L’heure est décidément aux tractations dans le camp des pro-Gbagbo. La coalition Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS) a annoncé ce mercredi, 26 août 2020, qu’elle allait déposer la candidature de l’ex-chef d’Etat ivoirien à la présidentielle du 31 octobre prochain.
Selon les affirmations de Georges Armand Ouegnin, président de la coalition, « EDS informe les ivoiriens et la communauté internationale (…) qu’il déposera la candidature du président Laurent Gbagbo conformément aux procédures ». Cependant, l’on apprend que M. Gbagbo qui est se trouve actuellement en Belgique quant à lui, ne s’est pas encore prononcé publiquement sur une éventuelle candidature.
La coalition Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS) est composé entre autres des GOR (Gbagbo ou Rien), la faction restée loyale à Laurent Gbagbo au sein de sa formation politique le Front populaire ivoirien (FPI). L’ancien Premier ministre Pascal Affi Nguessan qui a le contrôle légal de ce parti, a déjà annoncé sa propre candidature.
Le président de la Commission électorale indépendante (CEI), Ibrahime Kuibiert Coulibaly a affirmé à l’AFP que les candidats ont jusqu’à minuit pour déposer leurs dossiers et ne doivent pas être nécessairement présents physiquement.
Laurent Gbagbo a dirigé la Côte d’Ivoire pendant 10 années (2000 à 2010). Agé de 75 ans, il a été acquitté en première instance par la Cour pénale internationale (CPI) et attend en liberté conditionnelle à Bruxelles, un éventuel procès appel. Lui sont reconnus les droits de voyager à condition que le pays d’accueil accepte sa présence.
Rappelons que, Alassane Ouattara âgé de 78 ans a déjà déposé son dossier pour briguer un troisième mandat controversé alors que l’ancien président Henri Konan Bédié (1993-1999), 86 ans, a lui été désigné candidat de son parti et devrait déposer son dossier jeudi. En 2010, les trois hommes politiques étaient déjà en lice pour le fauteuil présidentiel. Un scrutin qui avait d’ailleurs débouché sur une crise électorale soldée par 3000 morts. Laurent Gbagbo refusait alors de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara.
Innocent D H
L’ancien Président de la Côte d’ivoire et l’ancien président de l’Assemblée nationale ont vu leurs recours contestant leur radiation des listes électorales rejetés par la Commission électorales indépendante (CEI), selon nos confrères de l’AFP après recoupage de l’information auprès de la CEI et de leur entourage vendredi.
« Les décisions ont été affichées depuis le 18, la CEI n’a pas donné droit à leurs requêtes », a affirmé à l’AFP Inza Kigbafori. Le responsable de la communication de la CEI a ainsi évoqué les cas de Gbagbo et Soro mais aussi ceux de l’ex-chef des Jeunes patriotes, Charles Blé Goudé, et de l’opposant Akossi Bendjo, qui avaient dénoncé leur absence de la liste électorale de la présidentielle du 31 octobre.
Acquitté par la CPI mais condamné en Côte d’Ivoire
« Ils ont trois jours pour saisir la justice qui a cinq jours pour statuer sur leurs requêtes », a-t-il poursuivi, soulignant que près de 400 personnes avaient été radiées des listes.
« Toute personne condamnée pour un délit ou un crime à une privation de ses droits civiques était rayée des listes lors de la révision », avait expliqué Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, le président de la Commission électorale indépendante (CEI) lors de la présentation de la révision de liste électorale début août.
Des proches des quatre hommes, qui vivent à l’étranger, avaient saisi la CEI en constatant leur absence des listes électorales affichées dans les bureaux de vote. « Notre requête a été rejetée pour ''requête mal fondée''. Nous allons aller devant la justice.
C’est la seule chose qui nous reste à faire. Le droit de vote est un droit important », a affirmé à l’AFP Kaweli Ouattara, un proche de Guillaume Soro et maire de Ferkessédougou, le fief de l’ancien chef rebelle. Les quatre hommes ont tous été condamnés par la justice ivoirienne.
Demande d’amnistie
Acquitté en première instance par la Cour pénale internationale, Laurent Gbagbo vit à Bruxelles dans l’attente d’un éventuel appel mais il a été condamné par la justice ivoirienne à 20 ans de prison pour le « braquage » de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest pendant la crise post-électorale de 2010-2011.
