Les représentants des villes et communes du Continent Africain plaident pour plus de collaboration
C’est l’un des messages forts qui a été délivré à l’ouverture ce 20 novembre, du 8ème sommet Africités au Maroc. Les maires ont saisi la problématique que pose la transition vers des villes et territoires durables. En sondant le rôle des collectivités locales d’Afrique, le ministre de l’intérieur du Royaume du Maroc a mis un accent particulier sur la densification de la coopération entre les villes et les communes d’Afrique. Abdelaoufi Laftit invite ses pairs au renforcement de la conscience collective de même que l’échange d’expériences entre les maires d’Afrique. Dans son exposé, il a démontré que les communes d’arrondissement qui porte des noms différents sous d’autres cieux font face aux mêmes défis, notamment la migration, le développement durable, les changements climatiques, la bonne gouvernance et même l’autonomisation des élus locaux.
Vu sous cet angle, les avancées que les uns et les autres ont enregistrés peuvent servir de boussole aux autres mais pour cela, il convient d’établir des bases pour le transfert de connaissances, ce qui va permettre aux autres de relever les défis auxquels ils sont confrontés. Il est également à noter que par une exploitation rationnelle des ressources naturelles, les collectivités locales de ce continent disposent d’un fort potentiel pour mieux faire, au regard des transitions irréversibles des villes en espaces urbains et durables.
Pour Emile Andzé Andzé, Président des communes et villes unies du Cameroun, ce sommet « est un rendez-vous d’échanges de bonnes pratiques entre les communes africaines. Des rencontres comme celles-ci permettent de réaffirmer le rôle central des communes africaines dans le développement des peuples de ce continent …C’est aussi l’occasion à saisir pour discuter des blocages dans le processus de décentralisation en Afrique, de la ressource financière et humaine ».
Le 8ème sommet Africités connait la participation de plusieurs milliers de personnes dont trois mille élus locaux. Le Cameroun y est fortement représenté avec une centaine de maires. Tous ceux qui ont fait le déplacement de la capitale du Maroc sont invités à l’animation des ateliers de réflexions sur les questions de décentralisation et de développement local, de planification et de programmation d’égalité de genres, de systèmes d’information locale…
C’est une occasion en or, pour le Fonds spécial d’équipements et d’interventions intercommunales (Feicom) de partager les informations sur les ambitions du gouvernement camerounais qui entend franchir un pas de géant au cours de ce septennat de grandes opportunités.
Même si beaucoup reste à faire, il n’en demeure pas moins que des efforts ont été consentis par le Président de la République Paul Biya et ses collaborateurs, pour que la décentralisation et le transfert de compétence ne reste plus une simple vue de l’esprit. Au-delà de la formation du personnel, engagé dans ce processus, l’Etat a crée le ministère de la Décentralisation et du Développement local.
Placé sous le haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, le 8ème sommet Africités se tient jusqu’au 24 novembre prochain. Il est organisé par l'Association Marocaine des Présidents des Conseils Communaux (AMPCC) et l’Association des Régions du Maroc (ARM), en partenariat avec le ministère de l’Intérieur et l’organisation Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (UGCLU). Ces assises marquent par ailleurs le 20ème anniversaire de la création de ce sommet et a pour thème : la transition vers des villes et territoires durables: le rôle des collectivités territoriales d’Afrique.
Nicole Ricci Minyem
Cinq étudiants ont été relaxés après avoir passé les heures les plus terrifiantes de leur vie.
Accueillis par les autorités administratives, les éléments des forces de sécurité et de défense ainsi que par les membres de leur famille respective, les étudiants qui ont recouvré la liberté ce 20 novembre, alors que quelques-uns de leurs camarades sont encore retenus par les terroristes de l’ambazonien ne parviennent pas encore à expliquer exactement ce qui leur est arrivé. Traumatisés par leur séjour entre les mains de ces assassins sans foi, ni loi, ils croyaient que c’était la fin pour eux, surtout qu’on a encore en mémoire, les meurtres sauvages de ces gens qui semblent avoir fait le serment de faire couler le sang, notamment celui des innocents.
Le reproche qui est fait à ces étudiants est celui d’avoir voulu aller à l’école. Les assaillants ont la prétention de leur interdire tout droit de croire à un avenir plein de promesse pour eux, ils ont la funeste ambition de les empêcher de participer à la construction de ce pays pour lequel beaucoup de sang a coulé, alors que les camerounais, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, étaient engagés dans la lutte vers l’indépendance.
