Le Chef de l’Etat a signé ce 20 juillet 2020, un décret qui habilite le Ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire et le Ministre des Transports à signer avec la Banque Européenne d’Investissement (BEI), un accord de coopération d’un montant de 02 millions d’euros, soit environ 1,312 milliard de FCFA pour le financement de l’assistance technique chargée de réaliser l’avant-projet détaillé et étude d’impact environnemental et social du Projet de réfection de la ligne ferroviaire Belabo – Ngaoundéré.
On se souvient que c’est le 6 mars 2020 à Yaoundé, dans la capitale camerounaise, qu’a eu lieu l’atelier de validation de l’étude de faisabilité et d’avant-projet sommaire du projet de réhabilitation de la ligne de chemin de fer de 330 Km, qui relie les villes de Belabo, à l’Est du pays, et Ngaoundéré, dans la région de l’Adamaoua. Des travaux réalisés par le groupe espagnol Typsa. Des études financées par un don de l’UE, d’un montant d’un peu plus de 360 millions FCFA, via la facilité de coopération technique, un instrument financier qui permet la maturation des projets en blending (mix prêt-subvention). En attendant plus de précision sur la destination réelle de la somme d’argent que va recevoir le Cameroun de la Banque Européenne d’Investissement, on peut constater que l’essentiel des travaux permettant le démarrage effectif des travaux sur le terrain ont déjà été réalisés. Au sortir de ces travaux qui s’étaient tenus au MONT FEBE de Yaoundé, le ministre Jean Ernest Ngalle BIBEHE qui présidait les travaux a déclaré « Le renouvellement de la ligne Belabo – Ngaoundéré, vise à répondre à un besoin réel de transport de marchandises et de voyageurs, tel que prévu dans les perspectives de trafic »
La réhabilitation de la ligne ferroviaire Belabo-Ngaoundéré va coûter un peu plus de 100 milliards FCFA au contribuable camerounais. Plus de 58 milliards FCFA ont déjà été mobilisés auprès de la Banque Européenne d’investissements (43 milliards FCFA) et l’Union européenne (15,5 milliards FCFA). Le reste de l’enveloppe pourrait provenir de l’Agence française de développement (AFD), avec laquelle le gouvernement camerounais est en négociation. C’est dans la suite logique de ces accords de financement que le Cameroun est encore allé chercher 1 milliard de FCFA dans les caisses de la Banque Européenne d’Investissement. Ce qui permettra qu’on mène les études nécessaires pour éviter que cette réfection ne crée des dommages aux populations qui vivent le long du tronçon.
Stéphane NZESSEU
Le Coronavirus laisse de plus en plus transparaître la vénalité qui habite certains Camerounais. Après la fabrication de la « chloroquine », le paiement indu des soins liés au Covid – 19, ces responsables exigent un argent qui n’a rien à voir avec les frais de scolarité aux apprenants afin qu’ils puissent bénéficier des cours
Dès la reprise des cours le 01er Juin prochain, les enfants ne pourront avoir accès à l’enceinte de l’établissement, que s’ils s’acquittent de la somme de 1000 FCFA, pour l’achat des masques et autres matériels afin de lutter contre la propagation du Coronavirus.
C’est quoi cette nouvelle arnaque ?
Cette exigence a suscité la colère des parents d’élèves, dont certains, pourtant membre du bureau de cette association n’ont été informé à aucun moment – à l’instar de Pauline Ngo Mayag : « A quel moment s’est tenue la réunion au cours de laquelle cette décision a été prise ? C’est quoi cette autre arnaque ? Quels sont les masques qui coûtent 1000 frs et où sont – ils vendus ? Qui va percevoir cet argent et qui va s’assurer que les frais versés par les élèves va véritablement servir à l’achat de ce que je lis partout là ? Il faut arrêter avec cet esprit qui incite certains à vouloir profiter de la moindre occasion afin de s’en mettre pleins les poches… ».
A quel moment sont convoquées les réunions par les responsables de ces APEE ?
