Écroué à la prison centrale de Yaoundé-Kondengui depuis neuf ans pour détournement de deniers publics en coaction de la somme de près de 17 milliards F Cfa dans le cadre de « l’Opération épervier », l’homme d’affaires camerounais, âgé de 59 ans, a été évacué au Maroc dans la nuit du 18 au 19 août 2019.
La Radio France Internationale (RFI) a annoncé ce lundi 19 août 2019, que l’homme d’affaires camerounais, âgé de 59 ans, écroué à la prison centrale de Yaoundé-Kondengui depuis le 1er décembre 2010, pour détournement de deniers publics en coaction de la somme de près de 17 milliards F Cfa, a été évacué au Maroc pour une meilleure prise en charge sanitaire, dans la nuit du dimanche 18 au lundi 19 août 2019.
Le fils du milliardaire et homme d’affaires camerounais, Fotso Victor, était déjà très souffrant depuis quelques mois selon certaines indiscrétions. L’homme d'affaires camerounais a bénéficié d’une faveur de Chef de l’Etat Camerounais, Paul Biya qui a donné l’ordre de le faire évacuer selon cette chaîne internationale. Avant cet ancien dirigeant de la compagnie aérienne, accusé ou reconnu coupable de détournement de fonds publics, l’ancien ministre des Finances et de l’Agriculture, Essimi Menye avait également bénéficié de cette « faveur » du chef de l’Etat camerounais en 2015.
L’ancien administrateur directeur général de la défunte compagnie nationale aérienne, Cameroon Airlines (Camair), devenue Camair-co, fait l'objet de plusieurs condamnations. En effet, en 2012, il a été condamné à 25 ans de prison dans l’affaire de l’achat manqué de l’avion présidentiel. Quatre ans plus tard, Yves Michel Fotso a été condamné pour la seconde fois à la prison à perpétuité pour une affaire de corruption pendant qu’il gérait l'ancienne compagnie aérienne nationale du Cameroun, entre 2000 et 2003.
Un « protocole d’accord transactionnel » entre Yves Michel Fotso et l’Etat du Cameroun, représenté par le ministre de la Justice, avait été rédigé. Selon ledit protocole, Yves Michel Fotso s’engageait à payer la somme de 7,5 milliards F Cfa dans un délai de 90 jours à compter de la date de signature du document, en échange de sa libération et de l’arrêt de toutes les poursuites engagées contre lui. L’accusé avait alors précisé que « ce paiement constitue une reconnaissance de responsabilité et non de culpabilité ».
Malade depuis des mois, l’ex-patron de la compagnie aérienne Camair, qui a donc finalement quitté le Cameroun dans la nuit de dimanche à lundi pour le Maroc, avait de bonne source été sorti de sa cellule du secrétariat d'État à la Défense où il purgeait une double peine d'emprisonnement à vie vendredi soir.
Pour nombre d'observateurs, révèle RFI, cette magnanimité ne serait qu'un juste retour d’ascenseur à l'endroit de son père, le milliardaire Victor Fotso, fondateur du groupe du même nom, dont l'amitié et la fidélité au président Biya n'ont jamais été prises à défaut. Une partie de l'opinion dénonce une « exfiltration » au mépris de toute règle de droit.
Yves-Michel Fotso a toujours clamé son innocence. Par moments, ses avocats ont même boycotté les audiences du Tribunal criminel spécial, créé pour juger les auteurs présumés de corruption à grande échelle, pour dénoncer des vices de procédure. Il reste que, depuis « l’affaire Albatros », l’achat inabouti d’un avion présidentiel, la justice camerounaise s’intéresse de près à lui.
En 2008, déjà, les juges accusent l’ancien administrateur directeur général de la Camair d’avoir profité de cet achat manqué pour s’enrichir. Quatre ans plus tard, en 2012, Yves-Michel Fotso est condamné à 25 ans de prison pour avoir détourné l’équivalent de 25 millions d’euros.
Mais ses ennuis judiciaires ne se résument peut-être pas tous à des affaires de gros sous. Pour ses proches, Yves-Michel Fotso est un bouc émissaire : il ferait les frais d’un incident technique qui avait perturbé le vol inaugural du Boeing présidentiel. Le pilote avait eu du mal à rentrer les volets des ailes. La famille Biya, qui se rendait alors à Paris, en avait été quitte pour une grosse frayeur.
