L’entraineur sélectionneur des «Lions indomptables» Clarence Seedorf a rendu publique, mercredi, la liste des vingt-trois joueurs convoqués pour le match amical Cameroun-Brésil le 20 novembre prochain à Londres, comptant pour la période FIFA. Ces mêmes joueurs joueront quelques jours avant contre les Lions de l’Atlas, 16 novembre 2018, dans le cadre des éliminatoires de la CAN Total 2019.
En parcourant cette liste, il ressort clairement que si l’encadrement technique commence à constituer une ossature pour la sélection fanion de football, il mise également pour un turn-over, en injectant chaque fois de nouvelles recrues au sein de la tanière.
Dans cette optique, autant ne font pas partie de la liste Paul Georges Ntep, Vincent Aboubacar et Rames Akono retenus pour la double confrontation contre le Malawi en octobre dernier dans le cadre des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2019, autant de nouveaux noms font leur apparition, à l’instar d’Arnaud Djoum champion d’Afrique 2017 et Jeando Fuchs sociétaire de Sochaux en France.
Par ailleurs, Jean-Armel Kana Biyick en délicatesse avec la sélection nationale depuis la coupe du monde 2014 au Brésil fait son come-back. Convoqué pour la double confrontation contre le Malawi, le défenseur international camerounais, avait manqué à l’appel de Clarence Seedorf.
Sur les raisons de cette absence, le sociétaire du club Kayserispor en Turquie avait gardé le silence et les officiels étaient restés bouche bée. «Armel Kana Biyik, n’a pas répondu présent à la convocation du coach» s’est contentée d’informer Lucrèce Djemba, la Team press officer de l’équipe fanion du Cameroun.
«Kana est un cas, un symbole d’indiscipline dans la tanière des Lions indomptables. Quand il est convoqué, il vient quand il veut comme il veut. Ce n’est pas tant que ça qui me choque. C’est le comportement des autorités qui me révolte. Parce qu’on continue à le convoquer alors qu’il n’est pas exemplaire dans son comportement», dénonce Nana Jade, analyste sportif.
A nouveau convoqué, rien de présage qu’il répondra présent. Depuis le changement de sa nationalité sportive en 2012, passant de Français à Camerounais, Jean Armel Kana-Biyik entretient des relations tumultueuses avec le pays de son père, André Kana Biyik.
Recalé de la liste des joueurs retenus pour la phase finale de la Coupe du Monde Brésil 2014, l’ex sociétaire de Rennes en France avait exprimé son mécontentement en déclarant qu’«il y a pleine de magouilles en équipe du Cameroun». Le changement du staff technique semble n’avoir rien changé sur la perception que Jean Armel kana-Biyik a de la gestion des Lions indomptables.
Voici les 23 convoqués par le duo néerlandais Clarence Seedorf et Patrick Kluivert contre le Brésil.
Gardiens :
Andre Onana (Ajax aux Pays-Bas)
Idriss Carlos Kameni (Fenerbahçe en Turquie)
Fabrice Ondoa (Oostende en Belgique)
Défenseurs :
Fai Collins (Standard de Liège en Belgique)
Ngadeu Ngadjui (Slavia de Prague en République Tchèque)
Oyongo Bitolo (Montpellier en France)
Jeando Fuchs (FC Sochaux Monbeliard en France)
Yaya Banana (Panionos en Grèce)
Jérôme Onguene (Red Bull de Salzbourg en Autriche)
Gaëtan Bong (Brighton en Angleterre)
Jean Armel Kana Biyick (Kayserispor en Turquie)
Milieux de terrain:
Zambo Anguissa (Fulham en Angleterre)
Georges Mandjeck (Maccabi Haiffa en Israël)
Pierre Kunde Malong (Mayence en Allemagne)
Petrus Boumal (Ural en Russie)
Arnaud Djoum ( Hearts FC)
Attaquants :
Stéphane Bahoken (Angers en France)
Eric Choupo (PSG en France)
Toko Ekambi (Villarreal en Espagne)
Fabrice Olinga (Moeskron, Belgique)
Jacques Zoua (Astra Giurgi)
Clinton Njie (Marseille en France)
Christian Bassogog (Henan Jianye en Chine)
Otric N.