Ils sont nombreux, les parents qui sont montés au créneau après cette annonce, vraie ou fausse pour dire qu’à aucun moment, au cours de l’année qui s’achève et même pas lors des années antérieures, ils n’ont été conviés à une quelconque rencontre, initiée par les dirigeants de ces APE, alors qu’à chaque rentrée, de la sixième en terminale, les frais leurs sont exigés. A quoi sert cet argent ? Où va–t- il ? Aucun compte rendu n’a jamais été fait ni par le proviseur, encore moins par les responsables de ces associations.
Il faut sévir et durement
La sortie des ministres en charge de l’Education de Base et du Secondaire afin d’interdire cette levée de fonds est certes importante mais, de l’avis de tous, les initiateurs de cette arnaque doivent être suspendus et interpellés parce qu’ils vont certainement mettre en pratique leur plan, notamment dans les coins les plus reculés du pays, là où l’information peine à arriver et à temps.
La gratuité de l’école est déjà un leurre et si en plus, il faut arnaquer les parents qui ont tout mis en œuvre afin d’envoyer leurs enfants à l’école, avec ce que cela implique comme dépenses, il y’a lieu de prendre des mesures drastiques afin de brimer les sombres ambitions de ceux qui ont décidé de faire de cette crise sanitaire, une opportunité de s’en mettre plein les poches.
Nicole Ricci Minyem
Le leader du Mouvement pour l'Emancipation et l'Intégration Monétaire de l'Afrique (MEIMA) fustige, dénonce une entourloupe engagée par la France et ses affidées pour poursuivre son entreprise de spoliation de l’Afrique par l’utilisation des mécanismes monétaires mafieux. Au lieu de quitter complètement la souveraineté monétaire des pays africains, le pays de Charles de GAULE semble « laisses aller la chèvre, mais tient fermement la corde ».
Olivier BILE est clair, la France veut ni plus ni moins renouveler les accords coloniaux. L’homme politique et défenseur des principes évoquées par le Pr Tchundjang Pouemi. Le Dr Olivier BILE rappelle le contexte dans lequel l’appareil français fait semblant de lâcher du lest.
« Au moment où des concerts d'indignation se font entendre partout en Afrique et à travers la planète entière sur la problématique de la servitude monétaire de l'Afrique, au moment où les accords coloniaux encadrant ce subtil esclavage contemporain arrivent à expiration, M Macron et Ouattara, en catimini, se retrouvent à Abidjan pour annoncer la mutation du FCFA en ÉCO. »
L’intention des patrons actuels de la françafrique est dévoilée « cette manœuvre (a pour objectif) de perpétuer la prédation et l'oppression exercées sur nos États » Olivier BILE y voit une stratégie d’assujettissement. Ce qui l’amène à mener une réflexion huit points.
1. L'annonce de la mutation est entreprise par Macron et Ouattara, en l'absence des autres chefs d'État de l’UEMOA. Bien étrange pour une réforme dite historique.
2. La convention monétaire liant la France à L’UEMOA demeure. La réforme ne postule pas le démantèlement des accords néocoloniaux mais simplement, une réforme de surface éliminant les clauses les plus scandaleuses. Notamment celle des contraintes du dépôt de 50% des réserves de change dans un compte d'opérations auprès du trésor français. Ou encore celle de la présence d'officiels français au sein du conseil d'administration de le BCEAO, de la BEAC et de la BCC.
3. La clause de fixité de la parité entre EURO et ÉCO demeure. Celle de la prétendue garantie de convertibilité, véritable postulat vide, demeure également. Toutes choses qui perpétuent le principe selon lequel l’ECO va rester un sous multiple de L’EURO-FRANC. Cela n'aura d'effet que celui de perpétuer le contrôle de cette nouvelle dénomination monétaire par la métropole française.
4. Ce contrôle est le problème fondamental. La question des réserves de change n'étant que secondaire. Les mécanismes restants, qui continueront à gouverner les accords de coopération monétaire, impacteront toujours négativement l'élément fondamental qui est celui de la détermination de la masse monétaire, et en conséquence, celle du niveau d'emploi en zone ÉCO ou Franc.
Là, se situe le nœud du problème.
