Pendant plus de deux semaines, les avocats de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé ont démonté les raisonnements du Procureur de la Cour Pénale Internationale et, plusieurs années après le début de ce procès et face aux preuves qui démontrent au fil du temps que le dossier de l’accusation est vide, ils ont demandé qu’un non – lieu soit prononcé.
Selon eux, le dossier de l’accusation a été construit sur des sables mouvants : « Après sept années de prestidigitation de la part de l’accusation, les ficelles des tours de magie apparaissent au grand jour », a déclaré Maître Agathe Bahi Baroan, l’une des conseils de l’ancien président Laurent Gbagbo. Selon elle, le procureur ignore les réalités du pays que le Président Laurent Gbagbo a dirigé pendant des années, comme un père de famille : « Les Ivoiriens sont des gens simples, joyeux et ouverts », a-t-elle déclaré, avant de regretter que « l’accusation continue de servir des récits qui ne correspondent en rien à la réalité…Tout a été construit sur des sables mouvants et, on sait dans ces cas-là ce qui arrive à l’édifice ».
Antérieurement, Maître Emmanuel Altit avait révoqué les procédés du Procureur : « La seule solution qu’a trouvé le Procureur, c’est d’inventer une autre réalité. Il tente de démontrer que pendant la crise ivoirienne, il y avait une structure parallèle en le postulant mais il n’a trouvé personne allant dans ce sens. Il n’a trouvé personne allant dans le sens d’un plan commun…La question n’est pas de savoir si les éléments de preuve sont convaincants mais si le procureur dispose de preuve. La réponse est non, l’enjeu c’est la liberté d’un homme présumé innocent. Un homme contre lequel rien de convaincant n’a été opposé », a-t-il conclu.
Cette position semble surprendre les avocats de l’Etat de Côte d’ivoire, comme le précise l’un d’entre eux, Jean Pierre Mignard : Nous sommes surtout étonnés. Pourquoi, en cours de procès, les avocats de la défense demandent-ils un non-lieu ? Pourquoi ne pas aller jusqu’au bout, si le dossier de Laurent Gbagbo est si bon ? Si c’est le cas-là, qu’ils aillent à un triomphe. Auraient-ils peur qu’à leur tour, les témoins de la défense soient malmenés et mis en difficulté ? Des moments difficiles attendent peut-être Monsieur Gbagbo et ses défenseurs. Et puis on oublie une chose : les victimes. Il y a une association de victimes, qui est partie civile. Si le procès s’arrête, les victimes n’auront pas le droit de poser des questions aux témoins de la défense. Voilà ce que signifie cette demande de non-lieu en cours de procès… ».
La démarche des avocats du Président Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé arrive au moment où ils n’ont pas encore présenté leurs propres témoins ainsi que les contre arguments. Mais d’après eux, ce n’est pas important de le faire : « En deux ans et demi de procès qui ont vu défiler 82 témoins du procureur, où des milliers de pages ont été étudiées, des heures de vidéos projetées, l’accusation n’est pas parvenue à démontrer qu’elle avait des preuves, alors, pourquoi continuer cette mascarade » ?
Nicole Ricci Minyem
Un homme, couvert d’un gilet jaune et tenant une grenade à la main a menacé les policiers avant de se faire arrêter
Retranché dans un centre commercial de cette ville, il voulait que les « gilets jaunes » soient reçus par le Président de la république Emanuel Macron. Et c’est la grenade qu’il tenait à la main, qui a attiré l’attention sur lui : « Une personne dotée d’un gilet jaune s’est présentée à proximité d’une station essence et a montré une grenade explosive », a précisé le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, lors d’une conférence de presse. « Le forcené exige que les représentants de ce mouvement qui dénonce l’augmentation des prix d’essence puissent s’entretenir avec le président de la République ».
Une équipe de démineurs est arrivée sur les lieux tandis que le directeur départemental de la sécurité publique a entamé les négociations, selon le procureur de la République d’Angers, Yves Gambert. A la préfecture du Maine-et-Loire, un communiqué indique que : « Les forces de l’ordre, immédiatement prévenues se sont rendues sur place et ont activé un périmètre de sécurité. Toutes les personnes présentes ont pu être écartées et sont hors de la menace de l’individu ».
L’homme, dont l’âge est compris entre 45 et 50 ans et connu des services de police, « parle d’explosifs » et détient « des sacs », selon la police. Il se trouve sur une station de lavage d’un centre commercial près d’un point de blocage tenu depuis une semaine par les « gilets jaunes ». Ces derniers se sont désolidarisés du forcené, selon la préfecture, qui évoque des « revendications floues ».