Elles sont nombreuses, les familles dans lesquelles les blessures ne se sont pas tout à fait refermées, parce qu’on a perdu un fils, une fille, un père puisqu’il fallait protéger la prééminence du Cameroun au niveau de la presqu’île de Bakassi, celle qu’ils prennent entre autres comme prétexte aujourd’hui, pour revendiquer une indépendance à laquelle ils croient avoir droit, alors qu’ils n’ont à aucun moment, contribuer à tous les combats engagés par le gouvernement pour conserver la souveraineté, l’unité ainsi que l’intégrité du territoire national.
Dans leur lâcheté, les membres de la secte terroriste de l’ambazonie s’en prennent depuis le début de cette crise, à cette frange de la population vulnérable. Leurs leaders, à travers les vidéos qu’ils font circuler dans les réseaux sociaux, démontrent leur volonté de tout mettre en œuvre pour que les camerounais vivant dans ces régions, abandonnent les systèmes éducatifs aussi bien francophone qu’anglophone. Les raisons d’un tel acharnement n’ont jusqu’à cette date pas été expliquées avec cohérence.
Durant les heures qui ont précédé leur enlèvement, ces jeunes enfants, conduits dans les hôpitaux pour un suivi psychologique et psychique savent simplement que des hommes lourdement armés et, s’exprimant dans un dialecte dont ils ignorent tout, leur a intimé l’ordre de les suivre, alors qu’ils revenaient du Campus. Ils auraient été cagoulés et conduits vers un lieu inconnu. Pendant ces heures de captivité, ils ont copieusement été bastonnés, pas nourris et, un seul message leur était délivré : leur assassinat dans les prochaines heures pour que « leur mort serve d’exemple à ceux qui ne veulent pas encore comprendre qu’il faut lutter aux côtés des ambazoniens ».
Dans son discours lors de la prestation de serment, le Président de la République avait tendu la main à ses concitoyens vivant dans les régions en proie à cette insécurité. Il les a invités avec humilité à abandonner les armes pour se lancer vers la concrétisation des projets à l’ère des grandes opportunités.
Malheureusement, certains se montrent encore réticents face à cette main tendue présidentielle et s’enfoncent de plus en plus vers un chemin de non-retour. Fort heureusement, elle est là, l’armée républicaine qui veille à ce que même un centimètre de cette Afrique en miniature ne soit enlevé aux fils et filles de ce pays. Cette armée qui, jour et nuit, est engagée à faire son travail.
Devant le staff administratif, les jeunes étudiants qui ne tarissent pas d’éloges pour les forces de maintien de l’ordre et de sécurité leur ont demandé de libérer leurs camarades afin que ces derniers puissent eux aussi, retrouver leur famille.
Nicole Ricci Minyem
Un collectif d'hommes d'affaires camerounais s'apprêtent à déposer une plainte avec constitution de partie civile devant la Commission nationale de la concurrence au Cameroun contre la Banque Populaire Caisse d’Epargne (BPCE) et le groupe marocain Banque Centrale Populaire (BCP).
Selon les informations relayées par le magazine panafricain Jeune Afrique, Me Michel Janvier Voukeng et Guy-Alain Tougoua, qui représentent les plaignants, doivent formellement déposer la plainte ce 21 novembre au Cameroun. Le collectif d’hommes d’affaires qu’ils représentent entend par cette procédure contester la cession de 68,5 % des actifs de la Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit (BICEC, filiale de la Banque Populaire Caisse d’Epargne, BPCE) au groupe marocain Banque Centrale Populaire (BCP).
Après avoir saisi la Commission nationale de la concurrence une première fois, le collectif avait obtenu de celle-ci, par courrier daté du 13 novembre avec copie aux ministères du Commerce et des Finances, l’assurance qu’elle entendait « mener les diligences nécessaires afin de s’assurer que l’opération de concentration concernée sera menée dans le strict respect des dispositions prévues par la législation en vigueur ».
Par cette procédure, les hommes d’affaires camerounais espèrent bloquer l’opération de cession et s’appuient sur les articles 2 et 5 de la loi n°98/013 du 14 juillet 1998 relative à la concurrence, qui interdit aux entreprises étrangères exerçant sur le marché intérieur du Cameroun « des accords et ententes ayant pour effet d’éliminer ou de restreindre sensiblement la concurrence ».