5. La zone CEMAC est tenue à l'écart de ces annonces. Il y'a mépris pour ses dirigeants ainsi que les autres parties prenantes d'Afrique de l'Ouest considérées comme incultes en matière de sciences économiques. Ces derniers n'auront d'autre choix que d'obtempérer et de s'arrimer à cette réforme qui, à mon sens, n'est que supercherie et entourloupe. Sinon pourquoi tous ces mystères et ces décisions à géométrie variable ?
6. Les États anglophones de la CEDEAO ne sont manifestement pas partant pour l'Eco. Ce qui signifie que l'opération de charme de Macron vers Akoufo Ado du Ghana n'a point prospéré. L'élargissement de l'influence géopolitique française en Afrique par l'instrument monétaire n'aura pas lieu. Les anglophones eux ne sont pas des marionnettes.
7. Visiblement, Ouattara a cessé de proclamer que le Fr CFA est la meilleure chose qui soit arrivée aux Africains. Bientôt, il nous dira que c'est l’ECO. Et puis quoi ensuite. Il aura suffi que Macron arrive à Abidjan et décide sans que quiconque ne puisse broncher de ce côté. On peut imaginer ce que ce sera chez nos non-initiés à l'économie de la CEMAC ..
8. Enfin, ce n'est pas d'une réformette superficielle dont il est question aujourd'hui en 2020, 75 ans après l'avènement du Franc des colonies Françaises d'Afrique (Fr CFA), où cet accord colonial est arrivé à expiration et que la se meut à reformuler afin de perpétuer son entreprise coloniale en Afrique. Il s'agit, pour nos États, de l'accès à une autodétermination pleine et entière sur le plan monétaire, condition sine qua non de leur véritable Emancipation économique, sociale et politique.
« Africains, réveillons - nous enfin ! »
La France décide de la fin du FCFA dans la zone UEMOA
Par Stéphane NZESSEU
C’est l’une des plus importantes décisions prises au cours du Conseil des ministres de la République qui s’est tenu ce mercredi 20 Mai. Il s’agit d’un projet de loi dont l’objectif est de remplacer les anciens accords monétaires passés entre la France et les pays de l’Afrique de l’Ouest.
On peut lire dans le rapport de ces assises « cet accord de coopération monétaire, remplaçant l’accord de coopération du 4 décembre 1973, préserve les paramètres économiques clefs de stabilité monétaire et de résilience de la monnaie de l’UMOA, à savoir la parité fixe de la monnaie commune avec l’euro et le soutien apporté par la garantie de la France. » Ce projet de loi est la suite des accords passés entre la France et la Côte d’Ivoire d’Alassane Dramane Ouattara le 21 Décembre 2019.
Et les français sont convaincus que cet « accord de coopération entre le Gouvernement de la République française et les Gouvernements des États membres de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA), signé le 21 décembre à l’occasion d’une visite du Président de la République en Côte d’Ivoire, constitue une réforme ambitieuse des relations entretenues par l’UMOA avec la France pour le fonctionnement de son union monétaire ».
Pour justifier la pertinence et les avancées de ce nouvel accord, le gouvernement français fait savoir que « comme décidé par l’UMOA, le nom de la monnaie de l’UMOA, aujourd’hui le Franc CFA, évoluera pour devenir l’ECO. La France et l’UMOA ont également décidé de mettre fin à la centralisation des réserves de change de l’UMOA à Paris, en actant la suppression du compte d’opérations.
Enfin, les modalités d’échange entre l’UMOA et la France sont profondément modifiées : la France se retire de l’ensemble des instances de gouvernance de l’Union. Avec cette réforme, elle ne nommera plus de représentants au conseil d’Administration et au comité de politique monétaire de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), ni à la commission bancaire de l’Union.
