jour, 153 personnes sont décédées, selon un nouveau bilan du ministère congolais de la Santé. «Au total, 237 cas de fièvre hémorragique ont été signalés dans la région, dont 202 confirmés et 35 probables», note le bulletin du ministère sur la situation épidémiologique daté de dimanche.
La semaine dernière, les autorités avaient affirmé faire face désormais à une deuxième vague de l'épidémie à Beni, grande ville du Nord-Kivu, où s'est déplacé l'épicentre de l’épidémie. Cette épidémie sévit dans une région en proie à l'insécurité en raison de la présence des nombreux groupes armés qui s'attaquent aux civils ou s'affrontent aux forces régulières.
La dernière en date, une attaque des rebelles ougandais musulmans des Forces démocratiques alliées (ADF) dans la nuit de samedi à dimanche, s'est soldée par la mort d'au moins 11 civils et l'enlèvement de 15 autres, dont dix enfants, à Beni. Suite à cela, les habitants sont descendus dimanche dans les rues de Beni pour exprimer leur colère face à ces violences, empêchant la circulation dans les rues et ont détruit des édifices publics.
«La majorité des agents de la riposte ont dû passer leur journée dans leurs hôtels respectifs», tandis que «toutes les activités de vaccination et de sensibilisation ont été suspendues ce dimanche», a indiqué lundi le ministère de la Santé. L’Organisation mondiale de la santé a estimé mercredi que l'épidémie d'Ebola en RDC était «très préoccupante», mais qu'elle ne constituait pas «pour l'instant» une «urgence de portée internationale».
Une semaine après la déclaration officielle de l'épidémie, les autorités avaient annoncé le début d'une vaste campagne de vaccination contre Ebola. A ce jour, 20.229 personnes ont été vaccinées, dont 9.393 à Beni, 4.391 à Mabalako, 1.663 à Mandima, 1.592 à Katwa, 1.085 à Butembo, 690 à Masereka, 434 à Bunia, 355 à Tchomia, 240 à Komanda, 160 à Musienene, 121 à Oicha et 105 à Kalunguta.
Cette semaine, le ministère de la santé a mis en place un nouveau plan de riposte afin de mettre fin à l’épidémie «d’ici fin novembre 2018». Ce plan inclue le renforcement des capacités de la réponse pour tous les axes stratégiques dans les foyers actifs, la poursuite des activités de surveillance, d’engagement communautaire, de prise en charge psycho-sociale, de prévention et contrôle des infections dans toutes les zones de santé touchées jusque fin janvier 2019, expliquait le ministère.
Otric N.
Alors que des appels à la contestation des résultats de la présidentielle 2018 sont véhiculés dans les réseaux sociaux depuis quelques jours, le gouverneur de la région du Littoral, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua rassure que le désordre ne passera pas par Douala.
Pour assurer l’ordre et la tranquillité des citoyens après la proclamation des résultats du scrutin du 7 octobre 2018 par le Conseil constitutionnel, «nous avons pris des mesures sécuritaires qui s’imposent pour que chacun puisse vaquer à ses occupations», affirme Samuel Dieudonné Ivaha Diboua.
«Je tiens à dire que les populations de la région du Littoral dans l’ensemble et celles de Douala en particulier n’ont rien à craindre. Elles ont été suffisamment sensibilisée, elles ont pris en main le destin de leur région. Que ce soient les chefs traditionnels, les chefs de quartiers, les responsables des associations de moto taxis, les responsables des marchés, tout le monde s’est engagé à défendre la paix», assure-t-il.
A Douala en effet, toutes les couches de la population déclarent qu’elles ne veulent pas le désordre. «Nous sommes dans la région qui tient l’économie du pays. Compte tenu de cette spécificité, les populations disent qu’il n’est pas question que le désordre s’installe. C’est pourquoi j’ai pris toutes les mesures pour que les populations vaquent normalement à leurs occupations sans peur aucune», ajoute le gouverneur du Littoral.
Dimanche, une manifestation à Douala, souhaitée par le député SDF Jean Michel Nintcheu pour «dénoncer les fraudes massives et honteuses» qui ont marqué le scrutin selon lui, a été pareillement interdite et empêchée. Une trentaine de personnes ont été arrêtées sur les lieux. «Les personnes qui ont voulu braver (l'interdiction de la marche) ont été interpellées et répondront de leurs actes devant la justice», a indiqué une source administrative.
