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Dans un entretien accordé à l'Agence Cameroun Presse, Ruben Djaouro, président national du Parti national des patriotes camerounais (PNPC) présente les contours des conseils régionaux au Cameroun.

 

Le projet de loi n° 1047/PJL/AN déposé à l'Assemblée Nationale et fixant le nombre, la proportion par catégorie et le régime des indemnités des conseillers régionaux rendre sans doute dans la volonté du chef de l'État de mettre sur pied les institutions prévues par la constitution du 18 janvier 1996 étant donné que l'article 55 de ladite constitution stipule en son alinéa 1 que : "les  collectivités territoriales décentralisées de la République sont les régions et les communes. Bien que cela fait exactement 23 ans que cette loi constitutionnelle existe dans notre pays même si l'on peut dire  que "better late than never", il faut tout de même dire que l'urgence de la mise sur pied de cette institution en ce moment précis a indubitablement pour prétexte la crise sociopolitique du Nord-ouest et du Sud-ouest dont la cause fondamentale est quoiqu'on dise l'épineux problème de développement dans notre pays.

Dans ce contexte où depuis 3 ans, l'État ,malgré la pléthore de mesures prises jusqu'ici peine à mettre fin à ladite crise et surtout dans le souci de se trouver un interlocuteur fiable émanant du choix du peuple quoique l'article 58 de la constitution dit en son alinéa (1) que : "Dans la région, un délégué nommé par le président de la République représente l'État", nous osons néanmoins croire que cette institution  viendra nous faire sortir de l'auberge surtout que certaines institutions créées manu-militari pour mettre fin à cette sale guerre ne semblent pas avoir porté les fruits escomptés. Dans tous les cas, compte ténu du fait que l'exécutif à travers ses administrateurs véreux nous ont malheureusement et implicitement fait savoir à travers des actes de détournement des derniers publics  que l'argent du contribuable n'est pas destiné au développement économique ,social, sanitaire, éducatif, etc. de ce dernier, la mise sur pied des conseils régionaux devient de facto une nécessité impérative.

Maintenant, 90 conseillers régionaux dont 70 représenteront la catégorie des délégués et 20 la catégorie du commandement traditionnel pour un total de 900 conseillers sur toute l'étendue du territoire national semble être raisonnable étant donné que notre pays compte 406 arrondissements. C'est dire qu'on aura au moins un conseiller par arrondissement pour ne pas dire au moins deux dans les normes. Seulement, attendons voir si lesdits conseillers ne seront soumis aux diktats de la tutelle de leurs partis politiques et partant de l'exécutif et que ceux-ci ne seront pas imposés à la population au nom d'une certaine "discipline du parti" comme nous avons coutume de l'entendre dans ce pays surtout que cette élection sera à n'en point douter la photocopie des sénatoriales au vue de ce qui se dessine.

Parlant de la disposition légale qui stipule que " un décret du président de la République déterminera par département ou le cas échéant, par circonscription issue d'un regroupement ou d'un découpage spécial, le nombre de conseillers régionaux de chaque catégorie", il faut dire de façon péremptoire qu'il s'agit là du "maa calcul maa plan". D'ailleurs, nous savons tous que le but c'est de permettre à l'exécutif d'avoir la main mise sur le découpage comme c'est le cas au sénat où en plus des 70 sénateurs élus par les conseillers municipaux, les 30 autres sont nommés par le président de la République. Cette stratégie politicienne n'existe pas seulement au Cameroun. Quoiqu'on dise, cela permettra à l'exécutif d'avoir la main mise sur la décentralisation qui, sans chercher à lire dans une boule de cristal finira par s'écrire en deux mots à savoir "de centralisation". De toutes les façons si tel est le cas, nous ferons que du surplace et le pauvre contribuable pourrait continuer à payer le prix  car tant qu'on n'aura pas cette volonté politique ayant vocation à laisser main libre aux collectivités territoriales décentralisées, nous n'auront que des institutions budgétivores et inutiles. Mais alors inutiles pour les gouvernés.

L'organisation des régionales avant les municipales et les législatives comme cela semble se dessiner est politiquement bien calculée. Nous savons que les présidentielles nous ont fait comprendre que la base est menaçante. Et le risque de changement du rapport des forces au niveau local était d'ailleurs très perceptible. Donc, il est question de conserver ses acquis locaux pour ne pas dire ses atouts pour se tailler la part du lion lors des régionales de peur que... Écoutez ! Lorsqu'on sait que la communauté urbaine, placée sur l'autorité du délégué du gouvernement nommé par décret du président de la République gère sous la tutelle de l'État les affaires locales en vue du développement économique, sociale et culturelle de ses populations et que conformément à l'article 55 de la constitution du 18 janvier 1996  notamment en son alinéa (2) que les conseils régionaux ont pour mission de promouvoir le développement économique, social ,sanitaire, éducatif, culturel et sportif..., du coup, on peut dire sans risque de se tromper que  l'avènement des conseils régionaux viendra mettre fin à l'existence des communautés urbaines. Non, si le nombre d'institutions était synonyme de changement, que dis-je, de développement, je crois qu'on ne parlerait plus de corruption dans notre pays eu égard à la pléthore des institutions créées pour mettre fin à ce fléau. Ce qui importe c'est d’abord la volonté politique c'est-à-dire, donner plus d'autonomie à ces institutions et ensuite la mentalité des hommes et femmes placés à la tête de celles-ci.