La place de la France se transforme donc pour devenir celle d’un simple garant financier. Dans cette optique, de nouveaux mécanismes sont prévus pour lui permettre de disposer de l’information nécessaire pour suivre et maîtriser le risque financier qu’elle continuera de prendre. Il s’agit notamment d’informations régulièrement transmises par la BCEAO ou de rencontres informelles avec les différentes autorités et institutions de l’Union. En cas de crise ou d’activation de la garantie, les liens se renforceraient pour permettre des échanges approfondis entre l’UMOA et le Garant, en particulier au sein du Comité de politique monétaire de la BCEAO. »
Il faut dire que la transformation du FCFA en ECO est un projet inter communautaire des pays de l’Afrique de l’Ouest. Un projet qui met en commun les gestions monétaires des pays francophiles et les pays anglo-saxons de la zone de l’Afrique de l’Ouest. Et pour ces derniers, l’intrusion de la France dans ce projet est vu d’un mauvais œil. Quel seront les conséquences de ce projet de loi français sur l’évolution des discussions entre les pays jusqu’ici adossés au FCFA et les pays anglo-saxons qui ont de haute lutte construit une monnaie solide et efficace pour leurs économies.
Stéphane NZESSEU
Dans une correspondance Jules Pascal Coly, prêtre sénégalais émet quelques réserves face à la position et à la décision prises par le Président ivoirien qui a opté pour l’Eco depuis quelques semaines déjà
Sa déclaration :
« Monsieur le Président de la République de la Côte d’Ivoire, ancien vice-gouverneur et ancien-gouverneur de la BCEAO, ancien Directeur Général du FMI pour l’Afrique, ancien Conseiller économique de 120 pays à travers le monde qui ont tous sombré dans la faillite.
Monsieur le Président,
Lors de votre intervention sur les médias, vous avez affirmé que : le Franc CFA est une monnaie africaine depuis 1960, c’est une propriété des Africains. Que le débat sur le FCFA est un faux débat.
« Un brevet est déposé par la France sur le FCFA. Elle est propriétaire du FCFA et bailleur, elle nous la loue. Tout simplement parce que battre monnaie relève purement de la volonté du peuple ou bien de ses représentants. »
Nous sommes une fois de plus dans l’obligation de vous enseigner sur les fondements d’une monnaie et l’histoire du FCFA. Au plan juridique, « la propriété « est » le droit de jouir et disposer des choses de la manière la plus absolue » (article 544 du Code civil français). Permettez-nous de vous informer que le FCFA ne nous appartient pas !
Un brevet est déposé par la France sur le FCFA. Elle est propriétaire du FCFA et bailleur, elle nous la loue. Tout simplement parce que battre monnaie relève purement de la volonté du peuple ou bien de ses représentants.
Il existe trois classes de citoyens qui interviennent dans la création d’une monnaie, ce sont :
1-) Les experts qui mettent leur expertise au service du politique pour l’intérêt du peuple, pour démontrer les avantages et les inconvénients d’avoir une monnaie propre au peuple.
2-) Le politique, à son tour, étudie le contexte géopolitique nationale et internationale, les capacités du peuple à assurer la survie d’une monnaie souveraine, l’observation de critères de convergence quand il s’agit d’une Union Monétaire, c’est à dire l’appartenance à une Zone Monétaire Optimale (ZMO) (selon les termes de Mendel 1961)…
Le politique, n’ayant pas le dernier mot, fait appel à l’unique souverain: Le Peuple.
3-) Le peuple, en dernier ressort, par référendum ou par ses représentants, décide si oui ou non il veut sa monnaie.
Exemple: Le 20 septembre 1992, avant que la France ne rejette le franc français pour l’Euro, le peuple français a été appelé par référendum et à 51%, le peuple français a rejeté le Franc français pour l’Euro.
Nous avons vu tout récemment la Grèce qui a fait pareil pour rejeter l’Euro.
Nous avons parcouru toutes les constitutions des pays africains du FCFA, il n’existe, dans aucune constitution, ni dans aucun journal officiel un seul article ni un seul décret qui reconnaissent le Franc CFA comme étant la monnaie du peuple africain.
Le Franc CFA n’est pas un héritage colonial mais une monnaie coloniale contrairement à la langue française qui est reconnue dans toutes les constitutions des pays africains francophones comme étant la langue officielle.
Le seul décret au monde qui reconnait le FCFA, c’est : l’article 3 du décret N° 45-0136 du 26 décembre 1945. Les signataires de ce décret furent : Charles de GAULLE, Président du Gouvernement provisoire, René PLEVEN, Ministre des Finances et Jacques Soustelle, Ministre des Colonies.
