Nommé à la tête du ministère de l’Agriculture et de Développement rural depuis l’accession du Président Alassane Ouattara au pouvoir en 2011, Mamadou Sangafowa Coulibaly est désormais remplacé par Kobenan Kouassi Adjoumani qui laisse à son tour sa place à Moussa Dosso.
Selon la nouvelle composition du Gouvernement révélée mercredi après-midi par le secrétaire général de la Présidence de la République, Patrick Achi, cette équipe toujours chapeautée par Amadou Gon Coulibaly est marquée par le retour d’anciens ministres et aussi par l’entrée de nouveaux ainsi que des changements de poste.
Ainsi, Diakité Sidiki, auparavant ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, se voit confier le département nouvellement créé de l’Administration du territoire et de la Décentralisation.
Autre nouveau ministère, celui de la Sécurité et de la Protection civile qui échoit au Général Vagondo Diomandé.
L’ex-ministre des Transports, Gaoussou Touré, revient aux affaires, à la tête du ministère de la Riziculture, également nouvellement mis en place.
Mamadou Sanogo retourne aussi au Gouvernement, au ministère de l’Economie numérique et de la Poste quand le précédent occupant de ce fauteuil, Claude Isaac Dé, se voit confier, auprès du Premier ministre, la Coordination des grands projets.
Autre particularité de ce 3ème Gouvernement de Gon Coulibaly, les précédents secrétaires d’Etat occupent le rang de ministre.
De nouveaux secrétaires d’Etat sont nommés comme Epiphane Zoro Bi Ballo (Bonne gouvernance et Renforcement des capacités), Philippe Légré, en charge des Affaires maritimes, Brice Kouassi, nommé auprès du ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle – Mme Kandia Camara qui rempile.
La député Miss Belmonde Dogbo est nommée secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, tandis que Koffi N’Guessan Lataille l’est au ministère de la Construction, du Logement, de l’Assainissement et de l’Urbanisme.
Auparavant argentier de l’Etat, Adama Koné est en charge des Affaires économiques et financières auprès du président de la République.
Le Gouvernement compte quarante sept ministres, sept secrétaires d’Etat et un ministre auprès du président de la République, soit cinquante membres y compris le Premier ministre.
Les nouveaux promus sont invités à un conseil ministériel ce Jeudi, qui sera présidé par Alassane Dramane Ouattara et, au-delà des félicitations, de nombreux sujets vont certainement meubler cette première rencontre, notamment l’organisation et la tenue de la prochaine élection présidentielle, la poursuite du processus de réconciliation…
Nicole Ricci Minyem
Elu à la majorité absolue par les 1200 délégués réunis à Abidjan, Charles Blé Goudé est désormais président du Congrès Panafricain pour la Justice et l’Egalité des Peuples.
L’ancien ministre de la Jeunesse, encore retenu à la Haye, malgré la décision de justice qui l’acquittait a pris part aux travaux des assises organisées samedi dernier par vidéo conférence. Très heureux du choix porté sur sa personne et conscient des responsabilités qui lui incombent pour les quatre prochaines années, le nouveau promu a entre autres souligné que sa priorité est la paix et la réconciliation pour les fils et filles de la Côte d’Ivoire : « Je suis Charles Blé Goudé, je vous parle depuis La Haye. Je vous fais une promesse, ensemble vous et moi, nous allons construire un grand parti politique dont le bastion sera la Côte d'Ivoire… ».
Venus de tous le pays, les militants du Cojep ont déployé lors d’une cérémonie festive des banderoles sur lesquelles étaient inscrits des slogans : « Avec Charles Blé Goudé nous sommes engagés pour la reconquête des libertés » ou « on a vaincu le 32 », le numéro de la cellule où il a passé cinq ans à La Haye avant son acquittement en première instance par la Cour pénale internationale.
Joint au téléphone par nos confrères de l’AFP, l'ancien chef des Jeunes Patriotes a toutefois souligné qu’il ne compte pas se présenter à l’élection présidentielle de 2020. Cependant, selon son secrétaire exécutif, le parti n'exclut pas une participation aux autres élections si les conditions s'y prêtent : « Quand on créé un parti politique, c’est pour participer à la vie du pays et aller à des postes électifs. Mais c’est seulement les conditions de ces élections-là qu’il faut revoir et, là, nous sommes intransigeants là-dessus».