Dans les différents quartiers généraux de ce parti, la mobilisation était perceptible dès les premières heures de la matinée et, l’on a même vu des militants descendre des cars, venant visiblement des villes périphériques de Yaoundé.
Ils ont, le temps d’une journée abandonné leurs occupations, afin d’accompagner celui à qui ils ont accordé leur voix. Celui qui, depuis le début du processus électoral, a su canaliser leurs besoins, qui aura suscité en eux, ce à quoi ils aspirent au fond de leur être. Ils ont tenu à le célèbrer jusqu’aux premières heures de ce 7 novembre. Profitant du jour férié qui a été annoncé en ce mardi de prestation de serment.
La même mobilisation a été observé tout le long du parcours emprunté par le cortège présidentiel. Des groupes de danse étaient assez représentatifs d’Etoudi à Ngoa et kelle et l’apothéose s’est fait ressentir aux abords du site de l’événement.
Arborant des vêtements floqués aux couleurs de leur champion et comme pour donner plus de tonus à leurs chansons, ils ont apporté des tambours, des tam tams, des balafons et autres instruments de musique.
Et c’est au rythme des sons du terroir que Paul et Chantal Biya ont été accueillis sur le perron de l’Assemblée nationale par quelques Personnalités. La phase protocolaire n’a pas eu l’air d’intéresser outre mesure, ces hommes, ces femmes et ces jeunes camerounais, sauf lorsque les annonces fortes étaient faites à travers les différentes allocutions prononcées d’abord par Cavaye Yeguié Djibril, le président de l’Assemblée nationale, puis par la “ star” du jour.
Ceux et celles qui n’ont pas pu faire le déplacement de l’Assemblée du peuple, se sont donnés rendez vous dans les salles de fête, les maisons du parti mais aussi dans les salles des actes de quelques communes d’arrondissement, vivant minute après minute, sur des écrans géants installés pour les besoins de la cause, chaque instant de cette cérémonie mémorable.
Et alors que le couple présidentiel offrait un banquet d’honneur au palais de l’Unité, les présidents des sections et sous section du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais ( RDPC), organisaient eux aussi, des réceptions pour marquer d’une pierre blanche, cet énième anniversaire de la prestation de serment de Paul Biya, couplé cette année à un autre. Celui de la commémoration des 36 années de son accession à la magistrature suprême.
L’on a par ailleurs remarqué par ci par là, des marches de soutien organisées par les responsables du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais accompagnés des partis politiques alliés, pour manifester leur adhésion aux idéaux de celui qui va présider durant les sept prochaines années, la destinée de tous les camerounais malgré leurs différences.
D’autres encore se sont retrouvés dans les débits de boisson, afin de partager un bout de pain, une boîte de sardine arrosé d’une bouteille de bière ou de soda, esquissant des pas de danse au rythme des décibels mis sur des platines par des “dj” pas aussi indifférents que leur mine le laisse paraître.
Nicole Ricci Minyem
Les États-Unis condamnent avec la plus grande fermeté l'enlèvement d'étudiants et de membres du personnel de l'école secondaire presbytérienne de Nkwen près de Bamenda, au Cameroun, le 5 novembre.
«Nous appelons au retour immédiat et en toute sécurité de ces étudiants et de leur personnel dans leur famille. Les États-Unis expriment leur grave préoccupation face à la crise anglophone naissante dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun», a affirmé le porte-parole du Département américain, dans un communiqué rendu public mardi.