Marie MGUE
Le ministre des transports Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe a procédé ce vendredi 09 août 2019 dans le Nord au lancement officiel de la ligne transsaharienne avec Garoua comme hub des opérations. La Cameroon Airlines Corporation (Camair-co) entend ainsi être au centre des vols aériens en assurant la mobilité dans le septentrion et la desserte des pays voisins tels que le Tchad, le Nigéria et le Niger.
C’est désormais une ambition évidente pour la compagnie camerounaise de transport aérien d’être au cœur des activités économiques en mettant à la disposition de sa diversité d’usagers, un moyen de transport rapide, fiable et confortable. Une ambition justifiée ici par le lancement solennel dans le Nord, des opérations de transport aérien dans le septentrion et de la ligne transsaharienne avec l’aéroport international de Garoua comme second centre desdites opérations. Les populations des régions du Nord, de l’Extrême-Nord et de l’Adamaoua se sont massivement mobilisées, ainsi qu’en première ligne plusieurs membres du Gouvernement. Objectif commun, célébrer en grande pompe cette nouvelle vision du fleuron de l’aviation civile camerounaise. « Nous opérons entre trois villes 18 vols par semaine. Nous essayons de travailler notamment à assurer la régulation pour que ces vols s’opèrent de la meilleure des manières possibles. J’ai engagé mon personnel à y travailler de plus », déclare Louis Georges Njipendi, directeur général de Camair-co.
Garoua, centre des opérations
L’aéroport international de Garoua devient la plaque tournante des opérations de transport aérien dans le septentrion, des dessertes vers les pays voisins que sont le Tchad, le Nigéria, le Bénin et le Niger. « Nous nous projetons de pouvoir à court terme permettre aux populations de se déplacer simplement et dans un cadre plus confortable », ajoute le directeur général.
Selon le Ministre des transports Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe, par ailleurs président du conseil d’administration de Camair-co, il s’agit d’un déploiement qui démontre à suffisance les efforts du Gouvernement à améliorer les conditions de transport aérien en facilitant la mobilité des populations du Nord, de l’Extrême-Nord et de l’Adamaoua. « L’envol de Camair-co prend ses marques et l’Etat du Cameroun continuera à jouer pleinement sa partition pour que l’étoile du Cameroun continue à illuminer le ciel du pays tout entier », rassure le ministre des transports.
Innocent D H
La compagnie aérienne camerounaise, Camair-Co a relancé le jeudi 18 juillet 2019 la desserte Cameroun – République Démocratique dans le cadre de son programme de reprise des vols dans la sous-région Afrique Centrale. Cette annonce a été faite par la direction de cette unique compagnie aérienne du Cameroun.
D’après ce communiqué, la compagnie effectuera deux vols par semaine vers la capitale centrafricaine. Notamment Douala – Bangui et Yaoundé – Bangui. La réouverture de la ligne Cameroun – République centrafricaine a été faite deux jours après la reprise des vols de la compagnie camerounaise vers Libreville. Camair-co a rouvert la ligne de la capitale gabonaise depuis le 16 juillet dernier.
La reprise de ces différentes lignes sous régionales, a été précédée par la mise en service du Boeing 737-500 le samedi 1er juin dernier, deux jours après la nomination du nouveau directeur général, Djipendi Kouotou. Cette acquisition de marque brésilienne, de type « Embraer ERJ-145 LR de 50 places », a été louée à la société National Airways. Le nouvel appareil va selon le directeur général, accroître l’offre de siège de la compagnie actuellement disponible à la vente. Il facilitera également les vols à l’intérieur du Cameroun et permettra de relancer les activités de cette structure en déclin.
Sur le plan national, la campagne camerounaise a initié trois vols par jours sur la ligne Douala – Yaoundé. En attendant la réparation de la plupart de ses six avions cloués au sol pour des pannes diverses, cet aéronef va pallier au déficit d’appareils qu’enregistre la compagnie publique camerounaise depuis le début de l’année 2019.
