Dans une correspondance qui date du 24 avril 2019, le collectif des Syndicats nationaux des transports aériens adresse au Directeur général de la Cameroon Airlines corporation (Camair-co) un préavis de grève de huit jours ouvrable. Ils revendiquent entre autres, le paiement sans délai de trois mois de salaires à tout le personnel, la réhabilitation de la flotte de la compagnie, l’aboutissement du code de rémunérations chiffré et négocié, le paiement de la médecine de travail, la prime d’assurance multirisque professionnelle des navigants, l’assurance maladie pour tout le personnel, la résolution de tout autre problème d’ordre social. « Nous, Syndicats nationaux des transports aériens représentés à Camair-Co, nous engageons, passé le délai des préavis et en l’absence d’actions et de décisions fortes, à manifester notre désapprobation par un arrêt de travail à compter de 2 mai 2019 à 6 heures », peut-on lire dans cette correspondance.
En effet, cette situation découle selon ces employés, d’un certain nombre de manquements engendrés par l’inertie des différentes instances de gestion de la compagnie aérienne camerounaise, qui peine à décoller. Dans cette correspondance de trois pages, ils relèvent entre autres, la paupérisation du personnel dont les arriérés de salaires atteignent désormais trois mois (février, mars, avril 2019), l’inertie des instances décisionnelles et managériales face à la décrépitude de la compagnie, l’arrêt quasi-total de l’exploitation de la compagnie, la perte progressive des clients de la compagnie, due à une exploitation devenue incertaine, la dégradation des services à bord, inadaptés et au rabais entraînant la colère des passagères.
Pire encore, ce collectif regrette l’exclusion totale de la Camair-co des opérations du Hadj depuis deux ans, au mépris total de l’objet principal décliné à l’article 3 du décret présidentiel du 11 septembre 2006 portant création de la Camair-co. Toujours au rang des griefs, les employés de la compagnie aérienne camerounaise, dénoncent aussi le non versement systématique des cotisations syndicales retenues à la source par l’employeur, l’ouverture manifeste du ciel camerounais aux compagnies étrangères, le non renouvellement du conseil d’administration de la Camair-co, déjà arrivé en fin de mandat depuis le 22 février 2019, à l’exception du PCA.
Pour ces employés, cet environnement de travail où les capacités morales, physiques, mentales et psychologiques du personnel sont atteintes par la précarité et les incertitudes du lendemain, n’assure par leur sécurité et leur fiabilité.
Marie MGUE
C’est dans un communiqué survenu suite à une rumeur sur les réseaux sociaux et faisant état d’une possible indisponibilité, cette fin du mois de mars 2019, des soldes des militaires et autres personnels de l’Etat, que le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense, Joseph Béti Assomo, a tenu à rassurer les uns et autres sur l’effectivité de leurs traitements.
Tout est parti avons-nous appris d’une source introduite, d’une panne informatique au Centre national pour le développement de l'informatique (CENADI), l’hébergeur du système informatique de gestion des personnels de l'Etat.
Sans qu’il ne nous ait été expliqué le pourquoi et le comment, un document du ministère de la Défense relatif au traitement salarial des militaires s’est retrouvé partagé sur les réseaux sociaux. L’on ne sait par quelle alchimie certains en sont arrivés à la conclusion que le paiement des soldes des personnels militaires et civils de l’Etat pourrait ne pas être effectif ce mois de mars.
Si l’on commence à s’habituer à la propagation de ces fausses nouvelles dont l’objectif à n’en point douter est de provoquer un soulèvement populaire spontané, des mesures drastiques doivent être prises pour empêcher ces individus dont la malveillance n’est plus à démontrer, de continuer à sévir.
Telle que l’on peut se représenter les choses, il s’agit pour certains de frapper de tous les côtés en espérant trouver la faille qui leur permettra d’implémenter leurs obscures desseins pour notre pays. Si la forteresse est imprenable, des coups répétés peuvent néanmoins la fragiliser en certains points d’où la nécessité d’agir rapidement et de manière « efficiente ».
Ci-dessous, le communiqué du ministère de la Défense pour rassurer son personnel sur la disponibilité des salaires ce mois.
Communiqué du Ministère de la défense
« Des informations colportées sur les réseaux sociaux par des individus ostensiblement malveillants, et exécutants de commanditaires tapis dans l’ombre, et dont l’objectif désormais bien avéré est de porter atteinte à la cohésion de l’Institution militaire, après avoir lamentablement échoué dans la promotion de l’irrédentisme, voudraient faire croire que le paiement de la solde des militaires et fonctionnaires de l’Etat du Cameroun pourrait ne pas être effectif en ce mois de mars 2019. Il s’agit en réalité de la mauvaise interprétation d’une note interne aux Forces de Défense, relative aux difficultés mineures d’ordre purement technique survenues dans la chaîne institutionnelle globale de traitement de la solde, et du reste déjà solutionnées.
Un minimum d’honnêteté, de curiosité voire tout simplement d’esprit critique aurait sans nul doute épargné à ces boulimiques de fake news mués en pyromanes de la toile de s’abîmer dans cette imposture, une de plus, et l’humiliation qui en résulte n’est que le juste prix de leur forfaiture. Quelle est donc la limite de la récurrente bêtise humaine si ce n’est, pour ces ennemis de la République, lâches de la blogosphère, trahis, exposés et vulnérabilisés par leurs propres turpitudes, de faire un pas en avant pour basculer dans le vide glauque, convaincus qu’ils sont d’une vérité qui n’existe que dans leurs fantasmes obscurantistes, et nulle part ailleurs !!! »
Cette copie révèle que certains clubs indexés ne se reconnaissent pas dans les accusations portées contre eux par le Syndicat national des footballeurs du Cameroun (Synafoc). Les clubs indexés qui sont restés indifférents, risquent d’être censurés par la Fédération camerounaise de football (Fecafoot).