L’ex-première dame de Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo, a demandé le 11 août au président ivoirien Alassane Ouattara « d’amnistier » son époux Laurent.
« Les arguments utilisés pour justifier le retrait du nom de Laurent Gbagbo de la liste électorale sont des arguments juridiques très discutables. D’ailleurs, le procès qui a conduit à cette condamnation est lui-même politique et injustifiable », avait indiqué Mme Gbagbo.
Ancien Premier ministre, Guillaume Soro, qui s’est déclaré candidat à la présidentielle, a lui été condamné par la justice ivoirienne à 20 ans de prison pour « recel de détournement de deniers publics » et fait l’objet d’une procédure pour « tentative d’insurrection ».
N.R.M
La police ivoirienne a interpellé plusieurs manifestantes de l’opposition contre la candidature du Président Alassane Ouattara à la présidentielle d’octobre prochain. C’était ce vendredi à Abidjan non loin de la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI) dans l’Est de la capitale économique ivoirienne.
A l’origine de cette interpellation policière, une marche interdite des femmes de l’opposition ivoirienne ce vendredi, contre la candidature du Président Alassane Ouattara à la prochaine présidentielle en Côte d’Ivoire. Des forces de défense et de sécurité ivoiriennes ont d’abord en cette matinée étouffée la marche en érigeant un dispositif impressionnant aux alentours de l’hôtel communal de Cocody, la zone où devrait débuter la marche jusqu’à la Commission électorale indépendante (CEI) sis aux II-Plateaux. Ce sont en effet, les manifestantes qui ont voulu s’entêter à braver le dispositif sécuritaire mis en place par la police, qui ont été interpelées.
Mercredi dernier, le Gouvernement ivoirien a décidé de la suspension des manifestations sur la voie publique, autorisant seulement les rassemblements dans les enceintes closes jusqu’au 15 septembre 2020. Selon les explications de Sidi Touré, porte-parole du Gouvernement aux journalistes, « tirant les conséquences du bilan humain et matériel des dernières manifestations politiques dans le pays et des risques d’ouverture de poches de conflits communautaires, le Conseil a décidé de la suspension des manifestations sur la voie publique ».
Une mesure qui semble donc ne pas être du goût des femmes de l’opposition ivoirienne parmi lesquelles Odette Lorougnon, ancienne députée issue du Front populaire ivoirien (FPI, parti de Laurent Gbagbo). Ces dames ont maintenu leur marche prévue ce vendredi, 21 août 2020 pour contester la candidature du Président Ouattara à l’élection présidentielle d’octobre à venir en Côte d’Ivoire. Elles protestent également contre le retrait de Laurent Gbagbo, de Guillaume Soro et de Charles Blé Goudé, de la liste électorale rendue publique récemment par la CEI.
Innocent D H
L’annonce a été faite en cette mi journée par Patrick Achi – Secrétaire Général.
« Le vice-président Daniel Kablan Duncan a remis au président de la République sa démission du poste de vice-président pour des raisons de convenance personnelles le 27 février (…). Après plusieurs entretiens dont le dernier a eu lieu le 7 juillet, le président a pris acte et procédé le 8 juillet à la signature d’un décret mettant fin aux fonctions de M. Kablan Duncan…
Le Président de la République rend hommage à un homme d’Etat, qui a servi son pays avec amour, abnégation et dévouement… ».
Daniel Kablan Duncan, âgé de 77 ans, fut entre autres ministre délégué dans le gouvernement Ouattara de 1990 à 1993 - Et Premier ministre sous l’ère Bédié.
Il fait son retour après l’élection d’Alassane Ouattara au pouvoir comme ministre des Affaires étrangère entre (2011-2012) puis Premier ministre avec le portefeuille de l'Économie et des Finances de 2012 à 2017. Les deux hommes ont mené une « véritable éco-diplomatie pour repositionner la Côte d’Ivoire, après une décennie de crise. Cette relation de confiance a poussé le Président de la République à nommer Daniel Kablan Duncan vice-président, poste crée avec la nouvelle constitution en 2016 ».
La décision rendue publique ce Lundi, selon certains médias vient mettre fin à un suspens qui dure depuis plusieurs jours, même si pour certains, cela reste une surprise d’autant plus que jusqu’à récemment, il était considéré comme un proche du président Ouattara, même s'il appartenait au Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), formation alliée de Ouattara avant de passer dans l'opposition en 2018.
