En marge des réunions annuelles de la Banque africaine de développement (Bad) dont il est le gouverneur pour le Cameroun, Alamine Ousmane Mey, ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) s’est entretenu avec plusieurs partenaires au développement. L’après-midi du mercredi 12 juin 2019 a donc été consacré à Africa 50 et à la Société financière internationale (SFI).
Avec la SFI, il a été essentiellement question du projet de construction de la centrale hydroélectrique de Nachtigal Amont. « J’ai profité de cette occasion pour parler avec le ministre de la visite que je devrais effecteur au Cameroun en juillet. Nous avons fait le point sur le projet Nachtigal qui va vraiment augmenter la production de l’énergie propre pour le pays à un coût extrêmement compétitif et qui permettra à de nombreux Camerounais d’avoir accès à l’électricité, tant pour les ménages que les entreprises et industries », a indiqué Sergio Pimenta au sortir de l’entretien.
Le vice-président Afrique et Moyen-Orient était accompagné par Mehita Fanny Sylla, représentant résident SFI pour le Cameroun. Il faut noter que la SFI a joué un rôle important dans le financement de ce projet estimé à près de 800 milliards de F qui devra produire 420 mégawatts d’énergie et générer des milliers d’emplois.
« Nous avons aidé à structurer le financement et à faire un montage qui a réduit les engagements de l’Etat en mobilisant le secteur privé. Ça permet de faire un partenariat public-privé qui ne pénalise pas le budget de l’Etat », a expliqué M. Pimenta. Ce que corrobore le Minepat qui assure que : « le rôle de la SFI et des autres partenaires a permis de mobiliser une importante somme d’argent sans que l’Etat n’ait à débourser plus que ce qu’il a eu à débloquer ».
Alamine Ousmane Mey a également échangé avec des responsables d’Africa 50, une plateforme d'investissement de la Bad spécialisée dans les infrastructures qui contribue à la croissance de l'Afrique.
Les réunions annuelles de la Banque africaine de développement sont considérées comme l’événement le plus important du Groupe de la Banque, qui rassemble chaque année, quelque 3 000 délégués, comprenant des ministres africains de l’économie, des finances et du plan, des décideurs politiques, des acteurs du secteur privé, de la société civile, des groupes de réflexion, des représentants du monde universitaire, ainsi que les médias qui débattent sur les questions clés relatives au développement de l’Afrique.
Otric N.
La Banque africaine de développement et le Fonds d’assistance au secteur privé en Afrique (FAPA), un fonds fiduciaire multi-donateurs financé par le Japon et l’Autriche, ont procédé, mercredi 12 mai, à l’inauguration officielle du moteur de recherche de l’industrie agroalimentaire africaine (AABE), subventionné par le FAPA.
Le Fonds fournit des subventions à des activités d’assistance technique en Afrique et constitue l’une des composantes de l’Initiative d’assistance renforcée au secteur privé (EPSA), placée sous l’égide de la Banque.
Le moteur de recherche de l’industrie agroalimentaire africaine se chargera d’identifier les possibilités d’investissement et de financement dans l’agriculture et l’industrie agroalimentaire et axera ses activités sur le Mozambique, la Zambie, l’Éthiopie, le Rwanda et le Kenya. Le projet sera mis en œuvre par Grow Africa et placé sous la tutelle de l’Agence de développement de l’Union africaine - Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (AUDA-NEPAD). L’un des résultats attendus du moteur de recherche est la présentation d’accords pré-entérinés auprès de partenaires continentaux de premier plan lors de l’Africa Investment Forum qui se déroulera du 11 au 13 novembre prochains à Johannesburg, en Afrique du Sud.
Selon Jennifer Blanke, vice-présidente de la Banque africaine de développement en charge du développement agricole, humain et social, « le lancement du moteur de recherche de l’industrie agroalimentaire africaine est important, car le financement privé est essentiel pour la progression du secteur agricole dans la chaîne de valeur et pour que l’Afrique commence à se nourrir elle-même, avant de nourrir la planète. »
La Banque africaine de développement met en place un portefeuille d’activités intégré qui génère et active des investissements pour les agro-industries et les PME agricoles à financer, dans les chaînes de valeur prioritaires du continent. Il est indispensable de permettre un financement inclusif dans le secteur agroalimentaire et de développer l’accès au marché pour les PME et les petits exploitants.
