Le Fcfa serait dévalué. Depuis quelques jours, une capture d’écran d’une opération bancaire effectuée dans une banque française circule sur la toile. D’après l’image, le taux de change de l’Euro en FCfa est passé à 740,74 F contre 655,957F. Selon les banquiers et analystes financiers approchés par Cameroon Tribune, cela est impossible.
Déjà, explique un banquier ayant requis l’anonymat, « quand il y a dévaluation d’une monnaie ou encore diminution de sa valeur, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) et le ministre des Finances nous saisissent de manière officielle. Or là, ce n’est pas le cas ».
Les informations qui circulent sur les réseaux sociaux s’apparentent donc à une rumeur infondée. Cependant, dans une toute autre mesure, il s’agit d’une question de commission sur l’interchangeabilité de monnaie. « La commission des opérations de change est fonction des banques, sur la base d’un plafond fixé par la Beac », explique la même source.
Selon Cameroon Tribune, l’image à l’origine des remous remet au goût du jour la question de la convertibilité et de l’interchangeabilité du FCFA. Comme l’explique Engelbert Essomba, analyste financier. Les opérations relatives à ce cas de figure impliquent des coûts. D’après lui, en vertu des accords monétaires, la France se retrouve au milieu de trois zones monétaires : la zone euro, la CEDEAO et la CEMAC.
« Pour l'interchangeabilité, les négociations sont en cours entre les deux banques centrales pour y arriver. Seulement, ici comme là-bas, la France détient le pouvoir de décision. C'est pour cela qu'aujourd'hui, le consensus s'est fait sur la sortie de la France de ces accords », relève-t-il.
Sur le cas de la banque dont il est question, un autre expert explique sur la toile qu’en observant le bas du ticket, on y voit l'intervention d'un acteur tiers qui est Alternate Solutions, un opérateur de change qui a signé un contrat avec la banque dans le cadre d'un service appelé DCC (Dynamic Currency Change).
Le DCC permet de faire des retraits en ayant de la visibilité sur la valeur de cette opération en sa monnaie d'origine. Dans cette opération, le modèle économique est généralement en trois parties : l'opérateur de change perçoit un pourcentage, le commerçant (exploitant du TPE ou du GAB) et la Banque. Les 6% intègrent donc la rémunération perçue par chacune de ces parties co-contractantes.
Otric N.