Salué à plusieurs reprises par les dirigeants politiques africains, le président congolais s’apprête, début février, à passer le flambeau de la présidence annuelle de l’Union Africaine (UA) au président sénégalais, Macky Sall, pour la période 2022-2023.
Les appréciations majoritairement positives émises par ses pairs africains, quant au mandat effectué par Félix Tshisekedi à la présidence tournante de l’UA pourraient-elles ainsi être perçues comme un socle légitimant pour les actions en faveur d’une priorisation avant tout focalisée sur le développement et la bonne gouvernance qu’entend mener le président congolais ?
Le président de la RDC avait ainsi fait de la lutte contre la corruption qui gangrène le pays ; ainsi que de l’amélioration de l’indice de développement humain du pays classé 175ème sur 189 pays ; comme du retour de la paix dans l’est de la RDC, miné par l’enkystement de plus de 120 groupes armés, agissant aux frontières du Soudan du Sud, de l’Ouganda, du Rwanda, du Burundi et de la Tanzanie ; trois de ses principales priorités, et ce, depuis son élection en décembre 2018.
Félix Tshisekedi, a ainsi profité des fêtes de Noël et du Jour de l’An, pour entamer une grande tournée présidentielle à l’intérieur de la RDC, en commençant par la province du Grand Kasaï. Il s’agissait, ainsi de « prendre le pouls » de la population et estimer, à leur juste mesure, les énormes enjeux et défis majeurs - notamment en termes de sécurité - auxquels font face les quelques 100 millions de Congolais.
Cette visite du président de la RDC, accompagné de son épouse, Denise Nyakeru Tshisekedi - très engagée auprès des populations les plus touchées et vulnérables, par le biais de sa fondation FDNT - dans la province du Grand Kasaï, visaient avant tout à constater les avancées des travaux qu’il a pu impulser depuis sa prise de fonction en janvier 2019.
La visite présidentielle, débutée à Mbuji-Mayi, dans le Kasaï oriental, poursuivie à Lomami et Kananga et, enfin, terminée à Tshikapa, dans le Kasaï occidental, a été abondamment critiquée par l’opposition, et ce à l’aune des futures élections présidentielles de 2023, dont la campagne a d’ores et déjà débuté. Pourtant, cette dernière apparaît encore très déchirée et ponctuellement gangrénée par plusieurs accusations d’affaires de détournement de fonds présumés et de népotisme concernant les principaux adversaires du président, que sont Martin Fayulu et Emmanuel Ramazani Shadary, candidats battus en 2018 et sans doute futurs candidats.
Ce grand déplacement aura aussi permis au président de RDC, Félix Tshisekedi, d’apprécier sa côte de popularité dans sa terre natale. Fatshi, comme le surnomme affectueusement les Congolais, était, en effet, très attendu. Il s’agissait pour le président congolais de confirmer les ambitions et actions concrètes déclinées à travers la mise en place du programme d’Union sacrée de la Nation - depuis les premières consultations menées auprès des représentants des différentes forces politiques et sociales du pays, dès octobre 2020.
Les deux principaux objectifs fixés dans ce cadre ambitieux, à savoir la redynamisation du développement de base, à l’aune de la subvention de 10 millions de dollars prévus pour chacune des 26 provinces, ainsi que l’élimination de l’insécurité dans l’Est du pays, où les récentes attaques perpétuées par les rebelles des Forces Démocratiques Alliés (ADF) à Beni, le 5 janvier dernier, demeurent cependant fragiles.
Plusieurs des opposants devenus partenaires du président Tshisekedi, à l’instar de l’ancien vice-président et président du Mouvement de Libération du Congo (MLC) Jean-Pierre Bemba et de l’ancien gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, semblent ainsi déjà préparer les élections de 2023. Ce dernier, pourtant toujours membre de la coalition gouvernementale depuis la fin 2020, n-a-t-il pas lancé, le 20 décembre dernier, à Kisangani, son parti « Ensemble pour la République » à cette fin ? Avec ses initiatives souvent hasardeuses, Katumbi est de plus en plus vu par les Congolais comme un indécis politique.
Le président congolais avait, quant à lui, annoncé, dans le même temps, à l’occasion de la clôture des travaux de la 8ème Conférence des Gouverneurs qui s’était tenue à Kinshasa, les 22 et 23 décembre dernier, le montant global de l’enveloppe budgétaire consacrée à la mise en place concrète par actions et projets du programme d’union nationale ; à savoir 260 millions de dollars.