Symerre Gray-Johnson, responsable du programme Intégration régionale, infrastructures et commerce de l’AUDA-NEPAD, a précisé qu’il était approprié d’accueillir le moteur de recherche de l’industrie agroalimentaire africaine dans le NEPAD et que cela « démontrait clairement l’excellence de la coopération entre le NEPAD et le FAPA. »
Il a également réaffirmé son intérêt pour le deuxième Africa Investment Forum de la Banque à Johannesburg.
Shinichi Isa, vice-ministre parlementaire des Finances et gouverneur de la Banque africaine de développement pour le Japon, a fait part de la reconnaissance et de l’approbation du projet par le gouvernement nippon. Il s’est déclaré convaincu de l’importance de l’assistance technique et de l’influence qu’elle exerce sur le renforcement des capacités, au vu des expériences antérieures en matière de financement et de projets de développement.
Les objectifs spécifiques du moteur de recherche de l’industrie agroalimentaire africaine sont de renforcer la connaissance du marché et mettre en place une veille économique au niveau des pays pour les chaînes de valeur prioritaires, et de développer des plateformes de chaînes de valeur pour les moteurs avec un flux de propositions de PME agricoles innovantes et bancables. Grâce à ces objectifs, le projet permettra de déterminer les possibilités d’investissements commerciaux dans les chaînes de valeur des produits de base stratégiques et présentera un portefeuille fiable de projets susceptibles d’être financés et qui pourront rapidement trouver un investissement financier.
Participaient également à ce lancement officiel des gouverneurs et des représentants de gouvernements africains et étrangers, ainsi que des cadres supérieurs de la Banque, dont le vice-président en charge des Finances, Bajabulile Swazi Tshabalala.
Les dirigeants africains ont souligné, mercredi 12 juin, l’urgence d’activer le processus d’intégration régionale pour accélérer la transformation économique du continent.
Cet appel commun a été lancé lors de la cérémonie d’ouverture des Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement à Malabo, en Guinée équatoriale, placées sous le thème de « L’intégration régionale pour la prospérité économique de l’Afrique ».
« Séparée et divisée, l’Afrique est affaiblie. Rassemblée et unie, l’Afrique est inarrêtable », a déclaré Akinwumi Adesina, président de la Banque, dans l’auditorium bondé du Centre de conférence de Sipopo.
Il a instamment invité les gouvernements africains à œuvrer à la suppression des barrières non tarifaires. « La suppression de ces barrières suffira, à elle seule, à accroître le commerce intra-africain d’au moins 53%, et potentiellement de le doubler », a-t-il poursuivi.
La cérémonie d’ouverture était présidée par le chef d’État du pays d’accueil des Assemblées, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo. Étaient notamment présents le roi Letsie III du Lesotho, le président Félix Antoine Tshisekedi de la République démocratique du Congo et le Premier ministre de l’Eswatini, Ambrose Mandvulo Dlamini.
Dans son allocution d’ouverture, le président Obiang Nguema Mbasogo a rappelé que la Guinée équatoriale, autrefois l’un des pays les plus pauvres du monde, s’était radicalement transformée pour devenir l’un des pays au revenu par habitant les plus élevés du continent.
« Le développement ne relève pas du revenu par habitant, mais plutôt de l’accroissement des opportunités offertes aux personnes pour qu’elles puissent mener une vie plus digne », a tenu à souligner le président équato-guinéen.
« La Guinée équatoriale est prête à faire des affaires. Nous sommes engagés dans la cause de l’intégration régionale au nom de la prospérité partagée. Nous comptons sur la Banque africaine de développement pour nous aider à réaliser notre diversification économique et la consolidation de l’égalité sociale », a-t-il poursuivi.
L’intégration régionale constitue l’une des cinq grandes priorités stratégiques, « High 5 », de la Banque pour accélérer la transformation économique de l’Afrique.
Ces dernières années, la Banque africaine de développement a investi plus de 13 milliards de dollars américains en Afrique centrale. « Et pour chaque dollar que nous y avons investi, la région a généré 36 dollars, un taux de rendement incroyable de 36 ! », s’est félicité Akinwumi Adesina.
Parmi ces investissements figure la réalisation du réseau à fibre optique de la région d’Afrique centrale. Reliant ses populations au moyen d’un accès plus rapide et moins onéreux à l’Internet, ce réseau a donné un coup de fouet à l’activité économique et à l’intégration régionale.