Marie MGUE
Vendredi 05 juillet 2019, Camair-Co a pris livraison d’un nouvel appareil, un Boeing 737-500. L’appareil, Immatriculé EK73775, propriété de la compagnie Taron aviation est déjà en terre camerounaise. Il peut accueillir jusqu’à 108 passagers en configuration mono-classe. Depuis lundi 08 juillet 2019, la compagnie nationale a démarré un nouveau programme de voyage offrant plus de flexibilité pour répondre à la demande des passagers. Apprend-on de notre confrère Ecomatin.
Relevons que, l’acquisition de cet avion survient quelques semaines seulement après la mise en service d’un autre appareil, un Embraer 145 de 50 places, de fabrication brésilienne. Ainsi, la flotte active de Camair-Co compte désormais quatre avions, y compris le MA60 et le Bombardier Q400.
Louis Roger Njipendi Kouotouo, directeur général, qui a pris ses fonctions le 27 Mai dernier, s’est fixé pour ambition de redéployer la compagnie sur ses lignes régionales de prédilection. « L’introduction de cet appareil contribuera à la densification du réseau national ainsi qu’à la reprise progressive des dessertes régionales à savoir : Libreville (Gabon), Bangui (Centrafrique), N'Djamena (Tchad), Cotonou (Bénin), Lagos (Nigeria) et Abidjan (Côte d’Ivoire) », indique le communiqué de la Camair-Co. Par ailleurs, l’un des prochains défis du nouveau dirigeant de Camair-co nommé par le président de la République, est de renouer également avec les déplacements internationaux notamment la ligne de Paris, et ce, avant la fin de l’année 2019.
Pour rappel, en fin mars dernier, l’entreprise avait interrompu ses prestations régionales à cause de difficultés financières. Six appareils de la Camair-Co étaient cloués au sol à cause d’un déficit de maintenance. Pour assurer les dessertes domestiques, la compagnie a dû louer un avion. Il y a un mois seulement, la Camair-Co avait reçu une subvention gouvernementale d’un montant de 06 milliards F CFA.
Danielle Ngono Efondo
La compagnie aérienne nationale fonctionne depuis trois années avec un premier plan de relance conçu par le cabinet américain Boeing Consulting. Et en date du 27 mai 2019, le Conseil d’administration de Camair-co présidé par Jean Ernest Ngalle Bibehe Massena le Ministre des Transports a adopté un autre ayant comme mention « urgence ».
C’est un secret de polichinelle au Cameroun, Camair-co la compagnie aérienne nationale, fait partie des entreprises publiques qui peinent à avoir une certaine stabilité. Rendu à ce jour, deux plans de relance ont été mis sur pied pour aider la compagnie à prendre son envol. Seulement, la question qui taraude les esprits est celle de savoir le plan de relance avec lequel la nouvelle équipe dirigeante de Camair-co va fonctionner.
Pour mieux comprendre l’interrogation sus mentionnée, il convient de rappeler qu’en 2016, le cabinet américain Boeing Consulting saisi par les autorités camerounaises, a conçu le plan de relance avec lequel Ernest Dikoum l’ancien Directeur général (Dg) de la compagnie aérienne nationale a cheminé. Ce plan a été élaboré sur une durée de 5 années à hauteur de 325 milliards de Fcfa. Et c’est celui qui est en cours de réalisation. Rendu à trois années de mise en application, d’après nos sources, les objectifs ne sont atteints qu’à 20%. En 2016, l’Etat du Cameroun devait débourser près de 45 milliards de Fcfa.
Il faut souligner que le plan en question prévoyait l’apurement de la dette de l’entreprise chiffrée à 35 milliards de Fcfa, le redimensionnement du réseau à près de 23 destinations, la modernisation de la flotte avec le passage à 12 aéronefs et la mise en place d’un plateau technique pour la maintenance des avions sur place.