Une donne politique bouleversée
La démission du vice-président survient quelques jours après le décès mercredi dernier, du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Candidat du parti au pouvoir pour l'élection présidentielle prévue en octobre, le chef du gouvernement est mort à la suite d'un malaise, moins d'une semaine après son retour de France où il s'était rendu début mai pour un contrôle médical.
L'absence de Daniel Kablan Duncan à l'aéroport lors du retour du Premier ministre avait été remarquée. Les cérémonies d'hommage au Premier ministre qui doit être inhumé vendredi doivent commencer ce mardi.
Le décès d’Amadou Gon Coulibaly, qui avait été désigné par Alassane Ouattara candidat de son parti à la présidentielle d'octobre, a complètement changé la donne politique, le parti au pouvoir devant désormais trouver un autre candidat.
Beaucoup estiment que le président Ouattara qui avait annoncé en mars qu'il ne briguerait pas un troisième mandat, pourrait finalement être candidat. L'ancien président Henri Konan Bedié représentera le PDCI à cette élection qui s'annonce tendue.
N.R.M
Premier ministre ivoirien et candidat du parti au pouvoir à l’élection présidentielle d’octobre 2020, le poulain d’Alassane Dramane Ouattara s’en est allé ce Mercredi, après le conseil de ministres à l’âge 61 ans, a annoncé le secrétaire général de la présidence Patrick Achi à la télévision publique.
« J’ai la profonde douleur de vous annoncer que le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, chef du gouvernement, nous a quittés en ce début d’après-midi après avoir pris part au conseil des ministres », a déclaré Patrick Achi, lisant un communiqué du président Alassane Ouattara. Amadou Gon Coulibaly était revenu jeudi dernier de France après deux mois d’hospitalisation pour des problèmes cardiaques.
« Je rends hommage à mon jeune frère, mon fils Amadou Gon Coulibaly qui a été pendant 30 ans mon plus proche collaborateur. Je salue la mémoire d’un homme d’Etat, de grande loyauté, de dévouement, et d’amour pour la patrie », a déclaré le président dans son communiqué.
« Il a incarné cette jeune génération de cadres ivoiriens de grande compétence et d’extrême loyauté à la Nation. Avec la disparition d’Amadou Gon Coulibaly, la Côte d’Ivoire perd un modèle pour la jeunesse, un exemple de compétence, d’ardeur au travail et d’abnégation », a conclu le président.
Deux mois en France
Greffé du cœur en 2012, Amadou Gon Coulibaly avait été accueilli en grande pompe à Abidjan à son retour de France jeudi dernier : « Je suis de retour pour prendre ma place aux côtés du président (Alassane Ouattara), pour continuer l’œuvre de développement et de construction de notre pays la Côte d’Ivoire », avait-il dit, très souriant.
Officiellement, le Premier ministre était parti le 2 mai pour un « contrôle » en France malgré la fermeture des frontières en raison de la pandémie de coronavirus. Il avait finalement dû se faire poser un stent, mais assuré être « de retour en forme » alors que son absence prolongée avait mis le feu aux réseaux sociaux.
Amadou Gon Coulibaly, premier ministre depuis 2017, et membre du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix a été adoubé par les principaux cadres du RHDP lors d’un conseil politique du parti qui s’est tenu jeudi 12 mars 2020, jusqu’à très tard dans la soirée.
Né le 10 Février 1959, l’homme d’Etat ivoirien a également été maire de Korhogo et ministre sans interruption d'octobre 2002 en février 2010 et il est revenu en décembre 2010.
N.R.M
L’ancien Président de Côte d’Ivoire est assigné à résidence dans ce pays depuis son acquittement en 2019. La décision a été rendue publique il y’a quelques heures.
Son parti attend son retour
Toutefois, la victoire n’est pas totale pour Laurent Gbagbo. Les juges ont rejeté la demande de liberté sans condition présentée par l’ex-chef d’Etat ivoirien. Ainsi, tout pays dans lequel il souhaitera se rendre devra notamment accepter au préalable de le recevoir, a indiqué un porte-parole de la Cour de la Haye.