Deux journalistes ont été brièvement interpellés et le député à l'initiative de la marche, Jean-Michel Nintcheu, du Social Democratic Front (SDF), le principal parti d'opposition, a été retenu chez lui par un déploiement policier, selon son parti.
Selon Dieudonné Ivaha Diboua, Jean Michel Nintcheu avait saisi le sous-préfet de Douala III pour un meeting public le dimanche 21 octobre à partir de 15h, suivi d’une marche sur l’itinéraire carrefour Dakar-Carrefour CCC-Ndokoti. Dans les usages, chaque fois que l’autorité est saisie d’une marche de manifestation, on s’appuie sur la réglementation en vigueur pour savoir si cette marche est opportune.
«Pour le cas d’espèce, après l’examen de la demande du député, le sous-préfet de céans a fait notifer à l’honorable Jean Michel Nintcheu une fin de non-recevoir pour dire que la marche n’était pas opportune au regard des objectifs manifestement graves contenus dans cette marche. Je veux dire que si un citoyen demande à marcher pour remettre en cause les institutions républicaines, la République tout court, je crois qu’il y a lieu pour l’autorité administrative de s’inquiéter», argue le gouverneur du Littoral.
Il est important de préciser que cette manifestation du député Jean Michel Nintcheu n’avait pas l’assentiment de la hiérarchie de son parti politique. La coordination départementale du SDF pour le Wouri avait fait savoir dans un communiqué publié lundi que cette démarche n’engage que son auteur, l’honorable Jean Michel Nintcheu. Et même si le parti n’interdisait pas à ses militants de prendre part à ces activités, il rappelait toutefois que cela se fera «de manière personnelle».
Otric N.
Dans le cadre de l’assainissement du fichier solde l’Etat, le ministère des Finances a décidé que ces derniers toucheront leur salaire par bon de caisse. C’est une mesure transitoire du ministère des Finances pour la période allant 26 octobre 2018 au 4 janvier 2019.
Suite à l’opération de comptage physique du personnel de l’Etat du Cameroun (Coppe) initiée entre avril et juin 2018, Louis Paul Motaze, le ministre des Finances, annonce qu’en prélude à la phase du contentieux du Coppe, la phase du précontentieux débutera le 26 octobre 2018 pour s’achever le 4 janvier 2019.
«Cette importante étape du Coppe 2018, vise à clarifier la situation des agents publics non recensés, ainsi que ceux dont le recensement a été invalidé à l’issue de l’exploitation des différentes données collectées», explique M. Motaze qui ajoute: «A ce titre, le paiement des salaires des mois d’octobre, de novembre et de décembre 2018 desdits agents, se fera exclusivement par bon de caisse dans toutes les perceptions de la ville de Yaoundé contre présentation d’un quitus».
Procédure
Afin de faciliter l’obtention du quitus, plusieurs postes de contrôle et d’orientation seront installés au sein du ministère des Finances (Bâtiment A). Ils seront fonctionnels tous les jours ouvrables de 7h 30 à 15h 30 au cours des trois périodes sus évoquées. Tous les agents concernés se présenteront munis des pièces suivantes: une demie photo 4X4, une photocopie de la carte nationale d’identité, une photocopie de l’acte de recrutement, une attestation de présence effective signée après le 18 octobre 2018, une photocopie de l’acte de nomination (si l’agent occupe un poste de responsabilité).
Par ailleurs, il faudra fournir les documents originaux justifiant le non recensement de l’agent pendant la période du comptage physique (pour les agents non recensés), les documents complémentaires exigés par le contrôleur pour les agents publics dont le recensement a été invalidé.
Le grand ménage
Au terme de l’opération de comptage physique des agents de l’Etat camerounais au mois de juin dernier, 44 000 fonctionnaires présumés fictifs ont été démasqués, sur les 310 786 agents émargeant officiellement à la Fonction publique. Ce dénombrement a «pour but d’identifier et d’expurger du fichier solde de l’Etat, tous les agents publics y émargeant irrégulièrement, du fait d’une absence non justifiée, d’une démission ou d’un décès non déclaré», selon les explications du ministre des Finances.