Monsieur le Président,
Nous vous informons également que la BCEAO que vous aviez dirigée en tant qu’employé du trésor français, n’est pas juridiquement reconnue sur le marché international et la France seule a le pouvoir de vendre et d’acheter le franc CFA sur l’échiquier international.
La BCEAO n’a jamais participé à la Conférence internationale sur la monnaie organisée par le FMI. Les Zones CFA ont toujours été représentées par la France chaque première semaine du Mois d’Octobre de chaque année de la Conférence internationale sur les monnaies. Et Pour mémoire :
1-) Le rapport d’information N° 2907 produit par l’Assemblée Nationale de France dit que c’est : « La Banque de France qui achète et vend quotidiennement les devises sur le marché des changes pour le compte des Institutions d’émission africaines »
2-) Edouard Balladur, ancien Ministre d’État de l’Économie, des Finances et de la Privatisation et ancien Premier Ministre français, disait que : « le FCFA a été dévalué à l’initiative de la France »
3-) Le Vendredi 30 Septembre 2016 à Bercy, le Ministre de l’Economie et des Finances français, Michel Sapin avait réuni ses homologues des 14 Pays du Franc CFA pour « échanger sur les grands enjeux économiques et monétaires d’intérêt commun ».
Cette rencontre avait un autre objectif : les tenir informés de la tenue des assemblées du FMI et de la Banque mondiale organisées dans la première semaine du mois d’octobre 2016 avec la participation de toutes les monnaies officielles du monde entier à Washington avec pour thème: “Croissance, investissement, développement…“ Le grand absent représenté par la France était : le franc CFA, une monnaie au service de la France depuis plus de soixante-dix ans.
Monsieur le Président, vous nous parlez de la technicité de la monnaie et de sa stabilité. Voyons le point de vue de ceux qui ont créé le FCFA
Le même Édouard Balladur disait que: « la monnaie n’est pas un sujet technique, mais un sujet politique qui touche à la souveraineté et à l’indépendance des États ».
Dans la Constitution des États-Unis d’Amérique, Section 8 de l’article 1 : « Le Congrès aura le pouvoir de battre monnaie, d’en déterminer la valeur. »
Thomas Jefferson, le 3ème président des États-Unis, déclarait : « Une banque centrale privée qui émet la monnaie publique du peuple est une menace plus grave pour sa liberté qu’une armée dressée. »
Va-t-on continuer à fabriquer l’ECO en France ? La question que Ouattara et Macron évitent.
En 1791 : « Si les colonies américaines permettent d’aventure aux banques privées de contrôler l‘émission de la monnaie, alors ces banques passeront par l‘inflation puis la déflation pour priver le peuple de ses biens. Jusqu'à ce qu’un matin, leurs enfants se réveillent en ayant perdu leur maison et les terres que leurs pères avaient exploitées ».
Monsieur le Président,
Les textes économiques sur lesquels vous vous basez pour défendre le Franc CFA ont été tous élaborés par la France. Et jusqu'aujourd’hui, la BCEAO, la BEAC, la BCC sont les seules Banques Centrales au Monde qui n’ont pas le droit de garder leur or en leur sein faisant ainsi de la France la 5ème réserve d’or au Monde derrière l’Italie.
Si vraiment, les autorités françaises étaient intelligentes, elles auraient pu choisir quelqu'un d’autre pour défendre le FCFA.
Nous n’avons pas encore croisé une seule phrase qui parle d’économie dans un article publié par vous. Vous n’aviez jamais été paraphrasé dans une école d’économie. Les 120 pays dans lesquels vous aviez été conseillé économique sont les derniers au monde dans le classement.
Bonne lecture, Monsieur le Président ».
N.R.M
Le consultant et ancien directeur général du Fonds monétaire international estime que l’Europe n’est plus le centre du monde. Il l’a relevé dans une interview accordée à Paris Match il y a quelques heures.
- Vous êtes familier du continent africain, où vous conseillez des chefs d’Etat. La fin du FCFA est-elle une bonne nouvelle ?