Appelés en renfort, les hommes du RAID se sont entretenus avec lui, protégés derrière un bouclier balistique. Au cours de la négociation, l’homme a exhibé un béret rouge de parachutiste et un drapeau tricolore, selon le préfet Bernard Gonzalez. « On s’est retrouvé confronté à un individu qui avait manifestement une expertise en matière d’explosifs », a-t-il précisé, évoquant un homme « déterminé » dont les revendications « assez globales concernaient l’écoute qui doit être accordée aux "gilets jaunes" ».
Après plusieurs heures de négociation avec le RAID, le préfet est allé en personne le voir et a pu obtenir qu’il se rende : « Nous avons pu le récupérer sain et sauf … Il y avait un réel risque, un réel danger. Il avait une charge d’explosifs autour du cou et un dispositif de mise à feu. Ce n’était pas factice », a souligné le préfet au cours d’une conférence de presse. Et de préciser : « Cela aurait pu être très dangereux pour tous les gilets jaunes qui ont passé l’après-midi avec lui. Le dispositif explosif était en cours d’expertise par les démineurs nantais... ».
Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a tenu à remercier les forces de l’ordre pour leur prompte réaction, face à cette nouvelle attaque : « Merci à nos forces qui nous protègent … L’enquête judiciaire a été confiée à la police judiciaire d’Angers ».
Nicole Ricci Minyem
La République de Chine apporte son soutien au Cameroun
C’est dans le cadre de la signature des lettres d’échanges, portant sur un don de matériels d’assistance humanitaire. La cérémonie protocolaire s’est déroulée ce vendredi, dans la salle des conférences du Ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire.
Le don de la Chine est constitué d’un lot de matériels d’assistance, d’une valeur de vingt millions de Yuans RMB, soit 2.9 millions de dollars, donc environ 1.8 milliards de Fcfa. Il comprend: 16 sortes d’équipements médicaux, mobiliers, scolaires et nécessités quotidiennes ..
Le diplomate a marqué son insistance pour que ces présents parviennent au plus vite, aux bénéficiaires: “ Après la signature d’aujourd’hui, la partie chinoise va procéder à l’achat et à l’expédition des matériels, sans perdre du temps … Et nous espérons qu’avec la collaboration de la partie camerounaise, les matériels seront arrivés et distribués dans les meilleurs délais, aux personnes démunies pour satisfaire leurs besoins pressants…”.
Une urgence comprise par le ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire. En prenant la parole à son tour, le membre du gouvernement , Alamine Ousmane Mey a souligné que, sous l’impulsion du Président de la République, le gouvernement camerounais a lancé un plan d’assistance humanitaire d’urgence dans les régions du Nord-ouest et du Sud Ouest. Pour lui, il existe deux événements majeurs sur lesquels il convient de s’appuyer, pour comprendre l’importance du don de ce partenaire de tous les temps qu’est la Chine:
“ Le Forum sur la coopération Sino – Africaine. Un rendez-vous majeur qui a permis au Président Xi Jinping, de renforcer son soutien aux pays africains, à travers huit programmes majeurs contenus dans le plan d’action de ce pays, entre 2019 et 2021. Le deuxième point selon Alamine Ousmane Mey, est la prestation de serment du Président Paul Biya, qui avait alors donné une position claire, face à la situation préoccupante dans laquelle se trouvent ses concitoyens des zones en crise: “ Il ne fait l’ombre d’aucun doute, que le destin de nos compatriotes du Nord-ouest et du Sud – Ouest s’inscrit dans le cadre de notre République. Fort du soutien du peuple Camerounais entier et persuadé qu’il existe une issue honorable, dans l’intérêt de tous, je ferai en sorte que le calme et la sérénité reviennent dans les deux régions concernées, dans le respect des institutions dont je suis le garant…”
Pour le Minepat, ce don va permettre, entre autres de rétablir un cadre de vie propice à l’épanouissement et au développement des communautés affectées par la situation socio politique dans les régions du Nord et du Sud Ouest: “ Cet apport en assistance humanitaire d’urgence aux populations en détresse est de nature à restaurer la sérénité, en faveur d’une vie paisible. Toutes ces demarches visent à garantir une rapide réinsertion socioéconomique des populations affectées, tout en assurant la reconstruction rapide des infrastructures endommagées…”.