Le collectif réclame ainsi l’ouverture de négociations avec l’État camerounais (actionnaire de la BICEC à hauteur de 17,5 %). Les hommes d’affaires, qui ont préféré conserver l’anonymat, estiment que le groupe BPCE devrait permettre l’ouverture du capital de la BICEC à des ressortissants camerounais plutôt qu’à des fonds marocains. Michel Janvier Voukeng et Guy-Alain Tougoua, les avocats des requérants, envisagent également de porter le différend devant l’OCDE.
Il faut dire que la BCP s’apprête à acquérir les actifs africains de BPCE. En effet, la banque marocaine Banque Centrale Populaire (BCP) a indiqué le 25 septembre être entrée en négociations exclusives avec le groupe français BPCE, qui a retenu son offre pour l’achat de ses participations dans quatre banques sur le continent. Cette acquisition s’inscrit dans la stratégie d’expansion de la BCP au Maghreb et en Afrique subsaharienne.
Les parts concernées se composent de 68 % de la Banque Internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit (BICEC), 71 % de la Banque Malgache de l’Océan Indien (BMOI), 100 % de la Banque Commerciale Internationale (BCI) de la République du Congo et 60 % de la Banque tuniso-koweïtienne (BTK), précise le communiqué de BCP.
L’ambition panafricaine de la Banque Centrale Populaire (BCP) se précise. Pour rattraper son retard sur ses concurrents, BMCE et Attijariwafa Bank, son président, Mohamed Benchaâboun, a jeté son dévolu sur le portefeuille du français Banque populaire-Caisse d’Epargne (BPCE), qui a annoncé en décembre 2017 son départ du continent.
Le portefeuille africain de BPCE est constitué par la Banque Commerciale Internationale (BCI) au Congo, que la BPCE contrôle à 100%, la Banque Internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit (Bicec), détenue par l’établissement français à 68,5%, et la Banque tuniso-koweïtienne (BKB) en Tunisie, dans laquelle sa participation est de 60%.
Otric N.
Jean Marc Mangone, le président de la section syndicale de cette entreprise d’Etat, a déposé le 19 novembre 2018 dans les services du premier ministre un courrier annonçant un mouvement de grève illimité dès le 26 novembre prochain.
Si on s’en tient au contenu du courrier révélé à l’ACP, la grève fait suite à l’assemblée générale du personnel au cours de laquelle les employés de la Campost ont exprimé leurs ras-le bol face à la gestion de l’entreprise.
En effet, selon les sources bien introduites, le personnel attend la réponse du directoire de l’entreprise par rapport à un bon nombre de revendications. Les employés de la Campost réclament notamment : le paiement des salaires mensuels dans les délais prévus par la convention collective des entreprises, l’application des résolutions de la commission paritaire d’avancement et de reclassement de mai 2018 avec effets financiers.
Le recrutement des agents publics conformément aux spéculations de la convention collective, le paiement du service postal universel par l’Etat, la tenue d’une commission d’avancement pour les années 2017 et 2018, le respect et l’application de la convention collective de banques et le versement du solde de tout compte du personnel retraité sont aussi d’autres points revendiqués par le personnel. Le dossier est désormais entre les mains du chef du gouvernement.
Mais les préavis de grève à la CAMPOST, on en a l’habitude! En sept mois, 3 préavis de grève ont déjà été formulés par les mêmes plaignants. La dernière fois le mouvement d’humeur n’a plus eu lieu parce que, «le gouvernement a promis de mettre à la disposition de l’entreprise au plus tard à la fin du mois d’avril 2018, une enveloppe de 200 millions FCFA», soutient un des futurs grévistes.
Cette enveloppe devait servir au paiement du reliquat des salaires gelés à la suite d’une révision à la baisse de la grille salariale, contestée par le personnel, et résoudre les problèmes soulevés. Rien n’a été fait jusqu'à aujourd'hui.
Visiblement, les décisions retenues lors de la concertation d’avril dernier entre les représentants du personnel de la Cameroon postal services (Campost) et la direction générale de l’entreprise n’ont pas été appliquées. Le communiqué final qui a sanctionné ces assises indique que les représentants du personnel ont évoqué les raisons du désaccord existant entre eux et la direction générale de l’entreprise parapublique.
Toutefois au terme de ces échanges, les parties étaient tombées d’accord sur «l’affectation de la provision financière annoncée par le représentant du ministère des Finances lors de la concertation du vendredi 20 avril 2018 au ministère des Postes et télécommunications, principalement au complément salarial au titre du protocole d’accord tripartite du 30 juin 2017 des mois d’avril, mai et juin 2018, et la poursuite du dialogue et l’évaluation régulière des avancées suivant un chronogramme à définir d’accord parties».
