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Le leader du Mouvement pour l'Emancipation et l'Intégration Monétaire de l'Afrique (MEIMA) fustige, dénonce une entourloupe engagée par la France et ses affidées pour poursuivre son entreprise de spoliation de l’Afrique par l’utilisation des mécanismes monétaires mafieux. Au lieu de quitter complètement la souveraineté monétaire des pays africains, le pays de Charles de GAULE semble « laisses aller la chèvre, mais tient fermement la corde ».

 

Olivier BILE est clair, la France veut ni plus ni moins renouveler les accords coloniaux. L’homme politique et défenseur des principes évoquées par le Pr Tchundjang Pouemi. Le Dr Olivier BILE rappelle le contexte dans lequel l’appareil français fait semblant de lâcher du lest.

« Au moment où des concerts d'indignation se font entendre partout en Afrique et à travers la planète entière sur la problématique de la servitude monétaire de l'Afrique, au moment où les accords coloniaux encadrant ce subtil esclavage contemporain arrivent à expiration, M Macron et Ouattara, en catimini, se retrouvent à Abidjan pour annoncer la mutation du FCFA en ÉCO. »

L’intention des patrons actuels de la françafrique est dévoilée « cette manœuvre (a pour objectif) de perpétuer la prédation et l'oppression exercées sur nos États » Olivier BILE y voit une stratégie d’assujettissement. Ce qui l’amène à mener une réflexion huit points.

1. L'annonce de la mutation est entreprise par Macron et Ouattara, en l'absence des autres chefs d'État de l’UEMOA. Bien étrange pour une réforme dite historique.

2. La convention monétaire liant la France à L’UEMOA demeure. La réforme ne postule pas le démantèlement des accords néocoloniaux mais simplement, une réforme de surface éliminant les clauses les plus scandaleuses. Notamment celle des contraintes du dépôt de 50% des réserves de change dans un compte d'opérations auprès du trésor français. Ou encore celle de la présence d'officiels français au sein du conseil d'administration de le BCEAO, de la BEAC et de la BCC.

3. La clause de fixité de la parité entre EURO et ÉCO demeure. Celle de la prétendue garantie de convertibilité, véritable postulat vide, demeure également. Toutes choses qui perpétuent le principe selon lequel l’ECO va rester un sous multiple de L’EURO-FRANC.  Cela n'aura d'effet que celui de perpétuer le contrôle de cette nouvelle dénomination monétaire par la métropole française.

4. Ce contrôle est le problème fondamental. La question des réserves de change n'étant que secondaire. Les mécanismes restants, qui continueront à gouverner les accords de coopération monétaire, impacteront toujours négativement l'élément fondamental qui est celui de la détermination de la masse monétaire, et en conséquence, celle du niveau d'emploi en zone ÉCO ou Franc.

Là, se situe le nœud du problème.

5. La zone CEMAC est tenue à l'écart de ces annonces. Il y'a mépris pour ses dirigeants ainsi que les autres parties prenantes d'Afrique de l'Ouest considérées comme incultes en matière de sciences économiques. Ces derniers n'auront d'autre choix que d'obtempérer et de s'arrimer à cette réforme qui, à mon sens, n'est que supercherie et entourloupe. Sinon pourquoi tous ces mystères et ces décisions à géométrie variable ?

6. Les États anglophones de la CEDEAO ne sont manifestement pas partant pour l'Eco. Ce qui signifie que l'opération de charme de Macron vers Akoufo Ado du Ghana n'a point prospéré. L'élargissement de l'influence géopolitique française en Afrique par l'instrument monétaire n'aura pas lieu. Les anglophones eux ne sont pas des marionnettes.

7. Visiblement, Ouattara a cessé de proclamer que le Fr CFA est la meilleure chose qui soit arrivée aux Africains. Bientôt, il nous dira que c'est l’ECO. Et puis quoi ensuite. Il aura suffi que Macron arrive à Abidjan et décide sans que quiconque ne puisse broncher de ce côté. On peut imaginer ce que ce sera chez nos non-initiés à l'économie de la CEMAC ..

8. Enfin, ce n'est pas d'une réformette superficielle dont il est question aujourd'hui en 2020, 75 ans après l'avènement du Franc des colonies Françaises d'Afrique (Fr CFA), où cet accord colonial est arrivé à expiration et que la se meut à reformuler afin de perpétuer son entreprise coloniale en Afrique. Il s'agit, pour nos États, de l'accès à une autodétermination pleine et entière sur le plan monétaire, condition sine qua non de leur véritable Emancipation économique, sociale et politique.