Avant le congrès de samedi dernier, c'est Hyacinthe Nogbou qui assurait l’intérim. Il a toujours travaillé et sollicité les conseils de l’ancien ministre de la jeunesse de Côte d’Ivoire et compagnon de « misère » de Laurent Gbagbo.
Tous les deux ont été acquittés par la Cour pénale internationale (CPI) au mois de Février dernier, après avoir longtemps été accusés de crimes contre l’humanité présumée, à la suite de la crise post-électorale qu’a connue la Côte d’ Ivoire en 2011. Quelque 3 000 personnes sont mortes en cinq mois de violence, avant la victoire d’Alassane Dramane Ouattara en avril 2011.
Nicole Ricci Minyem
Victime d'un accident de moto dans la nuit du dimanche 11 au lundi 12 août à Abidjan, l'artiste ivoirien Ange Didier Huon - alias DJ Arafat - est mort des suites de ses blessures dans une clinique d'Abidjan, selon plusieurs sources officielles ivoiriennes, dont Maurice Bandaman, le ministre ivoirien de la Culture.
La star du « coupé-décalé » est décédée lundi 12 août à la Polyclinique des Deux Plateaux, à Abidjan. L’artiste est mort des suites de ses blessures après un grave accident de la route, survenu dans la nuit de dimanche à lundi. Sa moto a percuté une voiture conduite par une journaliste de Radio Côte d’Ivoire. Le chanteur, inconscient, a été rapidement pris en charge et admis en soins intensifs. Il n’a malheureusement pas survécu. « Il a été admis aux urgences dans un état végétatif. Il avait notamment une fracture du crâne et un œdème », a confié à Jeune Afrique un médecin de l’établissement, sous couvert d’anonymat. Les équipes soignantes ont tenté de le réanimer, « en vain ». Deux ministres du gouvernement ivoirien, qui se sont rendus au chevet de l’artiste, ont confirmé le décès à Jeune Afrique, de même qu’un haut fonctionnaire en poste à Abidjan. « Je suis à la clinique où DJ Arafat a été admis. Je peux vous confirmer que l’artiste est décédé. Je suis avec le ministre d’État Hamed Bakayoko, pour nous organiser avec la famille », a déclaréà Jeune Afrique Maurice Bandaman, ministre ivoirien de la Culture et de la Francophonie. L’information a par ailleurs été confirmée sur les antennes de la RTI, la chaîne publique ivoirienne, dans son journal de 13 h. « Une étoile filante » « Le petit est parti. Il a vécu comme une étoile filante. Nous sommes tous effondrés. Dans le style du zouglou, à l’international, il y a Magic System. Pour le coupe-décalé, c’était DJ Arafat… C’est une grande perte pour la musique ivoirienne », a regretté A’salfo, le leader du groupe Magic System. Roi incontesté du « coupé-décalé », DJ Arafat – de son vrai nom Ange Didier Huon – s’est forgé une renommée internationale et s’est imposé comme le patron incontesté du coupé décalé. Il avait également une réputation sulfureuse, notamment en raison des clashs récurrents qui l’opposaient à d’autres artistes de coupé-décalé.
De nombreuses personnalités ont réagi sur les réseaux sociaux…
Suite au départ brusque de Dj Arafat, des messages en hommage à cette icône du coupé- décalé pleuvent sur les réseaux sociaux. « On est tous sous le choc. [DJ Arafat était] au top niveau depuis 15 ans et son premier tube ‘’Jonathan". C'était impressionnant. C’était un vrai chanteur et un batteur (...) il a donné un nouveau souffle au coupé-décalé », a témoigné auprès de l'AFP Ickx Fontaine, producteur et spécialiste du hip hop.
Pour Ozone, un producteur de hip hop et animateur de télévision, le chanteur était « un monument de la musique ivoirienne. Il avait un charisme naturel. [...] Il restera une force pour la musique ivoirienne et africaine ».
De même, Serge Beynaud, l'autre grande star ivoirienne du coupé-décalé, a publié sur son compte Facebook un message en hommage à son rival dans la musique. « Donc tu m’as fait ça hein? On a commencé les répétitions pour notre concert en décembre là, on fait comment? Et le feat qu’on préparait pour surprendre les fans ? On a même pas pu poser les voix, tu es parti. Pourquoi ? » S’est-il exprimé.