A côté de ce plan sus présenté réalisé par Boeing, il y a un deuxième, un nouveau adopté par le Conseil d’administration le 27 mai 2019. Celui-ci prévoit « la réduction des fréquences et des dessertes non rentables. Une décision prise pour palier quelques difficultés financières que connait l’entreprise en ce moment. Insolvable envers certaines compagnies et fournisseurs, l’entreprise est au bord du gouffre. Au niveau des avions opérationnels, seuls un MA60 et le Bombardier Q400 sont actifs sur les 6 que compte la structure. C’est d'ailleurs l’une des raisons ayant poussé la Camair-co à suspendre tous les vols régionaux à destination d’Abidjan, Bangui, Cotonou, Dakar, Libreville, Lagos et Djamena. L’autre axe de ce plan de relance d’urgence est également porté sur la réduction du personnel et le règlement des arriérés de salaire ».
Liliane N.
La dette de la Cameroon airlines corporation (Camair-co) pourra être régler par le décaissement urgent d’une enveloppe financière de 1,5 milliards de FCFA. Dans son édition du 6 juin 2019, le quotidien Le Jour, rapporte que pour justifier ledit décaissement au Ministère des Finances, Camair-co a brandi cette dette. « Une partie des fonds mis à la disposition de Camair-co devait permettre d’apurer cette dette. Ceci, indique-t-on, pour que le distributeur des produits pétroliers ne suspende pas les approvisionnements de CAMAIR-CO en carburant », écrit le quotidien Le Jour.
Notre confrère rapporte qu’en plus de Tradex, la compagnie nationale aérienne avait une dette de 677 millions de Fcfa chez Ethiopian Airlines. « Camair-co a également pu éponger le tiers d’une dette de 677 millions de FCFA réclamée par son partenaire Ethiopian Airlines, mais surtout louer un nouvel avion Embraer, pour continuer à assurer son exploitation. Il est également prévu de louer un Boeing, pour renforcer la flotte quasiment clouée au sol depuis des mois, à cause des pannes diverses », ajoute Le Jour.
Il convient de rappeler qu’il y a eu un changement au niveau de la Direction générale de la camair-co. Ernest Dikoum a cédé son siège à Louis Georges Njipendi Kouotou. Ernest Dikoum est arrivé à la tête de la compagnie nationale aérienne au moment où celle-ci connaissait des zones de turbulence. Présenté comme oiseau rare par Edgar Alain Mebe Ngo’o à l’époque Ministre des Transports, Ernest Dikoum n’a pas réussi à relever la Camair-co.
Dans son édition du 28 mai 2019, Le Jour en parlant des problèmes de cette compagnie, rapportait que « les deux Boeing 737-700 acquis en janvier 2017 par la compagnie aérienne nationale aux frais du contribuable camerounais, à hauteur de 11 milliards de F CFA, demeuraient jusqu’à une date récente cloués au sol ». Pourtant, précise-t-il « au moment de leur acquisition, des experts avaient prévenu le directeur général sortant, Ernest Dikoum, de ce que ces appareils devaient arriver au bout de leur potentiel cette année ».
Une situation qui a eu un impact sur le plan salarial. « Une baisse drastique des revenus de la compagnie, mettant à mal sa capacité à faire face au règlement des salaires du personnel, ce que la compagnie faisait sereinement sans problème depuis le mois de mai 2017 ».
Liliane N.
Il n’a pas fallu trop longtemps à Louis George Djipendi Koutou de se faire remarquer. En effet, quelques jours seulement après sa nomination par le chef de l’Etat à la tête de la Camair-Co, le nouveau directeur prouve qu’il peut relever le défi. Louis Georges Djipendi Kouotou a acté la location d’un nouvel aéronef de marque « Embraer ERJ645 LR » pour la compagnie nationale publique de transport aérien.
De marque brésilienne, l’appareil de 50 places, loué à la société National Airways, est rentré en service samedi 1er juin indique un communiqué signé de Louis Georges Njipendi, le nouveau directeur général de la camair Co. L’aéronef servira essentiellement aux vols domestiques. Djipendi Kouotou souligne qu’un nouveau plan de vol est disponible pour répondre à la forte demande notamment liée à la fête du Ramadan qui s’annonce.
Selon certaines sources, l’aéronef « Embraer ERJ 145 LR » était au centre d’un différend entre le nouveau DG de CAMAIR-CO, et Ernest Dikoum, son prédécesseur. Faisant suite aux résolutions du conseil d’administration tenu le 26 avril 2019, Djipendi Kouotou, alors président du conseil d’administration, avait par correspondance signée le 6 mai, avec la société National Airways, un contrat de location de cet avion.