Oui, le système ne pouvait plus durer, en raison des symboles dont il était lesté. Les références au passé colonial [NDLR : avant 1958, l’acronyme CFA signifiait Colonies françaises d’Afrique], les obligations de placer les réserves à la Banque de France, la présence de Français dans les instances monétaires africaines.
- Pourquoi la décision n’a-t-elle pas été prise lors du passage à l’euro, quand vous étiez ministre des Finances ?
Lionel Jospin a été nommé en 1997, six mois avant le passage à l’euro. Lorsque je me suis retrouvé à Bruxelles, la question du franc CFA n’avait jamais été abordée. Nos partenaires européens sont tombés de l’armoire et il a fallu batailler pour qu’ils acceptent quelque chose de bizarre, à savoir qu’une monnaie extérieure soit rattachée à l’euro, avec un lien avec le Trésor français. Mettre fin au CFA à ce moment-là aurait créé un deuxième problème. Il aurait fallu prendre cette décision bien plus tôt ou bien plus tard.
- Pourquoi attendre plus de vingt ans ?
D’un côté, la France avait une position d’attente, sur le thème “nous sommes ouverts”. De l’autre, les Africains, qui sont bénéficiaires d’une garantie monétaire de la France, pouvaient difficilement agir seuls. Une démarche unilatérale de leur part pouvait être perçue par les marchés comme un facteur d’instabilité sur la valeur de la monnaie. Le risque d’ouvrir une brèche à la spéculation était réel. Il ne l’est plus, car les Français et les Africains ont bougé en même temps, et Paris continue d’assurer la garantie monétaire de la zone.
- N’est-ce pas une autre forme de tutelle ?
Cela n’a rien à voir. Le compte d’opération libellé en francs CFA a été fermé. Le dernier cordon ombilical a été coupé. C’est un vestige du passé qui ne se justifiait plus. La souveraineté monétaire des Africains est totale. A eux de déterminer l’ancrage de nouvelles modalités. A eux de développer les échanges autour de cette monnaie unique et de créer un espace d’intégration que le CFA n’a pas été capable de faire. A eux d’intégrer, s’ils le souhaitent, d’autres pays, comme le Ghana, la deuxième puissance économique de l’Afrique de l’Ouest enclavée dans la zone Eco [nom de la nouvelle monnaie].
- Vous voyagez dans le monde entier. Avec la guerre commerciale entre les Etats – Unis et la Chine, les tensions avec l’Iran, la croissance en berne en Europe, qu’en disent vos interlocuteurs ?
En Afrique, la croissance reste relativement significative. Pour de nombreux pays, l’un des problèmes importants est le prix du pétrole et, aujourd’hui, l’impact que les relations entre les Etats-Unis et l’Iran pourraient avoir sur celui-ci. La situation en Asie est assez différente. Autant ils sont préoccupés par les tensions avec la Chine, autant les difficultés économiques des Européens leur paraissent assez secondaires. L’Europe est pour eux un client important, mais ce n’est pas le centre du monde. Ils sont plus préoccupés par la situation au Moyen-Orient ou par l’accès aux matières premières. Je voyage aussi en Asie centrale, dans des pays dont on parle peu aujourd’hui, mais qui sont passionnants et porteurs de beaucoup de potentiel dans les années à venir.
- La politique unilatérale de Donald Trump fragilise les institutions internationales de l’après-guerre. Comment le FMI, que vous avez dirigé entre 2007 et 2011, peut-il survivre dans cette crise ?
Le multilatéralisme est évidemment en crise, notamment parce que les Etats-Unis y sont plus hostiles que jamais. Pourtant le rôle des institutions internationales est d’autant plus nécessaire que le monde va mal. C’est à elles, et notamment au FMI, d’imposer leur présence par la pertinence de leurs analyses et l’efficacité de leur action sur le terrain.
N.RM
Ce professeur ivoirien spécialiste du FCFA a au cours d’un entretien avec le Point Afrique a réagi à propos de la réforme du FCFA au sein de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Il a qualifié le Président Alassane Ouattara d’un « traître ».