Pour Paul Atanga Nji qui va procéder dès la semaine prochaine à la rétrocession de ce don, c’est un nouvel appel à un cesser le feu. “ Que tous ceux qui sont encore dans les brousses, déposent les armes parce que le Cameroun a besoin de tous ses fils et de toutes ses filles…”
Nicole Ricci Minyem
Depuis jeudi soir, Sisiku Ayuk Tabe, président autoproclamé de l'Ambazonie, a été transféré de la cellule du Secrétariat d'Etat à la Défense chargé de la Gendarmerie (SED) pour la prison centrale de Kondengui à Yaoundé. La nouvelle a été confirmée par une source proche de la prison de Kondengui, a-t-on appris de source médiatique.
Sisiku Ayuk Tabe et 46 autres séparatistes avaient été arrêtés au Nigeria puis extradés fin janvier au Cameroun. Sisiku Ayuk Tabe et la plupart des autres militants anglophones arrêtés au Nigeria constituaient la branche politique du mouvement séparatiste camerounais, prônant la négociation avec Yaoundé pour arriver à leurs fins.
Le président de l'Etat imaginaire d'Ambazonie et ses collaborateurs ont tenté en vain d'obtenir une libération devant des tribunaux civils. Le président de l’Etat imaginaire d’Ambazonie et ses neuf collaborateurs présent devant la barre le jeudi 15 novembre 2018, ont vu leur demande de libération immédiate interdite par les Juges de la Cour d’appel du tribunal de première instance de Yaoundé.
Pour rappel, les Avocats d’Ayuk Tabé et cie saisi le Tribunal de grande instance de Yaoundé de cette requête le 9 août dernier. L’audience y relative s’était tenu quelques jours plus tard, en l’absence de Sissiku Ayuk Tabe et de ses neuf compagnons d’infortune. Ladite juridiction avait rejeté la demande de libération immédiate des leaders séparatistes.
Après leur arrestation à Abuja en janvier 2018 et incarcération au Secrétariat d’Etat à la défense (SED), des informations démenties selon lesquelles Ayuk Tabé et ses compagnons n’étaient plus en vie avaient circulées sur les réseaux. Leur présence à la Cour d’appel du centre le jeudi 1er novembre 2018, pour la première fois depuis leur extradition du Nigéria a été la preuve qu’ils sont en vie et que leur intégrité physique ne souffre de rien.
Depuis la fin 2017, des dizaines de séparatistes armés ont pris les armes dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Des affrontements entre l'armée déployée en nombre et ces séparatistes, regroupés en groupes épars dans la forêt équatoriale, s'y produisent depuis quasiment tous les jours. Selon des sources concordantes, aux séparatistes armés se sont ajoutés des bandes armées de bandits et de pillards, qui rackettent les populations et les entreprises.
Selon Amnesty International, la situation dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest devient de plus en plus désespérée. Dans un rapport publié le 18 septembre 2018, l’Ong révèle que depuis début 2018, environ 400 civils ont été tués par les forces de sécurité ou par les séparatistes armés. Amnesty a dénombré plus de 260 « incidents sécuritaires » (affrontements, enlèvements, homicides, destructions de maisons).
« Les membres des deux camps qui seraient responsables d’attaques, d’homicides ou de destructions de biens, ne doivent pas rester libres. Les autorités camerounaises doivent s'engager sans délai à mener des enquêtes rapides, indépendantes et efficaces sur ces agissements », a déclaré Samira Daoud, directrice régionale adjointe pour l'Afrique centrale et l'Afrique de l'Ouest à Amnesty International.
Le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme condamne la persistance des enlèvements et des assassinats dans ces deux régions. Les actes de violence perpétrés dans les deux régions anglophones du Cameroun contraignent les populations à vivre dans la peur, a souligné mardi le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme (HCDH). L’instance appelle les belligérants engagés dans des conflits – groupes séparatistes et armée camerounaise – à y mettre un terme.
« Nous sommes profondément préoccupés par la recrudescence de la violence dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, car nous continuons de recevoir des informations faisant état d’enlèvements et d’assassinats par des groupes armés, ainsi que d’assassinats extrajudiciaires par les forces armées de l’État », a déclaré le 20 novembre dernier la porte-parole du Haut-Commissariat, Ravina Shamdasani.
Liliane N.
L’ex chef rebelle de la milice centrafricaine Alfred Yekatom, encore appelé rambo, comparaît ce jour, à la Haye pour la première fois devant la cour pénale internationale
Cette comparution intervient une semaine après son transfert vers ce lieu de détention. Son mandat d’arrêt a été délivré le 11 novembre et, “Rambo” est soupçonné d’être l’un des principaux responsables des crimes de guerre et crimes contre l’humanité à cause des exactions commises dans l’Ouest de la Centrafrique, entre décembre 2013 et décembre 2014.
