L'équipe juridique qui défend les membres détenus et les sympathisants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) a, dans un communiqué publié le mercredi 24 juillet 2019, appelé le gouvernement à rendre publique la liste des personnes sorties de la prison centrale de Kondengui après l'incident de lundi dernier.
Le ministre camerounais de la Communication et porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi, a déclaré mardi que 77 détenus de la prison centrale de Kondengui à Yaoundé ont été placés en garde à vue par la police et la gendarmerie après une mutinerie dans le centre de détention lundi.
Légendée « mutinerie à la prison centrale de Kondengui », le communiqué du gouvernement déclare que tous ceux qui se trouvaient derrière la manifestation ont été « bien identifiés » et aident maintenant les responsables de la sécurité à enquêter sur cette affaire.
Les avocats Emmanuel Simh, Christopher Ndong, Chendjou Serge, Fante Reeta et Souop Sylvain exigent maintenant que la localisation exacte des personnes arrêtées soit rendue publique sans plus attendre.
Ils disent que ces personnes devraient avoir accès à leur famille, à leur médecin et à leur avocat. Furieux des images choquantes du 1er vice-président de la MRC maltraité par les forces de sécurité, les avocats insistent sur le fait que les personnes arrêtées doivent être traitées avec humanité et dignité.
Pour l'équipe de la défense, les autorités devraient prendre des mesures urgentes pour réhabiliter les personnes concernées auprès de leurs concitoyens à la prison centrale où elles attendent d'être jugées. Une enquête judiciaire devrait être ouverte afin de déterminer et de sanctionner les responsables des traitements inhumains et dégradants infligés aux suspects, entre autres violations des droits humains.
Les avocats chargés de la défense des dirigeants, alliés, militants et sympathisants du MRC arrêtés dans le cadre des marches blanches des 26 janvier, 1er et 8 juin disent que les droits de leurs clients ont été pour la plupart violés par les autorités.
Ils disent que dans la nuit du 22 au 23 juillet 2019, dans le cadre d'une manifestation organisée par des prisonniers à Yaoundé, beaucoup de leurs clients, dont le 1er vice-président de la MRC, Mamadou Yakouba Mota, ont été brutalement déplacés de la prison vers des lieux inconnus.
« Après de nombreuses recherches, nous avons découvert que certains de nos clients dont nous ne pouvons pas confirmer le numéro et l'identité, ont été retrouvés au Secrétariat d'Etat à la Défense (SED) à Yaoundé », ont déclaré les avocats.
Ils condamnent fermement les traitements dégradants et inhumains infligés à leurs clients au SED, citant l'image « humiliante » de Mamadou Yakouba Mota qui est devenue virale dans les médias sociaux. Les avocats affirment que le 1er vice-président du MRC a été photographié derrière une camionnette dans une situation pitoyable indiquant la manière dégradante dont ils ont été emmenés hors du centre de détention.
Otric N.