Selon Mamadou Koulibaly, « Ouattara a trahi les peuples ouest-africaines qui voulaient s’offrir une bonne monnaie, l’Eco, dans la Cedeao et auxquels il vient de voler leur rêve d’intégration monétaire, en sacrifiant cet espoir à un vestige de l’esclavage qui, a pris les avatars de la colonisation et qui, moribond, cherchait une source vivifiante pour rebondir. Je me suis demandé si Ouattara avait l’aval des autres pays membres de l’UEMOA (…) va lui donner sa garantie avec une parité fixe contre l’euro ».
Les conséquences de la réforme sur les statuts
Poursuivant le développement de ses propos, le spécialiste ivoirien du FCFA relève les conséquences de la réforme sur les statuts, « dans les univers d’Etat de droit, une telle réforme ne se serait pas contentée de la signature de deux ministres. Car, ce qui semble avoir été modifié par les Ouattara et Macron à Abidjan, c’est la convention du compte d’opérations qui gère la domiciliation des réserves de change des pays membres de la BCEAO, la parité du FCFA, les garanties de convertibilité (…). Or, remettre en cause ce dispositif change les statuts de la BCEAO qui doivent être modifiés pour définir où et comment détenir les réserves de change et d’or des pays. Toucher à ces statuts remet en cause le traité de coopération monétaire entre la France et l’UEMOA. Qui dit traité, dit signature par les chefs d’Etat et de gouvernement et ratifications par référendum ou par les parlements. Ce que je veux dire, c’est que, si on n’a pas jugé utile de faire intervenir les chefs d’Etat et de gouvernement et les parlements nationaux, c’est parce que, en définitive, rien ne change ».
Les surprises
Mamadou Koulibaly n’oublie pas de mentionner qu’il y a des non-dits dans cette réforme, pour ce faire des surprises sont attendues. « Les jours qui viennent nous diront pourquoi cette précipitation et quel est l’agenda caché de telles annonces qui ne changent en définitive que les soi-disant 0,75% de taux d’intérêt que la France versait à la BCEAO comme rémunération des réserves qui y étaient déposées. Mais en attendant, la France, inquiète de la montée de la clameur publique contre le FCFA, a peut-être pensé désamorcer cette pression ? », s’interroge-t-il.
Innocent D H
Les travaux de la deuxième session ordinaire du parlement de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cemac) se sont tenus le 11 novembre 2019 à Malabo en Guinée Equatoriale. Le président de la Commission de cette institution a saisi l’occasion pour s’exprimer sur les évolutions futures du franc CFA.
Daniel Ona Ondo, le président de la Commission de la Cemac a abordé trois principaux dossiers concernant le fonctionnement de la Communauté. Il s’agit tour à tour des économies de la sous-région, de la question du francs CFA et de la rationalisation des Communautés économiques d’Afrique centrale.
Pour le cas précis du francs CFA, Daniel Ona Ondo indique de prime abord, « le débat sur le FCFA ne devait plus être passionné, mais se faire à tête froide, en prenant en compte tous les aspects de la question ». Le président de la Commission de la Cemac ajoute, « les évolutions futures du FCFA concernent entre autres : le compte d’opération, la fixité de la parité entre FCFA, l’euro et la souveraineté des Etats ».
Daniel Ona Ondo précise par ailleurs que le débat est mené en de hauts lieux en Afrique centrale à propos des évolutions futures du Francs CFA. Il rassure tout de même que la France est ouverte à la réforme du FCA, et mentionne la création prochaine de l’éco en Afrique occidentale.
Innocent D H
Ses propositions sont contenues dans le rapport d’une étude que son cabinet a mené il y a un peu plus d’un an et dont les résultats ont été rendu public en Avril 2018.
Profitant d’une interview qu’il a accordé à Jeune Afrique Economie, l’ex directeur du FMI pense qu’il est difficile de prétendre s’intéresser au développement de l’Afrique Francophone notamment, sans se poser la question de son système monétaire, surtout quand celui-ci fait l’objet de critiques, parfois fondées et parfois un peu moins.