Le passage de l’ex chef de la milice anti balaka, est le tout premier transfèrement vers la cour pénale internationale, depuis l’ouverture de l’enquête dans ce pays de l’Afrique Centrale, en 2014.
L’audience de ce vendredi à permis à la cour, de vérifier l’identité du suspect, ainsi que la langue dans laquelle il compte poursuivre les procédures.
Alfred Yekatom, âgé de 43 ans, a par ailleurs été informé des charges qui pèsent contre lui, sa faction, comme les autres milices antibalaka, qui avaient vu le jour après 2012, pour former la coalition à la majorité musulmane de la séléka. Ils avaient entamé leur campagne meurtrière, depuis le Nord du pays vers Bangui et, ils sont soupçonnés d’avoir contribué à la chute de l’ancien président François Bozizé, en 2013.
Alfred Yekatom était également recherché pour avoir dirigé une attaque meurtrière à Bangui, le 5 décembre 2013, lorsque son groupe armé de fusils, de grenades et de machettes a attaqué les musulmans, tuant ainsi des dizaines de civils.
Selon l’organisation des Nations Unies, il est par ailleurs, soupçonné d’avoir exercé le contrôle direct d’une douzaine de points tenus en moyenne par de nombreux miliciens armés, portant des uniformes et équipés d’armes qui en principe, appartiennent à l’armée, comme par exemple les fusils d’assaut militaires.
Pour la cour pénale internationale, Rambo a dirigé environ 3000 combattants et, on pense qu’ il est de fait responsable des meurtres, des tortures, des traitements inhumains, de mutilations, d’attaques intentionnelles contre les populations civiles ainsi que contre les bâtiments religieux.
La comparution de ce vendredi est une nouvelle étape dans la lutte contre l’impunité en Centrafrique, ce qui réjouit le haut-commissaire aux droits de l’Homme à l’ONU.
La justice internationale précéde Le tribunal centrafricain
Le passage de Alfred Yekatom est une “ violation de ses droits les plus élémentaires”, selon Regis Tiangaye, l’un de ses avocats. Il poursuit en affirmant que “ Dans cette affaire, la justice internationale a poignardé la justice de la République centrafricaine, avec l’aide des autorités locales.
Depuis 2012 et le début de l’offensive qui a abouti à la prise de Bangui par l’ex coalition de la séléka, ce pays est le théâtre de violences quasi quotidienne. Celles ci ont obligé un quart des 4.5 millions d’habitants à fuir leurs domiciles.
Une mission onusienne de maintien de la paix, la Minusca est déployée depuis 2014 et à pris la suite des interventions militaires françaises pour tenter de préserver les civils. Le désarmement n’est pas évident et, même comme Rambo est à présent à la Haye pour son jugement, ses plus proches collaborateurs sont toujours sur place. Et, comme cela a été souligné plus haut, malgré la forte présence des soldats, la République Centrafricaine ressemble à une “jungle” et, il suffira juste d’une étincelle pour que les frères et amis d’hier reprennent les armes et recommencent à s’entretuer.
Nicole Ricci Minyem
Le texte a été déposé le 20 novembre 2018 à la chambre haute du parlement.
Le projet de loi portant sur ratification de la Convention de Minamata sur le mercure transmis à la Commission des Affaires étrangères du Sénat a été défendu par Hele Pierre le Ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et du développement durable. Il a été assisté par Jules Doret Ndongo représentant du gouvernement au cours des débats. Ladite Commission conduite par le Sénateur Doh Ganyonga a examiné de fond en comble la Convention qui a été adoptée le 10 octobre 2013 à Kumamoto au Japon. Il convient de souligner que les articles 35 de ladite Convention appellent à la réduction voire la suppression du commerce et des sources d’approvisionnement du mercure. Ils visent aussi l’encadrement de l’extraction minière artisanale et à petite échelle de l’or, sans oublier la réduction des rejets et composés du mercure dans le sol ou l’eau entre autres.