L’an dernier, l’Etat a payé une masse salariale et des pensions de 1100 milliards Fcfa. En comparant avec ce qui était initialement prévu dans la Loi de finances 2017 (1203,5 milliards Fcfa), l’on note que le Trésor public a fait une économie de 103,5 milliards Fcfa, pour ce qui concerne les dépenses pour le personnel de l’Etat et le paiement des pensions.
Pour l’exercice 2018, l’Etat du Cameroun a prévu une enveloppe de 1185,5 milliards Fcfa pour ces deux postes de dépenses. C’est-à-dire 1024 milliards pour les salaires et 161,5 milliards pour les pensions. Mais, l’Etat compte réduire davantage la masse salariale, cette année, en procédant au nettoyage des fonctionnaires fictifs.
Otric N.
503 384 camerounais ont fait confiance au candidat du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, et lui ont permis d’obtenir la deuxième place à l’issue de ce scrutin.
Maurice Kamto remporte haut la main, le scrutin dans la région du Littoral, avec un score de 195 841. Dans la région de l’Ouest, il talonne de près, le candidat du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais, car, dans ce bastion qui lui était pratiquement acquis, il a rassemblé 740 418, soit 30,56% autour de son idéologie. Un résultat qui le positionne à la place du leader de l’opposition qui, depuis l’arrivée du multipartisme dans ce pays, n’avait jamais pu obtenir un tel score.
La présidentielle au Cameroun est une période de tensions permanentes. Elle ravive les passions et les émotions dans l’opinion publique, tant sur le plan national qu’international, à travers la toile et les médias classiques. Un phénomène qu’on a très bien noté tout au long de ces dernières semaines.
Autour de la candidature du candidat du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, on a vu le ralliement de ceux qui hier encore, avaient jeté l’opprobre sur sa personne, en mettant en doute sa sincérité. La présence de son épouse dans l’un des départements ministériels les plus sensibles « le ministère des relations extérieures » pour ne pas le citer a été le prétexte indiqué pour ses détracteurs. Sa présence comme ministre délégué auprès du Vice-Premier Ministre, Ministre de la Justice, Garde des Sceaux en décembre 2004, est aussi avancé comme un argument irréfutable, de son appartenance ou alors de sa proximité avec le régime de Yaoundé.
D’autres arguent que le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameron n’a aucune expérience politique. Ils ont tôt fait d’oublier qu’il avait été le directeur de campagne du candidat de la coalition de l’opposition lors de la présidentielle de 1992. Pour rappel, les résultats de la présidentielle donnait Paul Biya vainqueur avec 40% contre Ni John Fru Ndi, son suivant avec 36%. Ce résultat, jusqu’ici, est contesté par toute la classe politique de l’opposition qui estime avoir remporté la partie
Et les sorties du directeur de campagne du candidat du MRC Kingué Paul Eric n’ont pas milité en la faveur de celui qui a été présenté comme un tribaliste ou tout au moins, le candidat d’une certaine ethnie. Des allégations qui n’ont pas entamé le moral de cet homme de 64 ans qui a su prouver devant les membres du conseil constitutionnel pendant la période du contentieux électoral qu’il est un véritable homme de Droit.
On a par ailleurs remarqué que depuis sa sortie le 8 octobre dernier, ses contradicteurs ne manquent d’utiliser des informations confidentielles, notamment le départ de son fils vers l’Europe alors que les messages circulent dans les réseaux sociaux et même par sms, appelant les camerounais à descendre dans la rue, pour contester ces résultats qui le donnent deuxième.
Maurice Kamto et son projet de société
Le projet de société du candidat du MRC est, de l’avis de quelques hommes politiques qui y adhèrent, Un projet de société conçu autour de l’idéologie du social-libéralisme. Il représente un socle sous lequel se fonde le leadership, parce qu’il veut libérer l’homme, libérer la parole pour permettre la confrontation et exploser les talents. Lors de l’une de ses sorties médiatiques, on se souvient qu’il avait dit que c’est en développant une concurrence positive que les talents que le développement est possible. Il a donc amené ses militants ainsi que ses sympathisants à se livrer à la bataille communicationnelle semblable au concept de la guerre de l’information. Même comme certains en ont profité pour faire la promotion du tribalisme, à travers des posts qui ont soulevé l’ire des camerounais qui prônent le vivre ensemble.
