Les malades d’insuffisance rénale continuent d’attendre l’action du Dr Malachie Manaouda, ministre de la Santé publique, qui a promis de remédier à la situation qui prévaut au centre d’hémodialyse de l’hôpital régional de Bertoua.
La situation préoccupe le personnel en service au centre d’hémodialyse de l’hôpital régional de Bertoua, sans oublier les malades d’insuffisance rénale. 15 patients sur les 22 recensés audit centre, ont déjà perdu la vie, faute de soins. Il se trouve que c’est depuis six mois, que la dialyse n’est pas faite dans ce centre. Tout est à l’arrêt de ce côté. Selon la Crtv, c’est depuis le 06 juin 2020 que les activités sont interrompues. Les 22 patients du fait de leur état délicat ont été envoyés ailleurs. Certains ont choisi la ville de Yaoundé pour trouver leurs soins.
Au centre d’hémodialyse de l’hôpital régional, le personnel s’inquiète aussi des conséquences de cet arrêt d’activités sur les machines. « Le fait qu’on soit en fermeture prolongée depuis presque six mois, fait que les circuits d’eau vont être engraissés avec le calcaire », a déclaré un employé. On espère à une action du Dr Malachie Manaouda le ministre de la Santé publique.
Il se trouve que le Ministre Manaouda avait fait une descente à l’hôpital régional de Bertoua le 14 août dernier. Il avait alors fait la promesse de remédier urgemment à cette situation. Sauf que les choses n’ont toujours pas changé jusqu’à présent. Les patients ne savent pas à quel saint se vouer.
La rupture des kits d’hémodialyse est un problème fréquent dans nos hôpitaux publics. Et même ceux qui sont situés dans les grandes métropoles du pays comme Yaoundé et Douala connaissent souvent ce problème. Dans la capitale, les malades ont souvent organisé des mouvements d’humeur pour crier leur ras-le-bol devant le Centre hospitalier universitaire.
Liliane N.
Ce ravitaillement fait suite au mouvement d'humeur des malades qui a eu lieu il y a quelques jours. Selon le Pr. Vincent de Paul Djièntcheu, Directeur de l'Hôpital général de Yaoundé les médicaments reçus vont pouvoir soulager les malades, pour une durée d’une semaine.
Les personnes vivant aux alentours de l’Hôpital général de Yaoundé (Hgy) ont été des témoins d’un mouvement d’humeur, initié par des malades d’insuffisance rénale, le 20 décembre 2019. Il se trouve que ces malades avaient marre de ne pouvoir ni faire leur séance d’hémodialyse, ni recevoir les médicaments adaptés à leur condition. Ça faisait déjà une semaine qu’ils étaient confrontés à la situation sus mentionnée. Au nombre de 60, ils avaient décidé de bloquer la route qui conduit dans cette formation sanitaire publique. C’est grâce à l’intervention du Ministère de la Santé publique, que les patients grévistes étaient revenus à de bons sentiments. Le Dr Malachie Manaouda le chef de ce département ministériel avait fait dépêcher sur les lieux, Alim Hayatou, le secrétaire d'Etat chargé de la lutte contre les épidémies et les endémies.
La rupture des kits selon le Pr. Gloria Ashutantang, chef de service de neurologie/hémodialyse à Hgy, était due à une défaillance du fournisseur qui n'avait pas pu livrer le matériel à temps. En réponse donc à cette manifestation largement relayée par la presse, l'Hôpital a dû faire recours à un autre ravitailleur.
C’est ce que le Pr. Vincent de Paul Djièntcheu, Directeur de l'Hôpital a déclaré au quotidien gouvernemental Cameroon tribune. « En attendant notre fournisseur dont le cargo arrive le 28 décembre prochain (samedi) en provenance de la France, nous avons saisi celui qui livre habituellement les produits à l'hôpital régional de Buea. Il nous a pourvu d'un stock de matériels hier qui pourra soulager les malades pour une semaine », a-t-il déclaré.
Il faut noter que l'Hôpital général de Yaoundé traite plus de 190 malades sous hémodialyse.
Liliane N.
Sur 150 cas de personnes souffrant d’insuffisance rénale à Maroua, 70 viennent du département du Mayo Danay, notamment de Yagoua, environ 46,67%. Des chiffres assez élevés. Des statistiques fournies par le ministère de la Santé publique répondant à la question de l’honorable Isabelle Manamourou Silikam vendredi dernier à l’Assemblée nationale lors de la traditionnelle séance des questions orales aux membres du gouvernement. Une dizaine d’autres cas qui reçoivent actuellement des soins à Garoua seraient venus de Yagoua.