« Africains, réveillons - nous enfin ! »

La France décide de la fin du FCFA dans la zone UEMOA 

 

Par Stéphane NZESSEU

 

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Dans une correspondance Jules Pascal Coly, prêtre sénégalais émet quelques réserves face à la position et à la décision prises par le Président ivoirien qui a opté pour l’Eco depuis quelques semaines déjà  

 

Sa déclaration :

« Monsieur le Président de la République de la Côte d’Ivoire, ancien vice-gouverneur et ancien-gouverneur de la BCEAO, ancien Directeur Général du FMI pour l’Afrique, ancien Conseiller économique de 120 pays à travers le monde qui ont tous sombré dans la faillite.

Monsieur le Président,

Lors de votre intervention sur les médias, vous avez affirmé que : le Franc CFA est une monnaie africaine depuis 1960, c’est une propriété des Africains. Que le débat sur le FCFA est un faux débat.

« Un brevet est déposé par la France sur le FCFA. Elle est propriétaire du FCFA et bailleur, elle nous la loue. Tout simplement parce que battre monnaie relève purement de la volonté du peuple ou bien de ses représentants. »

Nous sommes une fois de plus dans l’obligation de vous enseigner sur les fondements d’une monnaie et l’histoire du FCFA. Au plan juridique, « la propriété « est » le droit de jouir et disposer des choses de la manière la plus absolue » (article 544 du Code civil français). Permettez-nous de vous informer que le FCFA ne nous appartient pas !

Un brevet est déposé par la France sur le FCFA. Elle est propriétaire du FCFA et bailleur, elle nous la loue. Tout simplement parce que battre monnaie relève purement de la volonté du peuple ou bien de ses représentants.

Il existe trois classes de citoyens qui interviennent dans la création d’une monnaie, ce sont :

1-) Les experts qui mettent leur expertise au service du politique pour l’intérêt du peuple, pour démontrer les avantages et les inconvénients d’avoir une monnaie propre au peuple.

2-) Le politique, à son tour, étudie le contexte géopolitique nationale et internationale, les capacités du peuple à assurer la survie d’une monnaie souveraine, l’observation de critères de convergence quand il s’agit d’une Union Monétaire, c’est à dire l’appartenance à une Zone Monétaire Optimale (ZMO) (selon les termes de Mendel 1961)…

Le politique, n’ayant pas le dernier mot, fait appel à l’unique souverain: Le Peuple.

3-) Le peuple, en dernier ressort, par référendum ou par ses représentants, décide si oui ou non il veut sa monnaie.

Exemple: Le 20 septembre 1992, avant que la France ne rejette le franc français pour l’Euro, le peuple français a été appelé par référendum et à 51%, le peuple français a rejeté le Franc français pour l’Euro.

 

Nous avons vu tout récemment la Grèce qui a fait pareil pour rejeter l’Euro.

Nous avons parcouru toutes les constitutions des pays africains du FCFA, il n’existe, dans aucune constitution, ni dans aucun journal officiel un seul article ni un seul décret qui reconnaissent le Franc CFA comme étant la monnaie du peuple africain.

Le Franc CFA n’est pas un héritage colonial mais une monnaie coloniale contrairement à la langue française qui est reconnue dans toutes les constitutions des pays africains francophones comme étant la langue officielle.

Le seul décret au monde qui reconnait le FCFA, c’est : l’article 3 du décret N° 45-0136 du 26 décembre 1945. Les signataires de ce décret furent : Charles de GAULLE, Président du Gouvernement provisoire, René PLEVEN, Ministre des Finances et Jacques Soustelle, Ministre des Colonies.

 

Monsieur le Président,

Nous vous informons également que la BCEAO que vous aviez dirigée en tant qu’employé du trésor français, n’est pas juridiquement reconnue sur le marché international et la France seule a le pouvoir de vendre et d’acheter le franc CFA sur l’échiquier international.

La BCEAO n’a jamais participé à la Conférence internationale sur la monnaie organisée par le FMI. Les Zones CFA ont toujours été représentées par la France chaque première semaine du Mois d’Octobre de chaque année de la Conférence internationale sur les monnaies. Et Pour mémoire :

1-) Le rapport d’information N° 2907 produit par l’Assemblée Nationale de France dit que c’est : « La Banque de France qui achète et vend quotidiennement les devises sur le marché des changes pour le compte des Institutions d’émission africaines »

2-) Edouard Balladur, ancien Ministre d’État de l’Économie, des Finances et de la Privatisation et ancien Premier Ministre français, disait que : « le FCFA a été dévalué à l’initiative de la France »

3-) Le Vendredi 30 Septembre 2016 à Bercy, le Ministre de l’Economie et des Finances français, Michel Sapin avait réuni ses homologues des 14 Pays du Franc CFA pour « échanger sur les grands enjeux économiques et monétaires d’intérêt commun ».