Les élèves enlevés lundi dernier ont été libérés ce mercredi, selon le gouvernement camerounais. Le premier bilan des opérations menées par les forces de défenses fait état de 78 enfants -40 garçons et 38 filles- et le chauffeur retrouvés, tandis que le proviseur, une enseignante et 2 enfants manquent encore à l’appel. Les ex-otages sont actuellement à la légion de gendarmerie du Nord-Ouest, a-t-on appris de source sécuritaire.
Cet enlèvement est le plus important au Cameroun depuis le début de la crise. Il est pratiqué dans le nord du Nigeria voisin par le groupe jihadiste Boko Haram, comme à Chibok où plus de 200 jeunes filles avaient été enlevées dans leur internat en 2014, suscitant l’indignation du monde entier.
Dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, une crise socio-politique sans précédent s’est installée fin 2016. Elle s’est transformée fin 2017 en conflit armé. Des affrontements entre armée et séparatistes, regroupés en groupes épars dans la forêt équatoriale, s’y produisent quasiment tous les jours depuis plusieurs mois.
«Nous demandons qu'il soit immédiatement mis fin aux attaques aveugles dirigées contre les civils et aux incendies de maisons par les forces gouvernementales camerounaises, ainsi qu'aux attaques perpétrées par les séparatistes anglophones contre les forces de sécurité et les civils», a fait savoir le porte-parole du département américain.
Pour les Etats-Unis, «l’intimidation systématique fondée sur l’appartenance ethnique et religieuse, notamment à Yaoundé et à Douala, doit cesser. À la mémoire du missionnaire américain Charles Wesco et de tous ceux qui ont perdu la vie dans la crise anglophone, nous exhortons toutes les parties à mettre fin à la violence et à entamer un dialogue de réconciliation généralisé sans conditions préalables».
Dans son discours d’investiture mardi, Paul Biya, président réélu pour un mandat de sept ans a invité les sécessionnistes à «déposer les armes». «A ces entrepreneurs de guerre, qui mettent à mal notre unité nationale et prônent la sécession, il faut qu’ils sachent qu’ils se heurteront non seulement à la rigueur de la loi, mais aussi à la détermination de nos forces de défense et de sécurité», a promis le chef de l’Etat réélu pour un septième mandat.
Aux populations des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, Paul Biya demande de ne pas perdre espoir et d’accorder tout le soutien possible à l’action des autorités en vue du rétablissement de la paix. Car, ces populations «savent mieux que personne ce que serait
leur existence sous le joug d’extrémistes qui font régner la terreur et la désolation dans leurs régions depuis quelques mois».
Otric N.
L'ex Ministre de l'Élevage, des Pêches et des Industries animales par ailleurs Secrétaire Général Adjoint au comité central du RDPC et président du Conseil d’administration de l’Université de Ngaoundéré a rendu l'âme cette nuit à Paris des suites de courte maladie.
Né en 1937 à Banyo dans la région de l’Adamaoua, il fait ses études primaires à l’Ecole Rurale de Banyo et à l’Ecole Régionale de Ngaoundéré. Ses études secondaires se déroulent au Cours Complémentaires de Garoua et au Collège Moderne de Garoua, où il obtient le BEPC, puis au Lycée Général Leclerc à Yaoundé, où il obtient le Baccalauréat, série Sciences expérimentales.
Après une année de préparation au lycée François 1er de Fontainebleau, il est reçu au concours d’entrée aux Ecoles nationales vétérinaires françaises en 1963. Ainsi, de 1963 à 1967, il poursuit ses études à l’Ecole Nationales Vétérinaire d’Alfort. En 1968, il soutient une thèse de Doctorat d’Etat en Médecine vétérinaire à la faculté de Médecine de Paris. Il est, par ailleurs, titulaire du diplôme de l’Institut d’Elevage et de Médecine Vétérinaire des Pays Tropicaux (IEMVT).