Cette somme importante consacrée à la mise en place des projets concrets, corroborant la réconciliation nationale si attendue par les Congolais, vise, notamment, à inciter les gouverneurs à garantir la stabilité des institutions et à encadrer l’implémentation de son programme de développement à la base.
Reste, désormais, à veiller à ce que l’adhésion consensuelle exprimée, avec ferveur, par les Kasaïens, ces dernières semaines, à l’égard des hautes ambitions et moyens inhérents conséquents pour y parvenir engagés par le président Félix Tshisekedi, se manifeste avec autant d’entrain, à travers tout le pays.
Le pays est gigantesque, les Congolais nombreux, leurs légitimes attentes sont immenses, et la campagne pour 2023 sera longue. Elle est néanmoins, bel et bien lancée ... Et selon de nombreux experts de la vie politique Congolaise, Félix Tshisekedi qui dispose de la confiance de nombreux congolais sera sans doute l'homme tant attendu du développement et de la bonne gouvernance.
Les mesures de restriction en vigueur n'ont pas empêché les parlementaires de la République démocratique du Congo de se rendre au siège de l'instruction. Ils viennent de procéder à la prorogation de l'état d'urgence décrété depuis le 24 mars dernier par le chef de l'Etat dans le cadre de la lutte contre le coronavirus.
A l'Assemblée nationale de la RDC, ce sont 64 députés présents sur 500 qui ont accordé leur voix en faveur de la prorogation du texte qui leur était soumis. Du côté du sénat, l'Agence France Presse (AFP), informe que ce sont une soixantaine de sénateurs qui se sont livrés à cet exercice de vote. Une opération qui s'est déroulée comme à l'Assemblée nationale, dans le strict respect des "gestes barrières" question de faire éloigner le spectre du Covid-19. Le port du masque était également un critère contraignant.
Selon certains observateurs, la tenue de ce vote vient mettre fin à la crise politico-institutionnelle au sommet de l'Etat alimentée jusqu'ici par la coalition au pouvoir. Celle-ci regroupant, le CACH du Président Félix Tshisekedi et le FCC de l'ancien dirigeant, Joseph Kabila, qui détient toujours la majorité parlementaire. C'était aussi le moment indiqué pour les présidents de l'Assemblée nationale, Jeanine Mabunda et du Sénat, Alexis Tambwe Mwamba, d'exprimer leur indignation à la suite de la déclaration unilatérale de l'état d'urgence par le Président Tshisekedi.
Indiquons qu'au 23 avril 2020, la RDC enregistre un cumul de 394 personnes testées positives au coronavirus dont 25 décès, et 48 cas de guérisons. Outre la pandémie de Covid-19, le pays fait face au virus Ebola.
Innocent D H
C’est le conflit le plus violent dans l’Est de la République Démocratique du Congo, menaçant la stabilité régionale: une quarantaine de civils ont été massacrés par des miliciens en dix jours, en représailles aux opérations de l’armée contre des rebelles ougandais.
Le Président congolais Félix Tshisekedi a passé la semaine à chercher du renfort pour pacifier la partie orientale de la RDC. Il est ainsi allé en Ouganda et a pris part au Forum sur la Paix, organisé en France. Cependant, en revenant dans son pays il a été accueilli par cette information : quatorze civils ont encore été tués dans la nuit de vendredi à samedi, non loin de la frontière de l’Ouganda.
« Vendredi soir, les assaillants ont fait incursion à Mbau-centre où ils ont tué à l’arme blanche huit personnes, puis ils ont tué à un km de là six Pygmées », a déclaré Donat Kibwana, administrateur de territoire de Béni.
Par ailleurs, « Samedi, l’armée congolaise a annoncé avoir perdu quatre soldats, soit au total 10 militaires tombés depuis le début des opérations. Il y a 40 blessés dont des officiers supérieurs. Dans les rangs de l’ennemi, il y a d‘énormes pertes », selon son porte-parole dans la région, le major Mak Hazukai.
L’armée congolaise a lancé ses opérations sans la force de la mission de l’ONU en RDC (Monusco), qui dispose dans la région d’une brigade d’intervention : « Notre mission consiste à travailler en coordination avec l’armée congolaise pour que la population ne subisse pas des dommages collatéraux (des opérations militaire), ou soit exposée aux représailles (des miliciens) », a indiqué une porte-parole de la Monusco.