A titre de rappel le Centre de recherche de l’Education pour le développement avait révélé dans une de ses études entamée en 2013, que la contamination chronique des populations de la ville de Douala par le mercure fait perdre environ 34 millions de dollars par an, dû à la baisse du quotient intellectuel de ses enfants. Ladite étude avait été faite dans la zone de Youpwe. Elle avait bénéficié de l’appui des chercheurs de l’Université de New York. Il avait été révélé que 76% des 17 personnes âgées entre 18 et 65 ans ayant subies une analyse du mercure dans les cheveux étaient exposées au mercure. Et l’étude indiquait que si aucune mesure préventive n’est prise les habitants courent d’énormes conséquences. Partant du fait qu’ils sont involontairement exposés au mercure. Le mercure a-t-on appris est émis involontairement par des industries telles que la cimenterie, la raffinerie, la fonderie, les mauvaises gestions des déchets, les entreprises de traitement et de recyclage de déchets.
Pour mémoire, il convient de souligner que le 18 et 19 mai 2016, Yaoundé avait abrité un colloque d’implémentation de la convention de Minamata sur le mercure. Ledit atelier a été présidé par le ministre camerounais de l’Environnement et de la protection de la nature. Au cours des travaux, le gouvernement et les experts avaient regretté la concentration en augmentation jusque dans les régions éloignées de toutes pollutions. La transportation par les airs, par les courants marins, les métaux lourds, dont le mercure, gagnent tous les continents du globe et touchent tous les écosystèmes et toutes les chaînes alimentaires. L’urgence d’implémenter localement la convention de Minamata sur le mercure, avait donc été évoquée.
Cette convention internationale, adoptée par 140 Etats, a pour objectif de réduire la production et l’utilisation du mercure, en particulier lors de la fabrication de produits et lors de processus industriels. Elle concerne également la question du stockage et du traitement des déchets. Une fois ratifié par 50 Etats, le traité devrait entrer en vigueur, dès 2016 selon le vœu des organisateurs. La convention prévoit notamment qu'en 2020 certains produits utilisant du mercure, comme des thermomètres, batteries ou lampes fluorescentes doivent disparaître de la circulation. Elle donne également un délai de 15 ans aux Etats pour fermer les mines de mercure.
Liliane N.
Avec une allocation cumulée de 675 milliards de FCFA sur une enveloppe globale de 4850,5 milliards de FCFA, le secteur de l’éducation va recevoir la plus grande part dans le budget national du Cameroun en élaboration à travers le projet de loi de finances 2019.
Dans la répartition de cette enveloppe au sein du secteur, le ministère des Enseignements secondaires s’adjuge les 394 milliards de FCFA. Les ministères de l’Education de base et de l’Enseignement supérieur se partagent le reste.
A l’heure actuelle le budget alloué au domaine de l’Education au Cameroun est de 14,92%. Les membres de la Cameroon Education for all network (Cefan) souhaitent qu’il atteigne la norme internationale qui est de 20%. C’est ce que recommande l’agenda 2030. D’ailleurs Jean Ernest Ngalle Bibehe Massena alors qu’il était encore ministre des Enseignements secondaires avait déclaré à la conférence qui réunissait les ministres africains de l’éducation, que le gouvernement avait promis passer à 18,5% du budget. C’est-à-dire qu’on devait se retrouver à 850 milliards de FCFA au lieu de 675 milliards de FCFA.
Rappelons que Ngalle Bibehe avait indiqué que même avec la situation difficile que connait le pays, les choses allaient changer. «Le Cameroun fait actuellement face à des difficultés économiques, la chute des coûts des hydrocarbures depuis 2014, les problèmes sécuritaires(…) malgré ce contexte le Cameroun maintient sa ferme volonté de faire l’éducation sa priorité», avait-il déclaré à ladite conférence qui s’était déroulée au Dakar au Sénégal.
Pour le Cefan il est donc de bon ton de rappeler au gouvernement ses déclarations. «Le gouvernement a plusieurs chantiers sur la table, il est de notre devoir de lui rappeler ses engagements en faveur de l’éducation. Nous profitons donc de cette session pour demander aux parlementaires d’examiner cette question», a déclaré Benjamin Serkfem président du Cefan.
En hausse de 161 milliards de FCFA par rapport à la loi de finances 2018, le budget de 2019 consacre ses priorités aux services de base. Hormis la défense et la sécurité qui sont fortement dotées, le Premier ministre Philémon Yang a souligné que son gouvernement « met l’accent sur les secteurs qui apportent des solutions concrètes et directes dans l’amélioration du quotidien des populations ».
Dans cet ordre d’idées, l’Etat a prévu de consacrer plus de 350 milliards de FCFA aux travaux publics, 207,9 milliards de FCFA à la santé et 202,6 milliards de FCFA à l’eau et l’énergie. Avec un taux de croissance du Produit intérieur brut (PIB) de l’ordre de 4,4% en 2019, « le Cameroun entend poursuivre ses actions de développement sur le plan politique, économique, social et culturel », a indiqué le Premier ministre.