En réponse Ernest Dikoum avait indiqué, dans une autre lettre adressée à son PCA ce même 6 mai, que la forte tension de trésorerie qui frappe de plein fouet L’étoile du Cameroun ne permettait pas de prendre une telle mesure. « Je voudrais signaler l’indisponibilité en l’état actuelle de la trésorerie de CAMAIR-CO », avait-il indiqué, soulignant que le montant du déposit est de 171 milliards 843 millions 750 Fcfa. Selon des observateurs, c’est ce conflit qui a emporté l’ex-directeur général.
Pour rappel, Louis Georges Djipendi Kouotou est le nouveau directeur général de la Camair-Co. Il a été porté à ses fonctions au cours d’un conseil d’administration extraordinaire de la compagnie nationale aérienne tenu le lundi 27 mai 2019 à Yaoundé. Il est le sixième directeur à la tête de cette compagnie depuis sa création en 2011. Malgré tous ce changement que les camerounais juge déjà répétitif, la compagnie a toujours la peine à prendre son envol. On espère juste que, Georges Djipendi viendra changer la donne. En tout cas, nous souhaitons bon courage et bonne chance à la nouvelle équipe dirigeante. Car le chantier est immense et il reste encore beaucoup à faire.
Danielle Ngono Efondo
C’était au cours d’une brève réunion du conseil d’administration de la Cameroon Airlines Corporation, (Camair-Co), présidé par le ministre des transports, Jean Ernest Ngalle Bibehe, que, le communiqué du réaménagement décidé par le Chef de l’État a été communiqué à la presse.
Ainsi, dans ce décret signé le 27 mai 2019, le président de la république Paul Biya nomme : le Président du Conseil d’Administration de la société camerounaise Cameroon Airlines Corporation (Camair-Co), le Directeur Général de ladite société et le Directeur Général Adjoint de cette structure.
Il s’agit entre autre de : Ngalle Bibehe Massena Jean Ernest, au poste de Président du conseil d’administration en remplacement de Louis Georges Njipendi, devenu DG de la compagnie. Et de Max Constant Mve au poste de Directeur général adjoint en remplacement de Moussa Abouba.
Les nouvelles recrues, ont reçu pour mission de piloter à bon port le nouveau plan de relance de la compagnie qui est replongée depuis plusieurs mois une terrifiante zone de turbulence. On espère qu’ils viendront changer l’image de cette entreprise qui a longtemps été ternie par les prédécesseurs.
Danielle Ngono Efondo
Dans une correspondance qui date du 24 avril 2019, le collectif des Syndicats nationaux des transports aériens adresse au Directeur général de la Cameroon Airlines corporation (Camair-co) un préavis de grève de huit jours ouvrable. Ils revendiquent entre autres, le paiement sans délai de trois mois de salaires à tout le personnel, la réhabilitation de la flotte de la compagnie, l’aboutissement du code de rémunérations chiffré et négocié, le paiement de la médecine de travail, la prime d’assurance multirisque professionnelle des navigants, l’assurance maladie pour tout le personnel, la résolution de tout autre problème d’ordre social. « Nous, Syndicats nationaux des transports aériens représentés à Camair-Co, nous engageons, passé le délai des préavis et en l’absence d’actions et de décisions fortes, à manifester notre désapprobation par un arrêt de travail à compter de 2 mai 2019 à 6 heures », peut-on lire dans cette correspondance.
En effet, cette situation découle selon ces employés, d’un certain nombre de manquements engendrés par l’inertie des différentes instances de gestion de la compagnie aérienne camerounaise, qui peine à décoller. Dans cette correspondance de trois pages, ils relèvent entre autres, la paupérisation du personnel dont les arriérés de salaires atteignent désormais trois mois (février, mars, avril 2019), l’inertie des instances décisionnelles et managériales face à la décrépitude de la compagnie, l’arrêt quasi-total de l’exploitation de la compagnie, la perte progressive des clients de la compagnie, due à une exploitation devenue incertaine, la dégradation des services à bord, inadaptés et au rabais entraînant la colère des passagères.