Selon le ministre des Finances de Guinée équatoriale, Cesar Mba Abogo, « le progrès revient à réaliser le rêve de l’utopie. Notre pays est un pays d’utopie en Afrique, jouissant de l’indépendance et de la capacité pour contrôler notre destinée. Cela nous paraissait initialement impossible, au siècle dernier, mais le rêve a été réalisé. Notre utopie est désormais celle de l’intégration régionale ».
Plus de 2 000 participants assistent cette semaine à ces Assemblées annuelles, qui offrent à la Banque une occasion unique de faire connaître ses points de vue sur l’état de l’économie africaine. Elles lui permettent également de présenter un état des lieux de ses travaux et constituent une tribune permettant de diffuser ses vues sur les questions émergentes qui sont en train de façonner l’avenir du continent.
Le Premier ministre, le président du Sénat, des membres du gouvernement et ceux du corps diplomatique de Guinée équatoriale, ainsi que les gouverneurs et administrateurs de la Banque africaine de développement et d’autres dignitaires, ont assisté à la cérémonie d’ouverture.
« Les opportunités économiques de l’Afrique, qui sont illimitées, suscitent partout un grand enthousiasme. La zone de libre-échange continentale en Afrique (ZLECAF), qui vient d’être ratifiée, fera du continent la plus grande zone de libre-échange dans le monde, avec un PIB combiné de plus de 3 300 milliards de dollars américains », a conclu le président Adesina.
La 54e Assemblée annuelle du Conseil des gouverneurs de la Banque africaine de développement (BAD) et la 45e Assemblée annuelle du Conseil des gouverneurs du Fonds africain de développement (FAD), guichet concessionnel du Groupe de la Banque, se tiendront du 11 au 14 juin prochain à Malabo, Guinée-équatoriale.
Il s’agit de l’événement le plus important du Groupe de la Banque, qui rassemble chaque année, quelque 3 000 délégués, comprenant des ministres africains de l’économie, des finances et du plan, des décideurs politiques, des acteurs du secteur privé, de la société civile, des groupes de réflexion, des représentants du monde universitaire, ainsi que les médias qui débattent sur les questions clés relatives au développement de l’Afrique.
Des discussions de haut niveau sont également prévues au programme des Assemblées 2019, sur le thème : “Renforcer l’intégration économique du continent africain”. A cette occasion, la Banque présentera aussi sa publication phare sur les “Perspectives économiques 2019 pour l’Afrique”, sortie en janvier dernier.
Le thème des Assemblées 2019 est : “L’intégration régionale pour la prospérité économique de l’Afrique”, une des cinq priorités stratégiques de la Banque pour l’Afrique.
L’Afrique, peuplée d’un milliard d’habitants, génère un produit intérieur brut (PIB) global de plus de 3 400 milliards de dollars américains. Un tel marché devrait engranger de formidables opportunités pour les entreprises du continent. Pour en faire une réalité, les gouvernements des pays africains ainsi que les communautés économiques régionales doivent intensifier leurs efforts afin de faciliter la libre circulation des biens, des services et des personnes ainsi que le commerce transfrontalier.
Le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement a entériné, lundi 15 avril 2019, le Document de stratégie d’intégration régionale pour l’Afrique centrale (DSIR) 2019-2025, approuvant ainsi les opérations multinationales de la Banque dans cette région sur la période indiquée.
Le DSIR 2019-2025 s’appuie sur les enseignements tirés de la mise en œuvre d’initiatives de développement régional antérieures. Il énumère également les projets de la Banque destinés à accélérer les échanges commerciaux intra-régionaux, la croissance économique inclusive et la mutation structurelle de la région de l’Afrique centrale. Il orientera les opérations régionales de la Banque dans sept pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) – Cameroun, Tchad, République du Congo, Guinée équatoriale, Gabon, République démocratique du Congo (RDC) et République centrafricaine –, qui regroupent une population totale de quelque 130 millions de personnes.
Les objectifs de coopération, d’intégration et de développement économique de la stratégie régionale 2019-2025 pour l’Afrique centrale seront atteints sur la base de deux éléments essentiels : le premier renforce les infrastructures régionales (car axé sur les réseaux d’électricité, les transports et les TIC), tandis que le second permet d’apporter un soutien aux réformes du développement des échanges commerciaux intra-régionaux et des investissements transfrontaliers ; il contribue également au renforcement des capacités institutionnelles des organisations régionales, en particulier celles de la CEEAC et de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).
