Alors que des appels à la contestation des résultats de la présidentielle 2018 sont véhiculés dans les réseaux sociaux depuis quelques jours, le gouverneur de la région du Littoral, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua rassure que le désordre ne passera pas par Douala.
Pour assurer l’ordre et la tranquillité des citoyens après la proclamation des résultats du scrutin du 7 octobre 2018 par le Conseil constitutionnel, «nous avons pris des mesures sécuritaires qui s’imposent pour que chacun puisse vaquer à ses occupations», affirme Samuel Dieudonné Ivaha Diboua.
«Je tiens à dire que les populations de la région du Littoral dans l’ensemble et celles de Douala en particulier n’ont rien à craindre. Elles ont été suffisamment sensibilisée, elles ont pris en main le destin de leur région. Que ce soient les chefs traditionnels, les chefs de quartiers, les responsables des associations de moto taxis, les responsables des marchés, tout le monde s’est engagé à défendre la paix», assure-t-il.
A Douala en effet, toutes les couches de la population déclarent qu’elles ne veulent pas le désordre. «Nous sommes dans la région qui tient l’économie du pays. Compte tenu de cette spécificité, les populations disent qu’il n’est pas question que le désordre s’installe. C’est pourquoi j’ai pris toutes les mesures pour que les populations vaquent normalement à leurs occupations sans peur aucune», ajoute le gouverneur du Littoral.
Dimanche, une manifestation à Douala, souhaitée par le député SDF Jean Michel Nintcheu pour «dénoncer les fraudes massives et honteuses» qui ont marqué le scrutin selon lui, a été pareillement interdite et empêchée. Une trentaine de personnes ont été arrêtées sur les lieux. «Les personnes qui ont voulu braver (l'interdiction de la marche) ont été interpellées et répondront de leurs actes devant la justice», a indiqué une source administrative.
Deux journalistes ont été brièvement interpellés et le député à l'initiative de la marche, Jean-Michel Nintcheu, du Social Democratic Front (SDF), le principal parti d'opposition, a été retenu chez lui par un déploiement policier, selon son parti.
Selon Dieudonné Ivaha Diboua, Jean Michel Nintcheu avait saisi le sous-préfet de Douala III pour un meeting public le dimanche 21 octobre à partir de 15h, suivi d’une marche sur l’itinéraire carrefour Dakar-Carrefour CCC-Ndokoti. Dans les usages, chaque fois que l’autorité est saisie d’une marche de manifestation, on s’appuie sur la réglementation en vigueur pour savoir si cette marche est opportune.
«Pour le cas d’espèce, après l’examen de la demande du député, le sous-préfet de céans a fait notifer à l’honorable Jean Michel Nintcheu une fin de non-recevoir pour dire que la marche n’était pas opportune au regard des objectifs manifestement graves contenus dans cette marche. Je veux dire que si un citoyen demande à marcher pour remettre en cause les institutions républicaines, la République tout court, je crois qu’il y a lieu pour l’autorité administrative de s’inquiéter», argue le gouverneur du Littoral.
Il est important de préciser que cette manifestation du député Jean Michel Nintcheu n’avait pas l’assentiment de la hiérarchie de son parti politique. La coordination départementale du SDF pour le Wouri avait fait savoir dans un communiqué publié lundi que cette démarche n’engage que son auteur, l’honorable Jean Michel Nintcheu. Et même si le parti n’interdisait pas à ses militants de prendre part à ces activités, il rappelait toutefois que cela se fera «de manière personnelle».
Otric N.