Cela rend donc pour le moment incertain, son éventuel retour en Côte d’Ivoire, où le parti qu’il a fondé, le Front populaire ivoirien (FPI), se prépare aux prochaines échéances électorales.
L’heure est pour le moment à la satisfaction pour les partisans de Laurent Gbagbo : « Nous sommes contents, c’était important que ces restrictions soient levées », a réagi Franck Anderson Kouassi, le porte-parole du FPI. « On attend maintenant la date de son retour au pays. On va l’accueillir ».
Pour l’ex-président ivoirien Henri Konan Bédié, chef du parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), principal mouvement d’opposition avec qui le FPI a conclu un accord pour la présidentielle et les législatives, a pour sa part estimé que cette décision est « un moment de bonheur pour la majorité des Ivoiriens ».
Plus de sept années de détention
Après plus de sept ans passés en détention à La Haye, Laurent Gbagbo a été reconnu non coupable en janvier 2019 de crimes commis entre 2010 et 2011 au cours des violences post-électorales en Côte d’Ivoire, qui avaient fait quelque 3.000 morts en cinq mois.
L’ancien président et son co-accusé Charles Blé Goudé, ex-chef des Jeunes patriotes ivoiriens, ont été libérés en février de la même année sous conditions, dont l’obligation de résider dans un Etat membre de la CPI disposé à les accueillir en attendant le procès en appel.
Laurent Gbagbo, 74 ans, vit depuis à Bruxelles tandis que Charles Blé Goudé, 48 ans, est resté à La Haye. Ce dernier, interrogé dans la nuit de jeudi à vendredi et également concerné par la décision de justice, s’est dit « content de retrouver sa liberté de mouvement », ajoutant que « le chemin de la justice et de la vérité est long et lent ».
Il faut dire que la justice ivoirienne attend toujours de mettre la main sur ces deux anciens dirigeants. Début novembre 2019, la justice ivoirienne a ainsi condamné en appel Laurent Gbagbo par contumace à 20 ans de prison pour le « braquage » de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest. Un mois plus tard, Charles Blé Goudé écopait de la même peine, également par contumace, pour des crimes commis dans le cadre de la crise de 2010-2011.
N.R.M
C’est connu, l’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne a été condamné à 20 ans d’emprisonnement par les instances judiciaires de son pays. Dans la foulée, le collectif des avocats de Guillaume Soro qui n’a pas pris part ce mardi à l’audience, dénonce une violation de la l’arrêt de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples.
Guillaume Soro accusé de recel de deniers publics et de blanchiment de capitaux, a été jugé ce mardi par le tribunal correctionnel de son pays (Abidjan-Plateau). Il ressort du procès que l’accusé écope d’une condamnation à 20 ans d’emprisonnement. Sauf que ce verdict n’est du goût du collectif des avocats de l’ancien président de la chambre basse du parlement ivoirien qui évoque une « violation » de l’arrêt de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples. Me Emile Suy Bi, l’un des avocats confie qu’ils n’ont pas pu prendre part au procès car ils n’ont « pas été associés à la procédure d’instruction ».
Il fait savoir en outre qu’à leur connaissance leur client « n’a jamais reçu un acte l’informant qu’il y aurait une audience ». Pourtant, « l’arrêt de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples a demandé à l’Etat de Côte d’Ivoire de surseoir » à l’exécution du mandat d’arrêt contre M. Soro et surtout d’attendre la position de la Cour sur le fond de l’affaire », déclare Me Emile Suy Bi. Il défend dans le même temps, « cette procédure aurait due être gelée. Pour nous, à partir de l’arrêt de la Cour africaine, tout ce qui se fait actuellement se fait en violation des droits fondamentaux de notre client ».
Les Avocats de l’Etat
Consulté par l’APA, le collectif des avocats de l’Etat de Côte d’Ivoire a affirmé dans une déclaration relative à cette audience que « les avocats de M. Soro Guillaume, en avaient connaissance depuis plusieurs semaines ». Le collège des avocats de l’Etat ivoirien relève aussi que ce dossier « n’est que l’aboutissement logique du processus judiciaire auquel ces avocats ont participé activement jusqu’au prononcé de l’ordonnance qui a renvoyé leur client devant le tribunal correctionnel d’Abidjan ». « Aussi, cette audience se tient à la suite d’une phase d’instruction préalable rigoureuse, au cours de laquelle ces avocats ont été mis en situation de développer, sans aucune restriction ni empêchement, leurs moyens de défense (…) et ce, en dépit de la non-comparution de cet inculpé », note-il.
