Le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) a été empêché de d’organiser un rassemblement ce mardi, jour d’investiture du président Paul Biya.
Alors qu’il se rendait à l’esplanade du stade omnisports de Yaoundé ce mardi, Maurice Kamto, qui continue de revendiquer sa victoire à l’issue du scrutin présidentiel du 7 octobre 2018, a été intercepté par les éléments des forces de maintien de l’ordre au lieu-dit «Rond-point Nlongkak».
«Après s'être adressé à une foule l'ayant reconnue et ayant accourue spontanément à sa rencontre, Maurice Kamto a été forcé de rebrousser chemin par les forces de l'ordre qui l'ont contraint à se détourner de la direction de l'esplanade du stade omnisport de Yaoundé», a affirmé Olivier Bibou NIssack, son porte-parole, joint par ACP.
«Ils nous attendaient au stade omnisports nous sommes allés au rond-point Nlongkak. Maurice Kamto a commencé son discours, les policiers étaient là, personne n'osait bouger le petit doigt, ils avaient tous peur. Plus il parlait plus les gens accouraient, le peuple applaudissaient, ils acclamaient le courage de l'homme. Puis soudain un camion de militaire débarque, ils entourent le jardin mais personne ne bouge. Mon Dieu c'était comme un film. Le président finit son discours puis s'avance vers sa voiture avec le peuple, drapeaux en main, pour mains levées...», raconte sous anonymat un témoin joint par nos soins.
«En ce moment il [Maurice Kamto] est maintenu en résidence surveillée de fait. Maurice Kamto ne peut ni entrer chez lui ni en sortir en ce moment-même, du fait des forces de l'ordre», fait savoir Olivier Bibou NIssack, le porte-parole de Maurice Kamto.
Le candidat à la présidentielle du 7 octobre au Cameroun Maurice Kamto, qui se proclame «président élu» et continue de contester la victoire du sortant Paul Biya, a demandé à la «communauté internationale» de recompter les voix.
Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux vendredi soir, M. Kamto, arrivé derrière M. Biya à ce scrutin avec 14,23% des voix, invite «la communauté internationale à prendre ses responsabilités pour que la volonté du peuple camerounais souverain (…) soit restituée conformément à la volonté des urnes».
Il propose «la mise en place d’une commission internationale indépendante, acceptée par les parties, qui sera chargée du recomptage des votes (…) bureau de vote par bureau de vote». «Je m’engage solennellement à respecter les conclusions de cette instance même si elles me sont défavorables», a affirmé M. Kamto qui avait proclamé sa victoire dès le lendemain du scrutin, deux semaines avant la proclamation officielle des résultats.
Le président Paul Biya, 85 ans, dont 36 au pouvoir, a prêté serment mardi à Yaoundé pour un 7è mandat après sa réélection le 7 octobre avec plus de 71% des voix. «Je le jure», a répondu en anglais le chef de l'Etat aux questions du président de l'Assemblée nationale, Cavaye Yeguié Djibril, lui demandant notamment s'il jurait «devant Dieu et les hommes» de «veiller au bien général de la Nation», «à son intégrité» et à son «unité».
La prestation s'est déroulée devant les députés et les corps constitués rassemblés à l'Assemblée nationale à Yaoundé.
Otric N.