L’homme qui a assuré la fonction de ministre de la Justice n’aura pourtant obtenue que soixante cinq (65) voix, contre quarante trois (43), remporté par son adversaire, Modeste Bahati Lukwebo qu’on considère comme « un empêcheur de diriger en toute aise ».
Quelques semaines avant le scrutin, il avait été radié des rangs du FCC, à cause de son insistance à maintenir sa candidature, sans tenir compte du choix de l’ex président et de ses autres camarades. Son regroupement AFDC-A revendique treize (13) sièges au Sénat. Et l’on soupçonne que certains sénateurs FCC auraient voté pour le candidat dissident Bahati.
Un autre candidat pro-Kabila occupe le poste de la première vice-présidence, l’ancien ministre de l’Intérieur Evariste Boshab, a, quant à lui, été platement battu par l’ancien Premier ministre Samy Badibanga soixante (60) voix contre trente quatre (34).
Un proche de l’actuel président de la République Félix Tshisekedi, Samy Badibanga a été brièvement premier ministre sous Joseph Kabila qui a gouverné (2016-2017). Il a été candidat à l’élection présidentielle du 30 décembre.
Gouvernement de coalition
Evariste Boshab est l’une des quatorze (14) personnalités congolaises toujours sous sanction, de l’Union européenne (UE) pour entrave au processus électoral dans les dernières années du régime Kabila (2016-2018).
Sénateur à vie selon la Constitution en tant qu’ancien président de la République, Joseph Kabila n’était pas présent au moment du vote au Sénat. Il a transmis le 24 janvier, la charge de chef de l’État à Félix Tshisekedi, proclamé vainqueur de l’élection présidentielle.
Le FCC de Kabila contrôle néanmoins l’Assemblée nationale, le Sénat, et une majorité des 26 Assemblées et gouvernorats provinciaux. Les forces de Tshisekedi et Kabila ont annoncé en fin de semaine dernière, la conclusion d’un accord pour la formation d’un gouvernement de coalition après six mois de pourparlers.
Dans la chambre haute du parlement congolais, le Front commun pour le Congo (FCC), ne dispose que de 90 sièges sur 108 selon le résultat des élections sénatoriales du mois de mars dernier.
Il faut peut être aussi rappeler que lorsqu’il a été choisi le 02 Juillet par cette coalition, les analystes politiques de ce pays se sont posé quelques questions : Alexis Thambwe Mwamba pensait-il que la partie était gagnée d’avance ? Qu’il lui suffirait d’avoir le soutien de Joseph Kabila pour être porté à la tête du Sénat ?les résultats sont là aujourd’hui.
Nicole Ricci Minyem
La Confédération africaine de football (Caf) a procédé le 20 juillet dernier, au tirage au sort du Tour préliminaire des compétitions africaines interclubs, notamment la Ligue des champions Total CAF et la Coupe de la Confédération Total CAF 2019-20. Le Cameroun qui a perdu une place dans ces deux grandes compétitions continentales, en raison de sa contre performance, sera représenté par le champion en titre, Ums de Loum et le vainqueur de la Coupe du Cameroun, Stade Renard de Melong.
A la Ligue des Champions de la Caf, Ums de Loum, le successeur de Coton Sport de Garoua, affrontera la formation de l’Association Sportive Vita Club de la République Démocratique du Congo. Fondée en février 2011, cette équipe de Loum dans la région du Littoral a accédé au championnat d’élite en 2014. Un an plus tard, Ums de Loum a remporté la Coupe du Cameroun. Un succès qui lui a permis de participer pour la première fois à la Coupe de la confédération de la Caf de 2016. La même année, cette équipe a dominé le championnat national de première division et a obtenu son ticket pour sa première phase finale de la Ligue des Champions (2017). Ce club veut cette saison, aller au-delà des préliminaires, une étape qu’il espère franchir cette saison en dominant la grosse équipe d’ As sportive vita club de Kinshasa, la capitale congolaise. Habitué de la compétition, ce club a remporté cette compétition en 1973 et a également été plusieurs fois champion de la Rdc (14).
Contrairement à Ums de Loum qui est déjà expérimenté sur la scène continentale, le vainqueur de la Coupe du Cameroun est à sa première participation. Après deux saisons en Ligue 1, cette formation va à la conquête du trophée de la Coupe de la Confédération. Les hommes de Melong dans le département du Moungo ; affronteront les Congolais de Daring Club Motema Pembe Imana au Tour préliminaire. 12 fois champion de la Rdc et 13 fois vainqueur de la Coupe, Dc Motema Pembe a remporté en 1994, la Coupe d’Afrique des vainqueurs de la Coupe qui est devenue en 2004, la Coupe de la Confédération de la Caf.