Les avocats de M. Soro ont à en croire les avocats de l’Etat, « exploité toutes les voies de recours qu’exigeaient les actes juridictionnels pris à l’encontre de leur client ».
Président de l’Assemblée nationale ivoirienne de 2007 à 2012 Guillaume Soro, est candidat à l’élection présidentielle de 2020 et il a réagit à cette condamnation en assurant une victoire à cette échéance.
Innocent D H
La candidature à la présidentielle d’octobre prochain est remis en cause. A moins d’avoir gain de cause en Appel de cette décision, Guillaume Guigbafori Soro est disqualifié pour la compétition à la tête de l’Etat.
Un nouveau mandat d’arrêt vient d’être émis à l’encontre de l’ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire. Avec cet autre retournement, Guillaume Soro se voit ainsi interdit de se présenter à la présidentielle d’octobre. Accusé d’avoir acheté en 2007 sa résidence d’Abidjan avec des fonds publics, il est condamné à « 20 ans d’emprisonnement ferme et à 4,5 milliards de francs CFA d’amendes », de même que la confiscation « de sa maison et la privation de droits civiques ».
M. Soro, depuis son interdiction d’atterrir à Abidjan, vit en France. C’est d’ailleurs depuis la capitale française qu’il organise son déploiement pour la prochaine présidentielle en côte d’Ivoire. Guillaume Soro devra en outre verser 2 milliards de francs CFA (3 millions d’euros) de dommages et intérêts à l’Etat de Côte d’Ivoire.
L’ancien patron de forces nouvelles de Côte d’Ivoire, candidat à la présidentielle d’octobre 2020, a été condamné à vingt ans de prison pour « recel de détournement de deniers publics » et « blanchiment de capitaux » par le tribunal correctionnel d’Abidjan au terme d’une audience boycottée par ses avocats.
Ces derniers disaient avant la tenue de l’audience : « cette audience ne doit pas avoir lieu. Si elle se tient, les magistrats en porteront la responsabilité. La Cour africaine des droits de l’homme avait ordonné à l’Etat de Côte d’Ivoire de revenir au statu quo ante », c’est-à-dire de revenir à la situation antérieure aux poursuites, avait déclaré à l’AFP (Agence France Presse) avant l’audience.
Ces propos sont précisément de l’ancienne ministre et avocate de Guillaume Soro, Me Affoussiata Bamba Lamine, justifiant le boycotte de l’audience par les conseils de l’ancien chef rebelle.
Pendant très longtemps, allié du président Alassane Ouattara, qu’il a aidé à accéder au pouvoir pendant la crise post-électorale de 2010-2011, Guillaume Soro, âgé de 47 ans, était devenu premier ministre, puis président de l’Assemblée nationale, avant de se brouiller, puis de rompre avec le chef de l’Etat début 2019. Par la suite, il a ouvertement affiché ses ambitions pour briguer la fonction présidentielle, la seule qui manque à son palmarès politique. Outre l’affaire de recel et de blanchiment, G. Soro fait l’objet de poursuites depuis fin décembre 2019 pour une tentative présumée d’« insurrection » en Côte d’Ivoire.
Stéphane NZESSEU
Lors d’un meeting tenu ce dimanche à Yamoussoukro, la capitale ivoirienne, les partis politiques de l’opposition du pays disent « non » au changement de la loi fondamentale, alors qu’une session du Parlement sur la révision constitutionnelle s’achève ce mardi.
Devant un millier de partisans réunis à la Place Jean Paul II, Kakou Guikahué, le secrétaire en chef du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) a fait la déclaration suivante : « nous sommes rassemblé aujourd’hui, principalement, pour dire non à la modification de la Constitution ».
Guikahué fait remarquer que le processus de révision constitutionnelle « qui va contre les lois de la Cedeao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) dont la Côte d’Ivoire a signé toutes les chartes ». L’opposant note que le protocole de la Cedeao relatif à la bonne gouvernance prescrit en son article 2 « qu’aucune modification de la loi électorale ou de la Constitution ne peut se faire sans majorité des acteurs politiques dans les six mois précédent l’élection ».