 

Bossis Ebo'o

 

Les stocks rassemblés dans les magasins de la Société sucrière du Cameroun à Mbandjock et Nkoteng permettront de couvrir le marché en cette denrée sur une longue période, rassure-t-on.

 

Le marché camerounais du sucre ne connaîtra pas de pénurie dans les mois à venir. Les assurances sont de la Société sucrière du Cameroun (Sosucam) qui a ouvert ses installations mercredi à la presse. La visite des magasins de ses usines de Mbandjock et de Nkoteng a permis de constater surplace près de 50 000 tonnes de sucre stockées. 

Pour les responsables de l’entreprise, cette cargaison va permettre de couvrir les grandes périodes de consommation de cette denrée qui s’étalent sur plusieurs mois, lit-on dans les colonnes de Cameroon Tribune.

« Cette disponibilité est une garantie de couverture des différents marchés à l’approche des grandes échéances comme la période du jeûne de Ramadan, la période festive aux alentours de la fête de l’Unité, les entrées en production de toutes les grosses unités brassicoles, les fabricants de biscuits, les producteurs de yaourts et de jus », souligne Jean-François Ntsama, directeur commercial et marketing de la Sosucam.

La Sosucam tient à rassurer les consommateurs sur l’augmentation du volume de production compte tenu de ce qu’elle dispose encore de plusieurs mois de campagne devant elle.

Au-delà d’une simple visite d’entreprise, indique le journal, cette descente des hommes des médias à Mbandjock et à Nkoteng aura servi de prétexte au tout nouveau directeur général adjoint de la Sosucam, arrivé le 26 novembre 2018, de prendre contact avec la presse.

Samuel Second Libock s’est davantage voulu rassurant quant à la modernisation continue de l’outil de production en vue de la hausse permanente de la productivité, la disponibilité des stocks sur le marché et la qualité des produits de son entreprise qui, selon lui, atteignent les standards internationaux en la matière.

Une visite de la chaîne de production a permis de constater que la structure a créé une sorte de pluie artificielle en adaptant un système d’irrigation par aspersion au moyen d’une rampe pivotante. Longue de 602 m, elle permet d’arroser 100 ha de plantation à la ronde.

Grâce à cette technologie, « finies les longues périodes de sécheresse qu’elle a connues par le passé. Au moyen d’une récolteuse mécanique, d’importantes quantités de canne à sucre sont convoyées à l’usinage où toutes les conditions sont réunies pour un meilleur rendement ».

 

Otric N.

Le 7 avril prochain, le Rwanda va organiser des manifestations, à l’occasion du 25ème  anniversaire du génocide de 1994, dont le traumatisme reste présent dans l’esprit des populations, malgré les progrès accomplis en un quart de siècle par ce petit pays d'Afrique des Grands Lacs.

 

« Souvenir, unité et renouveau » est le thème choisi par les autorités rwandaises cette année, qui veulent mettre un accent particulier sur la sensibilisation de la  jeunesse, qui n'a pas vécu le génocide mais continue à en subir les conséquences.

Comme chaque année, le président rwandais Paul Kagame va ouvrir une période de deuil national de 100 jours, en allumant une flamme du souvenir au mémorial de Gisozi à Kigali, avant d'assister à une cérémonie au stade Amahoro.

Cent jours comme le temps qu'aura mis, entre avril et juillet 1994, le régime extrémiste hutu pour tuer au moins 800.000 personnes, selon l'ONU, essentiellement parmi la minorité tutsi, mais aussi chez les Hutu modérés.

L'assassinat au soir du 6 avril 1994 du président rwandais hutu Juvénal Habyarimana a déclenché le génocide. Le lendemain, les Forces armées rwandaises (FAR) et les miliciens Hutu Interahamwe, fanatisés par des années de propagande contre les « Inyenzi » (cafards) tutsi, donnaient le signal des massacres.

Les tueries s'étendent à l'ensemble du pays. Toutes les couches de la population, encouragées par les autorités et les "médias de la haine", s'y adonnent. Hommes, femmes et enfants sont exterminés à coups de machette, jusque dans les églises où ils s'étaient réfugiés.

Le carnage prend fin lorsque la rébellion Tutsie du Front patriotique rwandais (FPR) s'empare de Kigali le 4 juillet, déclenchant en retour l'exode de centaines de milliers de Hutu apeurés vers le Zaïre voisin (aujourd'hui la République démocratique du Congo).

Vingt-cinq ans après le dernier génocide du XXe siècle, la terre rwandaise continue de recracher des corps. Des journalistes ont vu il y a quelques jours, des ossements d'au moins 30 corps tout juste trouvés dans une fosse commune être déposés au mémorial de Nyamata (sud).

 

Le défi de l'unité nationale

Pour les plus de 12 millions de Rwandais, la période de commémoration est chaque année sombre : « Plus on se rapproche de la date, plus j'y pense. Des bruits, des images d'Interahamwe me reviennent à l'esprit. Je ne dors plus », raconte Damien Munyakayanza, un rescapé du génocide.