Pour rappel, en proie aux difficultés financières depuis 2003, l’entreprise postale publique camerounaise fait face à des charges qui représentent plus de deux fois son chiffre d’affaires, selon un rapport du Comité interministériel mis en place par le gouvernement pour son redressement. Le même document révèle qu’en 2014, l’endettement de cette entreprise qui réclame elle-même environ 40 milliards FCFA de dette à l’Etat, dépassait déjà la barre de 100 milliards FCFA.
Otric N.
« Les enfants prennent les commandes et peignent le monde en bleu »
C’est le thème général de la célébration de la 27ème édition de la journée de l’enfance. Il se rapproche, de celui que le Cameroun a choisi pour marquer d’une pierre blanche, ce moment où la société, dans toute sa composante est invitée à réfléchir sur l’héritage qu’elle entend laisser à cette tranche de la population encore fragile : L’enfant vulnérable a aussi des droits : A un projet de vue, une éducation de qualité et un cadre de vie sécurisant et épanouissant.
Depuis bientôt trois, voire quatre ans, il ne se passe pas une semaine sans qu’on ne remarque dans les réseaux sociaux les images ou des vidéos d’enfants maltraités par des grandes personnes. Qui ne se souvient pas de ces visions horribles d’enfants froidement assassinés par les personnes qui, en principe ont le devoir de les protéger, eux plus que toute autre personne. Des enfants abandonnés par leurs parents, exploités dans des maisons closes ou utilisés dans des domiciles privés.
Invités à regarder autour d’eux avec leurs yeux d’enfants, qui ne savent pas à quoi renvoient les termes comme laideur, méchanceté, esclavage, viol, maltraitance et bien d’autres, de quel outil disposent – pour peindre le « monde en bleu » ?
Les enfants méritent une attention particulière
La période de l’enfance est une phase pendant laquelle l’être humain est plus vulnérable, car il n’a pas fini de se développer, tant physiquement que mentalement. Le principe de l’intérêt supérieur de l’enfant s’attache à cette nécessité de protection des enfants. Ce principe implique deux règles importantes : Toutes les décisions concernant les enfants doivent être prises dans l’intérêt exclusif de l’enfant pour assurer son bien - être immédiat et futur – Toutes les décisions et tous les actes doivent impérativement garantir les droits de l’enfant. L’intérêt supérieur de l’enfant subordonne la nécessité d’une protection des enfants.
L’intérêt supérieur de l’enfant vise le bien-être de chaque enfant
Le principe de l’intérêt supérieur de l’enfant a pour objectif de promouvoir et de garantir le bien – être de tous les enfants, sur plusieurs aspects : Le bien être physique pour assurer la bonne santé et le bon développement de l’enfant. Le bien être mental qui permet d’offrir à l’enfant la possibilité de se développer intellectuellement – Le bien être social pour donner à l’enfant la possibilité de s’épanouir socialement, spirituellement, etc.
La nécessité d’établir un cadre protecteur pour les enfants
La protection des enfants doit être assurée avant tout par les parents et la communauté qui l’entourent, puis par les Etats, même comme il paraît évident que chaque enfant est un individu unique avec des besoins spécifiques. Néanmoins, ces dernières ne doivent pas entraîner des discriminations à l’égard des enfants.
Le rôle de l’État pour la protection de l’enfance
Afin d’assurer le bien être ainsi que l’intérêt supérieur de l’enfant, il incombe à chaque Etat d’établir un système de protection pour l’enfant. Celui-ci doit avoir fait ses preuves à travers des lois, des politiques, des procédures et même des pratiques destinées à prévenir et à lutter efficacement contre les problèmes de maltraitance, de violence, de discrimination qui peuvent nuire au bien-être des enfants. Les outils qui permettent de parvenir aux résultats escomptés sont entre autres, la ratification des principales normes internationales de protection des droits de l’enfant qu’il convient de transposer dans la législation nationale, la prise en charge adaptée aux différents profils d’enfants ( handicapés, réfugiés, maltraités …) pour apporter des solutions satisfaisantes et durables.