Guikahué soutient par ailleurs que le Gouvernement ivoirien a cru qu’il avait jusqu’au 31 mars pour tout changer, faisant une « erreur d’interprétation juridique parce que notre code électoral dit que les listes électorales doivent être publiées trois mois avant le jour du vote ». Le code en cours de révision précise, « si on vote le 31 octobre 2020, le 31 juillet on affiche la liste provisoire et on appelle les Ivoiriens au contentieux », ce qui marque le début des élections, indique-t-il.
« Pas de changement de la Constitution », martèle le secrétaire du Pdci, tout en promettant qu’à partir d’aujourd’hui, est lancée « l’opération debout, en avant ». Il invite ainsi, les partisans de l’opposition à se lever et à ne pas avoir peur, tout en défendant le pays.
S’agissant des prochaines joutes électorales, l’opposition compte y participer en dépit des réformes exigées qui jusque-là n’ont pas eu de retour favorable. « Dès lundi, envahissez les centres d’enrôlement (car) vous avez le droit d’avoir vos CNI (Cartes nationales d’identité) » a lancé Assoa Adou à l’endroit des militants de l’opposition, appelant toujours à une « gratuité » de ce document.
Innocent D H
Dans une vidéo réalisée ce Jeudi l’homme politique, économiste et enseignant-chercheur ivoirien met de nouveau en garde le peuple de Côte d’Ivoire tout comme l’a fait Marcoussis il y a 17 ans.
« Nous sommes Jeudi et le Président de la République de Côte d’Ivoire s’est réuni sur sa convocation avec son gouvernement, ses députés et ses sénateurs, pour engager un changement constitutionnel dans notre pays. Il y a une grosse méprise. Les populations ivoiriennes doivent savoir ce qui se joue en réalité.
Grosse méprise au sens où les gens interprètent très mal la constitution et ses procédures. Le constitutionalisme est une science, ce n’est pas du bricolage. Ce que monsieur Ouattara est entrain de faire avec son gouvernement, ses sénateurs et ses députés ressemble plus à un coup d’état contre la République de Côte d’Ivoire, un coup d’état contre le peuple de Côte d’Ivoire.
Je vous explique. Quand certaines personnes sont allées voter la constitution en 2016, elles pensaient naïvement doter la Côte d’Ivoire d’un texte moderne. Mais ce texte comprenait la disposition selon laquelle le Président de la République pour toutes les autres modifications de la constitution pouvait faire sans se référer au peuple de Côte d’Ivoire. C’est comme si vous embauchez un travailleur, vous lui faites un contrat de travail et puis un jour, il décide, tout seul dans son coin de modifier le contrat de travail qui vous lie.
Le peuple de Côte d’Ivoire est souverain, c’est le peuple qui est en haut et le Chef d’Etat n’est que le patron de cette instance là. Et pourtant, ce que monsieur Ouattara fait c’est de changer ce qui est établi sans demander l’avis du peuple qui l’a mandaté. C’est une usurpation du pouvoir. Il s’érige en législateur, comme un dictateur…
Le Président de la République, s’il viole les droits du parlement, trahit le peuple de Côte d’Ivoire en disant aux députés je viens vous voir, je vous dis ce que vous devez faire et comment vous devez le faire. Si les députés s’alignent, cela signifie que ce sont eux qui trahissent la nation ivoirienne. Ils prennent des dispositions claniques, les dispositions d’une secte au pouvoir, les dispositions d’un groupe au pouvoir pour en faire des dispositions nationales sans demander à la nation ivoirienne si elle était d’accord.
La procédure exacte monsieur le Président, ce serait de faire quoi ? Vous faites des propositions que vous envoyez au Congrès. Les députés et les sénateurs prennent et retournent voir dans leurs circonscriptions électorales leurs électeurs, leur explique le contenu de la loi…Vous avez vécu dans de nombreux pays selon les fonctions qui vous ont été assignées à un moment ou à un autre de votre parcours professionnel mais, à quel moment avez-vous vu un Président convoquer le parlement pour modifier la constitution, au mépris de son peuple, un peuple souverain ? Ce ne se fait pas. Vous nous méprisez parce que vous faites ce qui vous convient et c’est inacceptable. Vous devez vous lever parce que c’est votre droit afin que les choses ne se passent pas ainsi… ».
N.R.M