Dominique Strauss Khan croit savoir qu’il est temps d’avoir une approche différente, d’autant plus que les débats autour du FCFA s’amplifient : « Le moment est venu d’apaiser et d’élargir le débat sur la question de cette monnaie qui créé autant de polémique. Certains considèrent que le FCFA a nui aux pays africains et qu’il doit disparaître. Je pense qu’ils exagèrent. D’autres estiment au contraire qu’il a joué un rôle formidable. Je pense qu’eux aussi exagèrent… Le moment est venu d’explorer d’autres voies ».
Développant son point de vue, Dominique Strauss Khan qui s’appuie sur les éléments apportés par des experts dans le cadre de cette étude, affirme qu’il y a des avantages liés à l’utilisation de cette monnaie mais, il est plus que jamais temps de la repenser et les africains sont les premiers concernés : « L’important est désormais de se demander ce qui est le mieux pour l’avenir. Et ça, c’est aux Africains de se le dire… ».
Les différentes pistes de solutions qui peuvent renforcer la valeur du FCFA
L’économiste français propose : La réattribution des sièges de la France au sein des instances des banques centrales africaines à des administrateurs internationaux indépendants – l’ancrage à un panier de monnaie plutôt qu’à l’euro – Une meilleure coordination économique des économies de la région et, un processus d’élargissement de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine, (UEMOA), notamment au Ghana.
Pour l’implémentation des différentes réformes, l’ex directeur du FMI revient sur les conditions à remplir au préalable :
- L’amélioration du dialogue avec les autorités africaines
- Une communication qui met l’accent sur le renforcement du FCFA
- Une meilleure association des partenaires européens ainsi qu’une promotion de la coopération entre la BCE et la banque centrale africaine.
Quelques inquiétudes subsistent néanmoins et, toutes convergent vers l’attitude des panafricanistes pour qui, l’unique solution est la sortie des pays africains du FCFA. Vont–ils tenir compte des propositions faites l’ancien directeur du Fond Monétaire International ?
Nicole Ricci Minyem
Le Fcfa serait dévalué. Depuis quelques jours, une capture d’écran d’une opération bancaire effectuée dans une banque française circule sur la toile. D’après l’image, le taux de change de l’Euro en FCfa est passé à 740,74 F contre 655,957F. Selon les banquiers et analystes financiers approchés par Cameroon Tribune, cela est impossible.
Déjà, explique un banquier ayant requis l’anonymat, « quand il y a dévaluation d’une monnaie ou encore diminution de sa valeur, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) et le ministre des Finances nous saisissent de manière officielle. Or là, ce n’est pas le cas ».
Les informations qui circulent sur les réseaux sociaux s’apparentent donc à une rumeur infondée. Cependant, dans une toute autre mesure, il s’agit d’une question de commission sur l’interchangeabilité de monnaie. « La commission des opérations de change est fonction des banques, sur la base d’un plafond fixé par la Beac », explique la même source.
Selon Cameroon Tribune, l’image à l’origine des remous remet au goût du jour la question de la convertibilité et de l’interchangeabilité du FCFA. Comme l’explique Engelbert Essomba, analyste financier. Les opérations relatives à ce cas de figure impliquent des coûts. D’après lui, en vertu des accords monétaires, la France se retrouve au milieu de trois zones monétaires : la zone euro, la CEDEAO et la CEMAC.
« Pour l'interchangeabilité, les négociations sont en cours entre les deux banques centrales pour y arriver. Seulement, ici comme là-bas, la France détient le pouvoir de décision. C'est pour cela qu'aujourd'hui, le consensus s'est fait sur la sortie de la France de ces accords », relève-t-il.
Sur le cas de la banque dont il est question, un autre expert explique sur la toile qu’en observant le bas du ticket, on y voit l'intervention d'un acteur tiers qui est Alternate Solutions, un opérateur de change qui a signé un contrat avec la banque dans le cadre d'un service appelé DCC (Dynamic Currency Change).
Le DCC permet de faire des retraits en ayant de la visibilité sur la valeur de cette opération en sa monnaie d'origine. Dans cette opération, le modèle économique est généralement en trois parties : l'opérateur de change perçoit un pourcentage, le commerçant (exploitant du TPE ou du GAB) et la Banque. Les 6% intègrent donc la rémunération perçue par chacune de ces parties co-contractantes.
Otric N.