De retour au Gabon après cinq mois de convalescence au Maroc, Ali Bongo ne parvient pas à calmer les ardeurs de son opposition qui, exige qu’il se soumette à un examen médical. L’opposition réclame toujours que la vacance du pouvoir soit déclarée.
A peine rentré, Ali Bongo se voit interpeller par son opposition. Celle-ci, animée par le doute quant à sa capacité à diriger son pays, lui demande de se soumettre à une expertise médicale. « Nous voulons savoir si Ali Bongo a toutes ses facultés intellectuelles et si elles sont diminuées, nous voulons savoir s'il est apte à assumer ses fonctions de chef d’État. Avec une expertise médicale, nous serons définitivement fixés. » A déclaré l'avocat Anges Nzigou, membre du collectif « Appel à agir ».
Le noyau de cette démarche est constitué du collectif « Appel à agir » qui regroupe 10 personnalités de l'opposition et de la société civile, comme Marc Ona de « Tournons la page », l'universitaire Noël Boudzanga.
Pour donner corps à leur exigence, ils ont pris l’initiative de déposer un recours auprès de la justice gabonaise. Le but de leur manœuvre étant de désigner un médecin, qui sera chargé de réaliser une expertise médicale pour dire si oui ou non, Ali Bongo est apte à diriger son pays.
Après le feuilleton du sosie présumé du président gabonais qui a alimenté les conversations dans la plupart des foyers du pays, place maintenant à l’exigence d’une expertise médicale. Le retour d’Ali Bongo a en effet attiré les attentions, mais aussi les inquiétudes. Le jour de son retour définitif au bercail le samedi 23 mars dernier, l’homme se déplaçait avec difficulté sur le tapis rouge, muni d’une canne et tenu par le bras par un de ses proches.
Cette situation a largement apporté de l’eau au moulin de l’opposition gabonaise, qui n’attendait pas meilleure occasion pour brandir la thèse de l’incapacité supposée ou redoutée de M. Bongo à tenir les rênes du pays.
Pendant ce temps, le chef de l'Etat gabonais se montre au travail. Alors qu'il n'avait plus tweeté depuis le 24 octobre, jour de son accident vasculaire cérébral, le président Ali Bongo Odimba a posté un premier message dimanche, au lendemain de son retour. Puis deux nouveaux tweets mardi, avec des photos où on le voit en audience. Et sur sa page Facebook, il a laissé une petite phrase qui ne passe pas inaperçue : « C'est avec une volonté et une énergie décuplées que je poursuis ma mission au service de notre pays. Une nouvelle étape du septennat s'ouvre ».
Danielle Ngono Efondo