Accusé avec l’ex président ivoirien Laurent Gbagbo, de crimes contre l’humanité en Côte d’Ivoire après les élections de 2010, Charles Blé Goudé a passé cinq longues années dans les geôles de la Cour pénale internationale. Relaxé il y a quelques mois, l’ex-chef du mouvement ivoirien des Jeunes Patriotes témoigne toute sa gratitude aux Camerounais et à la chaîne « Afrique Média » pour tout le soutien qu’ils lui ont apporté durant ses années d’emprisonnement à la Haye.
Après les élections de 2010 en Côte d’Ivoire, Charles Blé Goudé à l’époque chef du mouvement ivoirien des Jeunes Patriotes, et le président Laurent Gbagbo ont été arrêté et condamné pour crime contre l’humanité. Ces deux leaders ont de ce fait passés de longues années en prison.
Avant leur acquittement en janvier 2019, face à une accusation jugée « exceptionnellement faible », les Ivoiriens et toute l’Afrique ont sans cesse dénoncé ces procès. Les camerounais ont, via les médias et les réseaux sociaux notamment, soutenu Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Ainsi, l’ex-chef du mouvement ivoirien des Jeunes Patriotes n’est pas resté insensible à cette marque d’attention de la part des camerounais.
Dans une correspondance en date du 22 mai, avec pour objet « Ma lettre à Afrique Média CBG », Charles Blé Goudé écrit : « A travers ses émissions et ses analyses, votre chaîne de télévision, notre chaîne, n’est pas restée en simple spectateur. Pendant 5 ans pour moi et 8 ans pour le président Laurent Gbagbo, mon référent politique, Afrique Média a été là, fidèle à sa ligne éditoriale pour porter et défendre notre cause. »
A travers ses émissions et ses panélistes de par le monde, la télévision Afrique Média dirigée par Justin Tagouh, a pris ce dossier à bras le corps. Et « c’est le moment de remercier les acteurs de cette noble chaîne panafricaine qui honore la dignité médiatique de notre continent. Merci à Afrique Média, merci aux journalistes d’Afrique média, merci aux panélistes d’Afrique, merci aux téléspectateurs d’Afrique Média, ceux-là même qui donnent un sens populaire et positif aux émissions d’Afrique Média. Ce combat nous l’avons mené ensemble. Ensemble nous allons le gagner… Merci au peuple camerounais ».
Toujours dans cette lettre, celui qui était ministre de la Jeunesse, de la Formation professionnelle et de l’Emploi dans le gouvernement du Premier ministre Gilbert Marie N'gbo Aké, témoigne également sa gratitude à l’un de ses avocats, la Camerounaise Me Kadji, au continent africain et à son pays. « Fidèle à mes convictions politiques et idéologiques, je réaffirme une fois encore que je demeure un instrument pour la paix et la réconciliation nationale dans mon pays la Côte d’Ivoire », dit-il. « Merci au peuple camerounais, merci à Afrique Média, merci à l’Afrique. » A-t-il conclut.
Danielle Ngono Efondo
Sa réélection à la tête de la Confédération africaine d'athlétisme (Caa) a eu lieu à l’issue du 28ème congrès de cette instance, qui s’est déroulée hier lundi à Abidjan en Côte d’ivoire. Candidat à sa propre réélection, Hamad Kalkaba Malboum a enregistré un score de 44 voix contre 7 pour son adversaire, le Tunisien Khaled Ahmed. D’après nos sources, ladite réélection s’est déroulée dans une ambiance plutôt bon enfant.
Avec ce nouveau mandat de quatre années supplémentaires, il est dit que Hamad Kalkaba Malboum pourra poursuivre et mener à bien les principaux chantiers et rendez-vous qui ont été listés lors du Conseil d’administration de la Caa. Ces chantiers et rendez-vous sont entre autres, l’introduction du chronométrage électronique pour la validation dans les meilleures conditions des compétitions, la mise en place d’un programme de développement destiné aux universités. Il y a aussi les championnats du monde de septembre au Qatar et les Jeux olympiques qui vont se tenir à Tokyo au Japon l’année prochaine.
Il convient de rappeler que lors de la dernière élection du président de la Caa, le Colonel Hamad Kalkaba Malboum interviewé par notre confrère Radio France internationale (Rfi) indiquait qu’il était candidat parce qu’il trouve que le sport est le domaine où la jeunesse africaine s’exprime le mieux, sans complexe, face aux jeunes des autres continents. « L’Afrique a un potentiel important. Si l’Acnoa est bien gérée, avec une stratégie visant à augmenter la performance de la jeunesse africaine, cela peut améliorer l’image et l’influence de notre continent sur la scène mondiale. […] Ce qui s’est fait jusqu’à présent ne représente pas l’ambition de l’Afrique : c’est-à-dire capitaliser ce potentiel, pour que l’Afrique joue ce rôle important qu’elle devrait jouer. […] », avait-il ajouté au micro de Rfi.