Les rencontres du tour préliminaire se dérouleront en aller et retour. Les matchs aller auront lieu du 9 au 11 tandis que la phase retour est prévue du 23 au 25 août 2019. Ums de Loum jouera sont match aller à domicile, et Stade Renard se déplacera pour la RDC.
Marie MGUE
Alors que l'épidémie d'Ebola est devenue une urgence mondiale il y a quelques jours, le ministre de la Santé de la République Démocratique du Congo (RDC), Dr Oly Ilunga, a démissionné de son poste pour protester contre la reprise en main de la riposte contre l'épidémie d'Ebola par la présidence qui a confié sa coordination non plus au ministère de la Santé mais au patron de l'Institut national de Recherche biomédicale (INRB).
Le ministre de la Santé congolais, le Dr Oly Ilunga, a annoncé lundi 22 juillet qu'il démissionnait de ses fonctions après la décision du président, Félix Tshisekedi, de reprendre le contrôle de la gestion de la crise liée à l'épidémie d'Ebola et d'introduire un nouveau vaccin en République démocratique du Congo, ont annoncé les médias locaux.
En effet, dans sa lettre de démission au président congolais, Oly Ilunga a dénoncé ce qu'il a appelé « l'ingérence dans la gestion de la réponse à l'épidémie d'Ebola ». En effet, l'homme qui a été ministre de la Santé pendant près de trois ans était manifestement contrarié par la création d'un secrétariat technique qui relèverait désormais directement du président Felix Tshisekedi.
De plus, le Dr Ilunga a critiqué les pressions extérieures en faveur de la mise en place d'un deuxième vaccin Ebola qui, selon lui, n'est pas adapté car il faut deux doses en deux mois pour être efficace. « De fortes pressions se sont exercées depuis plusieurs mois pour la mise en œuvre d'une nouvelle expérimentation en RD Congo », a écrit le ministre de la Santé dans sa lettre de démission. « Il serait illusoire de croire que le nouveau vaccin (à deux doses administrées à 56 jours d'intervalle), proposé par des acteurs qui ont fait preuve d'un manque d'éthique manifeste en cachant volontairement des informations importantes aux autorités sanitaires, puisse avoir une incidence déterminante sur le contrôle de l'épidémie en cours ».
Lire aussi : L’Union africaine déconseille les restrictions de voyage en RDC malgré le risque de contagion au virus Ebola
« Tirant ainsi les conséquences de votre décision de placer la conduite de la riposte à l'épidémie à virus Ebola sous votre supervision directe et anticipant la cacophonie préjudiciable à la riposte qui découlera inévitablement de cette décision, je viens par la présente vous présenter ma démission de mes fonctions de ministre de la Santé », a-t-il ajouté.
« Comme dans toute guerre, car c'est bien de cela dont il s'agit dans cette lutte, il ne peut y avoir plusieurs centres de décision au risque de créer des confusions (...) L'unicité dans la gestion d'une telle riposte répond ainsi au triple impératif de l'efficacité, de la cohérence des décisions prises et de la redevabilité. » A conclut le Dr Oly Ilunga.
La démission du ministre de la Santé intervient donc après la décision de l'OMS d'élever l'épidémie d'Ebola en cours au rang « d'urgence de santé mondiale ». Notons par ailleurs que, L'épidémie d'Ebola qui a débuté en août dernier en RDC et qui est la deuxième maladie la plus meurtrière de l'histoire du Congo a tué plus de 1.7000 personnes jusqu'à présent, selon le dernier bulletin du ministère de la Santé.
Danielle Ngono Efondo
Malgré le risque de propagation dans la région, il ne faut pas imposer des restrictions de voyage aux Congolais ou étrangers qui entrent et qui sortent de la République démocratique du Congo (RDC). C'est ce qu'a demandé, vendredi 19 juillet, le chef du Centre africain de contrôle des maladies lors d'une conférence de presse à Addis-Abeba. Ces mesures seraient contre-productives.
Selon un haut responsable De l'Union africaine, interdire les mouvements de populations serait contre-productif, parce que cela augmenterait les déplacements clandestins et réduirait le nombre de contrôles, en augmentant ainsi le risque de propagation du virus. Cet avis est également partagé par la société civile et l'opposition congolaise, qui redoutent l'asphyxie économique d'une zone commerçante à l'est de la RDC, à la fois frontalière avec l'Ouganda, le Rwanda et
le Burundi.