Il est aussi important de lutter contre les pratiques coutumières qui entraînent et encouragent les discriminations et les mauvais traitements à l’égard de ces petits êtres. Une protection efficace des enfants est vitale pour leur bien être à cause de leur grande vulnérabilité. Ce sont des personnes les plus exposées aux divers problèmes de maltraitance, d’exploitation, de discrimination et de violence.
Nicole Ricci Minyem
La période post-électorale avait marqué comme un coup d’arrêt dans l’escalade de la violence en zone anglophone.
Même si les atrocités commises par les terroristes sécessionnistes continuaient, leur intensité en était réduite. A cet occasion, les populations en zone anglophone ont exprimé leur désir de retour à la paix, de mener une vie normale.
Sur les réseaux sociaux, nous avons pu voir des publications appelant au retour au calme qui relayaient, sous le couvert de l’anonymat, le sentiment des populations de cette zone. D’autres tels l’activiste Ayah Ayah Abine qui s’occupe des déplacés internes et externes de ce conflit disent leur ras-le-bol à haute voix. Rappelons qu’Ayah Ayah Abine est un activiste qui depuis le départ critique le gouvernement dans la gestion de cette crise, mais ces derniers temps il dénonce les actes des sécessionnistes qui aboutissent à terroriser les populations. Certains de ces activistes très virulents envers le gouvernement en appellent aujourd’hui à la négociation alors qu’ils n étaient pas portés sur ce mode de résolution des conflits à la base. Ils a disent à haute voix ce que la majorité de cette population pense tout bas. Même Mark Bareta, activiste virulent qui s’oppose au gouvernement en appelle aujourd’hui à la négociation.
Les populations de la zone anglophone sont fatiguées de l’insécurité, des échanges de tirs, des villes mortes. Elles sont également fatiguées de l’impossibilité pour leurs enfants d’aller à l’école sous les tirs de balles ou parce qu’ils craignent des représailles de la part de terroristes sécessionnistes. Les malades tels les diabétiques n’ont pas accès à leurs traitements médicaux car à cause des routes bloquées par les terroristes sécessionnistes, les hôpitaux ne reçoivent plus d’insuline. La vie devient de plus en plus chère, les produits de première nécessité tels le savon ont augmenté de près de 50%. Il n’ ya plus de liquidité dans les banques, dans des organismes de micro finance tels Express Union, donc il est difficile pour ces populations d’envoyer ou de recevoir de l’argent. Les populations sont rackettées par les terroristes sécessionnistes, ces derniers s’attaquent désormais aux populations vulnérables, aux minorités telles les peuls. Force est de reconnaitre que les populations sont prises en otage par ces terroristes sécessionnistes et il est quasi impossible pour elles de dénoncer leurs bourreaux sans craindre des représailles
Alors que de plus en plus de voix s’élèvent au sein des populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les terroristes sécessionnistes campent sur leurs positions et continuent leurs exactions. Car ils savent que si la paix revient ils seront désœuvrés. En réalité ces groupes de défense qui se disaient militer pour la sécession sont devenus des clans de bandits qui sèment la terreur afin de survivre car ils ne reçoivent aucun financement, ils ont donc tout intérêt à maintenir le chaos pour continuer à exister. Ces derniers jours ont d’ailleurs été très sanglants dans la région anglophone. Cette recrudescence des violences intervient quelques jours après la prestation de serment du Président de la République. Ce dernier a d’ailleurs saisi l’occasion de sa prestation de serment pour inviter les terroristes à baisser les armes mais ils semblent avoir fait le choix de la lutte armée.
Rappelons toutefois que le Président de la République, dans son discours, a non seulement appelé les jeunes engagés dans cette lutte à déposer les armes mais il s’est également engagé à donner plus de places aux jeunes dans ce septennat.
Alors les «Amba boys» n’hésitez plus prenez la main tendue par le père de la Nation et rentrez au bercail, le Cameroun votre Patrie vous ouvre le bras.
Yves Kahdem
Le porte-parole de Maurie Kamto, Olivier Bibou-Nissack a annoncé que celui-ci se rendait, à Addis-Abeba le 16 novembre pour un séjour de deux jours. Il s’y est rendu pour un séjour de travail au siège de l’Union Africaine.