L'ex-footballeur international ivoirien Didier Drogba, en l'honneur de qui DJ Arafat avait composé la chanson « Drogba », après la coupe du Monde de football de 2010, a aussi réagi.
Le président ivoirien Alassane Ouattara lui a rendu hommage dans la soirée. « C’est avec une grande tristesse que j’ai appris le décès de Houon Ange Didier « DJ Arafat », icône de la jeunesse et ambassadeur de la musique et de la culture ivoirienne. Je présente mes sincères condoléances à sa famille et à tous ses fans. »
Ainsi donc, du rappeur Kaaris en passant par Naza, Debordo, Davido, Tenor Mani Bella, Gohou Michel, Mokobé, Claudy Siar… ont tous réagi sur les réseaux sociaux à sa mort brutale.
Né le 26 janvier 1986 à Yopougon, une commune de l’ouest abidjanais, DJ Arafat, de son vrai nom Ange Didier Huon, est considéré comme l'un des plus grands chanteurs africains. Il a débuté au début des années 2000 dans les clubs de la rue Princesse à Yopougon, avant de se forger une renommée internationale et de s’imposer comme le patron incontesté du coupé décalé. L’artiste aimait à s’attribuer des surnoms sans cesse nouveaux, de « Commandant Zabra » à « Yorobo ». Et plus récemment, il se présentait comme « le président de la Chine Populaire », en représentation de ses nombreux fans.
Parmi ses tubes, on peut retenir : « Kpangor » (2005), « Hommage à Jonathan »(2010), « Zoropoto » (2011), « Enfant Béni » (2018). Son dernier single s'intitulait « Moto moto », qui bat des records sur YouTube avec 4,5 millions de vues depuis sa sortie en mai dernier.
Le décès de Dj Arafat reste donc un véritable drame dans le milieu artistique et culturel ivoirien qui ne laisse personne indifférent. Une pensée pieuse pour le repos de l’âme de cette Icône de la musique parti trop tôt.
Innocent D H.
L’ancien international camerounais aujourd’hui consultant sur Canal + a eu vent des critiques de certains ivoiriens sur ses observations sur l’équipe nationale de Côte d’Ivoire lors de la CAN. Il rassure par ailleurs n’avoir aucun litige avec la sélection nationale ivoirienne de football qu’il affectionne tant.
Patrick Mboma a jugé opportun de faire taire toutes suspicions tendant à faire croire qu’il avait un affront particulier avec les Éléphants de Côte d’Ivoire après leur expédition malheureuse lors des quarts de finale de la CAN 2019. Il a soutenu au cours d’une conférence de presse, n’avoir aucun problème avec le football ivoirien.
« Je n’ai aucun souci avec la Côte d’Ivoire, son football et son équipe nationale. Il s’agit de rétablir ma connivence avec le football ivoirien. Je n’ai aucun souci avec la Côte d’Ivoire, son football et son équipe nationale. Un professionnel de la fonction de journaliste s’est amusé à un jeu de questions-réponses alors que je n’ai pas fait d’interviews… En fait, il voulait passer un message selon lequel l’équipe de la Côte d’Ivoire jouait mal au football. Il m’a prêté des propos qui disaient que j’étais déçu de la qualité de jeu des Éléphants et que je souhaitais même l’élimination de la Côte d’Ivoire », a dit Patrick Mboma.
Un commentaire prêté à Mboma à la CAN en Egypte avait suscité la colère de certains ivoiriens. En effet l’ancien lion indomptable du football, aurait affirmé avant la rencontre Côte d’Ivoire/Algérie que les Éléphants, n’ayant « aucun système de jeu », allaient être éliminés de la compétition à l’étape des quarts de finale.
Innocent D H
A quelques mois des élections de la Fédération Ivoirienne de Football, une rumeur selon laquelle l’ex-capitaine légendaire des Éléphants, Didier Drogba serait candidat à la FIF a fait un tollé sur les réseaux sociaux.
Lasse de voir son nom cité comme candidat à la prochaine élection de la Fédération Ivoirienne de Football, Didier Drogba a alors brisé le silence. Présent dimanche à Montréal pour un match de gala, l’intéressé a répondu sans détour. Drogba s’est dit favorable à cette éventualité. La légende a confirmé ses intentions. « C’est sûr que ce serait important après tout l’amour que j’ai reçu de la Côte d’Ivoire, j’aimerais redonner de cet amour. Si toutes les conditions sont réunies, il faudrait regarder », a déclaré Didier Drogba à Afriksport.