 

Cette rencontre avait un autre objectif : les tenir informés de la tenue des assemblées du FMI et de la Banque mondiale organisées dans la première semaine du mois d’octobre 2016 avec la participation de toutes les monnaies officielles du monde entier à Washington avec pour thème: “Croissance, investissement, développement…“ Le grand absent représenté par la France était : le franc CFA, une monnaie au service de la France depuis plus de soixante-dix ans.

Monsieur le Président, vous nous parlez de la technicité de la monnaie et de sa stabilité. Voyons le point de vue de ceux qui ont créé le FCFA

Le même Édouard Balladur disait que: « la monnaie n’est pas un sujet technique, mais un sujet politique qui touche à la souveraineté et à l’indépendance des États ».

Dans la Constitution des États-Unis d’Amérique, Section 8 de l’article 1 : « Le Congrès aura le pouvoir de battre monnaie, d’en déterminer la valeur. »

Thomas Jefferson, le 3ème président des États-Unis, déclarait : « Une banque centrale privée qui émet la monnaie publique du peuple est une menace plus grave pour sa liberté qu’une armée dressée. »

Va-t-on continuer à fabriquer l’ECO en France ? La question que Ouattara et Macron évitent.

En 1791 : « Si les colonies américaines permettent d’aventure aux banques privées de contrôler l‘émission de la monnaie, alors ces banques passeront par l‘inflation puis la déflation pour priver le peuple de ses biens. Jusqu'à ce qu’un matin, leurs enfants se réveillent en ayant perdu leur maison et les terres que leurs pères avaient exploitées ».

 

Monsieur le Président,

Les textes économiques sur lesquels vous vous basez pour défendre le Franc CFA ont été tous élaborés par la France. Et jusqu'aujourd’hui, la BCEAO, la BEAC, la BCC sont les seules Banques Centrales au Monde qui n’ont pas le droit de garder leur or en leur sein faisant ainsi de la France la 5ème réserve d’or au Monde derrière l’Italie.

Si vraiment, les autorités françaises étaient intelligentes, elles auraient pu choisir quelqu'un d’autre pour défendre le FCFA.

Nous n’avons pas encore croisé une seule phrase qui parle d’économie dans un article publié par vous. Vous n’aviez jamais été paraphrasé dans une école d’économie. Les 120 pays dans lesquels vous aviez été conseillé économique sont les derniers au monde dans le classement.

Bonne lecture, Monsieur le Président ».

 

N.R.M

 
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Ce professeur ivoirien spécialiste du FCFA a au cours d’un entretien avec le Point Afrique a réagi à propos de la réforme du FCFA au sein de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).  Il a qualifié le Président Alassane Ouattara d’un « traître ». 

 

Selon Mamadou Koulibaly, « Ouattara a trahi les peuples ouest-africaines qui voulaient s’offrir une bonne monnaie, l’Eco, dans la Cedeao et auxquels il vient de voler leur rêve d’intégration monétaire, en sacrifiant cet espoir à un vestige de l’esclavage qui, a pris les avatars de la colonisation et qui, moribond, cherchait une source vivifiante pour rebondir. Je me suis demandé si Ouattara avait l’aval des autres pays membres de l’UEMOA (…) va lui donner sa garantie avec une parité fixe contre l’euro ». 

Les conséquences de la réforme sur les statuts

Poursuivant le développement de ses propos, le spécialiste ivoirien du FCFA relève les conséquences de la réforme sur les statuts, « dans les univers d’Etat de droit, une telle réforme ne se serait pas contentée de la signature de deux ministres. Car, ce qui semble avoir été modifié par les Ouattara et Macron à Abidjan, c’est la convention du compte d’opérations qui gère la domiciliation des réserves de change des pays membres de la BCEAO, la parité du FCFA, les garanties de convertibilité (…). Or, remettre en cause ce dispositif change les statuts de la BCEAO qui doivent être modifiés pour définir où et comment détenir les réserves de change et d’or des pays. Toucher à ces statuts remet en cause le traité de coopération monétaire entre la France et l’UEMOA. Qui dit traité, dit signature par les chefs d’Etat et de gouvernement et ratifications par référendum ou par les parlements. Ce que je veux dire, c’est que, si on n’a pas jugé utile de faire intervenir les chefs d’Etat et de gouvernement et les parlements nationaux, c’est parce que, en définitive, rien ne change ». 

