Ses propositions sont contenues dans le rapport d’une étude que son cabinet a mené il y a un peu plus d’un an et dont les résultats ont été rendu public en Avril 2018.
Profitant d’une interview qu’il a accordé à Jeune Afrique Economie, l’ex directeur du FMI pense qu’il est difficile de prétendre s’intéresser au développement de l’Afrique Francophone notamment, sans se poser la question de son système monétaire, surtout quand celui-ci fait l’objet de critiques, parfois fondées et parfois un peu moins.
Dominique Strauss Khan croit savoir qu’il est temps d’avoir une approche différente, d’autant plus que les débats autour du FCFA s’amplifient : « Le moment est venu d’apaiser et d’élargir le débat sur la question de cette monnaie qui créé autant de polémique. Certains considèrent que le FCFA a nui aux pays africains et qu’il doit disparaître. Je pense qu’ils exagèrent. D’autres estiment au contraire qu’il a joué un rôle formidable. Je pense qu’eux aussi exagèrent… Le moment est venu d’explorer d’autres voies ».
Développant son point de vue, Dominique Strauss Khan qui s’appuie sur les éléments apportés par des experts dans le cadre de cette étude, affirme qu’il y a des avantages liés à l’utilisation de cette monnaie mais, il est plus que jamais temps de la repenser et les africains sont les premiers concernés : « L’important est désormais de se demander ce qui est le mieux pour l’avenir. Et ça, c’est aux Africains de se le dire… ».
Les différentes pistes de solutions qui peuvent renforcer la valeur du FCFA
L’économiste français propose : La réattribution des sièges de la France au sein des instances des banques centrales africaines à des administrateurs internationaux indépendants – l’ancrage à un panier de monnaie plutôt qu’à l’euro – Une meilleure coordination économique des économies de la région et, un processus d’élargissement de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine, (UEMOA), notamment au Ghana.
Pour l’implémentation des différentes réformes, l’ex directeur du FMI revient sur les conditions à remplir au préalable :
- L’amélioration du dialogue avec les autorités africaines
- Une communication qui met l’accent sur le renforcement du FCFA
- Une meilleure association des partenaires européens ainsi qu’une promotion de la coopération entre la BCE et la banque centrale africaine.
Quelques inquiétudes subsistent néanmoins et, toutes convergent vers l’attitude des panafricanistes pour qui, l’unique solution est la sortie des pays africains du FCFA. Vont–ils tenir compte des propositions faites l’ancien directeur du Fond Monétaire International ?
Nicole Ricci Minyem