En Ouganda, le ministère de la Santé reste confiant. Quarante-deux personnes qui ont été en contact avec une marchande congolaise de poissons auraient déjà été identifiées et aucune ne présenterait de symptômes. Cette marchande s'était rendue à Kasese. Elle avait vomi plusieurs fois sur la place du marché, avant de rentrer dans son pays et de mourir d'Ebola, le 15 juillet dernier.
Le docteur Nkengasong, du Centre africain de contrôle des maladies, soulignait vendredi, lors de sa conférence de presse, que les jours de marché, des dizaines de milliers de personnes se rendent de RDC ou encore en Ouganda et que cela augmente sans nul doute la possibilité de propager le virus. Mais il rappelle aussi que depuis le début de l'épidémie au Congo, il y a un an, il n'y a toujours pas d'épidémie d'Ebola déclarée en Ouganda.
Les restrictions de voyage risqueraient de « renforcer les passages clandestins et réduire la portée des contrôles », indique pour sa part une source au ministère congolais de la Santé. Un temps, l'OMS avait évoqué le risque que cette vendeuse de poissons congolaise se soit rendue également au Rwanda. Mais les gouvernements rwandais, ougandais ainsi que l'organisation internationale démentent en bloc.
« C'est une erreur dans ce cas mais on recherche toujours des personnes qui étaient en contact avec le pasteur qui est mort le 16 juillet, après son passage à Goma », explique une source officielle.
Innocent D H.
L’organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré mercredi 17 juillet, que l’épidémie d'Ebola, qui a fait près de 1 700 morts depuis l’été dernier en République démocratique du Congo, était désormais une «urgence» sanitaire mondiale.
Alors que le virus Ebola menace de s'étendre à la grande ville de Goma et aux pays voisins de la République démocratique du Congo (RD Congo), l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a reconnu, mercredi 17 juillet, l'épidémie de fièvre hémorragique comme une « urgence de santé publique de portée internationale ». « Il est temps que le monde entier prenne connaissance et redouble d'efforts. Nous devons travailler ensemble de manière solidaire avec la RDC pour mettre fin à cette épidémie et construire un meilleur système de santé », a déclaré le Docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, le Directeur général de l'OMS, dans un communiqué.
L’OMS a par la suite précisé que la déclaration d’urgence sanitaire mondiale ne préjugeait pas de l’efficacité des équipes sanitaires sur place, «mais était plutôt une mesure pour reconnaître les risques potentiels au niveau local et régional et la nécessité d’une action intensifiée et coordonnée pour y faire face».
« Il est crucial que les Etats n’utilisent pas le statut d’urgence mondiale comme excuse pour imposer des restrictions au commerce et aux déplacements qui auraient un impact négatif sur la réponse (sanitaire) et sur la vie de la population dans la région», a souligné le Professeur Robert Steffen, chef du Comité d’urgence de l’OMS.
La déclaration d’urgence de santé publique de portée mondiale fait suite à une réunion du Comité d'urgence du Règlement sanitaire international. Le Comité a cité l'évolution récente de l'épidémie d’Ebola en RDC dans la formulation de sa recommandation, notamment le premier cas confirmé à Goma, une ville de près de deux millions d'habitants située à la frontière avec le Rwanda, et qui constitue un point d’entrée entre le plus vaste pays d’Afrique subsaharienne et le monde.
Notons que, malgré une vaste campagne de vaccination et une rapide réaction internationale, l'épidémie a continué de se propager en RDC depuis qu'un nouveau foyer s'y est déclaré l'été dernier. Le virus a infecté plus de 2 500 personnes, dont près de 1 700 ont trouvé la mort. L'instabilité et les violences continuent de perturber la lutte contre le virus dans l'est du pays, ralentissant les campagnes de vaccination et les contrôles médicaux.
Dès à présent, suite à cette alerte mondiale, les 196 pays signataires du règlement sanitaire international vont devoir renforcer leur surveillance du virus Ebola à l'intérieur de leurs frontières, mais également dans leurs aéroports et ports maritimes avec des contrôles systématiques des passagers.
Danielle Ngono Efondo
La phase des 8èmes de finale de la CAN 2019 tire à sa fin. Depuis le 05 juillet dernier, des différentes nations s’affrontent. Dimanche 7 juillet, l‘équipe nationale de la RDC affrontait l’équipe de Madagascar. Il a été battue aux tirs au but (2 -4) après un nul (2 – 2) dans le temps réglementaire. Une défaite qui n’a pas été accepté par les supporter congolais qui, à la fin de la rencontre, ont passé à tabac un conseiller du ministre des Sports de la RDC le reprochant d’être la cause de cette défaite.