Pour ce qui est du champ d’action qu’il comptait mettre en place une fois à la tête de la Caa, Hamad Kalkaba Malboum avait indiqué qu’il entendait mettre son expérience à la disposition de l’Afrique. Lui qui enregistre une quarantaine d’années dans la gestion du sport.
« Tout d’abord, j’ai une stratégie fondée sur la réalisation de centres de formation pour les jeunes, en utilisant les moyens existants, comme les universités et les académies sportives qui se créent en Afrique. Je souhaite établir des partenariats qui permettent d’augmenter les moyens de production de bons athlètes. Je veux aussi mesurer le niveau scientifique et technique de notre continent par rapport aux moyens que les autres utilisent. […] », avait-il déclaré au cours de la même interview.
Liliane N.
Parti d’Abidjan mardi selon sa cellule de communication, Pascal Affi N’Guessan, Président du FPI aura une entrevue ce jeudi 21 mars 2019 avec Laurent Gbagbo, libéré en février dernier à la Cour Pénal Internationale (CPI). C’est l’aboutissement de longues tractations.
Cette première rencontre depuis 8 ans, est un tournant important pour le Front Populaire Ivoirien (FPI). Dans la mesure où, les relations s’étaient considérablement détériorées entre les deux hommes depuis la crise interne de 2014 qui secoue le parti. Et qui avait vu la formation de deux tendances antagonistes. Pascal Affi Nguessan n’avait jamais été reçu à La Haye jusqu'à la libération sous condition de Gbagbo. Certaines langues avaient parié sur une rupture totale et définitive entre les deux hommes.
Mais aussi, selon un membre de la Cellule de Communication de Pascal Affi N’Guessan, leurs échanges précise-t-il porteront sur l’actualité politique, sociale et économique de la Côte d’Ivoire. L’actualité politique ivoirienne est également marquée par des dissensions au sein du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). La sortie du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), d’Henri Konan Bédié et sa volonté de mettre en place une plateforme de l’opposition dans laquelle il convie ouvertement le FPI, sera également au menu des échanges.
Cette rencontre annoncée entre Gbagbo et Affi prend certainement de court de nombreux partisans du «Gbagbo ou rien» qui n’imaginaient pas un tel scénario de rapprochement entre Gbagbo et son premier chef de gouvernement.
Pour rappel, Laurent Gbagbo, président de la Côte d’Ivoire d’Octobre 2000 à avril 2011, a passé huit ans de détention à la CPI dans le cadre des violences post électorales. Acquitté par les juges de première instance en janvier 2019, il a été libéré sous condition par la CPI, le 1er février. Il séjourne temporairement en Belgique.
Danielle Ngono Efondo
« E-banktresor » est le nom de baptême qui a été attribué à la version électronique de la banque du trésor public de Côte d’Ivoire. Il s’agit d’une application en ligne qui permet à tout client (particuliers, entreprises, groupements associatifs et structures publiques) de consulter, en tout lieu et en tout temps, les mouvements et le solde de son compte bancaire.
Par ailleurs, E-banktresor va permettre aux clients, à partir d’internet et quel que soit le support utilisé, d’avoir accès à leur compte tout en effectuant des opérations telles que la demande de relevé de compte, l’édition du relevé de compte, la consultation des mouvements effectués sur une période, la demande de statistiques de fonctionnement du compte, la demande de chéquier, la demande d’ouverture de compte et la demande de fermeture de compte. Mais à moyen terme, le client pourra également émettre des ordres de virement.
Le directeur général du Trésor et de la comptabilité publique (Dgtcp) a rappelé les défis institutionnel et opérationnel de cette innovation. Jacques Konan Assahoré explique que le Trésor public s’est doté d’un Plan stratégique de développement 2016-2020 dont l’un des axes majeurs est l’accélération de la modernisation des outils et méthodes de gestion. Cette dynamique se manifeste à travers notamment le thème de l’année 2019 au trésor, à savoir : « La digitalisation des procédures ». Il se décline suivant le triptyque : digitalisation des méthodes de travail -digitalisation des moyens d’encaissement- digitalisation des moyens de paiement.
Au plan opérationnel, cet outil vient apporter une résistance à l’environnement fortement concurrentiel du secteur bancaire selon le Dgtcp : «E-banktresor, outil futuriste, vient répondre à une attente, voire une exigence des bailleurs de fonds : celle de pouvoir consulter leurs comptes en temps réel et en tout lieu. Plus généralement, la kyrielle d’opérations bancaires que ce produit permet à la clientèle d’effectuer à partir d’internet et quel que soit le support utilisé (ordinateur, téléphone portable, etc.), en fait un outil aux avantages inestimables ».
A travers cette solution numérique, la banque des dépôts du Trésor Public en Côte d’Ivoire répond à une exigence de ses clients, qui éprouvent de plus en plus le besoin d’avoir accès quotidiennement aux mouvements et soldes de leurs comptes. Ce projet, initié par la Banque du Trésor Public, s’inscrit dans le cadre du renforcement de la mobilisation de l’épargne nationale et de l’optimisation des ressources intérieures, en vue du financement du budget de l’Etat.