Des groupes de discussion sont prévus, ainsi que des veillées. Les survivants nettoient et enterrent à nouveau des os de victimes. Les sites mémoriaux sont aussi nettoyés. Le violet, couleur du deuil, est de mise. 

En l'espace d'une génération, le Rwanda a fait beaucoup, devenant un pôle de stabilité politique, faisant d'un pays en ruines une économie robuste, et en retrouvant une certaine cohésion sociale. 

« Lors de ces 25 dernières années, le grand souci ou le grand défi du Rwanda a été la reconstruction de l'unité nationale. Il a été question d'amener tous les Rwandais à comprendre que nous partageons un même pays, les mêmes droits, donc la construction d'un État de droit a été un défi essentiel et capital », déclare Jean-Damascène Bizimana, secrétaire général de la Commission nationale de lutte contre le génocide.

 

Des obstacles à la réconciliation

Dans la quête de réconciliation, la justice a joué un rôle crucial. Des dizaines de responsables du génocide ont été condamnés par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Et quelque deux millions de Rwandais ordinaires ont été jugés par les tribunaux populaires (gacaca). Ces derniers  fonctionnaient sur le principe des aveux. Mais dans certains cas, l'absence de repentir et le non paiement des réparations dues pour les biens pillés ou détruits restent des obstacles à la réconciliation.

Les Rwandais ne cachent pas que leur pays a encore du chemin à parcourir avant d'être définitivement apaisé. Mais pour les détracteurs du pouvoir, le consensus social n'est qu'apparence, masquant l'emprise totale du régime sur sa population.

Le Rwanda comptait sur la présence à Kigali le 07 avril d'Emmanuel Macron. Mais le président français a décliné l'invitation et demandé au député Hervé Berville, orphelin d’origine rwandaise adopté par une famille française en 1994, de le représenter.

 

Nicole Ricci Minyem

Expert en gouvernance et homme politique appartenant au RDPC, il estime qu' : « Annoncer la « mort » des Délégués du Gouvernement serait mettre la charrue avant les bœufs »

 

A travers cette tribune, nous avons présenté la Décentralisation telle énoncée par la Constitution du 18 Janvier 1996 (Loi n°96/06 du 18 janvier 1996). En son Article premier Alinéa(2), il est écrit : « La République du Cameroun est un Etat unitaire décentralisé. ». Le Titre 10 et les Articles 55,56, 57, 58, 59, 60, 61 et 62 définissent les Collectivités Territoriales Décentralisées(CTD), présentent les missions et le rôle de l’Etat dans l’accompagnement. Dans les dispositions finales, il est rappelé que la mise en place de ces différentes instances de gouvernance sera progressive (Article 67(1). Les nouvelles institutions de la République prévues par la présente Constitution seront progressivement mises en place).

 

Depuis 2004, plusieurs outils de gouvernance locale sont élaborés afin de faciliter la mise en œuvre effective de la décentralisation au Cameroun à l’instar de la loi d’Orientation de la Décentralisation (Loi N°2004/017 du 22 juillet 2004), la loi fixant les règles applicables aux Communes (Loi N°2004/018 du 22 juillet 2004), la loi fixant les règles applicables aux Régions (Loi N°2004/018 du 22 juillet 2004), la loi portant régime financier des CTD de 2009 ( Loi N°2009/011 du 10 Juillet 2009)…etc. A côté de ces différents textes qui encadrent la Décentralisation, nous avons des instances de gouvernance comme le CONSEIL NATIONAL DE LA DECENTRALISATION créé par la Loi N°2004/017 du 22 juillet 2004 et organisé par le Décret N°2008/013 du 17 janvier 2008 dont le rôle est de suivre et d’évaluer la mise en œuvre de la Décentralisation au Cameroun. Il est présidé par le Premier Ministre. Depuis 2018, nous avons le Ministère de la Décentralisation et du Développement Local, le Décret N°2018/449 du 1er Aout 2018, organise ce Ministère et définit ses missions.

 

Cette brève présentation rafraîchit notre mémoire et nous permet d’apprécier le chemin parcouru depuis 1996. La mise sur pied des CONSEILS REGIONAUX vise ainsi à parachever ce processus de Décentralisation. Parlant du Projet de loi, actuellement au Parlement, il vient à point nommé, au moment où tous les Camerounais attendent une décentralisation effective. Des questions circulent depuis quelques temps, relatives à la composition de ce Conseil Régional et du nombre par Région. Nous voudrions rappeler que contrairement à la composition sociologique, le législateur a été précis (Article 57 Al2). Les conseillers régionaux dont le mandat est de cinq (5) ans sont : les Délégués des départements élus au suffrage universel indirect et les représentants du commandement traditionnel élus par leurs pairs. Il est resté muet sur le nombre de Conseillers Régionaux, la proportion…etc donnant ainsi la possibilité au Chef de l’Etat de définir le nombre de conseillers par Région en fonction du contexte (Article 57 Al2)…Le mode d’élection, le nombre, la proportion par catégorie, le régime des inéligibilités, des incompatibilités et des indemnités des conseillers régionaux sont fixés par la loi.). De ce qui précède, nous convenons, que le projet de loi en cours actuellement au parlement est juste une application de la Constitution du Cameroun en son Article 57.