D’une manière générale, la politique budgétaire du Cameroun pour l’exercice 2019 s’inscrit dans le cadre de la poursuite de la consolidation budgétaire, en vue de permettre la réduction progressive du déficit budgétaire conformément au programme des réformes économiques et financières en cours, les efforts de mobilisation des recettes internes non pétrolières et de rationalisation des dépenses devant se poursuivre.
Le budget de l’État pour l’exercice 2019 sera ainsi élaboré sur la base d’hypothèses d’un taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) réel de 4,5% dont 4,9 % pour le PIB non pétrolier, un taux d’inflation de 2%, un déficit budgétaire global de 2,0% du PIB et un déficit du compte courant de 1,7% du PIB.
Otric N.
Au Cameroun, la microfinance est un secteur «assez stable et dynamique», a soutenu le Premier ministre, déplorant néanmoins «quelques dysfonctionnements persistants liés notamment à un déficit de gouvernance et à une insuffisance de professionnalisme chez certains promoteurs».
Philemon Yang s’exprimait lors de la présentation du programme économique, financier, social et culturel du gouvernement pour 2019 à l’Assemblée nationale. En effet, par rapport à 2017, et selon les données du ministère des Finances (MINFI), le domaine des EMF enregistre une hausse de 1 point.
En 2017, l’activité des Etablissements de microfinance (EMF) a représenté 53% des dépôts à vue au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), soit plus de 340 milliards de FCFA avec 69% des crédits octroyés à la clientèle dans la sous-région, soit plus de 244 milliards de FCFA et un bilan total de 445 milliards de FCFA.
Au 31 décembre dernier, selon le ministre des Finances, le nombre de comptes ouverts dans ces établissements au Cameroun était de 3,03 millions, contre 2,14 millions dans les établissements de crédit. S’agissant des dysfonctionnements concourant à rendre le secteur peu stable, peu fiable et peu serein, le gouvernement déplore notamment la faiblesse de la gouvernance, due à une insuffisance institutionnelle.
Pour le chef de la division de la microfinance au MINFI, Ahmadou Bouba, s’exprimant quelques mois auparavant au cours d’un colloque, cet environnement est marqué par le détournement des fonds par les dirigeants, l’octroi de crédits sans garantie, le défaut de manuel de procédures, une gestion incertaine des risques, le manque de confiance des clients quant à la sécurisation de leur épargne ainsi que l’insuffisance et l’inadéquation du service offert.
Comme conséquence de ces mauvaises pratiques, on est passé de 652 EMF dans les années 2000 à 412 EMF en 2016, beaucoup ayant mis la clé sous la porte du fait de la mauvaise gestion, ou alors du non-respect des normes règlementaires et prudentielles.
En juin dernier, le gouvernement a rendu publique une liste de 411 établissements EMF autorisés à exercer les activités dans le pays, invitant par ailleurs leurs différents promoteurs, notamment les dirigeants, à s’approprier les dispositions du nouveau règlement de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC), relatif aux conditions d’exercice de leur secteur.
Ledit règlement met un accent particulier sur le respect des règles prudentielles, les principes de gouvernance et le bon fonctionnement des organes sociaux, tout en renforçant le dispositif de supervision prudentielle et non prudentielle des EMF.
412 établissements de microfinance (EMF) sont autorisés à exercer leurs activités sur le territoire camerounais. Ces structures étaient au nombre de 500 en 2015. Dans l’intervalle, beaucoup ont mis la clé sous le paillasson, laissant leurs clients dans le désarroi, du fait des écueils managériaux. Afin d’assainir ce secteur important dans le processus de l’inclusion financière, du fait de la capacité des EMF à intervenir jusque dans les zones rurales, la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) vient de mettre en place un nouveau dispositif réglementaire régissant l’activité de microfinance.
Plus rigoureux en matière de contrôle, de gestion, de profil des dirigeants et de constitution du capital minimum, ce nouveau dispositif a été détaillé aux responsables des établissements de microfinance de la Cemac, rassemblés le 26 juin 2018 à Yaoundé, la capitale camerounaise. Les EMF des six pays de la Cemac ont jusqu’au 1er janvier 2020, pour s’y conformer.
Otric N.