Nicole Ricci Minyem
Soro Kigbafori Guillaume était forcé en février dernier, de remettre les insignes de président de l’Assemblée nationale (AN) de Côte d’Ivoire. Une démission attendue tant la tension entre lui et le Président ivoirien, était arrivée à un point de rupture. L’enfant de Ferké avait beau dire les semaines qui ont suivit sa démission que cette séparation entrait dans l’ordre des choses, l’on sentait néanmoins qu’il en avait gros sur le cœur.
Guillaume Soro, depuis sa démission, s’est improvisé apôtre pour la paix et la réconciliation et sillonne les régions du pays prêchant à qui veut l’entendre son message de pardon et de paix. Ce week-end, il s’est confié sur les raisons profondes de sa rupture d’avec son mentor d’autrefois.
C’est que Soro aurait été encouragé, rapporte un quotidien ivoirien, par la sollicitude de cadres régionaux venus lui présenter leurs respects à son domicile. Et le député au ‘’chômage de révéler ; « (…) on m’a chassé. Si on a fait une faute, on peut nous appeler pour nous gronder. On finit de nous broyer et on veut qu’on soit content. On va être content comment ? » . Comme pour dire que l’ancien président de l’AN n’a gouté que très modérément les circonstances qui ont prévalu à son départ. En fait Soro n’est pas content, il n’aurait pas apprécié de se voir pousser vers la sortie par des hommes et par une cause à laquelle il avait consacré 15 ans de sa vie ; sacrifiant sa jeunesse.
« On s’est battu pour que vous ayez le pouvoir » relatait-il faisant allusion à sa lutte aux côtés de Ouattara contre le régime de Gbagbo ; Aujourd’hui, « ils disent que c’est grâce à leur intelligence qu’ils sont là ! Mais on était là un peu quand même ».
On comprend donc que, la démission ne serait que la manifestation freudienne d’un ressentiment profond donc, de frustrations refoulées. Surtout, confiait-il après avoir vu nombre de ses compagnons se faire malmener par le pouvoir, Mamadou Traoré, SoroAlphonse ou encore Soul to soul, frère d’armes et chef de protocole de l’ancien président de l’AN. « Les noms que j’ai cités là, est-ce que ce sont des Bétés. Ce sont des fils du nord. Le nord a chassé le nord (…)Et puis vous voulez que je sois content ». Mais tient à préciser le député ; « On ne réclame rien mais il faut un minimum de respect » car ajoute t-il « Même si on n’est plus de même bord. Nous demeurons des frères ».
Il succède ainsi à Guillaume Soro, qui avait démissionné en février, refusant d'adhérer au parti présidentiel majoritaire à la première chambre. Face à Amadou Soumahoro, candidat du parti au pouvoir, se trouvait Jérémie N’Gouan, membre du Parti démocratique de Côte d’Ivoire de Henri Konan Bédié, candidat soutenu par Guillaume Soro, absent au moment du scrutin.
Le successeur de Guillaume Soro a été élu à la majorité absolue des suffrages exprimés, en obtenant 153 voix contre 3, pour son adversaire Jérémie Alfred N’Gouan et 2 bulletins nuls. Plusieurs députés des groupes parlementaires PDCI, Vox Populi et Raci n’ont pas participé au vote pour protester contre le système des bulletins multiples. Ils ont pris la décision de boycotter le scrutin, tel que l’annonçait un communiqué rendu public la veille. Au total, 178 députés étaient présents, sur les 252 que compte l’Assemblée. Un chiffre qui a permis d’atteindre le quorum requis de 127 parlementaires.
Dans l’hémicycle, l’on a noté la présence de quelques personnalités, venues représenter le gouvernement, notamment le secrétaire général de la présidence, Patrick Achi, le vice-président Daniel Kablan Duncan ainsi que le frère du président et ministre des Affaires présidentielles, Téné Birahima Ouattara. Outre l’absence de Guillaume Soro, l’on a constaté celle de Pascal Affi N’Guessan, de même que de trois députés qui se sont été excusés.
Amadou Soumahoro devient ainsi le 7ème président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire et, sa joie était perceptible : « Mes sincères remerciements pour l’acte de très haute portée que vous venez de poser devant toute la nation en me portant à la tête de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire », a-t-il déclaré.
Guillaume Soro a présidé l’Assemblée nationale depuis 2013. Il avait été auparavant le premier chef du gouvernement du président Ouattara, après son arrivée au pouvoir en 2011. Il était vice-président du Rassemblement des républicains, le parti au pouvoir, qui s’est ensuite été dissous pour donner naissance au Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix.
Pour les membres de la chambre basse du parlement ivoirien, C’est un détail très important, car le candidat du pouvoir, Amadou Soumahoro, ne faisait pas l’unanimité au sein même des députés Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix.
Nicole Ricci Minyem