Pour sa part, la population reproche à l’armée de concentrer ses opérations dans les environs de Beni-ville et non vers le « triangle de la mort Oicha-Mbau-Eringeti, plus au nord près de la frontière ougandaise ».
Coopération militaire
Le président français Emmanuel Macron a promis cette semaine un soutien militaire à la RDC contre les groupes armés qui déstabilisent le pays et qui pour certains, pactisent avec Daech, l’acronyme arabe de l’EI. Il a évoqué une coopération en matière de renseignement, sans entrer dans les détails, en recevant à Paris le président Tshisekedi.
En outre, avant de s’envoler pour Paris, Félix Tshisekedi s’est entretenu avec le Président Museveni près de Kampala. Les deux chefs d’Etat ont convenu de travailler ensemble, y compris avec d’autres pays de la région, comme le Rwanda, pour s’attaquer au problème des groupes armés, en particulier dans l’est de la RDC.
D’autre part le Conseil de sécurité des Nations unies doit renouveler le 20 décembre prochain, le mandat de la Monusco en RDC pour l’année 2020.
« Abandonner la RDC serait à mon avis suicidaire », avait déclaré à RFI le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, à l’issue d’une visite à Goma, Beni et Kinshasa début septembre.
Historique
Dans le territoire de Beni, les habitants et les autorités dénoncent les milices des Forces démocratiques alliées (ADF), responsables présumés du massacre de plus de 1.000 civils dans la région depuis octobre 2014.
« C’est l’un des groupes armés les plus meurtriers des Kivu », écrivait en novembre 2018 le Groupe des experts du Congo (GEC). Tout en précisant que de nombreux acteurs, et notamment le gouvernement congolais ont pu aussi participer aux massacres de Beni, à l‘époque de l’ancien régime du président Joseph Kabila.
Groupe mystérieux, replié dans la jungle épaisse du parc des Virunga, les ADF ont mené au moins quatre assauts contre des civils depuis l’annonce le 30 octobre d’une offensive de l’armée congolaise contre leur base.
Bilan: au moins 36 civils tués, d’après une source du baromètre sécuritaire du Kivu, co-animé par le Groupe des experts du Congo (GEC) et l’ONG Human Rights Watch (HRW).
« Les ADF veulent dissuader la population locale de coopérer avec l’armée », ajoute cette source. Les miliciens auraient ainsi visé des pisteurs qui peuvent renseigner l’armée congolaise dans les forêts au pied du massif du Rowenzori, le fief des ADF.
Nicole Ricci Minyem
Alors que l'épidémie d'Ebola est devenue une urgence mondiale il y a quelques jours, le ministre de la Santé de la République Démocratique du Congo (RDC), Dr Oly Ilunga, a démissionné de son poste pour protester contre la reprise en main de la riposte contre l'épidémie d'Ebola par la présidence qui a confié sa coordination non plus au ministère de la Santé mais au patron de l'Institut national de Recherche biomédicale (INRB).
Le ministre de la Santé congolais, le Dr Oly Ilunga, a annoncé lundi 22 juillet qu'il démissionnait de ses fonctions après la décision du président, Félix Tshisekedi, de reprendre le contrôle de la gestion de la crise liée à l'épidémie d'Ebola et d'introduire un nouveau vaccin en République démocratique du Congo, ont annoncé les médias locaux.
En effet, dans sa lettre de démission au président congolais, Oly Ilunga a dénoncé ce qu'il a appelé « l'ingérence dans la gestion de la réponse à l'épidémie d'Ebola ». En effet, l'homme qui a été ministre de la Santé pendant près de trois ans était manifestement contrarié par la création d'un secrétariat technique qui relèverait désormais directement du président Felix Tshisekedi.
De plus, le Dr Ilunga a critiqué les pressions extérieures en faveur de la mise en place d'un deuxième vaccin Ebola qui, selon lui, n'est pas adapté car il faut deux doses en deux mois pour être efficace. « De fortes pressions se sont exercées depuis plusieurs mois pour la mise en œuvre d'une nouvelle expérimentation en RD Congo », a écrit le ministre de la Santé dans sa lettre de démission. « Il serait illusoire de croire que le nouveau vaccin (à deux doses administrées à 56 jours d'intervalle), proposé par des acteurs qui ont fait preuve d'un manque d'éthique manifeste en cachant volontairement des informations importantes aux autorités sanitaires, puisse avoir une incidence déterminante sur le contrôle de l'épidémie en cours ».