De retour au pays en janvier 1969, il occupe les postes de responsabilités suivants : Adjoint au chef de secteur Centre d’Elevage à Ngaoundéré (1969 - 1974) ; chargé de la campagne trypanocide dans l’Adamaoua (1969 – 1974) ; chef de sous-secteur Elevage de Ngaoundéré (1969 – 1972) ; chef de secteur Provincial de l’Elevage et des Industries Animales de l’Adamaoua (1972 – 1974). Le 08 mars 1974, il est nommé DG de la SODEPA. Et du 07 juillet 1984 au 08 décembre 2004, il est Ministre de l’Elevage, des Pêches et des Industries Animales.
Il a été révélé par la presse qu’en date du 8 avril 2016, l’ancien Ministre de l’élevage, des pêches et des industries animales, M. Hamadjoda Adjoudji, a été inculpé par le juge d’instruction Annie Bahounoui du Tribunal Criminel Spécial (TCS), pour avoir perçu es qualité de président du conseil d’administration, une prime de plus de cinquante millions de francs CFA, octroyée par la direction générale de l’Agence de Régulation des Marchés Publics (ARMP), et ce, sans aucun fondement juridique. Cependant, sa culpabilité n’a jamais été démontrée.
Otric N.
78 enfants enlevés lundi dernier ont été retrouvé aux premières heures ce mercredi 7 novembre 2018, a-t-on appris de source sécuritaire. Ces enfants de la Presbyterian Secondary School de Bamenda avaient été enlevés le 5 novembre avec trois membres de l’encadrement de l’établissement.
«Ils ont été retrouvés au petit matin à Bafut, abandonnés par leurs ravisseurs», a affirmé le Colonel Didier Badjeck, chef de la division Communication du ministère de la Défense.
«Les terroristes ont été localisés sur renseignement et écoutes des conversations téléphoniques, les Forces de Défense et de Sécurité avaient grosso modo circonscrit la zone de recherche (…) après plusieurs reconnaissances engageant de gros moyens de surveillance notamment aériens, la zone de probabilité de la cachette s'est précisée sur la Presbyterian's school de Bafut», a-t-il ajouté.
Le premier bilan de ces opérations fait état de 78 enfants -40 garçons et 38 filles- et le chauffeur retrouvés, tandis que le proviseur, une enseignante et 2 enfants manquent encore à l’appel. Les ex-otages sont actuellement à la légion de gendarmerie du Nord-Ouest.
La libération des élèves a été annoncée au lendemain de la prestation de serment, à Yaoundé, du président Paul Biya, 85 ans, au pouvoir depuis 36 ans, réélu le 7 octobre pour un 7ème mandat consécutif.
Cet enlèvement est le plus important au Cameroun depuis le début de la crise. Il est pratiqué dans le nord du Nigeria voisin par le groupe jihadiste Boko Haram, comme à Chibok où plus de 200 jeunes filles avaient été enlevées dans leur internat en 2014, suscitant l’indignation du monde entier.
Lundi dernier, Samira Daoud, directrice adjointe du programme Afrique de l’Ouest et Afrique centrale à Amnesty International, a condamné ces enlèvements. «Ces enlèvements effroyables montrent que c’est la population qui paie le plus lourd tribut du fait de l’escalade des violences dans la région anglophone. L’enlèvement d’élèves et d’enseignant·e·s ne saurait se justifier. Il faut que les responsables de ces agissements relâchent les victimes immédiatement», a-t-elle dit.
«Nous exprimons notre solidarité envers les familles de ces enfants et demandons aux autorités camerounaises de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour que tous les élèves et le personnel scolaire soient libérés sains et saufs. Cette affaire fait tristement écho à celle des lycéennes enlevées à Chibok (Nigeria) en 2014 et il est crucial que l’État camerounais agisse de manière rapide et décisive afin que les enfants retrouvent leurs proches», a fait savoir Samira Daoud.
Dans son discours d’investiture ce mardi, Paul Biya a invité les sécessionnistes à «déposer les armes». «A ces entrepreneurs de guerre, qui mettent à mal notre unité nationale et prônent la sécession, il faut qu’ils sachent qu’ils se heurteront non seulement à la rigueur de la loi, mais aussi à la détermination de nos forces de défense et de sécurité», a promis le chef de l’Etat réélu pour un septième mandat.