Ensuite, il a mis les choses au clair concernant un retour à Chelsea comme Adjoint de Lampard. « On verra ça plus tard. C’est une belle chose que Frank soit le coach et que les gars reviennent au club. Il faut toujours garder ses connexions », a-t-il maintenu.
S’il postule pour les élections qui sont prévus en décembre 2019 ou janvier 2020, l’ex capitaine emblématique des Éléphants de Côte d’Ivoire Drogba aura comme concurrent Eugène Diomandé, le président du Séwé Sport de San Pedro.
La Fédération ivoirienne de football (FIF) dont l’actuel président est Augustin Sidy Diallo, est une association regroupant les clubs de football de Côte d'Ivoire et organisant les compétitions nationales et les matchs internationaux des différentes sélections de Côte d'Ivoire. Elle a été fondée en 1960, est affiliée à la FIFA depuis 1964 et est membre de la CAF depuis 1960.
Elle a pour rôle d'organiser, de développer et de contrôler l'enseignement et la pratique du football, sous toutes ses formes, par des joueurs de statuts différents, sur le territoire ivoirien, de créer et de maintenir un lien entre ses membres individuels, les clubs affiliés, ses districts, ses ligues régionales, la Ligue du football amateur (LFA) et la Ligue de football professionnel (LFP), de défendre les intérêts moraux et matériels du football ivoirien et d'entretenir toutes relations utiles avec les associations étrangères affiliées à la FIFA, les organismes sportifs nationaux et les pouvoirs publics.
Danielle Ngono Efondo
En Côte d’Ivoire, comme partout ailleurs en Afrique, il n’est pas rare de trouver des bébés sans vie, abandonnés dans la nature suite à des avortements clandestins, à des fausses couches ou à des abandons volontaires. Mais c’est bien la première fois que les autorités de la ville sont confrontées à autant de corps en même temps et au même endroit.
En effet, vendredi dernier, une découverte macabre a été faite au cimetière de Gagnoa. Les corps sans vie de 23 nouveau-nés ont été découverts emballés dans des sachets. Selon les explications du troisième adjoint au maire de Gagnoa, Samuel Gnakalé, joint au téléphone par l’Agence France Presse (AFP), le gardien du cimetière a fait la macabre découverte en prenant son service mercredi matin.
D’après une source proche de l’enquête, les corps des 23 nouveau-nés ont été découverts en deux fois au cimetière municipal de Gagnoa. Treize d’abord, le mercredi 24 juillet 2019, par le gardien des lieux. Puis les dix derniers ont été retrouvés en état de décomposition vendredi 26 juillet après que l’odeur ait perturbé une cérémonie d’enterrement en cours.
Après analyse médicale, la même source avait affirmé que les cadavres ont été retrouvés dans un état de dégradation similaire, ce qui laisse penser aux enquêteurs que les bébés étaient conservés ensemble, avant leur dépôt au cimetière. Selon une source locale, « il pourrait s’agir d’un trafic de bébés décédés » dont les organes peuvent être revendus à l‘étranger ou à des fins de rituels.
L’interruption volontaire de grossesse étant interdite en Côte d’Ivoire, l’adjoint au maire de Gagnoa, Samuel Gnakalé reconnait que des corps de nouveau-nés enterrés ou abandonnés ont déjà été constatés après des avortements clandestins. Mais, c’est la première fois qu’on en découvre un nombre aussi important en une fois. Ce qui implique nécessairement la complicité d’un personnel médical de l’hôpital ou des cliniques de la ville.
Les autorités ont ouvert une enquête. Selon RFI, la police fait le bilan des nouvelles naissances dans la ville, officielles et officieuses, afin d’identifier les femmes qui auraient pu accoucher de ces bébés.
Danielle Ngono Efondo
Dans le communiqué de presse rendu public par la présidence ivoirienne, l’on annonçait au programme de cette visite officielle, la question sécuritaire, qui pour Jeune Afrique est une grosse problématique aussi bien à Abidjan que dans de nombreux pays, au niveau régional.
Emmanuel Macron et son invité ont abordé d’autres questions bilatérales et multilatérales, à l’instar de la dette ou encore, du retard accusé dans l’exécution des travaux du métro d'Abidjan.
