Interview avec Roger Justin Noah, secrétaire général adjoint du Mouvement pour la renaissance du Cameroun. Il a par ailleurs été le responsable de campagne du MRC, dans la région du Centre durant la période de campagne électorale.
Roger Justin Noah est membre du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun depuis Avril 2013 et après la lecture du verdict, désignant le candidat Paul Biya comme vainqueur de l’élection présidentielle du 7 octobre dernier, il lui a plu de répondre à nos questions
Pouvez vous en quelques mots, nous dire qui vous êtes ?
Je suis Roger Justin Noah, Secrétaire général adjoint du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun
Après le vote le 7 octobre dernier, le vainqueur est connu depuis quelques heures. Quel est le sentiment qui vous anime à cet instant ?
Je ne suis pas surpris par ces résultats, auxquels nous nous attendions après que nous ayons révélé aux yeux du monde, la fraude massive organisée par la satanique trinité Elections Cameroon, RDPC et Conseil Constitutionnel. Nous savons avoir gagné ces élections avec 39,74%. C’est la vérité des urnes.
Depuis le 5 octobre dernier, avec la sortie de Kingue Paul Eric, le directeur de campagne du candidat Maurice Kamto et, la sienne qui a suivi le 8 du même mois, le mot fraude revient sans cesse. Pourquoi ?
Nos camarades ne parlent pas de fraudes mais, racontent des exemples de fraudes massives. Tenez par exemple, un camarade d’Ebolowa ayant fait l’objet d’une tentative d’assassinat dans la nuit du 17 au 18 octobre dernier, a raconté comment d’autres ont voté pour sa sœur et son frère hors de la ville. Ailleurs, on a la preuve de votes massifs par des personnes connues comme décédées ou encore, des gens qui ont voté sans CNI, sans carte d’électeurs comme au bureau de vote de la chefferie au centre-ville d’Obala.
A Bangangté, par exemple, le conseil constitutionnel nous attribue 3%, alors que le procès-verbal de la commission départementale de supervision en notre possession montre 21%. Encore que nos représentants aient été chassés des bureaux de vote, ils ont eu le temps de faire leur sale besogne.
Vous avez requis, auprès du conseil constitutionnel, l’annulation du vote dans certaines régions du Cameroun. Qu’est ce qui justifie votre démarche dans les zones que vous avez ciblées ?
Nous avons constaté la fraude massive, inacceptable dans 7régions. Nous ne pouvions rester inactifs, parce que souhaitant une victoire irréprochable. Le principal enseignement de notre requête a été la forfaiture du conseil constitutionnel qui a, à suffisance montré sa partialité avec un président dont l’épouse est un député du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais.
On serait tenté de faire le même reproche à votre leader. Lui dont l’épouse travaille au sein du gouvernement du Président Biya. D’ailleurs, vos adversaires ont utilisé cet argument, tout au long de la campagne ?
Non. Aucune loi n’interdit à l’épouse d’un opposant d’être fonctionnaire et occuper un poste de responsabilité. Par contre, dans le cas du conseil constitutionnel dont l’impartialité doit être garantie, c’est un problème que son épouse ne soit pas fonctionnaire, mais plutôt député d’un parti politique en compétition. L’on n’est pas loin du schéma de joueur et d’arbitre en même temps.
Le tribalisme et le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, qu’en est-il exactement ?
Ah, tribalisme. Ce n’est pas un parti politique. C’est juste un attachement excessif à sa tribu et, on retrouve cela dans tous les partis politiques et bien d’autres organisations. Le MRC est un parti national dont les dirigeants et militants sont sur l’ensemble du triangle national.
Le Professeur Maurice Kamto, candidat du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun a déclaré quelques heures après la proclamation des résultats qu’il ne va pas en tenir compte. A quoi doit – on s’attendre ?
La suite, vous le saurez le moment venu
Qu’en est – il de vos camarades qui ont été interpellées ?
Depuis le 8 octobre 2018, il y’a une forte fébrilité du côté du gouvernement qui procède à des tentatives d’enlèvement, des arrestations, comme celle du camarade Okala Ebode récemment et bien d’autres. On a arrêté de nombreux camarades, simples spectateurs de la marche récente de Douala et dont nous demandons la libération immédiate. Non, si sûrs d’eux, qu’ils arrêtent donc les menaces de toutes sortes, ainsi que les arrestations de nos camarades et alliés. Jamais, nous ne baisserons les bras. Je puis vous dire que je reçois de nombreux appels de camerounais des 10 régions et hors du pays, me demandant de transmettre leur soutien indéfectible à S.E Maurice Kamto.
Un message ?
Que les camerounais sachent que de même que son pied n’a pas tremblé comme il le leur a promis, de la même manière S.E Kamto se tiendra à leur côté, sans faillir.