L’élimination de la RDC par le Madagascar en 1/8 de finale de la CAN 2019 a du mal à passer au travers de la gorge des millions de supporters congolais. Excédés par cette mésaventure, quelques-uns se sont défoulés sur le conseiller du ministre des Sports de RDC. Selon afriquesports.
En effet, c’est dans une vidéo postée par notre confrère Kamanda wa Kamanda Muzembe, correspondant de RFI en RDC sur Twitter, que l’on voit passer un très mauvais quart d’heure un conseiller du ministre des sports de la RDC. Tandis que deux hommes tentent de l’exfiltrer, des supporters excédés lui assènent des coups et déchiquettent son tee-shirt.
Dans les réseaux sociaux, des internautes insinuent que le conseiller n’aurait pas versé les primes aux joueurs, ce qui n’a pas encore été confirmé ni par les autorités congolaises moins encore par quelque source indépendante. Toutefois, la vidéo qui a été regardé et partagé de milliers de fois, suscite déjà une vague d’indignations.
En lingala comme en français, chacun y va de son commentaire. Soit pour condamner, soit pour légitimer l’acte. « L’imbécillité congolaise va au-delà des frontières. C’est ça l’image de notre Pays. Les Congolais n’ont jamais su se respecter, mais qu’on les respecte. Honte à nous !! », A déploré sur Twitter, un internaute congolais.
On aura tout vu avec cette Coupe d’Afrique des Nations !!
Danielle Ngono Efondo
Bosco Ntaganda est l’un des cinq chefs de guerre congolais à avoir comparu devant la cour de La Haye. À l’issue d’un marathon judiciaire qui a commencé en Septembre 2015, le fondateur du groupe rebelle M23 a finalement été reconnu coupable de crimes de guerre et crimes contre l’humanité, pour des faits commis entre 2002 et 2003 en Ituri, dans l’Est de la République Démocratique du Congo.
L’homme qui est aujourd’hui à répondre de ses actes était alors à la tête des Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC), la branche armée de l’Union des patriotes congolais (UPC). La chambre de première instance de la CPI, qui a rendu son jugement ce lundi 8 juillet, a reconnu la responsabilité pénale individuelle de l’accusé, suivant l’information donnée par Jeune Afrique, dans sa parution de ce 08 Juillet.
Procès unique
Examiné par les observateurs, ce procès est notamment le premier dans lequel l’on revient sur les crimes sexuels et les viols commis contre des enfants soldats. Face au chef rebelle, 2 129 personnes ont été reconnues comme victimes.
C’est en Juin 2004 que l’enquête avait été ouverte à la cour pénale internationale. Un premier mandat d’arrêt avait été délivré contre Bosco Ntaganda en août 2006. Après sept ans de recherche, celui-ci s’était finalement rendu lui-même à la CPI le 22 mars 2013, alors qu’il était réfugié à l’ambassade des États-Unis de Kigali : « Il ne faut pas confondre un rebelle révolutionnaire avec un criminel, ce que je ne suis pas », avait alors déclaré celui qu’on surnomme « Terminator ».
Né au Rwanda, Bosco Ntaganda avait fait ses armes dans les rangs du Front patriotique rwandais (FPR) de Paul Kagame. Alors soutenu par le Rwanda, il avait ensuite combattu dans plusieurs groupes rebelles de l’est de la RDC.
La chambre a également conclu ce lundi que Bosco Ntaganda et son coaccusé Thomas Lubunga, condamné en 2012 à 14 ans de prison pour crimes de guerre, avaient travaillé ensemble et conçu un plan commun pour attaquer délibérément les populations civiles en Ituri.
L’accusé dispose d’un délai de 30 jours pour faire appel. Sa peine sera déterminée lors d’une audience ultérieure.
Nicole Ricci Minyem
Au terme d'une visite de trois jours dans cette partie du pays, le Président de la RDC, a affirmé que les récents massacres de civils dans cette province du Nord-Est ressemblaient à « une tentative de génocide » et à un « complot ».
On voulait pousser la province d’Ituri à s’embraser et, à amener des événements malheureux du genre génocide que l’on a connu dans notre région des Grands lacs pour déstabiliser le pouvoir de Kinshasa », a déclaré le chef de l’État lors d’une conférence de presse à Bunia, mardi dernier.