Dans la délégation ivoirienne, Alassane Ouattara s’est spécialement fait accompagner de son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, de Patrick Achi, le secrétaire général de la présidence, de Fidèle Sarassoro, le directeur de cabinet, Charles Gomis, l’ambassadeur de Côte d’Ivoire en France, ou encore Masséré Touré, la directrice de la communication.
La question sécuritaire
En Côte d’Ivoire, la France finance notamment la construction d’une école régionale de lutte contre le terrorisme. Si les travaux avaient été lancés fin 2018, dans la cité balnéaire de Jacqueville à l’Ouest d’Abidjan par Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères, le projet est sujet à de nombreux blocages du côté ivoirien. Ce qui agace Paris, qui est d’ailleurs très impliqué en Côte d’Ivoire dans la lutte contre le terrorisme et appuie les services ivoiriens.
Désendettement et métro d’Abidjan
Sur plan économique, la Côte d’Ivoire négocie un appui budgétaire direct de la France, sous forme de prêt d’un montant de 250 millions d’euros en provenance de l’Agence française de développement (AFD). Les discussions ont également porté sur l’éventualité d’un troisième contrat de désendettement C2D, le principal axe de coopération entre les deux pays. Le chef de l’État ivoirien a toujours souhaité une annulation sèche du reliquat de la dette française estimée à 1 milliard d’euros. De son côté, Paris préfère un troisième C2D qui devrait commencer en 2020. C’est en 2014 que l’actuel C2D, d’un montant global de 738 milliards de FCFA doit prendre fin l’an prochain.
Le Métro d’Abidjan
Il s’agit d’un projet de réseau ferroviaire de transport urbain, actuellement en cours de négociation, qui va desservir l'agglomération d'Abidjan. Selon les concepteurs de la maquette, c’est un métro aérien conçu aujourd’hui autour de deux lignes. Lancé fin 2017, le premier tronçon doit être inauguré et mis en service en 2023.
En rappel, les rencontres entre les deux chefs d’Etats sont devenues régulières, depuis l’élection de Macron en 2017.
Nicole Ricci Minyem
D’après les informations relayées par Jeune Afrique, le texte adopté ce 03 juillet en Conseil des ministres, la commission centrale de la nouvelle commission électorale sera composée d’un représentant du chef de l’État, d’un autre du ministère de l’Intérieur, d’un du Conseil national de la magistrature, de six représentants de la société civile dont un avocat membre du Barreau, un représentant de la commission nationale des droits de l’homme et quatre d’ONG, de trois du parti au pouvoir et trois pour les partis de l’opposition. Soit un total de 15 membres, contre 17 actuellement.
Cette répartition est légèrement différente que celle proposée par le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Le parti au pouvoir souhaitait notamment que deux représentants de la Chambre nationale des rois et chefs traditionnels (CNRCT) soient intégrés.
En comparaison, la commission centrale de l’actuelle CEI est composée d’un représentant du président, d’un de l’Assemblée nationale, d’un du ministère de l’Intérieur, d’un du ministère de l’Économie et des Finances, d’un du Conseil national de la magistrature, d’un avocat du Barreau, d’un représentant des organisations de la société civile, de deux des confessions religieuses, de quatre représentants des partis au pouvoir et quatre des partis d’opposition.
Une recomposition qui ne fait pas unanimité
Selon le projet de loi adopté, le bureau et les commissions locales seront eux composés de 7 membres. Autre nouveauté : les représentants du chef de l’État et du ministère de l’Intérieur ne pourront pas être candidats au poste de président de la CEI.
Du côté du pouvoir, on estime que cette recomposition respecte la recommandation de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP). « Désormais, l’État et le parti au pouvoir représentent un tiers contre deux tiers pour les organisations de la société civile et les partis d’opposition », a estimé le porte-parole du gouvernement.