 

Cette disposition qui donne la possibilité au Chef de l’Etat de déterminer le nombre des conseillers par Département est inscrite dans la constitution, elle viserait à corriger certaines insuffisances. Il s’agit ici d’une disposition qui prône l’équité. Elle permet de ne pas donner la même chose à tout le monde, mais de distribuer proportionnellement. Par exemple le Département du Mfoundi dans la Région du Centre ne saurait avoir le même nombre de Conseillers Régionaux que la Mefou-Akono, tout comme dans la Région de l’Ouest, le Département des Bamboutos et celui du Nkoung-Nkhi. Le Code électoral de 2012 revient encore sur cette disposition (ARTICLE 247.- (1) Chaque département constitue une circonscription électorale pour l’élection des conseillers régionaux. (2) Toutefois, en raison de leur situation particulière, certaines circonscriptions peuvent faire l’objet d’un regroupement ou d’un découpage spécial par décret du Président de la République.).

 

Une décentralisation efficace s’appuierait autant sur le principe d’égalité que d’équité. L’autre polémique actuellement au Cameroun serait l’ordre de passage des différents scrutins (Législatif, Municipal, Régional, Sénatorial…etc). Le législateur est aussi resté muet sur l’ordre de passage des différents scrutins. Il n’est écrit nulle part qu’on devrait faire telle élection avant telle autre élection. Donnant ainsi la possibilité au Chef de l’Etat de convoquer chaque corps électoral suivant un ordre établi par lui-même, mais tout en respectant la qualité du collège électoral et le délai. Annoncer la « mort » des Délégués du Gouvernement à l’avènement des Conseils Régionaux serait mettre la charrue avec les bœufs parce que la Constitution donne la possibilité d’en créer d’autres CTD comme les Communautés Urbaines, même avec l’avènement des conseils Régionaux (Art 55(1).

 

Les collectivités territoriales décentralisées de la République sont les régions et les Communes. Tout autre type de collectivité territoriale décentralisée est créé par la loi.). Cependant, il est déjà prévisible que le pouvoir que détiendraient les Délégués du Gouvernement sera nettement réduit. Et s’il n’y a pas une proactivité de la part de l’Etat, on devrait s’attendre dans les prochains jours à des conflits entre ces deux instances dus au chevauchement de compétences. Les populations attendent impatiemment l’adoption de cette loi par le Parlement surtout la Promulgation par le Chef de l’Etat.

 

La mise sur pied des Conseils Régionaux viendrait ainsi parachever le processus de Décentralisation au Cameroun en cours depuis 1996. Cependant, nous devrions être assez prudents, la mise en œuvre est une chose et l’opérationnalité en est une autre. Le suivi de cette instance de gouvernance locale devrait être spécial au risque de se retrouver avec une instance qui n’est pas différente de l’Etat central actuel ou une instance dont l’existence n’est pas différente de son absence. Il serait aussi impératif que le profil des futurs Conseillers régionaux soit bien défini. Il faudrait des hommes et femmes qui comprennent bien la décentralisation et capables d’apporter un plus pour la mise en place de cette instance au risque de se retrouver avec des conseils régionaux constitués de personnes à la quête d’une reconnaissance. D’autre part, afin de renforcer ces conseils régionaux, les communes devraient être redéfinies. Avec la définition actuelle (commune= Arrondissement) on risquerait de passer à côté de la Décentralisation. Pour plus d’efficacité, il serait très important de prendre aussi en considération, la taille de la population et donner la possibilité à certains arrondissements d’avoir plusieurs Communes.

 

Propos transcrits par Félix Swaboka

 

Selon certains confrères de la presse privée, tout part d’une vidéo mise en circulation dans les réseaux sociaux. Pendant environ sept minutes, on voit deux hommes retirer de l’argent dans un distributeur automatique de billets et, quelque temps après, rejoindre un troisième, dans une voiture garée.

 

Ce sont les échanges entre les trois personnages qui ont attiré l’attention des confrères de Bougna.net qui dans leur article, ont mis en avant, la transaction financière, qui dans un premier temps, n’aboutit pas. Celui qui est présenté comme un agent de la brigade mobile ne semble pas satisfait et décide de passer un coup de fil à son supérieur, afin que ce dernier lui dicte la démarche à suivre. Distinctement, on l’attend dire qu’il faut appeler Baboulé et après le coup de fil, un compte rendu est fait au propriétaire de la voiture : « Il dit qu’en principe tu devais lui donner 500 000 ».

Une doléance que s’empresse de satisfaire, celui qu’on pense être le démarcheur qui par ailleurs conclu en ces termes : «  Les bons comptes font les bons amis ».

L’agent de la Brigade Mobile continue : « j’attends seulement ma clientèle pour ma voiture ». Et le démarcheur de lui répondre : « la voiture est déjà prise. Moi-même j’ai mon jus dedans ».

En lui remettant la carte grise, l’agent de la Brigade mobile le rassure : « on est en train d’appeler le gars qui est en route. On va lui dire…Quand tu vas arriver, tu vas seulement passer », puis, il sort et ferme la portière.

 

De quoi s’agit –il concrètement ?

