Mercredi et jeudi, de nouveaux affrontements meurtriers entre miliciens et commerçants ont coûté la vie à au moins 30 personnes au quartier PK5. Peuplé en majorité des musulmans, ce quartier se présente de plus en plus comme l’une des zones les plus dangereuses de la capitale centrafricaine et ce depuis le conflit de 2014.
Selon les affirmations de Awad Al Karim, imam de la mosquée Ali Babolo, « 33 morts ont été apportés à la mosquée ». L’autorité spirituelle poursuit en faisant savoir que les commerçants ont pris les armes pour s’opposer à la taxation imposée par les groupes d’autodéfense qui règnent dans le quartier.
A en croire une source sécuritaire, au moins 30 morts ont été enregistrés. Pour le président de la Croix-Rouge centrafricaine, Antoine Mbaobogo, le bilan « était de 23 morts à 16H00 et serait désormais de 33 ». « Il reste des corps près du marché », ajoute-t-il.
La zone de PK5 se présente au fil du temps comme un quartier qui échappe au contrôle de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca), mais aussi des autorités centrafricaines. Jusqu’à ce jeudi, aucun bilan officiel des affrontements n’est disponible, la Minusca ne se contente que d’évoquer « des dizaines de victimes ».
Jeudi en après-midi, selon le constat fait par les journalistes de l’AFP, la rue principale du PK5, artère économique de Bangui était désertée par les passants, de nombreuses boutiques ont été pillées.
Innocent D H
Un accord de défense a été signé entre la République Centrafricaine et la Russie en août 2018. Quatorze livraisons supplémentaires sont prévues dans les semaines à venir.
Après une première livraison en janvier, une deuxième cargaison d’armes légères et de munitions russes destinées à l’équipement des Forces armées centrafricaines (FACA) est arrivée mercredi à Bangui.
Après de longues négociations, la Russie a obtenu mi-décembre le droit de donner un stock d’armement conséquent aux forces centrafricaines malgré un embargo sur les armes imposées depuis 2013.
La cargaison débarquée mercredi à l’aéroport international de Bangui M’poko constitue la première tranche d’une livraison annoncée le 21 mai par la présidence russe.
En tout, 14 chargements doivent être acheminés « au cours des prochaines semaines », a déclaré Viktor Tokmakov, premier conseiller de l’ambassade de Russie en Centrafrique.
Des militaires centrafricains et des soldats de la force de paix de l’ONU en Centrafrique (Minusca) ont été déployés dans Bangui, la capitale centrafricaine, pour protéger les convois, a indiqué la Minusca.
Renforcer l’armée nationale
Les cargaisons acheminées comprennent des armes légères (pistolets, fusils d’assaut, de précision et mitrailleuses, mais également lance-roquettes RPGs et armes anti-aériennes) et des munitions.
Les matériels sont destinés à équiper huit bataillons (soit environ 2.700 hommes) des FACA, formés par des instructeurs russes au camp militaire de Bérengo, dans le sud-ouest du pays.
Innocent D H.
La compagnie aérienne camerounaise, Camair-Co a relancé le jeudi 18 juillet 2019 la desserte Cameroun – République Démocratique dans le cadre de son programme de reprise des vols dans la sous-région Afrique Centrale. Cette annonce a été faite par la direction de cette unique compagnie aérienne du Cameroun.
D’après ce communiqué, la compagnie effectuera deux vols par semaine vers la capitale centrafricaine. Notamment Douala – Bangui et Yaoundé – Bangui. La réouverture de la ligne Cameroun – République centrafricaine a été faite deux jours après la reprise des vols de la compagnie camerounaise vers Libreville. Camair-co a rouvert la ligne de la capitale gabonaise depuis le 16 juillet dernier.
La reprise de ces différentes lignes sous régionales, a été précédée par la mise en service du Boeing 737-500 le samedi 1er juin dernier, deux jours après la nomination du nouveau directeur général, Djipendi Kouotou. Cette acquisition de marque brésilienne, de type « Embraer ERJ-145 LR de 50 places », a été louée à la société National Airways. Le nouvel appareil va selon le directeur général, accroître l’offre de siège de la compagnie actuellement disponible à la vente. Il facilitera également les vols à l’intérieur du Cameroun et permettra de relancer les activités de cette structure en déclin.
Sur le plan national, la campagne camerounaise a initié trois vols par jours sur la ligne Douala – Yaoundé. En attendant la réparation de la plupart de ses six avions cloués au sol pour des pannes diverses, cet aéronef va pallier au déficit d’appareils qu’enregistre la compagnie publique camerounaise depuis le début de l’année 2019.
Marie MGUE
Depuis le 03 mars, les commerçants camerounais partis de Douala s’impatientent de rejoindre la capitale centrafricaine, Bangui, pour livrer les marchandises.
« Le bataillon bangladais des Casques bleues escortait les camions de marchandises venant de Bangui jusqu’à la frontière camerounaise. Mais depuis le 3 mars, l’axe routier est couvert par plusieurs rebelles qui détiennent, tous, des armes de guerre de marque AK 47 et des lance-roquettes. Des vivres commencent à pourrir dans les camions et des convoyeurs commencent à perdre patience », lamente un commerçant camerounais : Toukam Paulin.
Les rebelles revendiquent un poste dans le nouveau gouvernement centrafricain pour ouvrir la route. «Suite au non-respect de l’accord de paix de Khartoum, le Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC) a décidé, de bloquer la route reliant le Cameroun et la Centrafrique. Je vous invite à éviter cet axe jusqu’à nouvel ordre», avait annoncé le général Abdoulaye Miskine dans un communiqué en date du 6 mars.
Dans l’expression de leur mécontentement, les transporteurs ont décidé de bloquer l’axe Beloko-Bouar, en territoire centrafricain qui fait partie intégrante du corridor Douala-Bangui. Conséquence: les camions en provenance de Douala, port par lequel transite plus de 80% du volume des marchandises en direction de la Centrafrique, sont systématiquement garés à Garoua-Boulai.
Un blocage qui remonte à deux semaines, suite à la formation d’un gouvernement inclusif en Centrafrique, et immédiatement récusé par des bandes armées qui s’estiment avoir été lésé dans le partage du pouvoir.
Malgré des négociations en cours, notamment « l’autorisation» des bandes armées de ne laisser que «des camions transportant des vivres », les chauffeurs souhaitent que la sécurité soit assurée par une escorte des éléments de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA).
Un blocus apprend-on qui entraîne déjà l’inflation en Centrafrique, en l’occurrence pour les produits de consommation courante tels que la farine, le sucre, l’huile… Selon des sources douanières, le corridor Douala-Bangui fait entrer dans les caisses de l’Etat, environ 55 milliards de francs CFA par an.
Les gouvernements centrafricain et camerounais n’ont toujours pas réagi à ce blocage qui perturbe l’intégration sous régionale et la libre-circulation des hommes et des biens sur le corridor Douala-Bangui. Pays enclavé à l’intérieur du continent, la Centrafrique se ravitaille en marchandises, principalement à travers le port commercial de Douala. Ainsi, le corridor Douala-Bangui, long de 1500 km, constitue un axe vital pour l'approvisionnement du pays.
Otric N.