Un décompte pas forcément partagé par de nombreux observateurs. Ces derniers estiment que compte tenu de l’absence de neutralité des représentants de l’administration (présidence et ministère de l’Intérieur), ils sont à comptabiliser avec les représentants du parti politique au pouvoir. Selon cette logique, la nouvelle répartition de la CEI ne change pas le déséquilibre entre pouvoir et opposition. « Nous marquons notre réserve. Cette recomposition ne respecte pas l’esprit et la lettre de l’avis de la Cour, estime Abraham Denis Yaurobat, du Groupe de plaidoyer et d’action pour une transparence électorale (GPATE). Comment peut-on avoir une commission indépendante alors qu’il y a des représentants du chef de l’État et du ministère de l’Intérieur ? »
Il dénonce également le choix des autorités de ne pas intégrer des membres de la société civile dans les commissions locales, lieux où se déroulent la majorité des incidents électoraux. Le GPATE, comme l’association Action pour la promotion des droits de l’homme (APDH), avaient proposé que la commission centrale soit composée de 11 membres, dont un représentant des syndicats des magistrats, un du barreau, cinq de la société civile, deux du parti au pouvoir et deux des partis de l’opposition. Ils souhaitaient aussi que les représentants du pouvoir et des partis de l’opposition puissent être consultés lors du vote du président de la CEI, sans pour autant participer au vote.
Fin d’un long bras de fer ?
En novembre 2016, la CADHP, saisie d’une plainte pour déséquilibre à la commission, au profit de la mouvance présidentielle, par l’association Action pour la promotion des droits de l’homme (APDH), avait affirmé que la composition de la CEI « viole le droit à l’égalité de tous devant la loi, ainsi que le droit d’avoir un organe électoral national indépendant et impartial, chargé de la gestion des élections, prévus par les articles 10 (3) et 17 (1) de la Charte africaine sur les élections ». La CADHP avait ainsi « ordonné » à l’État de Côte d’Ivoire de rendre conforme sa loi électorale aux instruments internationaux, dont la Charte africaine sur les élections.
D’abord réfractaires à tout changement, les autorités s’étaient résolues à ouvrir des pourparlers avec l’opposition. Mais, discussions ont rapidement été boycottés par le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS, regroupant la dissidence du FPI et des mouvements majoritairement pro-Gbagbo) et Liberté et démocratie pour la République (Lider de Mamadou Koulibaly). Après six rencontres, le rapport final du ministère de l’Intérieur avait finalement été signé le 27 juin par 7 partis ou groupements politiques, dont le RHDP et le FPI de Pascal Affi N’Guessan.
Nicole Ricci Minyem
À mesure qu’approche la présidentielle de 2020, en côte d’Ivoire, les discours politiques se durcissent et font grandir l’inquiétude de voir une nouvelle crise éclater comme celle qui a ravagé le pays en 2010-2011. Ainsi, dans un message à l’issue de la 113ème assemblée plénière de la de la conférence des évêques, ces derniers ont exhortés le gouvernement ivoirien à poursuivre et à achever le processus du désarmement et ont lancé un appel pressant au nom de la paix et pour une vrai réconciliation.
Les Archevêques et Évêques de Côte d’Ivoire se sont réunis du 17 au 23 juin 2019 à Agboville à l’occasion de leur 113ème Assemblée Plénière. À la fin de la messe de clôture de cette rencontre, ils ont adressé un message en faveur du dialogue et la paix à la nation. Voici l’intégralité du message publié sur leur page Facebook.
Au terme des travaux de la 113ème Assemblée plénière de notre Conférence, nous Archevêques et Evêques de Côte d’Ivoire, en vertu de notre mission prophétique, ne saurions passer sous silence les questions qui se posent et les débats qui ont cours en ce moment dans notre pays, et qui sont régulièrement relayés par la presse nationale et internationale. Nous avons ressenti comme un devoir, de réaffirmer notre désir de construire avec vous, une Côte d’Ivoire rassemblée dans l’unité et la paix.
Nous voulons, en écrivant ce message, éviter à notre pays, une autre crise. Nous souhaitons que ces débats, qui ont cours actuellement dans un environnement de crise sociale sur fond politique, se poursuivent dans un climat de sérénité et dans un souci de recherche authentique de la paix. Il s’agit de vider ces contentieux qui minent depuis de nombreuses années la vie sociale et politique de notre pays et qui n’épargnent aucune région. En effet, force est de reconnaître qu’à l’approche des échéances électorales de 2020, il règne un climat de peur généralisée au sein de la population ; peur liée à la réalité des conflits intercommunautaires récurrents, aux questions d’insécurité, du foncier, de l’occupation illicite des forêts classées, de l’orpaillage clandestin et des problèmes relatifs à l’identité ivoirienne. En déplorant avec vous tous les spectacles désolants de ces derniers temps, nous voulons également avec vous, exorciser les vieux démons de la haine et de la division. Nous saisissons l’occasion pour exprimer notre proximité spirituelle et notre compassion aux familles qui ont perdu des proches et des biens. Et à tous les acteurs de la vie sociopolitique, à quelque niveau qu’ils soient, nous lançons ce cri de cœur, qui est aussi celui du peuple : Evitez-nous une autre guerre !