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« Tirant ainsi les conséquences de votre décision de placer la conduite de la riposte à l'épidémie à virus Ebola sous votre supervision directe et anticipant la cacophonie préjudiciable à la riposte qui découlera inévitablement de cette décision, je viens par la présente vous présenter ma démission de mes fonctions de ministre de la Santé », a-t-il ajouté.
« Comme dans toute guerre, car c'est bien de cela dont il s'agit dans cette lutte, il ne peut y avoir plusieurs centres de décision au risque de créer des confusions (...) L'unicité dans la gestion d'une telle riposte répond ainsi au triple impératif de l'efficacité, de la cohérence des décisions prises et de la redevabilité. » A conclut le Dr Oly Ilunga.
La démission du ministre de la Santé intervient donc après la décision de l'OMS d'élever l'épidémie d'Ebola en cours au rang « d'urgence de santé mondiale ». Notons par ailleurs que, L'épidémie d'Ebola qui a débuté en août dernier en RDC et qui est la deuxième maladie la plus meurtrière de l'histoire du Congo a tué plus de 1.7000 personnes jusqu'à présent, selon le dernier bulletin du ministère de la Santé.
Danielle Ngono Efondo
Au terme d'une visite de trois jours dans cette partie du pays, le Président de la RDC, a affirmé que les récents massacres de civils dans cette province du Nord-Est ressemblaient à « une tentative de génocide » et à un « complot ».
On voulait pousser la province d’Ituri à s’embraser et, à amener des événements malheureux du genre génocide que l’on a connu dans notre région des Grands lacs pour déstabiliser le pouvoir de Kinshasa », a déclaré le chef de l’État lors d’une conférence de presse à Bunia, mardi dernier.
Il a promis de ne pas lâcher prise, tant que les coupables ne seront pas connus : « Ça ressemble vraiment à un complot et maintenant, le plus important c’est de savoir qui en sont les commanditaires. Et ça, je ne lâcherai pas. J’irai jusqu’au bout pour connaître la vérité »…
En début de semaine, le Chef de l’Etat s’était rendu dans le territoire de Djugu, où « des criminels, des meurtriers, des assassins ont tué des femmes et des enfants », selon un responsable onusien. Des chiffres officiels impossibles à vérifier évoquent au moins 160 morts et 300 000 déplacés.
Félix Tshisekedi révèle qu’ « une opération militaire de grande envergure a été lancée contre les assaillants. La première étape était de les anéantir ou alors, d’amoindrir leurs effets néfastes. C’est fait », a-t-il assuré. Avant d’ajouter : « une main leur est tendue pour leur reddition. Les forces de défense seront maintenues ici jusqu’à leur éradication »…
Les autorités congolaises imputent ces exactions à une milice nommée Ngoudjolo. Des représentants de l’une des communautés de la région, les Héma, s’estiment particulièrement visés par les tueries. Entre 1999 et 2003, l’Ituri avait déjà été le théâtre d’un sanglant conflit entre deux communautés de la province, les Héma et les Lendu. Des dizaines de milliers de personnes avaient alors péri.
« Revenez à la raison, revenez à la maison », a demandé Félix Tshisekedi à ceux qui ont rejoint les dizaines de groupes armés actifs dans l’Est de la République Démocratique du Congo.
« Après cinq mois de gestion, j’ai constaté que, bon, je n’ai pas fait de miracle, mais en même temps il y a une espèce de satisfecit que je perçois dans la population », a par ailleurs estimé le Président de la République.
Nicole Ricci Minyem
L’avion transportant la dépouille mortuaire du Père de l’actuel président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, s’est finalement posé jeudi soir à 19h20 à l’aéroport international de N’Djili, à Kinshasa. Felix Tshisekedi a retrouvé la terre de ses ancêtres deux années après sa mort en Belgique.
Alors qu’on craignait un énième report suite à l’indisponibilité d’un avion mercredi, Le cercueil a finalement fait le voyage à bord d’un avion A318 CJ Elite jeudi. Toute la classe politique, toutes tendances confondues, a accompagné le chef de l'État, Félix Tshisekedi, pour accueillir la dépouille de son père. L'arrivée du cercueil a suscité beaucoup d'émotion dans une ambiance de grand recueillement. « Je suis venu accueillir la dépouille de Ya Tshitshi. Mais je ne l’ai pas vue. C’est mon grand-père. J’observe qu’il a fait pour nous des grandes choses dans le pays. Il a combattu pour nous, c’est pourquoi nous sommes venus aujourd’hui pleurer notre grand-père. » A déclaré un kinois au micro de RFI
Le cercueil blanc recouvert d'un drapeau congolais et posé sur un drap noir a été tiré par une remorque sur la piste de l'aéroport au son d'une fanfare, qui a notamment joué l'air « Ce n'est qu'un au revoir », jusqu'à un corbillard. Le corps de l'ex-opposant a reçu les honneurs militaires et l'hommage des corps constitués d’après les informations transmis par RFI.