Le Comité Ad hoc mis sur pied par la Fecafoot pour enquêter sur l’affaire relative aux salaires impayés par les clubs, a rendu sa copie le 19 mars 2019. Du travail effectué, il ressort que quatre clubs reconnaissent effectivement devoir des créances à leurs joueurs. Ces derniers ont reçu comme date limite pour se mettre en règle, le 15 mai au plus tard. Lesdits clubs sont l’Union sportive de Douala qui doit payer 3.050.000 F de salaires. Avion du Nkam doit deux primes de match, une estimation financière n’ayant pas été faite. As Etoa Meki reconnaît une dette de 300.000 F exclusivement pour les primes de match. Et PWD de Bamenda, qui devait verser 1.500.000 F à ses sportifs après leur accession en Ligue 1.
Dans la copie du Comité Ad hoc de la Fecafoot, il est dit que six clubs affirment ne pas avoir ni de salaires, ni de primes à verser à leurs joueurs. Toutefois, la commission retient que News Stars, Bang Bullet, Cosmos du Mbam, Dragon de Yaoundé, Renaissance de Ngoumou et Matelots disposent d’un délai de 72h, après réception de la correspondance pour présenter les documents «soulevant leurs prétentions». Alors que Colombe du Dja et Lobo, Apejes de Mfou et Feutcheu Fc ont contesté, avec pièces justificatives à l’appui, leur présence dans la liste des clubs débiteurs.
Aussi la copie révèle que 11 clubs, n’ont pas donné suite aux demandes d’information adressées d’abord par la Fecafoot, puis par le comité ad-hoc. Astres de Douala, Fovu de Baham, As Fortuna, Unisport du Haut-Nkam, Yaoundé II FC, National Polytechnic, Tonnerre Kalara Club, Aigle Royal de la Menoua, Racing de Bafoussam, Ngaoundéré University et Canon de Yaoundé sont les principaux concernés.
Ils disposent d’un délai de 72h dès réception de la correspondance de mise en demeure. Faute de quoi, ils seront considérés comme redevables et traduits devant le conseil de discipline. Le comité a recommandé la mise en place par la Fecafoot d’une plate-forme permanente de contrôle et de veille pour la bonne exécution des engagements contractuels entre les joueurs et leurs clubs.
Liliane N.
Le Premier ministre camerounais Joseph Dion Ngute, a signé un arrêté octroyant au Chef du gouvernement et aux ministres, une augmentation de salaire grâce à des indemnités de supervision prélevées à hauteur de 10% sur tous les budgets des comités et groupes de travail interministériels.
Selon l’arrêté largement diffusé par la presse locale, ces primes vont coûter à l’Etat plus de 10 milliards FCFA chaque année. Pourtant, dans un rapport publié en fin de semaine dernière, la Banque mondiale (BM) a demandé au Cameroun d’améliorer sa gouvernance publique dans la perspective d’une émergence économique projetée à l’horizon 2035.
Cette mesure est considérée par une certaine opinion comme un gallot d’essai vers une augmentation des salaires de tous les agents de l’Etat. En effet, un rapport de la Banque mondiale dénonce la faible rémunération des agents de l’Etat au Cameroun.
Le salaire mensuel le plus élevé d’un agent de l’Etat au Cameroun est de 330 000 FCFA. Une rémunération qui convient au grade A2, qui est la catégorie la plus élevée de la fonction publique dans notre pays. Les fonctionnaires les moins bien payés touchent 44 000 FCFA/mois. Il s’agit là, des chiffres issus de la dernière grille des salaires, adoptée au Cameroun le 1er juillet 2014.
Ces salaires sont parmi les plus bas de l’Afrique subsaharienne. C’est le constat de la Banque Mondiale, dans un rapport publié en novembre 2018. L’institution de Brettons Woods note à titre de comparaison, que le salaire mensuel le plus élevé de la fonction publique en Zambie, est d’environ 2 446 824 FCFA et de 171 198 FCFA pour le moins élevé. Au Rwanda ces chiffres sont respectivement de 1 251 281 FCFA et 168 923 FCFA.
Dans la « Revue des dépenses publiques » intitulée « Aligner les dépenses publiques aux objectifs de la Vision 2035 », rendue publique le mardi 5 février 2019, la Banque mondiale préconise une augmentation de salaire des agents de l’État.
Dans ses recommandations pour un meilleur contrôle des ressources humaines et de la paie, l’institution de Bretton Woods demande de « clarifier et reclasser les dépenses budgétaires ayant nature de rémunération, par exemple les indemnités journalières, et les inclure dans la masse salariale », conformément aux directives de Gestion des finances publiques.
En clair, note la Banque mondiale, le gouvernement camerounais complète les salaires de la fonction publique par un grand nombre d’allocations et de primes telles que des primes spécifiques et spéciales, des allocations techniques, des primes de performance, de pénibilité, de risque, etc. « Cette pratique a également aggravé les inégalités du système de rémunération du fait que toutes les catégories d’agents de la Fonction publique n’y ont pas accès », déplore la Banque Mondiale.