Les surprises 

Mamadou Koulibaly n’oublie pas de mentionner qu’il y a des non-dits dans cette réforme, pour ce faire des surprises sont attendues. « Les jours qui viennent nous diront pourquoi cette précipitation et quel est l’agenda caché de telles annonces qui ne changent en définitive que les soi-disant 0,75% de taux d’intérêt que la France versait à la BCEAO comme rémunération des réserves qui y étaient déposées. Mais en attendant, la France, inquiète de la montée de la clameur publique contre le FCFA, a peut-être pensé désamorcer cette pression ? », s’interroge-t-il. 

 

Innocent D H

 

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Le Président du Mouvement pour l'Emancipation et l'Intégration Monétaire de l'Afrique (MEIMA), le Dr Olivier Bilé, au milieu du concert d’indignation sur la métamorphose annoncée du FCFA et de la servitude monétaire de l’Afrique, dénonce la manœuvre sournoise de Macron qui choisit Ouattara pour renouveler les accords de servitude en s’appuyant sur un nouvel instrument qu’est le FCFA. Nous relayons ici les réflexions du spécialiste sur les dangers de cette mutation annoncée.

 

Au moment où les accords coloniaux encadrant ce subtil esclavage contemporain arrivent à expiration, M. Macron et Ouattara, en catimini, se retrouvent à Abidjan pour annoncer la mutation du FCFA en ÉCO. Cette manœuvre entreprise par les tenants actuels de la françafrique, dont l'intention secrète est de perpétuer la prédation et l'oppression exercées sur nos États nous inspire les réflexions ci-après :

  1. L'annonce de la mutation est entreprise par Macron et Ouattara, en l'absence des autres chefs d'État de l'UEMOA. Bien étrange pour une réforme dite historique.
  2. La convention monétaire liant la France à L'UEMOA demeure. La réforme ne postule pas le démantèlement des accords néocoloniaux mais simplement, une réforme de surface éliminant les clauses les plus scandaleuses. Notamment celle des contraintes du dépôt de 50% des réserves de change dans un compte d'opérations auprès du trésor français. Ou encore celle de la présence d'officiels français au sein du conseil d'administration de le BCEAO, de la BEAC et de la BCC.
  3. La clause de fixité de la parité entre EURO et ÉCO demeure. Celle de la prétendue garantie de convertibilité, véritable postulat vide, demeure également. Toutes choses qui perpétuent le principe selon lequel l'ECO va rester un sous multiple de L'EURO-FRANC. Cela n'aura d'effet que celui de perpétuer le contrôle de cette nouvelle dénomination monétaire par la métropole française.
  4. Ce contrôle est le problème fondamental. La question des réserves de change n'étant que secondaire. Les mécanismes restants, qui continueront à gouverner les accords de coopération monétaire, impacteront toujours négativement l'élément fondamental qui est celui de la détermination de la masse monétaire, et en conséquence, celle du niveau d'emploi en zone ÉCO ou Franc. Là, se situe le nœud du problème.
  1. La zone CEMAC est tenue à l'écart de ces annonces. Il y a mépris pour ses dirigeants ainsi que les autres parties prenantes d'Afrique de l'Ouest considérées comme incultes en matière de sciences économiques. Ces derniers n'auront d'autre choix que d'obtempérer et de s'arrimer à cette réforme qui, à mon sens, n'est que supercherie et entourloupe. Sinon pourquoi tous ces mystères et ces décisions à géométrie variable ?
  2. Les États anglophones de la CEDEAO ne sont manifestement pas partant pour l'Eco. Ce qui signifie que l'opération de charme de Macron vers Akoufo Ado du Ghana n'a point prospéré. L'élargissement de l'influence géopolitique française en Afrique par l'instrument monétaire n'aura pas lieu. Les anglophones eux ne sont pas des marionnettes.
  3. Visiblement, Ouattara a cessé de proclamer que le F CFA est la meilleure chose qui soit arrivée aux Africains. Bientôt, il nous dira que c'est l'ECO. Et puis quoi ensuite. Il aura suffi que Macron arrive à Abidjan et décide sans que quiconque ne puisse broncher de ce côté. On peut imaginer ce que ce sera chez nos non-initiés à l'économie de la CEMAC ...
  4. Enfin, ce n'est pas d'une réformette superficielle dont il est question aujourd'hui en 2020, 75 ans après l'avènement du Franc des colonies Françaises d'Afrique (Fr CFA), où cet accord colonial est arrivé à expiration et que la se meut à reformuler afin de perpétuer son entreprise coloniale en Afrique. Il s'agit, pour nos États, de l'accès à une autodétermination pleine et entière sur le plan monétaire, condition sine qua non de leur véritable Emancipation économique, sociale et politique.