En effet, après plus de deux décennies de graves crises qui ont tristement marqué l’histoire de la Côte d’Ivoire et à quelques mois des échéances électorales de 2020, la responsabilité de tous ceux qui détiennent l’autorité – à quelque niveau que ce soit - leur impose de tout mettre en œuvre pour travailler à la réconciliation et à la cohésion sociale, pour prévenir les crises et consolider la paix. Certes, construire la paix n’est pas œuvre facile. Cependant, nous vous le demandons avec insistance, à vous qui tenez entre vos mains, la destinée de notre peuple : Evitez-nous une autre guerre !
A ce titre, nous Archevêques et Evêques de Côte d’Ivoire, demandons spécialement au Gouvernement, au nom de la paix, de poursuivre et d’achever le processus du désarmement, car les armes circulent encore dans notre pays et ce n’est un secret pour personne. En effet, comment comprendre qu’à chaque conflit intercommunautaire, des armes blanches et des armes de guerre soient régulièrement et professionnellement utilisées, ce qui est de nature à traumatiser nos populations. Devant cet état de fait, une fois encore, et au nom du droit à la vie, nous vous le demandons : Evitez-nous une autre guerre !
Déjà le 25 janvier 2015, au terme de notre 99ème Assemblée Plénière à Abengourou, nous avions posé comme l’un des préalables à l’organisation des élections, le désarmement effectif de tous ceux qui n’ont pas le droit de porter des armes. Aujourd’hui encore, nous lançons de nouveau cet appel pressant, au nom de la paix et pour une vraie réconciliation : tous, désarmons nos cœurs, nos bouches et nos bras, car il y va de la vie de notre nation. C’est pourquoi, à présent, nous lançons cet appel à tous nos concitoyens et à tous les habitants de ce pays : acteurs politiques, jeunes, hommes et femmes de médias, guides religieux : Evitons-nous une autre guerre !
Pour ce faire, nous exhortons tous nos concitoyens à être des artisans de paix, en consolidant les acquis en matière de cohésion sociale. La paix est le premier don que le Christ Ressuscité a fait à ses disciples : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix (Jean 14, 27a) ». En tant que croyants et hommes de bonne volonté, nous en sommes tous les porteurs, les témoins et les artisans. Dans les difficultés inhérentes à notre marche commune, continuons ensemble à promouvoir la culture de la paix dans la justice et la vérité : « Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu (Mt 5,9) ».
Nous exhortons les uns et les autres à la culture du pardon, en vue de construire une Nation forte et prospère. En effet, le pardon libère des ressentiments, de la haine et de la vengeance qui mènent à la mort. Dans le contexte de la crise et de la méfiance qui nous affectent aujourd’hui dans ce pays, pardonner, c’est se donner la chance de regarder ensemble l’avenir avec optimisme.
Pour y parvenir, ouvrons nos cœurs à l’action de l’Esprit Saint qui est capable de rétablir les relations brisées, car il est l’Esprit de réconciliation et de paix. Et comme le souligne notre Saint Père, le Pape François, dans son Exhortation Apostolique: « L’Esprit Saint possède une imagination infinie, qui sait dénouer les nœuds même les plus complexes et les plus inextricables de l’histoire humaine » (Evangelii Gaudium - La joie de l’Evangile - au numéro 178). Que par l’intercession de la Vierge Marie, Notre Dame de la Paix, le Seigneur accorde à notre Nation de poursuivre sa marche dans la vérité, la concorde, la prospérité, la justice et la paix. Evitez-nous une autre guerre ; évitons-nous une autre guerre.
« Je ne suis candidat à rien en 2020. C'est un devoir de ramener la paix en Côte d'Ivoire. Voilà la campagne que je veux engager, a t- il assuré à nos confrères de l’AFP à qui i a accordé un entretien.
L’homme de 47 ans a le droit de s'exprimer publiquement mais il a interdiction d'évoquer son dossier en cours. Il ne porte pas de bracelet électronique et a le droit de recevoir des visiteurs. Il est surveillé et protégé par deux policiers en civil, très discrets dans un hôtel de la Haye.