Sur le plan géographique, l’Afrique centrale représente le point de connexion du continent, car elle partage ses frontières avec toutes les autres régions. La paix civile et les progrès économiques, sociaux et politiques de la région reposent sur les promesses plus larges d’une coopération continentale et d’une intégration économique.
En 2018, le taux de croissance du PIB en Afrique centrale a doublé, passant de 1,1 % à 2,2 % par rapport à 2017, mais il est resté inférieur à celui de la moyenne de l’Afrique subsaharienne, qui est de 3,5 %. La croissance de la région a été principalement tirée par les cours internationaux des matières premières, notamment le pétrole. D'autres pays de la région de la CEEAC ont continué d’être confrontés au cercle vicieux de l’instabilité et de la précarité, à la faiblesse des capacités humaines et institutionnelles, et au déficit en infrastructures dans les secteurs des transports, de l’énergie et des TIC.
« L’Afrique centrale dispose de ressources pétrolières importantes, de réserves de métaux précieux et de minerais, d’énormes ressources transfrontalières en eau et du plus grand potentiel hydroélectrique du continent. L’application de la stratégie d’intégration pour l’Afrique centrale encouragera les autorités régionales et nationales à veiller à ce que les programmes et les initiatives transfrontaliers soient intégrés à la planification et à l’administration des ressources publiques », a déclaré Ousmane Doré, directeur général du Bureau régional de développement et de prestation de services pour l’Afrique centrale de la Banque.
La mise en œuvre du DSIR pour l’Afrique centrale nécessitera des investissements d’un montant de 4,421 milliards de dollars américains, ce qui correspond à 30 opérations régionales menées sur une période de sept ans. Environ 88 % des fonds prévus devraient être consacrés au renforcement des infrastructures régionales. Les éléments du plan relatifs au développement des infrastructures et des capacités institutionnelles contribueront également au renforcement de la résilience des pays de la région. Des opérations spécifiques renforceront également la résilience à l’insécurité alimentaire, permettront la réintégration socio-économique des groupes vulnérables et préserveront les écosystèmes du bassin du Congo.
« L’appui permanent de la Banque africaine de développement à l’Afrique centrale est indispensable à la réussite de l’intégration économique des pays de la région. Le nouveau Document de stratégie d’intégration régionale poursuit cette tradition d’opérations de soutien dans des secteurs économiques essentiels. À terme, il donnera un grand coup d’accélérateur aux échanges commerciaux intra-régionaux et au processus de mutation structurelle qui est indispensable à l’environnement politique et économique », a affirmé Moono Mupotola, directeur du Développement régional et de l’intégration régionale à la Banque.
Le DSIR est conforme au nouveau Cadre stratégique pour l’intégration régionale (CSIR) de la Banque, approuvé en mars 2018, et à sa Stratégie décennale d 2013-2022. Il s’aligne également sur les priorités régionales de la CEEAC et de la CEMAC et sur les cinq grandes priorités de la Banque, ses High 5.
Le Premier projet concerne la suite des travaux de construction de la Ring Road. cette route va permettre de désenclaver les bassins de production agricole de la région du Nord-Ouest. Cette route va faciliter le commerce transfrontalier avec le Nigeria.
Autre projet, celui de connexion électrique entre le Tchad et le Cameroun. Ce projet vise la réalisation d’une ligne de transport électrique de 700 km entre Ngaoundéré et Maroua, au Cameroun, et Ndjamena, au Tchad. Il est également prévu une bretelle de 250 km entre Maroua (Cameroun), Mogrom et Ndjamena (Tchad). Les études pour l’extension du Chemin de fer Camerounais, de Ngaoundéré vers le Tchad, sont le troisième projet pour lequel la BAD est prête à disposer des financements au Cameroun.
Ce sont trois projets d’infrastructure qui entrent ainsi dans le portefeuille de la Banque Africaine de Développement au Cameroun. La Bad a ainsi retenu trois projets ayant un caractère intégrateur. La Bad a déjà financé 26 projets au Cameroun. Il s’agit de 25 projets du portefeuille de l’Etat et un projet du secteur privé.
Au sortir de cette entrevue, Solomane Koné a réitéré face à la presse l’engagement de son institution à accompagner le Cameroun dans la réalisation de ces projets intégrateurs.
En novembre dernier, la Bad avait approuvé un prêt de 17,96 millions d’euros destiné à la construction de la « Road », une boucle routière 365 kilomètres à fort potentiel agricole.
