Le gouvernement a déposé vendredi pendant une séance plénière de l’Assemblée Nationale à Yaoundé, le projet de loi de finances pour le compte de l’exercice 2019. Ce nouveau projet est d’un montant de 4850,5 milliards de FCFA. Soit une augmentation de 165 milliards de FCFA, comparativement au budget adopté l’année dernière pour le compte de l’exercice 2018.
A la suite de ce dépôt, il revient maintenant à la Commission des finances et de budget de chambre basse, d’examiner de fond en comble le nouveau texte avant son retour en séance plénière pour adoption. Mais déjà, l’on annonce plusieurs innovations dans le secteur douanier, fiscal et financier.
Cette enveloppe qui fait l’objet d’un examen pour adoption par l’Assemblée nationale concerne également la mise en place des conseils régionaux, dont les premières élections régionales pourraient avoir lieu l’année prochaine.
Une dotation qui passe de 11,4 milliards de FCFA en 2018 à 45,7 pour le prochain exercice, ce qui laisse croire que les autorités entendent mettre le cap sur le renforcement de l’autonomie des communes et de "l’opérationnalisation" des régions parmi les principaux objectifs.
Lors de sa prestation de serment le 06 novembre dernier, le chef de l’Etat camerounais Paul Biya réélu pour un mandat de sept ans à la tête du pays, a déclaré que le renforcement de la décentralisation fera partie des priorités de « ce septennat des grandes opportunités ».
Une option selon le président de la République qui constitue une réponse idoine aux revendications fédéralistes et sécessionnistes promues par des leaders politiques et séparatistes. Ainsi, « le désir maintes fois exprimé, de nos populations d’être mieux associées à la gestion de leurs affaires locales, nous a conduit à prendre des mesures nécessaires pour accélérer le processus de décentralisation », a-t-il déclaré.
Durant le septennat 2015-2018, le désir des populations camerounaises d’être mieux impliquées dans la gestion des affaires locales sera davantage pris en compte. Un défi qui nécessite aussi l’amélioration de l’économie et du redressement de la situation budgétaire du pays.
Cette ambition du Président est une suite d’un processus en branle depuis quelques temps au Cameroun. Entre autres acquis, la disponibilité des ressources humaines, le transfert effectif des fonds et le pouvoir de décision. Cependant, tout cela nécessite encore des améliorations, en termes de qualité de ressources et de transfert à temps des fonds sollicités par les communes.
Pour donner du contenu à cette politique, le Président Paul Biya a créé récemment tout un département ministériel en charge de la décentralisation et du développement local. Son rôle : faciliter l’implémentation du transfert des compétences aux 360 communes du Cameroun.
Grande préoccupation du peuple Camerounais dans son ensemble, non pas seulement du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, la décentralisation a toujours été le cheval de bataille du chef de l’Etat. On a encore en mémoire la batterie des premiers textes juridiques de juillet 2004 applicables aux communes et aux collectivités territoriales décentralisées.
Des premières entreprises marquées par le sceau du rapprochement de l’administration des administrés, couplées à la facilitation pour ces derniers d’accéder aux équipements sociaux de base. Le 2 mars 2018, un tournant décisif de la décentralisation est amorcé à travers la création d’un département ministériel qui lui est totalement consacrée.
Otric N.