La mise en circulation de cette vidéo, embarrasse à la direction générale des Douanes. L’attitude des trois personnages suscite de nombreuses interrogations : Le véhicule en question est-il issu de la contrebande ? S’agit-il d’un véhicule saisi, puis ressorti du circuit par des agents véreux ? S’agit-il du véhicule d’un agent des Douanes vendu par personne interposée ?

Contacté par les hommes des médias,  Fongod Edwin Nuvaga, le directeur général des Douanes parle d’une enquête en cours, sans aucune autre précision : « J’ai demandé au chef de secteur de mener une enquête très rapidement ce matin. Si c’est vrai je vais envoyer une mission d’enquête ce week-end. On fera le point rapidement ».

La vidéo mise en circulation et dont on ne pourrait mettre en doute la fiabilité, intervient au moment où l’administration douanière déploie des techniques, afin de mettre fin à la contrebande ainsi qu’à la corruption, grâce au travail mené conjointement sur le terrain par les équipes de la  Brigade mobile et, celle de l’opération Halte au commerce illicite. 

Depuis le début de l’année 2019, une cinquantaine de véhicules ont été saisis dans le cadre de l’opération Halcomi III. Les dernières saisines ont été effectuées au cours de la semaine allant du 10 au 17 mars 2019. Les équipes de la DGD avaient réussi à mettre la main sur deux fourgonnettes et 12 véhicules entrés en contrebande.

Elle montre également la difficulté pour la Douane camerounaise d’assainir le marché de la contrebande dans le Secteur Douanes du Nord. Un secteur considéré comme le champion national de la contrebande. Pour rappel, en 2018, plus d’une centaine de véhicules ont été saisis dans cette seule région. 

 

Nicole Ricci Minyem

Depuis un an, les Tchadiens n'ont plus accès normalement à leurs réseaux sociaux. Plusieurs associations ont ainsi dénoncé jeudi la « censure » des réseaux sociaux, après la décision du régime de couper il y a un an les réseaux sociaux dont Facebook, Twitter et WhatsApp pour des raisons « sécuritaires ».

 

Depuis un an donc, jour pour jour, les Tchadiens sont privés d'un accès normal à Facebook, Twitter mais aussi aux messageries WhatsApp et Viber. La situation sécuritaire au Tchad est alors évasivement évoquée. Ce fut encore le cas mercredi 28 mars, lors d'une rencontre entre le ministre de la Communication Oumar Yaya et des journalistes. Sans beaucoup plus de précision.

En effet, Depuis la dernière élection présidentielle, en 2016, les détracteurs du président Déby ne cessent de sonner la mobilisation par le biais des réseaux sociaux. Cette mobilisation s'est avérée efficace car, selon Vincent Niébédé, le correspondant de la BBC à Ndjamena, de nombreux Tchadiens utilisaient les réseaux sociaux pour organiser des manifestations anti-gouvernementales. Cette mobilisation a fait d'Internet une véritable menace pour le gouvernement.

« Cette censure est d’autant plus insupportable que les gens ne savent pourquoi ils n’ont plus la possibilité d’utiliser normalement les réseaux sociaux », indique Julie Owono, directrice exécutive d'Internet sans frontières, une ONG très impliquée dans ce dossier. Elle exhorte le gouvernement tchadien à mettre fin à une mesure de censure qui viole le droit à la libre expression et entrave les opportunités pour la jeunesse tchadienne.

Il aura déjà fallu aller devant la justice pour avoir la preuve que ces blocages sont le fruit d'une volonté gouvernementale. « On a introduit des actions au civil [contre les principaux opérateurs Airtel et Tigo, ndlr], et au cours des débats, le représentant de l'Arcep, l’autorité de régulation des télécommunications, qui a été convoqué, est venu en apportant l’ordre qui avait été transmis par le ministère de l’Intérieur aux opérateurs téléphoniques », poursuit Julie Owono. 

Mais, vous croiserez des Tchadiens connectés. Les 400 000 internautes adeptes de ces réseaux ont trouvé des moyens de contourner les blocages. Mais ces tours de passe-passe commencent à coûter cher. Il y a d'abord le traditionnel recours aux VPN, ces réseaux privés virtuels qui simulent une connexion à l'extérieur du pays. Problème, ces applications consomment aussi de la bande passante. « On utilise soit des versions gratuites soit des versions payantes, Les versions gratuites, déjà, ralentissent la vitesse de connexion, et de façon générale, les VPN utilisent une partie du forfait internet, qui se termine donc plus vite. », explique le blogueur Annadjib Ramadane.

Or, pour les Tchadiens résidant près de la frontière camerounaise, la tentation est grande également d'aller se servir de l'autre côté. « Il y a certains quartiers de Ndjamena qui sont près du fleuve Chari, ça veut dire que leurs habitants peuvent capter le réseau des villes camerounaises voisines. Dans la capitale, vous pouvez ainsi trouver des vendeurs de cartes SIM camerounaises Nexttel, Orange ou MTN », assure Annadjib Ramadane.

Des pratiques encouragées par une connexion plus fluide et des tarifs surtout plus bas. Mais des pratiques qui ne plaisent pas beaucoup aux autorités tchadiennes, qui auraient même envisagé, selon Internet sans frontières, d'installer des brouilleurs pour empêcher que les ondes des réseaux camerounais ne traversent la frontière.