«Nous avons besoin d'un accès universel au dépistage du VIH, ce dépistage doit être aussi accessible qu'un test de grossesse», déclare le directeur général du Programme de l'ONU sur le VIH/sida, Michel Sidibé cité dans le dernier rapport de l'agence «Savoir, c'est pouvoir». C’était à l'occasion de sa campagne pour la 30e journée mondiale de lutte contre le sida le 1er décembre lancée jeudi à Abidjan.
En 2017, à l'échelle mondiale, apprend-on, «75% des personnes vivant avec le VIH» connaissaient leur statut, contre «66% en 2015», soit une amélioration sensible, selon M. Sidibé. «Mais nous sommes loin d'avoir gagné le combat: aujourd'hui on baisse la garde, ce qui risque de conduire à un rebond de l'épidémie», a averti M. Sidibé à Abidjan, rappelant que l'objectif de l'Onusida était de vaincre l'épidémie d'ici 2030.
«Le dépistage est un point de départ mais le traitement et la suppression de la charge virale sont indispensables pour vaincre l'épidémie», a-t-il précisé, déplorant que «la stigmatisation et la discrimination" des personnes séropositives "comptent encore parmi les principaux obstacles» à la prise en charge des malades.
L'Afrique de l'Ouest et Centrale, et la zone Afrique du Nord Moyen-Orient sont les deux régions où la situation est la plus inquiétante. A peine la moitié (48%) des séropositifs connaissent leur statut sérologique en Afrique de l'Ouest et Centrale, et seulement 40% des séropositifs bénéficient d'un traitement antirétroviral (respectivement 50% et 29% pour l'Afrique du Nord Moyen-Orient).
Ainsi, en Afrique de l'Ouest et Centrale, près de 10 millions de personnes ne savent pas qu'elles sont séropositives, selon M. Sidibé. L'insuffisance des financements nationaux, des systèmes de santé défaillants et des soins de santé payants, expliquent cette situation, outre la discrimination contre les personnes les plus touchées (les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, les prostitués des deux sexes et les utilisateurs de drogue).
En Côte d'Ivoire, d'importants progrès ont été faits en trois ans, grâce notamment à l'aide financière des Etats-Unis. Le nombre de malades sous traitement "a doublé" et le taux de couverture du dépistage a quadruplé pour atteindre les deux tiers de la population, selon le rapport. «Le premier pilier de la lutte contre le sida, c'est le dépistage, surtout pour les populations clés» (à risque), mais «l'accès aux traitements» et «la stigmatisation» restent des «problèmes clés», a déclaré à l'AFP le docteur Camille Anoma, directeur de l'Espace Confiance, une clinique spécialisée d'Abidjan pour les populations LGBT.
«En Côte d'Ivoire, nous avons un problème de disponibilité du matériel de dépistage et des traitements antirétroviraux, il y a encore de gros efforts à faire, malgré les améliorations», selon le Dr Anoma. Et «les autorités ivoiriennes doivent avoir le courage de tenir un discours clair contre la stigmatisation». Les ONG de lutte contre le sida Coalition Plus et Aides ont de leur côté fustigé dans un communiqué "l'échec patent de la communauté internationale à faire baisser la mortalité du sida" dans le monde, en raison notamment de la prise en charge insuffisante des maladies opportunistes liées au sida.
En 2017, la tuberculose a tué 400.000 malades du sida dans le monde et la méningite cryptococcique 180.000, «alors qu'il existe des traitements efficaces», selon ces ONG. «Toute personne infectée doit être soignée», «ce n'est qu'en reprenant les soins des maladies opportunistes qu'on arrivera à réduire de moitié le nombre de décès liés au VIH d'ici 2020», a déclaré la présidente de Coalition Plus, Hakima Himmich.
«Pour faire chuter la mortalité du sida, il n'y a pas de mystère : il faut davantage de financements» de la communauté internationale, notamment des pays riches, a plaidé le président de Aides, Aurélien Beaucamp. Quelque 37 millions de personnes étaient séropositives dans le monde en 2017 et parmi elles près de 22 millions sont sous traitement. Le sida a fait 940.000 morts l'an dernier, selon l'Onusida.
Otric N.
Le groupe Orange et le groupe MTN, deux des plus grands opérateurs de mobile money sur le continent africain, annoncent aujourd’hui la création d’une entreprise commune Mowali qui permettra l’interopérabilité des paiements sur l’ensemble du continent. Mowali rend possible tout transfert de fonds entre comptes de mobile money, en temps réel et à coût réduit, quel que soit l’opérateur.
