78 enfants enlevés lundi dernier ont été retrouvé aux premières heures ce mercredi 7 novembre 2018, a-t-on appris de source sécuritaire. Ces enfants de la Presbyterian Secondary School de Bamenda avaient été enlevés le 5 novembre avec trois membres de l’encadrement de l’établissement.
«Ils ont été retrouvés au petit matin à Bafut, abandonnés par leurs ravisseurs», a affirmé le Colonel Didier Badjeck, chef de la division Communication du ministère de la Défense.
«Les terroristes ont été localisés sur renseignement et écoutes des conversations téléphoniques, les Forces de Défense et de Sécurité avaient grosso modo circonscrit la zone de recherche (…) après plusieurs reconnaissances engageant de gros moyens de surveillance notamment aériens, la zone de probabilité de la cachette s'est précisée sur la Presbyterian's school de Bafut», a-t-il ajouté.
Le premier bilan de ces opérations fait état de 78 enfants -40 garçons et 38 filles- et le chauffeur retrouvés, tandis que le proviseur, une enseignante et 2 enfants manquent encore à l’appel. Les ex-otages sont actuellement à la légion de gendarmerie du Nord-Ouest.
La libération des élèves a été annoncée au lendemain de la prestation de serment, à Yaoundé, du président Paul Biya, 85 ans, au pouvoir depuis 36 ans, réélu le 7 octobre pour un 7ème mandat consécutif.
Cet enlèvement est le plus important au Cameroun depuis le début de la crise. Il est pratiqué dans le nord du Nigeria voisin par le groupe jihadiste Boko Haram, comme à Chibok où plus de 200 jeunes filles avaient été enlevées dans leur internat en 2014, suscitant l’indignation du monde entier.
Lundi dernier, Samira Daoud, directrice adjointe du programme Afrique de l’Ouest et Afrique centrale à Amnesty International, a condamné ces enlèvements. «Ces enlèvements effroyables montrent que c’est la population qui paie le plus lourd tribut du fait de l’escalade des violences dans la région anglophone. L’enlèvement d’élèves et d’enseignant·e·s ne saurait se justifier. Il faut que les responsables de ces agissements relâchent les victimes immédiatement», a-t-elle dit.
«Nous exprimons notre solidarité envers les familles de ces enfants et demandons aux autorités camerounaises de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour que tous les élèves et le personnel scolaire soient libérés sains et saufs. Cette affaire fait tristement écho à celle des lycéennes enlevées à Chibok (Nigeria) en 2014 et il est crucial que l’État camerounais agisse de manière rapide et décisive afin que les enfants retrouvent leurs proches», a fait savoir Samira Daoud.
Dans son discours d’investiture ce mardi, Paul Biya a invité les sécessionnistes à «déposer les armes». «A ces entrepreneurs de guerre, qui mettent à mal notre unité nationale et prônent la sécession, il faut qu’ils sachent qu’ils se heurteront non seulement à la rigueur de la loi, mais aussi à la détermination de nos forces de défense et de sécurité», a promis le chef de l’Etat réélu pour un septième mandat.
Otric N.