Nombre sont ceux qui ont à priori tendance à croire que le choix du lieu pour l'achat de sa moustiquaire est un exercice facile, mais lorsqu'il arrive que l'on fasse le mauvais choix et que l'unité obtenue ne donne pas des résultats attendus, c'est là où l'origine de l'achat fait l'objet d'une remise en cause. Alors qu'on aurait pu dès le départ éviter d'en arriver là si la question du lieu d'achat de la moustiquaire avait été posée avec précision. Une question qui est indétachable de la manière qui doit guider son lavage.
Où acheter ma moustiquaire?
On peut obtenir la moustiquaire imprégnée à des endroits divers et variés, mais l’idéal voudrait qu’on se les approprie dans les lieux suivants :
Primo, les Hôpitaux et centres de santé. Ici, il arrive que le Gouvernement camerounais avec ses partenaires mettent parfois les moustiquaires à la disposition du public gratuitement.
Secundo, les Pharmacies. Ici, c'est le domaine des achats et donc à titre onéreux.
Tertio les Cliniques. Comme chez les pharmaciens, il faut débourser des sous pour entrer en possession d'une moustiquaire imprégnée d'insecticide.
Les techniques de lavage de sa moustiquaire
La moustiquaire sale se lave avec de l’eau et du savon ordinaire. Pour laver la moustiquaire imprégnée, il faut respecter les recommandations suivantes :
Ne pas utiliser de l’eau de javel ;
Ne pas utiliser de l’eau tiède ou chaude ;
Toujours sécher la moustiquaire imprégnée à l’ombre à plat et jamais au soleil car le soleil fait évaporer l’insecticide qui y est appliqué.
Après lavage, le fait de conserver la moustiquaire dans un sachet en plastique pendant au moins 24 heures avant de la réutiliser renforce son efficacité et permet de mieux prévenir la piqûre des moustiques et par ricochet éviter le paludisme.
Toutes ces informations nous ont été filées par des sources médicales dignes de foi, mais qui ont requis l'anonymat.
Innocent D.H
La lutte efficace contre le paludisme dans la région de l’Extrême-Nord semble assez difficile. Selon les spécialistes en santé publique, cette efficacité se heurte à deux pesanteurs. Primo, les populations refusent d’adapter leurs habitudes à l’utilisation efficiente des moustiquaires, moyen le plus efficace de lutte contre la piqûre de l’anophèle femelle, vecteur de la malaria. Secundo, la mesure gouvernementale mise en œuvre pour le traitement gratuit du paludisme grave chez les enfants de moins de 5 ans, cible la plus exposée, souffre de son application effective dans les différentes formations sanitaires de la région. Cette mesure annoncée le 18 juillet 2014, par le ministre de la Santé publique, est encore pour beaucoup, une illusion. Une défaillance qui porte sérieusement un coup à la réduction de nombre des décès liés au paludisme, pourtant, cheval de bataille du gouvernement.
De nombreux parents sont déçus par la qualité du traitement administré à leurs progénitures. « Sincèrement, la gratuité de traitement du paludisme chez les enfants de moins de cinq ans est juste un beau discours des politiques. Cette mesure n’est pas respectée dans beaucoup des centres hospitaliers. Je crois que les personnels des centres de santé ont instauré un grand business autour de la gratuité du paludisme. Dans les villages et campagnes où cette mesure n’est pas connue, les villageois continuent de payer les frais de traitement du paludisme des enfants de moins de cinq ans. Il faut que les autorités veillent à cette situation sinon les enfants vont continuer de mourir de cette maladie pour laquelle l’Etat dépense beaucoup d’argent », fulmine Boubakari, un parent.
Pour Dr Jean Fosso, chef d’unité régionale de lutte contre le paludisme pour l’Extrême-Nord, les populations sont en partie, à l’origine des nombreux décès occasionnés par la malaria. Selon lui, les consignes de protection données ne sont pas respectées. « Le paludisme tue beaucoup dans la région de l’Extrême-Nord. Le nombre des décès liés à cette maladie est très élevé. La tendance est en baisse un peu partout au Cameroun surtout dans le Grand Sud, parce que les gens respectent les consignes qu’on leur donne. Ici à l’Extrême-Nord, les moustiquaires ne sont pas bien utilisées. En plus, le recours aux soins est très tardif », analyse-t-il.
En réalité, une bonne partie des populations de cette région, n’a pas encore intégré dans les habitudes, l’utilisation des moustiquaires pour se prémunir du paludisme. En 2011, des moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (Milda), ont été distribuées gratuitement. Mais elles ont été utilisées par la plupart des ménages, comme filet de pêche, rideau dans les maisons ou autres. Selon une enquête post campagne réalisée en 2013 par l’Institut national de la statistique (INS), à la demande du ministère de la Santé publique, 84% des ménages de la région de l’Extrême-Nord ont reçu les Milda. Mais, seulement 34% des enfants de moins de cinq ans et 34,6% des femmes enceintes dorment sous la moustiquaire.
Pendant ce temps, le paludisme fait des nombreuses victimes chaque année. Les statistiques des décès causés par le paludisme depuis 2015 ne sont pas encore disponibles. Mais selon Dr Jean Fosso, la tendance serait à la baisse. En 2014, 1665 décès dus au paludisme ont été enregistrés dans la région de l’Extrême-Nord, dont 1208 enfants de moins de cinq. Sur 939 682 consultations toutes causes confondues enregistrées dans les districts de santé de la région, 298 915 cas sont liées au paludisme (simple et grave). Ces chiffres représentent 31,8% de taux de morbidité. C’est le district de santé de Kousseri qui a payé le plus lourd tribut à cette maladie avec 130 décès (0,6% de taux de létalité). Le district de santé de Velé a été le moins meurtri avec seulement 05 décès (0,2% de taux de létalité).