Otric N.
C’est un fait qui a été observé lorsqu’il a lu son discours d’investiture et qu’il a abordé le sujet de la crise sécuritaire dans ces deux régions
“Je veux souligner que je me suis attentivement penché sur les frustrations et les aspirations de la grande majorité de nos compatriotes du Nord Ouest et du Sud Ouest. Un bon nombre de réponses à ces préoccupations et à ces aspirations sera apporté dans le cadre de l’accélération du processus de décentralisation en cours…”
Cette position démontre que le Chef de l’État camerounais, selon certains analystes, prend acte ou alors, accorde une certaine légitimité aux problèmes que ses concitoyens des régions en crise posent, apportant ainsi une rupture avec les annonces politiques que l’on a entendu, venant de ses collaborateurs parfois dépêchés sur le terrain, depuis le début des affrontements entre les terroristes et les forces de défenses et de sécurité. L’on croit savoir que c’est même la première fois qu’il en parle ouvertement en promettant d’apporter des solutions.
“ Dans les meilleurs délais possibles, des mesures seront prises pour élargir le champ de compétences des collectivités territoriales afin de leur donner les moyens d’une plus grande autonomie. Ces actions et d’autres seront prises pour régler nombre de problèmes qui sont à l’origine des frustrations et des insatisfactions qui se sont manifestées ces derniers temps. Nous espérons que cela permettra de rétablir le calme indispensable au retour à des activités économiques et sociales normales. J’ai l’intime conviction que l’écrasante majorité de nos compatriotes des deux régions concernées aspirent à retrouver rapidement la paix au sein de la communauté nationale”.
Accélération du processus de décentralisation
L’État, conscient que les populations camerounaises dans leur grande majorité, attendent qu’on les associe à la gestion des problèmes qui influencent leur quotidien. C’est une aspiration qui ne concerne pas uniquement celles qui sont originaires des zones anglophones. La création du ministère de la décentralisation et du développement local va accélérer le processus de transfert de compétences et apporter des réponses plus concrètes aux besoins premiers des camerounais qui attendent la construction des infrastructures en quantité et en qualité…Toutes ces commodités vont d’après les promesses du Président de la République, devenir dans les plus brefs délais le quotidien des camerounais.
D’autres mesures seront prises afin de ramener le calme
C’est une autre promesse faite par le Président de la République à ses compatriotes des régions en proie à la crise sécuritaire, mais cette fois accompagnée par une mise en garde: “ A ces entrepreneurs de guerre, qui mettent à mal notre unité nationale et prônent la sécession, il faut qu’ils sachent qu’ ils se heurteront non seulement à la rigueur de la loi, mais aussi à la détermination de nos forces de défense et de sécurité. Je leur lance un appel à déposer les armes et à retrouver le droit chemin. J’en appelle tout particulièrement aux jeunes qui se sont laissés entraîner dans une aventure sans lendemain”.
Nicole Ricci Minyem
L'équipe nationale de football féminin du Cameroun n'a droit à aucune égard de l'administration et pourtant nous sommes rendu à quelques jours du coup d'envoi de la compétition. Elles sont abandonnées à elles mêmes.
Contrairement à ce que dit adage populaire, avec les lionnes indomptables du Cameroun, les compétitions se suivent et se ressemblent toutes. Chaque année, à la veille de chaque grande compétition, c'est la même image, le même théâtre servi par les autorités du sport camerounais. Et à chaque fois, c'est la même victime, les lionnes du football. Une fois de plus, une fois de trop, les ambassadrices de la balle ronde n'ont pas reçu tous les moyens prévus pour leur préparation en vue de la phase finale de la Coupe d'Afrique des Nations de football féminin qui se jouera au Ghana dès ce mois de novembre. Les vice championnes de la compétition sont fortement attendues mais cela ne semble pas émouvoir les responsables du ministère des sports et de l'éducation physique du Cameroun.