Les raisons d’une montée fulgurante de l’insuffisance rénale dans cette partie du Cameroun sont certes difficilement perceptibles, on le sait tout au moins que l’automédication, le diabète, entre autres, peuvent être les causes directes de cette maladie. Jusqu’ici, le gouvernement a déjà pris plusieurs mesures pour faire face à ce mal, devenu un cancer social.
Selon les explications faites par Manaouda Malachie aux élus du peuple, « une séance normale c’est 60 000 F.Cfa. Il faut en faire trois par semaine pour un niveau normal. Si nous maintenons ce prix, nombreux sont ceux qui n’iront plus se faire dialyser. Le gouvernement supporte 55 000 F.Cfa ». Et au membre du gouvernement d’ajouter : « une personne paie juste 5 000 F.Cfa. On est en train de mener une étude qui pourrait amener le patient à ne plus débourser de l’argent à l’avenir ».
Avec la multiplication des centres d’hémodialyse, les patients se soignent dans un rayon assez raisonnable ; pratiquement dans toutes les régions. Pour résoudre définitivement ce problème le ministre a une issue : « La solution définitive est certes de dépister et regarder les causes mais ça sera par la transplantation d’organe ».
Toujours dans l'optique de permettre une bonne prise en charge des personnes souffrant de l'insuffisance rénale, un texte est en préparation. Il sera soumis pour appréciation devant la représentation nationale au moment opportun, apprend-t-on. Ceci permettra aux patients à une étape avancée de pouvoir se faire une greffe de rein afin de mener normalement leur vie. C’est une préoccupation majeure. Dans le budget du Minsanté à hauteur de 4,1 milliards qui sont consacrés à la lutte contre cette maladie.
Innocent D H
Le thème retenu pour 2019 est : « Des reins en bonne santé, pour tous, partout ! ». L'objectif visé est de rappeler que des millions de gens dans le monde souffrent d'une maladie rénale, dont de nombreux enfants, mais ne bénéficient pas des mêmes chances de dépistage précoce ou de traitements adaptés.
Au Cameroun cette journée n’a pas laissée place à une célébration particulière. Plus encore, il ne nous a pas été possible de rentrer en possession de quelques statistiques pouvant nous situer sur l’ampleur de ces maladies dans notre pays. Nombreux sont ceux qui en souffrent pourtant et qui tirent le diable par la queue pour pouvoir se soigner convenablement et rester en vie. Avons-nous appris d’une source non officielle, au delà de la subvention de la dialyse par l’Etat, les soins connexes, par ailleurs obligatoires coûtent assez chers. Notre source les évalue à plus de 30 000 FCFA par mois.
Les reins sont deux organes aux multiples fonctions. Ils ont pour rôle de filtrer le sang pour éliminer les déchets et les évacuer dans les urines, maintenir constante la composition du sang et la pression artérielle, ou encore produire une substance appelée érythropoïétine qui stimule la production des globules rouges.
L'insuffisance rénale apparaît lorsqu'ils ne parviennent plus à remplir leur rôle de filtre : les déchets et les liquides s'accumulent alors dans l'organisme. Aujourd’hui selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 850 millions de personnes à travers le monde sont atteintes d’une maladie rénale. Elles sont nombreuses qui décèdent prématurément d’insuffisance rénale chronique ou de ses complications cardiovasculaires en raison d’un diagnostic tardif. L'OMS prévoit même une augmentation de la prévalence des cas de 17 % dans les 10 ans à venir.
Les maladies rénales, nous indique une source médicale, même si elles sont le plus souvent silencieuses, peuvent être détectées et leur évolution ralentie voire stoppée par des médicaments et des règles hygiéno-diététiques. La même source nous renseigne qu'il ne faut pas confondre « insuffisance rénale chronique » qui résulte de la destruction progressive et irréversible des reins et « insuffisance rénale aiguë », un dysfonctionnement transitoire et réversible de ces organes.
50% des cas des maladies rénales chroniques seraient la conséquence d’un diabète ou d’une hypertension artérielle. Les maladies rénales chroniques qui sont reconnues par l’OMS comme une question de santé publique au niveau mondial.