Chimio prévention
La réduction du nombre de décès causés par le paludisme surtout chez les enfants de moins de cinq ans préoccupe les autorités. D'abord en 2011, le Chef de l’Etat a décidé de la gratuité du traitement du paludisme simple, ensuite en 2014, il a décidé que même le paludisme grave soit traité gratuitement chez les enfants de moins de cinq ans. A travers cette mesure, le gouvernement entendait prendre en charge au moins 80% des cas du paludisme dans les différentes formations sanitaires. Selon le plan stratégique défini pour la période 2011-2015, cette proportion devrait passer à 85% en 2014 et à 90% en 2015.
En plus de la gratuité du traitement de cette maladie, le ministre de la Santé publique, André Mama Fouda avait annoncé le 02 novembre 2013 à Maroua, au sortir de la réunion technique avec les membres du centre régional de prévention et de lutte contre les épidémies pour l’Extrême-Nord, l’introduction dès juillet 2014, de la chimio prévention. « Nous allons mener l’étude permettant à ce qu’avant la prochaine recrudescence attendue vers la fin du mois de juillet ou août, qu’on puisse introduire la chimio prévention notamment chez les jeunes enfants. Nous déplorons les décès. Nous aurions souhaité qu’il n’y ait pas. Mais c’est impossible parce que le paludisme tue. Nous devons rassurer les uns et les autres que c’est quand même un taux de létalité de 0,5% », indiquait-il.
Deux ans après, cette annonce est encore dans le registre du discours politique. La chimio prévention saisonnière tant souhaitée peine à être mise en œuvre. Selon Dr Jean Fosso, chef d’unité régionale de lutte contre le paludisme, cette situation s’explique par le fait que la commande des médicaments a été envoyée par le Cameroun avec retard. « La campagne de 2015 devrait être financée par les fonds de la Banque Islamique de développement (BID, Ndlr) à travers l’Unicef qui est un partenaire du ministère de la Santé publique. La raison pour laquelle la commande n’a pas eu lieu, c’est que la commande des médicaments a été envoyée là où on devrait les acheter avec un peu de retard. Au point qu’il n’était plus possible que les médicaments soient livrés à temps au Cameroun pour que la campagne démarre cette année. Mais en 2016, en plus du financement de la BID, il y aura également le financement fond mondial qui est convenu depuis mai 2014 avec le gouvernement. Pour le moment, nous sommes sûrs qu’à partir de 2016, la chimio prévention du paludisme saisonnier sera effective », rassure Dr Jean Fosso.
Félix Swaboka
Dans les hôpitaux camerounais, l'on note ces dernières années les efforts indéniables du Gouvernement dans la lutte contre le paludisme. A côté de la subvention pour le traitement du paludisme sévère chez la femme enceinte, mais aussi chez les enfants âgés de 0 à 5 ans avec la gratuité des soins, l'on note notamment la mise à disposition sans aucun frais des moustiquaires à longue durée d'action (Milda).
Bien que la moustiquaire imprégnée présente de nombreux avantages parmi lesquels éviter la piqûre des moustiques et partant prévenir le paludisme, encore il faut le savoir, son usage obéit à des savoirs particuliers. Il doit aussi doit être fait à des moments opportuns.
Mode d'emploi d'une moustiquaire imprégnée
Pour utiliser sa moustiquaire imprégnée d’insecticide, l’équipe médicale de l’hôpital régional de Garoua en charge de la campagne de sensibilisation de la population, nous a livré le schéma suivant :
"Déballer et étaler votre moustiquaire à l’ombre pendant 24 heures avant son utilisation ;
Attacher la moustiquaire en s’assurant qu’elle couvre bien le lit ou la natte ;
S’assurer qu’il n’y a aucun moustique à l’intérieur et bien enfiler avant de s'allonger".
Les moments indiqués pour dormir sous moustiquaire
Les moments clés de l’utilisation de sa moustiquaire sont un atout et par conséquent, méritent une attention particulière de la part de celui ou de celle qui entend l'utiliser pour lutter efficacement contre le paludisme. Il s'agit:
"La moustiquaire doit être utilisée pour toute la famille, toutes les nuits et durant toute l’année surtout après la saison des pluies ;
Faites dormir toute votre famille sous moustiquaire imprégnée pendant toute l’année sans aucune distinction ".
Ces astuces respectées, vous utiliserez mieux votre moustiquaire et serez à coup sûr mis hors d’état de nuire du paludisme. Ne l'oublions pas le paludisme est l'une des premières causes de mortalité dans les zones tropicales où il se vit généralement, selon le constat fait chaque année par l'Organisation mondiale de la santé( OMS). Pour cela, l'heure est donc à la mobilisation des énergies pour faire bloc contre cette maladie. La moustiquaire imprégnée à longue durée d'action apparaît comme un des palliatifs et ne pas maîtriser son utilisation serait ainsi une manière de contrecarrer son impact réel dans la vie des populations. Avec la Milda nombreuses sont des familles qui pensent que la prévention de la piqûre d l'anophèle femelle serait assurée.
Innocent D.H