Après son annonce le 8 octobre dernier, au cours de laquelle il a dit avoir tiré et marqué le penalty, l’on a assisté à un véritable branle-bas, dans la classe politique camerounais, notamment ceux qui se revendiquent de la majorité présidentielle. Cela a valu des échanges houleux sur les plateaux de radio et de télévision de la place, l’interdiction de conférences de presse et selon certaines informations, une assignation en résidence surveillée.
L’on peut comprendre la déception de ceux qui ont vu en lui, depuis les résultats de 2013, l’homme du changement. Ils attendaient certainement plus que ce résultat, à l’issue du scrutin qui va s’achever dans quelques semaines avec la prestation de serment de monsieur Biya Paul ; mais, il y’a d’autres échéances électorales : Les municipales, les législatives et les régionales qui vont permettre à tous ceux qui le désirent, de changer les choses.
Nicole Ricci Minyem
Sans surprise, le Conseil constitutionnel du Cameroun a proclamé le 22 octobre la victoire de Paul Biya à la présidentielle. Avec 71,28% des suffrages, le chef de l’État sortant devance Maurice Kamto, qui conteste les résultats.
Après quatre jours d’examen du contentieux électoral et des recours déposés par l’opposition, du 16 au 19 octobre dernier, le Conseil constitutionnel et son président Clément Atangana ont finalement validé, lundi 22 octobre, la réélection du chef de l’État sortant, Paul Biya, lors de la présidentielle du 7 octobre dernier.
Ce dernier totalise, selon le Conseil, 71,28% des suffrages, devant Maurice Kamto (Mouvement pour la renaissance du Cameroun – MRC – , 14,23%), Cabral Libii (Univers, 6,28%) et Joshua Osih (Social Democratic Front – SDF – , 3,35%).
Suivent Adamou Ndam Njoya (Union démocratique du Cameroun – UDC – , 1,73%), Garga Haman Adji (Alliance pour la démocratie et le développement, 1,55%), Franklin Afanwi Ndifor (MCNC, 0,67%), Serge Espoir Matomba (PURS, 0,56%) et Akere Muna, qui avait pourtant retiré sa candidature le 5 octobre dernier (FPD, 0,35%). La participation globale est de 53,85%.
Le Conseil constitutionnel a estimé, lundi, que l’élection s’était tenue « dans la sérénité et le respect de la législation en vigueur », et qu’elle avait été « libre, transparente et paisible, malgré la situation sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest du Sud-Ouest ». Il avait déjà estimé, vendredi 19 octobre, que les recours déposés par l’opposition, et notamment par le MRC et le SDF, n’étaient pas recevables.
Conteste sécuritaire tendu
L'annonce des résultats intervient deux semaines après le vote: au Cameroun, le Conseil constitutionnel étudie les recours post-électoraux avant de proclamer les résultats officiels quinze jours après le scrutin. Ils ne peuvent plus alors être contestés.
Lundi matin, un fort déploiement sécuritaire était visible à Yaoundé aux abords de la Poste centrale où certains avaient appelé sur les réseaux sociaux à manifester contre l'annonce des résultats.
Des camions anti-émeute, des militaires et des dizaines de policiers étaient stationnés dans le quartier. Un SMS pour dissuader de manifester à cet endroit a aussi été reçu par des usagers des réseaux camerounais à Yaoundé.
Dimanche, une manifestation à Douala, souhaitée par un député de l'opposition pour "dénoncer les fraudes massives et honteuses" qui ont marqué le scrutin selon lui, avait été pareillement interdite et empêchée.
Une trentaine de personnes ont été arrêtées sur les lieux. "Les personnes qui ont voulu braver (l'interdiction de la marche) ont été interpellées et répondront de leurs actes devant la justice", a indiqué une source administrative.
Deux journalistes ont été brièvement interpellés et le député à l'initiative de la marche, Jean-Michel Nintcheu, du Social Democratic Front (SDF), le principal parti d'opposition, a été retenu chez lui par un déploiement policier, selon son parti.
Otric N.