Il a promis de ne pas lâcher prise, tant que les coupables ne seront pas connus : « Ça ressemble vraiment à un complot et maintenant, le plus important c’est de savoir qui en sont les commanditaires. Et ça, je ne lâcherai pas. J’irai jusqu’au bout pour connaître la vérité »…
En début de semaine, le Chef de l’Etat s’était rendu dans le territoire de Djugu, où « des criminels, des meurtriers, des assassins ont tué des femmes et des enfants », selon un responsable onusien. Des chiffres officiels impossibles à vérifier évoquent au moins 160 morts et 300 000 déplacés.
Félix Tshisekedi révèle qu’ « une opération militaire de grande envergure a été lancée contre les assaillants. La première étape était de les anéantir ou alors, d’amoindrir leurs effets néfastes. C’est fait », a-t-il assuré. Avant d’ajouter : « une main leur est tendue pour leur reddition. Les forces de défense seront maintenues ici jusqu’à leur éradication »…
Les autorités congolaises imputent ces exactions à une milice nommée Ngoudjolo. Des représentants de l’une des communautés de la région, les Héma, s’estiment particulièrement visés par les tueries. Entre 1999 et 2003, l’Ituri avait déjà été le théâtre d’un sanglant conflit entre deux communautés de la province, les Héma et les Lendu. Des dizaines de milliers de personnes avaient alors péri.
« Revenez à la raison, revenez à la maison », a demandé Félix Tshisekedi à ceux qui ont rejoint les dizaines de groupes armés actifs dans l’Est de la République Démocratique du Congo.
« Après cinq mois de gestion, j’ai constaté que, bon, je n’ai pas fait de miracle, mais en même temps il y a une espèce de satisfecit que je perçois dans la population », a par ailleurs estimé le Président de la République.
Nicole Ricci Minyem
Suite à de nouveaux affrontements entre des groupes opposants les communautés Hema et Lendu dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), les populations franchissent la frontière ougandaise à raison de 311 par jour, soit plus du double des 145 arrivées quotidiennes de réfugiés notées en mai dernier. A déclaré mardi à Genève, Andrej Mahecic, porte-parole de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés.
D’après le site officiel de l’ONU, depuis le début du mois de juin, environ 7.500 Congolais se sont réfugiés en Ouganda, mettant à rude épreuve des installations déjà très surchargées dans ce pays. Ces nouveaux mouvements de population sont le résultat d'une grave détérioration de la situation dans la province d'Ituri, avec de « multiples attaques » impliquant les communautés Hema et Lendu.
La plupart des gens fuient en Ouganda via le lac Albert depuis la province d’Ituri, où le nombre de personnes déplacées internes est maintenant estimé à 300.000 depuis début juin. Selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), ces nouveaux réfugiés ont fait état d’une extrême brutalité. « Des groupes armés attaqueraient des villages, incendieraient et pilleraient des maisons et tueraient des hommes, des femmes et des enfants », a déclaré M. Mahecic.
Les réfugiés ont indiqué aux équipes de l’agence onusienne, « qu’il est probable que d’autres personnes arriveront bientôt en Ouganda ». Cependant, certains groupes seraient empêchés de quitter la RDC par des groupes armés, tandis que d’autres auraient du mal à s’acquitter des frais liés au voyage en bateau - une somme équivalant à moins de 6 dollars.
Notons que, près des deux tiers des réfugiés sont des enfants de moins de 18 ans. Certains réfugiés fuyant la RDC arrivent avec des biens importants, craignant de ne pouvoir rentrer chez eux avant un certain temps. D’autres, qui ont fui un danger imminent, n’ont guère plus que les vêtements qu’ils portent.
Sur place en Ouganda, les installations de transit et de réception sont déjà débordées. Les nouveaux arrivants sont d’abord conduits dans un centre de transit situé à Sebagoro, un petit village de pêcheurs situé au bord du lac, où ils subissent un dépistage médical. Les réfugiés sont ensuite transportés au centre d’accueil de Kagoma, à quelques kilomètres de là. Le centre accueille actuellement quelque 4.600 nouveaux arrivants, soit 1.600 de plus que sa capacité maximale prévue. Face à cette surpopulation dans les sites, plusieurs centaines de réfugiés ont reçu des parcelles de terrain à proximité du camp de réfugiés de Kyangwali.
« Cependant, le rythme des nouveaux arrivants signifie que les besoins dépassent de loin ce que les humanitaires sont en mesure de fournir », a fait saloir le porte-parole du HCR.
Danielle Ngono Efondo