Ngo Beleck et ses amies viennent d'apprendre qu'elles n'auront pas droit à leur stage d'acclimatation d'avant compétition pourtant prévu dans le calendrier de préparation. Elles devraient être du côté de la Côte d'Ivoire depuis quelques jours déjà. Mais faute de moyens financiers, elles sont contraintes malgré elles de poursuivre leur stage de préparation à Okoa Maria. Or il était déjà convenu des matchs amicaux avec des sparings partners sérieux du côté d'Abidjan. Malheureusement, elles vont devoir se contenter des clubs de troisième zone évoluant dans un championnat camerounais non compétitif. Des équipes qui n'ont aucune comparaison ni technique, ni tactique avec celles que les camerounaises devront affronter à Accra.
Depuis la cinglante défaite face aux française en début octobre, on n'a plus vu les lionnes du Cameroun sur aucun terrain. Or sachant combien cette virée avait été désastreuse, on se serait naturellement attendu à ce que les pouvoirs publics mettent le paquet pour que Nchout Ajara et ses camarades soient dans de meilleures conditions de travail. Il n'en n'est rien. Pire ! Elles sont livrées à leur propre sort. Sans les commodités nécessaires pour l'entraînement. Et pourtant au même moment les adversaires des lionnes se préparent.
La 11e CAN de football féminin est déjà là. Que peut on espérer de la prestation de ces joueuses considérant ces conditions de préparations ? Certainement la même que les précédentes fois dans les mêmes conditions.
Comme d'habitude le Cameroun espère récolter où il n'a pas semé. L'on convoquera comme à son habitude, le "fighting spirit" pour obtenir des performances acceptables. Et si par inadvertance elles arrivaient à faire bonne prestation, les politiques s'empresseront de confisquer ces prouesses. Or voici le moment opportun pour les semailles. Il faut délier les cordons de la bourse.
Les lionnes célébrées en 2016 sont presque les mêmes aujourd'hui. Mais ceux qui se réjouissaient hier de leurs victoires ont tôt fait de mettre aux oubliettes les joies et les promesses d'hier. Les vieux démons de l'impréparation, de l'improvisation, de l'amateurisme ont regagné la tanière des lionnes. Aucune leçon n'a été tirée des précédents ratés. Tout en espérant qu'il y ait pas de crise de patriotisme d'ici là, nous invitons les responsables concernés à débloquer les fonds nécessaires pour permettre aux lionnes de représenter le vert-rouge-jaune à ce grand rendez-vous du football.
Stéphane Nzesseu
Les recherches se poursuivent dans le nord-ouest du Cameroun pour tenter de retrouver les 82 personnes, dont 79 élèves, enlevées lundi matin à Bamenda. Les autorités ont renforcé les contrôles sur les routes et limité la circulation dans la zone où les faits se sont produits.
Soixante-dix-neuf élèves ont été enlevés lundi dans la région du Nord-Ouest du Cameroun, le plus important kidnapping dans cette zone anglophone depuis le début du conflit entre des séparatistes et l'armée, à la veille de la prestation de serment du président Paul Biya.
Ce type d'enlèvement de masse d'élèves est sans précédent au Cameroun. Il est pratiqué dans le nord du Nigeria voisin par le groupe jihadiste Boko Haram, comme à Chibok où plus de 200 jeunes filles avaient été enlevées dans leur internat en 2014, suscitant l'indignation du monde entier.
En réaction, Samira Daoud, directrice adjointe du programme Afrique de l’Ouest et Afrique centrale à Amnesty International, a déclaré: «Ces enlèvements effroyables montrent que c’est la population qui paie le plus lourd tribut du fait de l’escalade des violences dans la région anglophone. L’enlèvement d’élèves et d’enseignant·e·s ne saurait se justifier. Il faut que les responsables de ces agissements relâchent les victimes immédiatement».