 

Réflexions d’Olivier BILE, Ph-D

 

Transcrites par Stéphane Nzesseu

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Voici ce qui va changer et ce qui ne va pas changer pour le franc CFA utilisé par huit pays d’Afrique de l’Ouest, avec la réforme annoncée samedi par les présidents français et ivoirien à Abidjan.

 

Les six pays d’Afrique centrale utilisant également le franc CFA, mais qui forment une zone monétaire distincte, ne sont pas concernés par cette réforme.

Ce qui change : le Nom

A sa création en 1945, franc CFA signifiait « franc des colonies françaises d’Afrique ». Après les indépendances des années 1960, le nom avait déjà évolué pour devenir « franc de la Communauté financière africaine », pour les huit pays d’Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo). Mais ce nom restait perçu comme un symbole post-colonial.

Le FCFA va devenir l’ « Eco », qui est en fait le nom choisi pour la future monnaie unique des 15 pays de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

Fin du dépôt des réserves de change en France

Deuxième point majeur de la réforme : La Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) ne devra plus déposer la moitié de ses réserves de change auprès de la Banque de France, une obligation qui était perçue comme une dépendance humiliante vis-à-vis de la France par les détracteurs du FCFA.

La BCEAO « n’aura à l’avenir plus d’obligation particulière concernant le placement de ses réserves de change. Elle sera libre de placer ses avoirs dans les actifs de son choix », selon la présidence française.

Gouvernance : Plus de représentants français

Troisième changement : La France va se retirer des instances de gouvernance de l’Union monétaire ouest africaine (UMOA) où elle était présente.

« La France ne nommera plus aucun représentant au Conseil d’administration et au Comité de politique monétaire de la BCEAO, ni à la Commission bancaire de l’UMOA », a expliqué l’Elysée.

Il s’agit de désamorcer les critiques, selon lesquelles la France continuait de dicter ses décisions dans ces instances via ses représentants, selon l’Elysée.

Ce qui ne change pas la partie fixe avec l’Euro

La parité fixe avec l’euro du franc CFA, futur Eco, est maintenue (1 euro = 655,96 francs CFA). Il s’agit d‘éviter les risques d’inflation (présente dans d’autres pays d’Afrique) a expliqué le président ivoirien Alassane Ouattara.

Cette parité fixe est pourtant l’une des caractéristiques du FCFA les plus critiquées par des économistes africains, selon lesquels l’arrimage à l’euro, monnaie forte, pose problème pour les économies de la région, beaucoup moins compétitives, qui ont besoin de donner la priorité à la croissance économique et à l’emploi plutôt que de lutter contre l’inflation.

Ces économistes plaident pour la fin de la parité fixe avec l’euro et l’indexation sur un panier des principales devises mondiales, le dollar, l’euro et le yuan chinois, correspondant aux principaux partenaires économiques de l’Afrique.

La garantie de la France

Paris conservera son rôle de garant financier pour les huit pays de l’UEMOA.

« Si la BCEAO fait face à un manque de disponibilités pour couvrir ses engagements en devises, elle pourra se procurer les euros nécessaires auprès de la France”, explique l’Elysée. Cette garantie prendra la forme d’une “ligne de crédit ».

« Avec le maintien de cette garantie, en attendant l’Eco, nous voulons éviter la spéculation et la fuite des capitaux », a justifié Alassane Ouattara.

Les incertitudes sur l’Eco

La réforme du FCFA est « une étape préalable dans la feuille de route du projet de monnaie unique de la CEDEAO », selon la présidence française.

Mais quand sera vraiment lancée cette monnaie unique ?

Les pays de la CEDEAO ont évoqué l’année 2020, mais sans fixer de calendrier précis.

Au sommet de la CEDEAO qui s’est tenu ce samedi à Abuja, Zainab Shamsuna Ahmed, la ministre des Finances du Nigeria – poids lourd économique régional  a estimé que « la mise en œuvre de l’Eco en 2020 n‘était pas certaine », jugeant qu’il restait « encore du travail à faire pour répondre aux critères de convergence ».

Les pays de l’UEMOA, qui respectent dans l’ensemble ces critères (contrairement aux autres pays de la CEDEAO), pourraient constituer l’avant-garde de l’Eco.

La réforme du FCFA devrait satisfaire le Nigeria, qui exigeait qu’une monnaie commune ouest-africaine soit déconnectée du Trésor français.

 

N.R.M

 

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Sunday, 05 June 2022 11:01