C’est connu, l’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne a été condamné à 20 ans d’emprisonnement par les instances judiciaires de son pays. Dans la foulée, le collectif des avocats de Guillaume Soro qui n’a pas pris part ce mardi à l’audience, dénonce une violation de la l’arrêt de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples.
Guillaume Soro accusé de recel de deniers publics et de blanchiment de capitaux, a été jugé ce mardi par le tribunal correctionnel de son pays (Abidjan-Plateau). Il ressort du procès que l’accusé écope d’une condamnation à 20 ans d’emprisonnement. Sauf que ce verdict n’est du goût du collectif des avocats de l’ancien président de la chambre basse du parlement ivoirien qui évoque une « violation » de l’arrêt de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples. Me Emile Suy Bi, l’un des avocats confie qu’ils n’ont pas pu prendre part au procès car ils n’ont « pas été associés à la procédure d’instruction ».
Il fait savoir en outre qu’à leur connaissance leur client « n’a jamais reçu un acte l’informant qu’il y aurait une audience ». Pourtant, « l’arrêt de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples a demandé à l’Etat de Côte d’Ivoire de surseoir » à l’exécution du mandat d’arrêt contre M. Soro et surtout d’attendre la position de la Cour sur le fond de l’affaire », déclare Me Emile Suy Bi. Il défend dans le même temps, « cette procédure aurait due être gelée. Pour nous, à partir de l’arrêt de la Cour africaine, tout ce qui se fait actuellement se fait en violation des droits fondamentaux de notre client ».
Les Avocats de l’Etat
Consulté par l’APA, le collectif des avocats de l’Etat de Côte d’Ivoire a affirmé dans une déclaration relative à cette audience que « les avocats de M. Soro Guillaume, en avaient connaissance depuis plusieurs semaines ». Le collège des avocats de l’Etat ivoirien relève aussi que ce dossier « n’est que l’aboutissement logique du processus judiciaire auquel ces avocats ont participé activement jusqu’au prononcé de l’ordonnance qui a renvoyé leur client devant le tribunal correctionnel d’Abidjan ». « Aussi, cette audience se tient à la suite d’une phase d’instruction préalable rigoureuse, au cours de laquelle ces avocats ont été mis en situation de développer, sans aucune restriction ni empêchement, leurs moyens de défense (…) et ce, en dépit de la non-comparution de cet inculpé », note-il.
Les avocats de M. Soro ont à en croire les avocats de l’Etat, « exploité toutes les voies de recours qu’exigeaient les actes juridictionnels pris à l’encontre de leur client ».
Président de l’Assemblée nationale ivoirienne de 2007 à 2012 Guillaume Soro, est candidat à l’élection présidentielle de 2020 et il a réagit à cette condamnation en assurant une victoire à cette échéance.
Innocent D H