La circulation dans la région anglophone du Nord-Ouest du Cameroun a été restreinte mardi par les autorités alors que les recherches se poursuivaient pour retrouver 82 personnes, dont 79 élèves. «Avec effet à date de la signature du présent décret, les mouvements de véhicules (...) d'un département à l'autre de la région du Nord-Ouest sont suspendus jusqu'à nouvel ordre», a décrété le gouverneur du Nord-Ouest Adolphe Lele Lafrique Tchoffo Deben.
«Nous exprimons notre solidarité envers les familles de ces enfants et demandons aux autorités camerounaises de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour que tous les élèves et le personnel scolaire soient libérés sains et saufs. Cette affaire fait tristement écho à celle des lycéennes enlevées à Chibok (Nigeria) en 2014 et il est crucial que l’État camerounais agisse de manière rapide et décisive afin que les enfants retrouvent leurs proches», a fait savoir Samira Daoud.
Les séparatistes ont décrété un boycott des établissements scolaires, estimant que le système scolaire francophone marginalise les étudiants anglophones. Dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, une crise socio-politique sans précédent s'est installée fin 2016, qui s'est transformée fin 2017 en conflit armé. Des affrontements entre armée et séparatistes, agissant en groupes épars dans la forêt équatoriale, s'y produisent quasiment tous les jours depuis plusieurs mois.
Dans son discours d’investiture ce mardi, Paul Biya a invité les sécessionnistes à «déposer les armes». «A ces entrepreneurs de guerre, qui mettent à mal notre unité nationale et prônent la sécession, il faut qu’ils sachent qu’ils se heurteront non seulement à la rigueur de la loi, mais aussi à la détermination de nos forces de défense et de sécurité», a promis le chef de l’Etat réélu pour un septième mandat.
Otric N.
Sur un total de 9000 kilomètres de route prévus, 7000 kilomètres sont déjà construits dans le cadre de la route transsaharienne qui couvre l’Algérie, le Mali, le Niger, le Nigéria, le Tchad et la Tunisie. Tous ces pays devraient être reliés par des voies terrestres bitumées.
La construction de la Route transsaharienne avance bien, a déclaré lundi le ministre tchadien des Infrastructures, des Transports et du Désenclavement, Abderamane Mouctar Mahamat. «La Transsaharienne doit être un facteur déterminant pour le développement économique et pour l'amélioration des conditions de vie des populations et dans le renforcement de leurs rapports culturels», a ajouté Abderamane Mouctar Mahamat qui s'exprimait lors de l'ouverture de la 69ème session du Comité de liaison de la Route transsaharienne qui se tient dans la capitale tchadienne.
Cette route devant relier l'Algérie, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Tchad et la Tunisie, est conçue pour la stabilité et la croissance inclusive au Maghreb et au Sahel. «En Algérie, il est construit 1 600 km, il reste quelques 200 km en allant vers le Mali», a précisé Ayadi Mohamed, secrétaire général du Comité de liaison. Au Mali, pays qui a la difficulté la plus grande, il reste la section entre Gao et la frontière algérienne sur 700 km.
Au Niger, le projet transsaharien s'étale sur 1 600 km. Dans l'ensemble, il est revêtu et il reste une section en cours de l'ordre de 50 km dans la zone de Diffa en allant vers le Tchad. En Tunisie, il se trouve que la Route transsaharienne est sur un axe très important et de l'ordre de 1 000 km, mais seuls 50 km ont été construits.
Le Nigéria, c'est 1 130 km. La route est faite, la moitié est en dédoublement et les travaux continuent de manière très positive et très concrète. Au Tchad, de N'Djaména, la capitale, jusqu'à Bol, dans la région du Lac Tchad, il y a six chantiers en cours. «Partout, les travaux sont engagés à un degré ou à un autre. Et cela nous donne envie de nous continuer et de nous battre», a conclu Ayadi Mohamed.