 

Danielle Ngono Efondo

La BEAC durcit les conditions d'ouverture d'un compte en devises hors et dans la CEMAC. En effet, La Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) a publié la nouvelle réglementation relative à l’activité de change dans les six pays de la CEMAC (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad).

 

D'après la nouvelle réglementation, l’on apprend que l'ouverture d'un compte en devises hors de la CEMAC est interdite aux personnes morales résidentes, à l’exception des établissements de crédit. Les résidents ici sont ceux qui vivent dans la sous-région ou qui ont leur centre d'intérêt économique prédominant dans la CEMAC.

Sont aussi concernés, ceux qui séjournent même de façon discontinue pendant plus d'un an dans l’un des pays de la sous-région ou ayant l'intention d'y exercer une activité économique pendant au moins un an, y compris les réfugiés.

Toutefois, indique la BEAC, la Banque centrale peut autoriser une personne morale résidente à ouvrir un compte en devises hors de la CEMAC dans les conditions et modalités fixées par elle. Par la suite, la Banque centrale en informe le ministère en charge de la Monnaie et du Crédit.

Désormais, les comptes des personnes physiques résidentes ouverts à l'étranger doivent être déclarés à la Banque centrale. Aussi, l'ouverture d'un compte en devises dans la CEMAC au profit d'un résident n'est pas autorisée. Toutefois, la BEAC peut autoriser une personne morale résidente à ouvrir un compte en devises dans la CEMAC dans les conditions et modalités fixées par elle.

Enfin, le compte en devises ouvert dans la sous-région ne peut être crédité ni de versements en franc CFA ni par le débit d'un compte en franc CFA. En outre, il ne peut présenter un solde débiteur.

Les retraits de devises sur un compte de résident en devises pour la couverture de besoins locaux sont interdits.

La violation de la réglementation des changes dans la zone CEMAC serait vraie dans la mesure où, les résidents de cette zone auraient de manière illégale des avoirs démesurés dans les banques extérieures à la sous-région.

Le quotidien Emergence dans son numéro paru le 27 mars 2019, rapporte les révélations faites par le FMI dans ce rapport sur les pays de la CEMAC. « Certains signes laissent penser que d’importants dépôts sont effectués à l’étranger par des résidents de la CEMAC, ce qui n’est probablement pas tout à fait conforme à sa réglementation des changes. Celle-ci exige que les fonds détenus par des résidents de la CEMAC dans les banques étrangères soient d’un montant limité et puissent être justifiés par exemple par le financement d’importations anticipées ou le service de la dette à court terme ».

En tenant compte des données fournies par la Banque des règlements internationaux (BRI), le FMI a indiqué que les fonds dont disposent les résidents de la sous-région dans les banques étrangères sont d’environ 5 milliards de dollars U.S, près de 2 897 milliards de FCFA à la fin de l’année 2017, dépassant ainsi le montant notionnel autorisé.

Cette nouvelle réglementation de la BEAC vise à juguler la rareté des devises dans la zone CEMAC. Car les agents économiques se plaignent de ne pas pouvoir mener leurs activités faute de liquidités. A cette préoccupation, la Banque centrale répond qu'il s'agit d'une pénurie entretenue artificiellement par les banques commerciales.  

Danielle Ngono Efondo

De retour au Gabon après cinq mois de convalescence au Maroc, Ali Bongo ne parvient pas à calmer les ardeurs de son opposition qui, exige qu’il se soumette à un examen médical. L’opposition réclame toujours que la vacance du pouvoir soit déclarée.

 

A peine rentré, Ali Bongo se voit interpeller par son opposition. Celle-ci, animée par le doute quant à sa capacité à diriger son pays, lui demande de se soumettre à une expertise médicale. « Nous voulons savoir si Ali Bongo a toutes ses facultés intellectuelles et si elles sont diminuées, nous voulons savoir s'il est apte à assumer ses fonctions de chef d’État. Avec une expertise médicale, nous serons définitivement fixés. » A déclaré l'avocat Anges Nzigou, membre du collectif « Appel à agir ».

Le noyau de cette démarche est constitué du collectif « Appel à agir » qui regroupe 10 personnalités de l'opposition et de la société civile, comme Marc Ona de « Tournons la page », l'universitaire Noël Boudzanga.

Pour donner corps à leur exigence, ils ont pris l’initiative de déposer un recours auprès de la justice gabonaise. Le but de leur manœuvre étant de désigner un médecin, qui sera chargé de réaliser une expertise médicale pour dire si oui ou non, Ali Bongo est apte à diriger son pays.

Après le feuilleton du sosie présumé du président gabonais qui a alimenté les conversations dans la plupart des foyers du pays, place maintenant à l’exigence d’une expertise médicale. Le retour d’Ali Bongo a en effet attiré les attentions, mais aussi les inquiétudes. Le jour de son retour définitif au bercail le samedi 23 mars dernier, l’homme se déplaçait avec difficulté sur le tapis rouge, muni d’une canne et tenu par le bras par un de ses proches.

Cette situation a largement apporté de l’eau au moulin de l’opposition gabonaise, qui n’attendait pas meilleure occasion pour brandir la thèse de l’incapacité supposée ou redoutée de M. Bongo à tenir les rênes du pays.