L’ex-opposant et Premier ministre doit être inhumé samedi. Trois jours de funérailles et d'hommage populaire sont prévus jusqu'aux obsèques. Durant ce deuil national, sa dépouille sera présentée au public. Une messe ainsi qu'un recueillement populaire seront organisés vendredi, au stade des Martyrs. L'inhumation aura lieu samedi, à la Nsele, haut lieu du mobutisme, à la sortie de Kinshasa, entre le fleuve Congo et les plateaux Bateke.
Danielle Ngono Efondo
Plus de deux ans après sa mort, un hommage national sera rendu au père de l’actuel président du Congo, Félix Tshisekedi. En effet, la dépouille mortelle de l'opposant historique Étienne Tshisekedi est attendue à Kinshasa le 30 mai, a annoncé mardi 21 mai un proche joint par plusieurs médias dont l'AFP.
C’est confirmé, la dépouille mortelle de l’opposant historique Étienne Tshisekedi est attendue à Kinshasa le 30 mai, selon sa famille. « Le corps d’Etienne Tshisekedi arrive le 30 mai et les funérailles se passeront au stade des Martyrs »,a déclaré à l’AFP le frère du défunt, Mgr Gérard Mulumba. « Le samedi aura lieu l’inhumation après la grande messe solennelle au stade des Martyrs. Tous les évêques seront là », a poursuivi le parent.
Celui que l’on surnommait le « Sphinx de Limete » est décédé en février 2017 à Bruxelles à l’âge de 84 ans. Et depuis, son corps était resté dans la capitale belge faute d’un accord politique entre l’ancien régime et la famille sur son rapatriement et l’organisation des funérailles.
À son retour, un hommage national doit lui être rendu avec plusieurs temps forts. D’abord un hommage populaire, le vendredi 31 mai, au stade des Martyrs où la dépouille mortelle sera exposé. Puis un événement plus officiel, le samedi 1er juin, avec une grande messe célébrée au stade des Martyrs. Et enfin, l’enterrement du père de l’actuel président Félix Tshisekedi aura lieu au cimetière de la Nsele.
Monseigneur Gérard Mulumba, au micro de Rfi se dit heureux de pouvoir enfin enterrer son frère aîné dans son pays. « Nous sommes très heureux qu’on puisse finalement mettre ce corps en terre. Il est resté très longtemps à la morgue. » « Étienne Tshisekedi, pour le peuple congolais représente quand même quelqu'un qui a joué un rôle capital pour la démocratie dans ce pays. Tout le peuple congolais est très heureux de pouvoir l’enterrer ici. » A-t-il conclut.
Rappelons que, Étienne Tshisekedi était un farouche opposant du régime de l’ancien président Kabila. Le 23 décembre 2011, à l'issue d'une élection présidentielle marquée par de graves « irrégularités » selon plusieurs organismes locaux et internationaux, Joseph Kabila est proclamé président de la République. Étienne Tshisekedi, qui est arrivé deuxième, revendique la victoire, se proclame président de la République démocratique du Congo et prête serment depuis sa résidence de Limete. À la suite de ce scrutin contesté, Tshisekedi radie du parti les députés élus de l'UDPS qui, malgré l'interdiction, ont siégé au Parlement.
En mars 2012, plusieurs partis politiques dont l’Union pour la démocratie et le progrès social, la Démocratie chrétienne (DC) et le G14, des associations de la société civile, des autorités traditionnelles et des associations de jeunes se regroupent en une plateforme, la Majorité présidentielle populaire 11.
En juillet 2014, Tshisekedi quitte la RDC pour la Belgique où il est traité pour des problèmes de santé. Il y reste jusqu'en juillet 2016 où il effectue un retour à Kinshasa, acclamé par des centaines de milliers de Congolais. Fin janvier 2017, alors que l'UDPS, partie prenante du Rassemblement de l'opposition, participe aux négociations avec le président Kabila qui se maintient au pouvoir malgré l'expiration de son mandat, Tshisekedi quitte Kinshasa pour Bruxelles pour raison de santé. II décède alors le 1er février 2017 à Bruxelles.
