Les enseignants des universités d’Etat entendent le faire savoir le 26 novembre 2018 à travers un sit-in au ministère de l’Enseignement Supérieur à Yaoundé pour dénoncer leurs conditions de vie.
Ce sit-in sera suivi d’une grève générale dans les universités d’Etat à partir du 28 novembre, apprend-on dans une annonce du bureau du Syndicat National des Enseignants du Supérieur (BEN-SYNES) qui s’est réuni lundi à Yaoundé, la capitale politique.
« Après avoir salué le décret signé la semaine dernière par le Président de la République portant recrutement de 2000 enseignants titulaires de doctorat/PhD à partir de 2019, les membres du SYNES constatent avec regret que la mort, le kidnapping, le harcèlement ainsi que les demandes régulières de rançons sont exigés aux enseignants des universités de Bamenda et Buea », mentionne l’annonce.
La démarche des enseignants des universités d'Etat vise à pousser les pouvoirs publics à trouver une solution définitive à la crise anglophone. Le SYNES, dans le communiqué signé du secrétaire général, Benjamin Ngounou Ngatcha, entend également «dénoncer le manque de transparence dans la gestion (accréditations, finances, suivi académique, qualité des diplômes)».
Les enseignants veulent aussi, à travers leur action, déplorer leurs conditions de vie notamment l’insécurité, le manque de logement décent, les conditions d’hygiène déplorables la politique de santé inadéquate, la prévention peu renforcée, l’insuffisance des mobilités professionnelles et l’insuffisance des infrastructures. La grève annoncée, si elle se tient, sera la première du nouveau septennat de Paul Biya, dit des « Grandes Opportunités ».
Ce préavis de grève arrive au moment où le président de la République instruit le recrutement de 2.000 enseignants du Supérieur. Ce recrutement, perçu comme le premier signe «fort» du septennat des «grandes opportunités» de Paul Biya se fera en trois étapes. La première a pour délai janvier 2019.
À cette date, 1000 premiers enseignants d’université devront déjà être insérés dans les listes des huit universités d’Etat. Viendra ensuite une vague de 500 en 2020, puis une dernière vague de 500 enseignants en 2021. L’objectif étant justement qu’en 2021, les universités et grandes écoles du Cameroun disposent de six mille enseignants.
Le ministre de l’Enseignement Supérieur (Minesup) Pr Jaques Fame Ndongo, est formel sur la sélection. « Seuls le mérite et la compétence primeront ». Les postulants doivent être titulaires d’au moins un Doctorat ou d’un Ph/D. Pour concrétiser sa promesse à l’endroit des jeunes, le Chef de l’Etat a également ouvert cette offre aux camerounais résidant à l’étranger. « Pour la sélection des 2000 titulaires de Doctorat PH/D, seul le mérite et la compétence primeront », précise Jacques Fame Ndongo.
En ce qui concerne le recrutement proprement dit, l’ouverture des postes se fait par les chanceliers et les vice-chancellors des universités d’Etat. Conformément au profil des candidats, chaque département propose au chef d’établissement, qui propose au recteur ou au vice-chancellor les profils des postes à pourvoir. Ensuite, les candidats peuvent déposer leurs dossiers auprès des universités concernées. Il y aura donc une session pour examiner les dossiers, les classer en fonction des mérites, des compétences, mais aussi en fonction des besoins de l’établissement.
Après cela, les dossiers seront transmis, classés par ordre de mérite, au chef d’établissement ou au doyen, ou encore au directeur s’il s’agit d’une grande école. Il y a un conseil d’établissement qui réexamine les dossiers concernés.
Enfin, ces dossiers sont transmis au recteur/vice-chancellor qui préside une commission consultative de recrutement des assistants. Cette commission transmettra au Minesup la liste des enseignants retenus/éligibles. Et le Minesup autorise le recrutement des enseignants dans chaque université. Est attendue à présent, l’ouverture des postes pour enclencher le processus.
Otric N.