« La prison a été un professeur pour moi et je veux partager cette expérience pour dire qu'il faut prévenir les conflits. Je veux jouer ce rôle dans mon pays ».
Durant ses cinq ans de prison à la Haye, il assure avoir reçu en cadeau un demi-million de livres et 200 DVD, et avoir fréquemment joué au football avec l'ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba, acquitté après 10 ans de détention. Il aussi amélioré ses talents culinaires, en préparant souvent la sauce graine au riz, un plat très prisé en Côte d'Ivoire : « Je veux rentrer en Côte d'Ivoire pour participer à la paix et à la reconstruction de mon pays. A la réconciliation », affirme-t-il.
Surnommé le général des rues pour sa capacité à mobiliser les partisans de l'ex-président ivoirien, Charles Blé Goudé est un des membres les plus controversés du clan Gbagbo.
Les Jeunes patriotes, mouvement pro-Gbagbo extrêmement violent, critiquait souvent l'actuel président ivoirien Alassane Ouattara, la France et l'ONU.
Ses détracteurs et les ONG internationales le considèrent comme un de ceux qui ont contribué à la montée de la tension en Côte d'Ivoire depuis l'arrivée au pouvoir de Gbagbo et l'émergence de la rébellion des Forces nouvelles qui occupe le nord.
Un climat anti-français et anti-médias est de plus en plus développé par le pouvoir et les Jeunes patriotes. Le correspondant de RFI Jean Hélène est tué par un policier en 2003, un autre journaliste, Guy-André Kieffer, est toujours porté disparu.
En novembre 2004, Blé Goudé lance ses partisans à l'assaut des blancs vivant à Abidjan, provoquant la fuite de milliers d'entre eux, évacués dans la précipitation par la France.
Ensuite, plus de 3.000 personnes sont tuées pendant la crise post-électorale entre décembre 2010 et avril 2011. On lui attribue souvent le slogan « A chacun son blanc », qui appelait à la chasse des étrangers blancs de peau, notamment les Français.
Dans le même entretien, il affirme que : « J'ai été victime de propagande. J'ai demandé qu'on me produise un seul son qui n'ait jamais venu étayer cette propagande ».
Au sujet de ses rapports avec Laurent Gbagbo dont le parti, le FPI est divisé en deux camps: « il faut que le président Gbagbo retourne en Côte d'Ivoire. Son retour pourrait être salvateur pour la paix sociale en Côte d'Ivoire. C'est un rassembleur, je pense qu'il a encore un rôle à jouer en Côte d'Ivoire ».
L'ex chef des Patriotes est pessimiste quant à la présidentielle de 2020 : « On va droit dans le mur. Les facteurs qui ont conduit à la crise postélectorale en 2010 sont deux fois plus réunis. Le bloc qui est arrivé au pouvoir est aujourd’hui divisé en trois. L'aile militaire avec Guillaume Soro et l'aile politique avec Bédié. Ouattara est isolé ».
« De l'autre côté l'opposition qui n'est pas homogène. Ce sont ces mêmes problèmes (la fixation sur un fauteuil présidentiel) qui ont conduit à la crise post électorale de 2010 », estime-t-il.
Il propose que tous les "protagonistes au complet initient une campagne de paix auprès des Ivoiriens.
Blé Goudé se dit prêt au dialogue avec le régime qui l'a envoyé en prison. "Je me veux un homme d'Etat (...). Je suis prêt à parler avec tout le monde, et je demande à mes partisans de le comprendre ainsi. Et au delà de mes partisans, je demande aux Ivoiriens de le comprendre", affirme-t-il.
Démagogie ?
« Comment peut-on tenir un discours démagogique, quand on a fait deux ans d’exil, 14 mois d’enfermement dans une cellule à la DST (en Côte d'Ivoire) seul, sans visite pour finalement atterrir à la CPI pendant cinq ans. Quand on sort de ces épreuves, on ne peut pas tenir un discours démagogique », jure-t-il.
Même s'il assure n'être candidat à rien, il avoue préparer le congrès prévu pour août en Côte d'Ivoire en vue de transformer son mouvement, le Cojep en parti politique, capable de participer aux futurs scrutin, hormis la présidentielle de 2020.
Nicole Ricci Minyem