Pendant ce temps, le chef de l'Etat gabonais se montre au travail. Alors qu'il n'avait plus tweeté depuis le 24 octobre, jour de son accident vasculaire cérébral, le président Ali Bongo Odimba a posté un premier message dimanche, au lendemain de son retour. Puis deux nouveaux tweets mardi, avec des photos où on le voit en audience. Et sur sa page Facebook, il a laissé une petite phrase qui ne passe pas inaperçue : « C'est avec une volonté et une énergie décuplées que je poursuis ma mission au service de notre pays. Une nouvelle étape du septennat s'ouvre ».

Danielle Ngono Efondo

Depuis le début de la crise sociopolitique dans les régions du sud-ouest et du nord ouest, contrairement à ce que pensent certains opposants et détracteurs du régime, il est indéniable que le Président de la République du Cameroun n'est pas resté insensible face aux revendications corporatistes et sociales, des populations dites anglophones. Plusieurs d'entre ces détracteurs affirment que seul le dialogue inclusif, pourrait trouver une solution définitive face à cette crise sociopolitique. Pourtant à y regarder de plus près et en scrutant profondément tout ce qui a déjà été entrepris par le Gouvernement, sous haute instruction du Président de la République, nous pouvons constater, si nous sommes un temps soit peu honnête, que la main tendue à l'endroit de ceux qui ont initié des revendications corporatistes, a été effective avec des débuts de solution.

Comment peut-on justifier que l'on parte des revendications corporatistes à des velléités de partition du pays ? N'a t'on pas vu deux fois de suite le Premier ministre se rendre à Bamenda, pour discuter avec les enseignants et les avocats, pendant que la grève était naissante ? Le Chef de l'État, l'a mandaté pour essayer d'apporter des solutions positives à leurs griefs. Par ailleurs, un comité ad hoc a été créé, sur haute instruction du Président de la République, afin d'examiner des solutions aux préoccupations des avocats des zones dites anglophones. Dans ce même élan de résolution de la crise sociopolitique le chef de l'État a aussi créé au sein de la cour suprême, une section chargée des recours contre les décisions rédigées en anglais. Aussi, toujours dans le domaine de la justice, le Président de la République a nommé des magistrats de parquet dans plusieurs tribunaux de la République d'obédience anglophone. N'est ce pas là une manière de dialoguer et de résoudre les problèmes de nos frères et sœurs de cette zone dite anglophone ? 

S'agissant des enseignants des universités de Buea et Bamenda, il y a eu le renforcement des programmes de capacitation de la langue anglaise. En outre, le comité ad hoc a exigé le respect de l'équilibre régional et le caractère bilingue de la République du Cameroun. 

Parlant toujours des éléments de dialogue, suite aux revendications des enseignants et avocats desdites régions, le chef de l'État a aussi créé la commission du bilinguisme et du multiculturalisme dont l'objectif est la promotion de la paix et la vulgarisation des deux langues officielles du Cameroun, que sont : l'anglais et le français. 

D'autres parts, des missions d'explications ont été envoyées auprès de la diaspora pour réaffirmer que tous les camerounais ont leur place au pays et ont une obligation morale de construire la Nation.

Ce bref rappel de toutes les actions entreprises par le chef de l'État et son Gouvernement, a pour but, de démontrer que nous sommes en voie d'un parfait esprit de dialogue, et que l'importance de faire asseoir les partis politiques, la société civile et bien d'autres forces vives de la Nation, aurait pu être sincère, si des personnes tapies dans l'ombre n'avaient pas des idées sécessionnistes, contraires à l'unité nationale.

Nous tenons à rappeler que le Cameroun est un pays indépendant et souverain, qui a élu un Président de la République, ayant pour mission essentielle, d'assurer le maintien de la paix et de l''intégrité territoriale, dans le but d’amener les camerounais vers le développement socioéconomique. Pour cela, il dispose des stratégies et des mécanismes, ainsi que des instruments qui lui permettent d'atteindre les objectifs qu'il s'est fixé.

Compte tenu du fait qu'il y'a  autant de factions, qu’autant de divisions, qui continuent à vandaliser et tuer des paisibles citoyens  et du fait de l'ampleur des tensions qui minent notre pays, il est inopportun et peu probable à l'heure actuelle que le chef de l'État puisse s'asseoir, nous dirons même inadmissible, avec des personnes qui veulent la partition du Cameroun. 

Ce serait une proposition incongrue que de penser un seul instant que le chef de l'État s'asseye sur la même table que les terroristes pour discuter. Ces terroristes doivent plutôt profiter du cadre qu'il a mis à leur disposition, le DDR, où ils doivent déposer leurs armes, afin qu'on leur trouve la possibilité de réinsertion dans la société camerounaise. L'ouverture faite par le Président de la République, en créant cette commission, permet aux égarés de bien vouloir se remettre en cause et s'amender afin de redevenir les fils d'un Cameroun un et indivisible. Mais s'ils s'entêtent à vouloir continuer dans l'esprit sécessionniste, ils seront combattus jusqu'à la dernière énergie, pour retrouver la paix et la sérénité d'antan  de notre cher et beau pays. Les derniers soubresauts seront détruits. Rien ne pourrait faire fléchir le chef suprême des armées, dans sa détermination à faire régner l'ordre par tous les moyens que la constitution lui confère. 