Rappelons que les chefs d’Etats y étaient rassemblés du 17 au 18 novembre pour s’accorder sur un projet de réforme de l’institution visant à la rendre plus efficace. En s’y rendant, Maurice Kamto avait un autre agenda. Il comptait en effet plaider pour le recomptage des voix de l’élection présidentielle qui l’a vu perdant. Récemment, nous avons assisté à des recomptages de voix dans le cadre des élections de mi-mandat aux Etats-Unis, qui concernait aussi bien les élections de députés sénateurs et gouverneurs. Dans certains Etats tels la Floride, la loi autorise le recomptage automatique des voix quand l’écart de voix entre les deux candidats est infime. Il s’agissait d’un écart de 0,44% entre les deux candidats arrivés en tête pour le poste de gouverneur et de 0,18% pour les deux candidats arrivés en tête pour le poste de sénateur.
Par analogie, nous pouvons nous interroger sur le fondement sur lequel MAURICE Kamto se base pour demander le recomptage des voix. En effet, il est certes arrivé deuxième à l’élection présidentielle mais l’écart entre lui et le Président Paul Biya qui est arrivé en tête de ces élections représente plus de 50% des suffrages exprimés. Ainsi cet écart ne saurait être de nature à faire porter un quelconque doute sur l’issue de l’élection. De plus le Conseil Constitutionnel a rendu une décision qui a l’autorité de la chose jugée et en tant que juriste qui plus est éminent avocat, le professeur Maurice Kamto maîtrise les enjeux de cette décision qui est insusceptible de recours.
Maurice Kamto a, dès le lendemain de l’élection, réclamé la victoire alors que les résultats n’était pas encore connus. La contestation du résultat des élections a donc été la suite logique. Il a ensuite planifié un programme national de résistance en deux phases qui consistait en de nombreuses manifestations, avec ou sans autorisation, de ces militants sur toute l’étendue du territoire pour dire stop au « hold-up électoral". Son discours a toutefois évolué au retour de son séjour d’Addis-Abeba le lundi 19 novembre. Dans une intervention depuis le siège du MRC à Douala, il a fait un discours qui tranche avec les précédents. Dans celui-ci, il invite en effet ses partisans à ne plus manifester sans autorisation, à ne rien casser, à ne pas agresser, bref il les invite ainsi à respecter l’ordre constitutionnel. Il va plus loin et demande à ses militants de se consacrer aux prochaines échéances électorales.
Certains pensent que ce changement de discours est lié au fait que ce voyage au siège de l’Union Africaine, en n’ayant pas eu les résultats escomptés, a été un coup d’épée dans l’eau. Il aurait même fait « pschitt » selon l’expression d’un ancien Président de la République.
Quelque soit le résultat de ce voyage réjouissons-nous que ce changement de discours soit bénéfique à l’Etat de droit.
Bill Enoah
Les enseignants des universités d’Etat entendent le faire savoir le 26 novembre 2018 à travers un sit-in au ministère de l’Enseignement Supérieur à Yaoundé pour dénoncer leurs conditions de vie.
Ce sit-in sera suivi d’une grève générale dans les universités d’Etat à partir du 28 novembre, apprend-on dans une annonce du bureau du Syndicat National des Enseignants du Supérieur (BEN-SYNES) qui s’est réuni lundi à Yaoundé, la capitale politique.
« Après avoir salué le décret signé la semaine dernière par le Président de la République portant recrutement de 2000 enseignants titulaires de doctorat/PhD à partir de 2019, les membres du SYNES constatent avec regret que la mort, le kidnapping, le harcèlement ainsi que les demandes régulières de rançons sont exigés aux enseignants des universités de Bamenda et Buea », mentionne l’annonce.
La démarche des enseignants des universités d'Etat vise à pousser les pouvoirs publics à trouver une solution définitive à la crise anglophone. Le SYNES, dans le communiqué signé du secrétaire général, Benjamin Ngounou Ngatcha, entend également «dénoncer le manque de transparence dans la gestion (accréditations, finances, suivi académique, qualité des diplômes)».
Les enseignants veulent aussi, à travers leur action, déplorer leurs conditions de vie notamment l’insécurité, le manque de logement décent, les conditions d’hygiène déplorables la politique de santé inadéquate, la prévention peu renforcée, l’insuffisance des mobilités professionnelles et l’insuffisance des infrastructures. La grève annoncée, si elle se tient, sera la première du nouveau septennat de Paul Biya, dit des « Grandes Opportunités ».
Ce préavis de grève arrive au moment où le président de la République instruit le recrutement de 2.000 enseignants du Supérieur. Ce recrutement, perçu comme le premier signe «fort» du septennat des «grandes opportunités» de Paul Biya se fera en trois étapes. La première a pour délai janvier 2019.