Pire encore, ce collectif regrette l’exclusion totale de la Camair-co des opérations du Hadj depuis deux ans, au mépris total de l’objet principal décliné à l’article 3 du décret présidentiel du 11 septembre 2006 portant création de la Camair-co. Toujours au rang des griefs, les employés de la compagnie aérienne camerounaise, dénoncent aussi le non versement systématique des cotisations syndicales retenues à la source par l’employeur, l’ouverture manifeste du ciel camerounais aux compagnies étrangères, le non renouvellement du conseil d’administration de la Camair-co, déjà arrivé en fin de mandat depuis le 22 février 2019, à l’exception du PCA.
Pour ces employés, cet environnement de travail où les capacités morales, physiques, mentales et psychologiques du personnel sont atteintes par la précarité et les incertitudes du lendemain, n’assure par leur sécurité et leur fiabilité.
Marie MGUE
Les employés de la Cameroon Airlines Corporation (Camair-Co) sont sans salaire depuis le mois de février 2019. Une situation qui a poussé les délégués du personnel de « L’étoile du Cameroun » à saisir le directeur général de la compagnie, Ernest Dikoum, pour réclamer le paiement des salaires des mois de février et de mars 2019.
Dans leur correspondance, relayée par le magazine Investir au Cameroun, les délégués expliquent que « cette situation a plongé les employés dans un état de précarité multiforme et croissante ». L’on apprend alors que « depuis plusieurs mois, un salaire sur deux est payé ». « Quand bien même un employé recevrait un salaire sur deux, ses charges restent de l’ordre de deux mensualités et in fine, entre les engagements bancaires, les factures et charges diverses, il se retrouve débiteur à peine son compte crédité », déplorent les délégués du personnel dans leur lettre.
Si L’Etoile du Cameroun peut se targuer d’avoir transporté plus de 25 millions de passagers et effectué environ 37 294 vols selon les standards internationaux, force est de constater que l’entreprise camerounaise peine réellement à prendre son envol. Lors de son lancement en 2011, la compagnie nationale aérienne ambitionnait de devenir l’une des premières compagnies en Afrique. Aujourd’hui, Camair-Co est incapable de satisfaire même la demande nationale. Les arriérés de salaires viennent davantage ternir l’image de cette entreprise.
Les premiers sons discordants ont retentis en janvier 2019, lorsque la compagnie annonçait des revenus de 1,4 milliard de FCFA, contre 2,4 milliards de FCFA en janvier 2018. Le top management de la compagnie projetait d’ailleurs un fléchissement plus important dans les mois à venir.
D’autant plus que, sur une flotte de six avions dont dispose Camair-Co, un seul aéronef est fonctionnel. Il s’agit du MA60 (Modern ARK 60) de fabrication chinoise. Les cinq autres appareils (un Boeing 767-300 ER, deux Boeing 737-700, un MA60 et un Bombardier Q400) sont cloués au sol en raison de pannes diverses. La situation des salariés de Camair-Co ne surprend donc pas.
Lors de la session plénière des questions orales au sénat en mars dernier, Jean Ernest Ngalle Bibehe Massena, le ministre des Transports, a été appelé à apporter des éclairages sur le sujet de la compagnie nationale aérienne Camair-Co. Notamment en ce qui concerne la mise en œuvre du plan de relance proposé par Boeing.
Pour répondre à cette préoccupation, le Ministre des Transports a opté de dresser l’état des lieux de la compagnie nationale aérienne. De cet état des lieux, il ressort que ledit Plan de relance de la Camair-Co a été conçu pour une période de sept années. Il a connu une révision le 29 mai 2018.
Le 17 avril 2017, l’entreprise a acquis deux aéronefs et est donc passé du statut de locataire à propriétaire. Le nombre d’aéronefs de la compagnie a été porté à six le 29 mai 2018, jour où Camair-Co a acquis un autre engin.
Cependant a noté Jean Ernest Ngalle Bibehe Massena, la compagnie connait des problèmes depuis le mois de février 2019. Il y a à l’heure actuelle quatre aéronefs qui sont au sol. Les moteurs de deux doivent être réhabilités. Ce qui explique selon le ministre, la baisse des services offerts, des destinations couvertes mais aussi les revenus de la compagnie.
Otric N.