Tout ce que nous espérons et sommes confiants, est que le  Président de la République va avancer sur les deux tableaux primordiaux que sont, le développement socioéconomique dans la paix et la réconciliation de certains de nos frères qui se trompés de chemin, avec le reste de camerounais républicains. À cet effet, au lieu de s'arc-bouter sur le dialogue inclusif, aidons celui que nous avons élu à la magistrature suprême, par notre changement de comportement, à mener à bien le bateau Cameroun.

 

 

« Biya a une fois de plus le désir de biaiser le jeu »

 

Le projet de loi no 104/PJL/AN est truffé d'incongruités et les élus du peuple, s'ils le sont toujours, doivent pour une fois et en marge de leur chapelle politique, opposer une fin de non-recevoir à ce projet de loi. En effet, le problème ici n'est pas foncièrement le nombre de Conseillers fixé à 90; le problème c'est celui de la non-prise en compte des disparités géographiques et démographiques.

 

Sur le plan géographique, il est aberrant qu'une région comme celle de l'Est qui a une superficie de 109.000 km2 avec des enjeux et doléances à la mesure de sa superficie ait le même nombre de Conseillers Régionaux qu'une région comme celle du Sud qui a certes des gros défis de développement mais qui n'a que 43000 km2. En marge de la configuration géographique il aurait été intéressant pour ce projet de loi de prendre en ligne de compte l'élément démographique. En effet, les régions du Cameroun présentent des fortes disparités démographiques: Si la Région du Centre a une population de plus de 03 millions d'âmes, la Région du Sud elle n'a qu'environ 600.000 habitants.

 

Allant du postulat selon lequel les Conseillers Régionaux comme tous les élus locaux représentent les intérêts de leurs communautés respectives, il est injuste de placer les deux régions sus-citées sur la même balance, en leur fixant le même nombre de Conseillers Régionaux. En dépit de quelques combines, la formule utilisée pour le nombre de Conseillers Municipaux par Commune semble respecter ce postulat lié à la démographie. A l'aspect géographique et démographique, on peut ajouter l'aspect administratif.

 

Il est dit que les Conseillers Régionaux représenteront les départements. Si la Région du Nord n'a que 04 départements, celle de l'Ouest en a 08. Une simple analyse arithmétique nous fait comprendre que les départements de la Région du Nord auront deux fois plus de Conseillers Régionaux que ceux de la Région de l'Ouest, ce qui est une injustice naïve. Le projet de loi déposé sur la table du Parlement précise en outre qu'un décret fixera par département ou le cas échéant par circonscription issue d'un regroupement ou d'un découpage spécial, le nombre de Conseillers. On note encore là une tentative de manipulation politique à l'effet de se tailler la "part du lion"; sinon pourquoi prévoir encore en back office un découpage spécial alors qu'on a la latitude de déposer toutes les alternatives sur la table du Parlement habileté à légiférer sur des questions de législation électorale ? Biya a une fois de plus le désir de biaiser le jeu. Il est évident au regard de la configuration du budget 2019 et de l'actualité parlementaire que les élections régionales auront lieu cette année.

 

Il ne fait l'ombre d'aucun doute que Paul Biya, le maître du calendrier, compte faire passer crapuleusement les Régionales avant les municipales. Ceci est une grosse supercherie qui doit être contrée par tous les acteurs de l'opposition et de la société civile. Il est anticonstitutionnel et immoral de faire voter les Conseillers Régionaux par un corps électoral illégitime. Ces "grands électeurs" censés voter les Conseillers Régionaux ont été élus par le peuple en 2013 pour un mandat de 5 ans.

 

Ceci dit, leur mandat s'expirait en 2018. A cet effet, s'ils tirent encore leur légalité dans le décret de prorogation très calculateur de Biya, il faut noter que leur légitimité, elle s'est émoussée et a pris fin en 2018. Quand on est aux affaires, c'est de bonne guerre de trouver des voies et moyens pour contrôler l'entièreté du pouvoir, mais il est aussi judicieux de le faire en toute élégance républicaine. Vous nous poser la question de savoir si l'avènement des Conseillers Régionaux ne va pas ranger les Délégués du Gouvernement dans les vestiaires. Nous pensons qu'il n'y aura pas d'impact. Ces derniers continueront à jouer les "Supers Maires" et à fouler aux pieds de par leur mépris à l'égard des élus locaux, le très sacré principe républicain de légitimité légale rationnelle. Rien ne changera, car la simple présence des Maires dans les villes suffisait déjà pour supprimer ce poste superflu de Délégué de Gouvernement.

 

Au demeurant, il faut noter que ce projet de loi passera comme une lettre à la poste dans les deux Chambres du Parlement grâce à la majorité obèse du parti au pouvoir qui n'a jamais eu l'élégance et le cran de contrer un projet de loi de l'exécutif. Cette fois au moins, nous pouvons compter sur un sursaut d'orgueil de ces parlementaires pour au moins appeler à l'ajustement de contenu. Quant à l'impact de ce projet de loi et de sa mise en application, nous pensons que malgré la mauvaise foi qui se lit entre les lignes, les jalons d'une décentralisation de deuxième génération sont entrain d'être jetés.

 

 Propos transcrits par Félix Swaboka

 

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Sunday, 05 June 2022 11:01