Mowali bénéficiera immédiatement des bases clients Mobile Money de MTN (www.MTN.cm/en/MTN-Mobile-Money) et d’Orange (OrangeMoney.orange.fr), soit plus de 100 millions de comptes sur 22 des 46 marchés de l’Afrique subsaharienne. Mowali est destinée à permettre l’interopérabilité au-delà des marchés existants de MTN et d’Orange, afin d’en faire bénéficier les 338 millions de clients de mobile money en Afrique.
Mowali est une plateforme qui connecte fournisseurs de services financiers et clients au sein d’un réseau unique. Elle fonctionne comme une société de services, ouverte à tout fournisseur de mobile money, en Afrique, y compris les banques, les opérateurs de transfert d’argent et les autres fournisseurs de services financiers.
L’objectif de Mowali est d’accroître l’usage des services de mobile money, auprès des utilisateurs et des commerçants. Mowali permet la libre circulation des flux de mobile money entre les comptes, quel que soit le pays et l’opérateur. Du point de vue du client, cela signifie « Je peux payer ou recevoir de l’argent depuis n’importe quel compte mobile, quel que soit l’opérateur ». L’interopérabilité favorisera l’innovation dans l’écosystème des Services financiers mobiles à travers le continent.
Pour Stéphane Richard, PDG d’Orange, « en offrant une interopérabilité totale entre les différentes plateformes, Mowali constitue un pas en avant significatif permettant au mobile money de devenir un moyen de paiement universel en Afrique. Accroître l’inclusion financière en utilisant les technologies du numérique est un élément essentiel pour le développement économique de l’Afrique, en particulier pour les communautés les plus isolées. Cette solution incarne l’ambition d’Orange d’être un acteur majeur de la transformation digitale du continent. En nous associant à MTN, un autre leader du marché africain, nous accélérons le rythme de cette transformation au point de changer la vie de nos clients en leur fournissant des services plus simples, plus sûrs et plus avantageux ».
« Un des objectifs de MTN est d’accélérer la pénétration des services financiers mobiles en Afrique et Mowali est un des moyens de l’atteindre. Par ailleurs, la coopération et les partenariats de cette sorte sont primordiaux lorsque l’on cherche à accélérer le développement et à surmonter une partie des défis auxquels la société moderne est confrontée en termes de dimensionnement, de portée et de complexité. Ce partenariat avec Orange est donc une étape importante pour affirmer notre rôle substantiel dans la réalisation des objectifs de développement durable des Nations Unies qui consistent à éliminer la pauvreté extrême et à renforcer le développement socio-économique sur les marchés dans lesquels nous opérons. C’est ainsi que nous offrirons à nos clients un accès au fabuleux monde numérique de demain », a déclaré Rob Shuter, PDG du groupe MTN.
La GSMA soutient l’initiative Mowali, l’interopérabilité étant un accélérateur essentiel pour l’inclusion financière et le développement des usages du mobile money dans toute l’Afrique.
« Il existe aujourd’hui dans le monde plus de 690 millions de comptes mobile money. Ces derniers sont devenus un outil essentiel qui change la vie des consommateurs dans toute l’Afrique en ouvrant un accès à des services financiers sûrs et sécurisés, mais également à des opportunités en matière d’énergie, de santé, d’éducation et d’emploi. La création de Mowali contribue à transformer davantage les services financiers mobiles sur l’ensemble du continent africain. Elle témoigne du leadership et de l’engagement continu de l’industrie du mobile dans la promotion de l’inclusion financière et dans le renforcement des capacités économiques au travers de la collaboration entre acteurs du secteur. La GSMA est donc fière de soutenir le développement de Mowali », a déclaré Mats Granryd, Directeur général de la GSMA.
« L’interopérabilité des paiements mobiles pour soutenir l’inclusion financière a été l’obstacle le plus difficile à surmonter pour le secteur des services financiers. Avec Mowali, Orange et MTN fournissent une solution qui leur permettra, à eux-mêmes ainsi qu’à d’autres sociétés, d’étendre plus rapidement les services financiers numériques à travers l’Afrique, et ce pour tous, y compris les populations défavorisées », a déclaré Kosta Peric, directeur adjoint des Services financiers pour les populations défavorisées, à la Fondation Bill & Melinda Gates.
« Cette création annonce l’arrivée d’une nouvelle vague d’innovations susceptibles de réduire la pauvreté et de créer des opportunités économiques. Nous nous réjouissons de constater que Mojaloop - une plateforme de paiement open source accessible à tous les opérateurs du secteur - contribue à atteindre cet objectif », a-t-il ajouté.
Otric N.