Danielle Ngono Efondo
Ces propos de l'homme politique ne trompent certainement pas: " c'est définitif, le 20 mai, je suis à Lubumbashi ". Ces mots ne sont pas trompeurs, car ils sont de Moïse Katumbi en personne qui émet ainsi les signes annonciateurs de son retour, mais alors son grand retour au bercail et par déduction, la fin de son exil dit-il " forcé ". Pour cet homme considéré comme l'une des pierres angulaires de la vie politique de l'opposition en RDC, son retour doit se justifier par une volonté de fonder une opposition républicaine dénuée de toute fragilité.
Le moral qu'anime Moïse Katumbi
Sans contour ni détour, Moïse Katumbi arbore fièrement les attributs d'un homme politique dont le charisme n'a pas cessé d'être son pragmatisme à vouloir fouler dans les prochains jours le sol de son pays. Les souvenirs révèlent qu'il y a de cela trois ans il avait quitté le pays pour un exil forcé d'abord en Afrique du Sud, puis en Belgique.
L'on se rappelle aussi que, Moïse Katumbi avait refusé la main tendue de ses camarades de l'opposition qui avaient choisi de ne pas reconnaître Félix Tshisekedi comme le nouveau Président élu de la RDC. Sur son refus de partager l'idée de l'opposition, il avait d'ailleurs volontiers accepté de s'exprimer auprès des confrères de Rfi et de France 24, le 06 mai.
L'homme politique pense que le climat politique du pays semble s'être apaisé depuis l'investiture de Félix Tshisekedi comme nouveau président.
On entend Moïse Katumbi dire qu'il y a des choses positives que Félix Tshisekedi est en train de faire. Par exemple, la libération des prisonniers politiques et aussi la suppression des cachots de l'Agence de renseignements, où des gens sont restés pendant dix ans. " Il y a de bonnes choses de ce côté là ", reconnaît Moïse Katumbi pour féliciter Félix Tshisekedi.
Innocent D H
À l’arrêt depuis 2012, le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé la reprise de son partenariat avec la République démocratique du Congo (RDC). Cette reprise est intervenue en marge de la visite, initiée le 04 avril, du président Félix Tshisekedi aux États-Unis où il a rencontré la patronne du FMI, Christine Lagarde. Cependant, avant une quelconque reprise des programmes du FMI, l'organisation de Bretton Woods, doit mener une revue de l'économie du pays.
C’est en marge de la visite à Washington du président congolais, Félix Tshisekedi, le 04 avril dernier que la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, s’est félicité de cette nouvelle possibilité. « Je suis ravie qu’on ait pu renouer la relation et mettre en place ensemble ce partenariat pour travailler à l’amélioration de la situation économique et la situation de la population », a-t-elle déclaré à la télévision publique congolaise RTNC.
Joint par RFI, Philippe Egoumé, représentant du Fonds monétaire international, précise qu’auparavant, il faudra procéder à un audit de l’économie du pays. « Pour l’instant, rien n’a été décidé. Tous les membres du Fonds monétaire international doivent se soumettre à une revue de leur économie, au titre de l’article 4 qui est l’un des articles constitutifs de l’institution. C’est quelque chose que tous les membres font. Cette revue de l’économie, en général, était annuelle. Or, cela fait depuis 2015 que la dernière revue a été conclue. Il est donc plus que temps de conduire la prochaine revue », a-t-il précisé.
Depuis 2015, le gouvernement de la RDC n’avait pas invité la mission du Fonds monétaire international à venir faire cette revue. Cette fois-ci, avec la récente arrivée à la présidence de Félix Tshisekedi, c’est chose faite.
« Le gouvernement a accepté de recevoir la mission pour conduire une revue de l’économie qui aura lieu en mai. Nous avons donc reçu une lettre officielle du gouvernement congolais. Pour nous, c’est très encourageant. Nous allons donc venir avec une équipe et établir où se trouve l’économie, identifier les challenges... On pourra alors voir si on peut commencer à discuter d’un programme financier. Mais pour l’instant, la première chose à faire c’est, avant tout, de conduire cette revue de l’article 4 et ensuite, on verra », a expliqué Philippe Egoumé, représentant du Fonds monétaire international.
Le ministre congolais des Finances et des experts gouvernementaux sont restés à Washington pour discuter des modalités de cette reprise de la coopération entre le FMI et la RDC.
Source : RFI