Le projet de construction de la route transsaharienne est né vers la fin des années 1960 pour désenclaver la région du Sahel et favoriser les échanges commerciaux entre l’Afrique de l’Ouest et l’Algérie. Elle permettra de désenclaver plus de 400 millions d’Africains, éparpillés sur plus de 6 millions de kilomètre carrés dans la région du Sahel, notamment au Tchad, au Niger et au Mali d’avoir un accès direct à la Méditerranée.
Ce projet pharaonique, qui s’accompagne de la fibre optique, devrait entraîner la création d’importants axes d’échanges commerciaux, favoriser des avancées considérables en matière d'aménagement du territoire, une forte croissance économique dans la région et la création de plusieurs millions d’emplois.
Otric N.
Le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) a été empêché de d’organiser un rassemblement ce mardi, jour d’investiture du président Paul Biya.
Alors qu’il se rendait à l’esplanade du stade omnisports de Yaoundé ce mardi, Maurice Kamto, qui continue de revendiquer sa victoire à l’issue du scrutin présidentiel du 7 octobre 2018, a été intercepté par les éléments des forces de maintien de l’ordre au lieu-dit «Rond-point Nlongkak».
«Après s'être adressé à une foule l'ayant reconnue et ayant accourue spontanément à sa rencontre, Maurice Kamto a été forcé de rebrousser chemin par les forces de l'ordre qui l'ont contraint à se détourner de la direction de l'esplanade du stade omnisport de Yaoundé», a affirmé Olivier Bibou NIssack, son porte-parole, joint par ACP.
«Ils nous attendaient au stade omnisports nous sommes allés au rond-point Nlongkak. Maurice Kamto a commencé son discours, les policiers étaient là, personne n'osait bouger le petit doigt, ils avaient tous peur. Plus il parlait plus les gens accouraient, le peuple applaudissaient, ils acclamaient le courage de l'homme. Puis soudain un camion de militaire débarque, ils entourent le jardin mais personne ne bouge. Mon Dieu c'était comme un film. Le président finit son discours puis s'avance vers sa voiture avec le peuple, drapeaux en main, pour mains levées...», raconte sous anonymat un témoin joint par nos soins.
«En ce moment il [Maurice Kamto] est maintenu en résidence surveillée de fait. Maurice Kamto ne peut ni entrer chez lui ni en sortir en ce moment-même, du fait des forces de l'ordre», fait savoir Olivier Bibou NIssack, le porte-parole de Maurice Kamto.
Le candidat à la présidentielle du 7 octobre au Cameroun Maurice Kamto, qui se proclame «président élu» et continue de contester la victoire du sortant Paul Biya, a demandé à la «communauté internationale» de recompter les voix.
Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux vendredi soir, M. Kamto, arrivé derrière M. Biya à ce scrutin avec 14,23% des voix, invite «la communauté internationale à prendre ses responsabilités pour que la volonté du peuple camerounais souverain (…) soit restituée conformément à la volonté des urnes».
Il propose «la mise en place d’une commission internationale indépendante, acceptée par les parties, qui sera chargée du recomptage des votes (…) bureau de vote par bureau de vote». «Je m’engage solennellement à respecter les conclusions de cette instance même si elles me sont défavorables», a affirmé M. Kamto qui avait proclamé sa victoire dès le lendemain du scrutin, deux semaines avant la proclamation officielle des résultats.
Le président Paul Biya, 85 ans, dont 36 au pouvoir, a prêté serment mardi à Yaoundé pour un 7è mandat après sa réélection le 7 octobre avec plus de 71% des voix. «Je le jure», a répondu en anglais le chef de l'Etat aux questions du président de l'Assemblée nationale, Cavaye Yeguié Djibril, lui demandant notamment s'il jurait «devant Dieu et les hommes» de «veiller au bien général de la Nation», «à son intégrité» et à son «unité».
La prestation s'est déroulée devant les députés et les corps constitués rassemblés à l'Assemblée nationale à Yaoundé.
Otric N.