À cette date, 1000 premiers enseignants d’université devront déjà être insérés dans les listes des huit universités d’Etat. Viendra ensuite une vague de 500 en 2020, puis une dernière vague de 500 enseignants en 2021. L’objectif étant justement qu’en 2021, les universités et grandes écoles du Cameroun disposent de six mille enseignants.
Le ministre de l’Enseignement Supérieur (Minesup) Pr Jaques Fame Ndongo, est formel sur la sélection. « Seuls le mérite et la compétence primeront ». Les postulants doivent être titulaires d’au moins un Doctorat ou d’un Ph/D. Pour concrétiser sa promesse à l’endroit des jeunes, le Chef de l’Etat a également ouvert cette offre aux camerounais résidant à l’étranger. « Pour la sélection des 2000 titulaires de Doctorat PH/D, seul le mérite et la compétence primeront », précise Jacques Fame Ndongo.
En ce qui concerne le recrutement proprement dit, l’ouverture des postes se fait par les chanceliers et les vice-chancellors des universités d’Etat. Conformément au profil des candidats, chaque département propose au chef d’établissement, qui propose au recteur ou au vice-chancellor les profils des postes à pourvoir. Ensuite, les candidats peuvent déposer leurs dossiers auprès des universités concernées. Il y aura donc une session pour examiner les dossiers, les classer en fonction des mérites, des compétences, mais aussi en fonction des besoins de l’établissement.
Après cela, les dossiers seront transmis, classés par ordre de mérite, au chef d’établissement ou au doyen, ou encore au directeur s’il s’agit d’une grande école. Il y a un conseil d’établissement qui réexamine les dossiers concernés.
Enfin, ces dossiers sont transmis au recteur/vice-chancellor qui préside une commission consultative de recrutement des assistants. Cette commission transmettra au Minesup la liste des enseignants retenus/éligibles. Et le Minesup autorise le recrutement des enseignants dans chaque université. Est attendue à présent, l’ouverture des postes pour enclencher le processus.
Otric N.
Muhammadou Buhari et son principal challenger, l’homme d’affaires Atiku Abulakar ont présenté leur programme le 19 novembre, quelque temps après le lancement de la campagne présidentielle.
Pendant que l’un entend miser sur son succès en tant qu'homme d'affaires et investisseur, pour "remettre le Nigeria au travail", le président sortant place la lutte contre la corruption au cœur de son discours électoral. Le scrutin proprement dit va se tenir le 16 février 2019 et, plus de 180 millions d’habitants seront appelés à choisir leur Président. 78 candidats sont en lice mais les journalistes parlent d’un duel entre le Président sortant, candidat du Congrès des Progressistes (APC) et le chef de file de l’opposition, Parti Populaire Démocratique (PDP).
Les dissensions au sein du mouvement politique du Président sortant, aujourd’hui âgé de 75 ans, ne peuvent plus lui assurer une victoire totale. Ses concitoyens parlent du ralentissement de l'économie tout comme de graves problèmes sécuritaires dans le pays. C’est sur cet aspect que veut se baser Atiku Abubakar l’ancien vice-président âgé de 71 ans. C’est un homme politique très connu des populations nigérianes et sa réputation d'homme à l'immense richesse a été ternie par des accusations de corruption ou des scandales liés à des conflits d'intérêts, mais aucun de ses détracteurs n'a réussi à le faire comparaître en justice.
Les deux candidats s'affrontent sur des axes volontairement différents.
Dans son allocution, Muhammadou Buhari a affirmé avoir tenu ses promesses en termes de sécurité, d'économie et de lutte contre la corruption depuis son élection en 2015 : "Le Nigeria, plus que jamais, a besoin d'un gouvernement stable, tourné vers le peuple, a-t-il asséné…Nous sommes déterminés à approfondir le travail que nous avons entamé pour que les ressources du pays continuent de bénéficier à la société", dénonçant la corruption comme une "menace existentielle".
La semaine dernière, le directeur de l'agence anti-corruption (EFCC), Ibrahim Magu, s'est félicité d'avoir saisi l'équivalent de 2,3 milliards de dollars, ainsi que des "villas, stations essences, bijoux, voitures, terrains...Toutefois, ces saisies se déroulent souvent hors de toute procédure judiciaire, les opposants de M. Buhari l'accusant de ne cibler que des opposants politiques. Dans son programme dévoilé dimanche, le président Buhari souhaite, comme il y a quatre ans, mettre l'accent sur la création d'emplois et la diversification de l’économie pour être moins dépendant du pétrole et renforcer le système d'éducation. Sur ces points, il y a urgence: environ 60% de la population a moins de 30 ans et le pays devrait devenir le troisième pays le plus peuplé du monde d'ici 2050, derrière l'Inde et la Chine.
