Jean Marc Mangone, le président de la section syndicale de cette entreprise d’Etat, a déposé le 19 novembre 2018 dans les services du premier ministre un courrier annonçant un mouvement de grève illimité dès le 26 novembre prochain.
Si on s’en tient au contenu du courrier révélé à l’ACP, la grève fait suite à l’assemblée générale du personnel au cours de laquelle les employés de la Campost ont exprimé leurs ras-le bol face à la gestion de l’entreprise.
En effet, selon les sources bien introduites, le personnel attend la réponse du directoire de l’entreprise par rapport à un bon nombre de revendications. Les employés de la Campost réclament notamment : le paiement des salaires mensuels dans les délais prévus par la convention collective des entreprises, l’application des résolutions de la commission paritaire d’avancement et de reclassement de mai 2018 avec effets financiers.
Le recrutement des agents publics conformément aux spéculations de la convention collective, le paiement du service postal universel par l’Etat, la tenue d’une commission d’avancement pour les années 2017 et 2018, le respect et l’application de la convention collective de banques et le versement du solde de tout compte du personnel retraité sont aussi d’autres points revendiqués par le personnel. Le dossier est désormais entre les mains du chef du gouvernement.
Mais les préavis de grève à la CAMPOST, on en a l’habitude! En sept mois, 3 préavis de grève ont déjà été formulés par les mêmes plaignants. La dernière fois le mouvement d’humeur n’a plus eu lieu parce que, «le gouvernement a promis de mettre à la disposition de l’entreprise au plus tard à la fin du mois d’avril 2018, une enveloppe de 200 millions FCFA», soutient un des futurs grévistes.
Cette enveloppe devait servir au paiement du reliquat des salaires gelés à la suite d’une révision à la baisse de la grille salariale, contestée par le personnel, et résoudre les problèmes soulevés. Rien n’a été fait jusqu'à aujourd'hui.
Visiblement, les décisions retenues lors de la concertation d’avril dernier entre les représentants du personnel de la Cameroon postal services (Campost) et la direction générale de l’entreprise n’ont pas été appliquées. Le communiqué final qui a sanctionné ces assises indique que les représentants du personnel ont évoqué les raisons du désaccord existant entre eux et la direction générale de l’entreprise parapublique.
Toutefois au terme de ces échanges, les parties étaient tombées d’accord sur «l’affectation de la provision financière annoncée par le représentant du ministère des Finances lors de la concertation du vendredi 20 avril 2018 au ministère des Postes et télécommunications, principalement au complément salarial au titre du protocole d’accord tripartite du 30 juin 2017 des mois d’avril, mai et juin 2018, et la poursuite du dialogue et l’évaluation régulière des avancées suivant un chronogramme à définir d’accord parties».
Pour rappel, en proie aux difficultés financières depuis 2003, l’entreprise postale publique camerounaise fait face à des charges qui représentent plus de deux fois son chiffre d’affaires, selon un rapport du Comité interministériel mis en place par le gouvernement pour son redressement. Le même document révèle qu’en 2014, l’endettement de cette entreprise qui réclame elle-même environ 40 milliards FCFA de dette à l’Etat, dépassait déjà la barre de 100 milliards FCFA.
Otric N.