De son côté, le candidat du PDP a lancé officiellement son programme dans une vidéo en direct diffusée sur Facebook et Twitter, un "choix stratégique" selon son équipe de communication, pour s'adresser directement aux jeunes électeurs.
Dans un programme de 63 pages largement diffusé sur les réseaux sociaux, il promet notamment mettre en place des programmes de formations professionnelles, afin de porter le secteur industriel à 30% du PIB d'ici 2025 (contre 9% actuellement), et assure pouvoir sortir "50 millions de personnes de l'extrême pauvreté d'ici deux ans".
En donnant le coup d'envoi de la campagne, Buhari a exhorté tous les candidats et leurs partisans à "ne pas enflammer le pays à cause de la politique", alors que les élections au Nigeria ont souvent provoqué de nombreuses violences et, en rappel, le Nigeria est la première puissance pétrolière du continent africain.
Nicole Ricci Minyem
Le gouvernement a déposé vendredi pendant une séance plénière de l’Assemblée Nationale à Yaoundé, le projet de loi de finances pour le compte de l’exercice 2019. Ce nouveau projet est d’un montant de 4850,5 milliards de FCFA. Soit une augmentation de 165 milliards de FCFA, comparativement au budget adopté l’année dernière pour le compte de l’exercice 2018.
A la suite de ce dépôt, il revient maintenant à la Commission des finances et de budget de chambre basse, d’examiner de fond en comble le nouveau texte avant son retour en séance plénière pour adoption. Mais déjà, l’on annonce plusieurs innovations dans le secteur douanier, fiscal et financier.
Cette enveloppe qui fait l’objet d’un examen pour adoption par l’Assemblée nationale concerne également la mise en place des conseils régionaux, dont les premières élections régionales pourraient avoir lieu l’année prochaine.
Une dotation qui passe de 11,4 milliards de FCFA en 2018 à 45,7 pour le prochain exercice, ce qui laisse croire que les autorités entendent mettre le cap sur le renforcement de l’autonomie des communes et de "l’opérationnalisation" des régions parmi les principaux objectifs.
Lors de sa prestation de serment le 06 novembre dernier, le chef de l’Etat camerounais Paul Biya réélu pour un mandat de sept ans à la tête du pays, a déclaré que le renforcement de la décentralisation fera partie des priorités de « ce septennat des grandes opportunités ».
Une option selon le président de la République qui constitue une réponse idoine aux revendications fédéralistes et sécessionnistes promues par des leaders politiques et séparatistes. Ainsi, « le désir maintes fois exprimé, de nos populations d’être mieux associées à la gestion de leurs affaires locales, nous a conduit à prendre des mesures nécessaires pour accélérer le processus de décentralisation », a-t-il déclaré.
Durant le septennat 2015-2018, le désir des populations camerounaises d’être mieux impliquées dans la gestion des affaires locales sera davantage pris en compte. Un défi qui nécessite aussi l’amélioration de l’économie et du redressement de la situation budgétaire du pays.
Cette ambition du Président est une suite d’un processus en branle depuis quelques temps au Cameroun. Entre autres acquis, la disponibilité des ressources humaines, le transfert effectif des fonds et le pouvoir de décision. Cependant, tout cela nécessite encore des améliorations, en termes de qualité de ressources et de transfert à temps des fonds sollicités par les communes.
Pour donner du contenu à cette politique, le Président Paul Biya a créé récemment tout un département ministériel en charge de la décentralisation et du développement local. Son rôle : faciliter l’implémentation du transfert des compétences aux 360 communes du Cameroun.
Grande préoccupation du peuple Camerounais dans son ensemble, non pas seulement du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, la décentralisation a toujours été le cheval de bataille du chef de l’Etat. On a encore en mémoire la batterie des premiers textes juridiques de juillet 2004 applicables aux communes et aux collectivités territoriales décentralisées.
Des premières entreprises marquées par le sceau du rapprochement de l’administration des administrés, couplées à la facilitation pour ces derniers d’accéder aux équipements sociaux de base. Le 2 mars 2018, un tournant décisif de la décentralisation est amorcé à travers la création d’un département ministériel qui lui est totalement consacrée.
Otric N.