« Le projet inclura aussi, avait alors expliqué l’institution financière, le support institutionnel pour le secteur des transports et les activités connexes comme le développement de routes rurales, la réadaptation d'infrastructures socio-économiques pour améliorer les conditions de vie des jeunes et des femmes. »
En juillet 2017, des documents relatifs aux études de faisabilité du projet de chemin de fer entre le Tchad et le Cameroun avaient été signés par les deux pays et la Banque, pour une ligne d’environ 1.000 kilomètres pour coût estimé à quelque 2,3 milliards d'euros.
Décidé en 2011 par les présidents des deux États, il consistera à prolonger la ligne camerounaise à partir de Ngaoundéré (Adamaoua) pour la capitale tchadienne, N’Djamena. Mais le chantier le plus onéreux de la série est sans conteste l’interconnexion électrique Cameroun-Tchad, d’un coût de 399 millions d’euros et pour lequel la BAD, qui doit le financer à hauteur de 65%, avait donné son feu vert en décembre 2017.
À fin août 2018, le portefeuille actif de la BAD au Cameroun représentait 23 projets dont 14 projets nationaux, 5 projets régionaux et 4 projets du secteur privé pour un total des engagements équivalent à un total de 875 milliards FCFA.
Otric N.
Une troisième série de Master-classes de deux semaines sur l'entreprenariat, le développement des entreprises et la gestion financière pour femmes chefs d'entreprise, organisée par la Banque africaine de développement en partenariat avec Entreprenarium, a débuté jeudi au Kenya dans le cadre du programme phare Affirative Finance Action for Women in Africa (AFAWA) programme.
Deux cents femmes entrepreneurs kényanes, qui se sont qualifiées via un processus en ligne, ont été sélectionnées pour assister aux Master-classes. Entreprenarium est spécialisé dans le soutien aux entreprises et l’accès au financement pour les femmes et les jeunes entrepreneurs à travers l’Afrique.
La formation fait partie de la volonté de la Banque de soutenir plus de 1 000 femmes entrepreneurs en Afrique du Sud, en Côte d’Ivoire, au Gabon, au Kenya et en Tunisie. En Afrique occidentale et centrale, des sessions de formation ont eu lieu à Abidjan (Côte d’Ivoire) et à Libreville (Gabon) en décembre 2018, et les demandes de financement sont en cours d’examen pour soutenir les projets les plus prometteurs.
« Cette initiative est essentielle car elle renforcera l’esprit d’entreprise des femmes en Afrique en ouvrant des possibilités de mise en réseau, de coaching et de mentorat pour les petites et moyennes entreprises détenues ou dirigées par des femmes », a déclaré Gabriel Negatu, directeur général de la Banque africaine de développement pour l’Est. Région Afrique.
La note par pays de la Banque sur le genre pour le Kenya, produite en 2017, souligne que le Kenya a le taux le plus élevé de participation des femmes à la propriété d’entreprise en Afrique de l’Est, avec 48,7%. Les femmes possèdent près de la moitié des 1,3 million de micro, petites et moyennes entreprises (MPME) au Kenya, dont 85% sont des PME appartenant au secteur informel, selon le Bureau national des statistiques du Kenya. Dans le secteur agricole, les femmes constituent une force majeure, gérant plus de 40% de toutes les petites exploitations agricoles du pays.
Cependant, les femmes entrepreneures sont toujours confrontées à des contraintes majeures limitant leur accès au financement, notamment le manque d’accès aux ressources et à certaines normes socioculturelles. La principale source de capital pour les entreprises reste la famille ou les fonds propres, indique le rapport du Bureau des statistiques.
« Les femmes entrepreneures au Kenya représentent une part importante des propriétaires d’entreprises du pays, mais la plupart d’entre elles le font de manière informelle. C’est pourquoi nous avons développé ce programme qui contribue à renforcer leur autonomie financière de manière durable », a soutenu Frédéric Ngirabacu. , Chef des opérations d’Entreprenarium.
En plus de la mise en œuvre de son programme AFAWA, l’appui de la Banque aux femmes entrepreneurs comprend des initiatives telles que la reconnaissance du rôle joué par les femmes dans l’agriculture et le financement des plateformes de réseau 50 Million Women Speak et Fashionomics.
À propos d’AFAWA
AFAWA a été lancée lors de la réunion annuelle de la Banque africaine de développement en mai 2016 à Lusaka, en Zambie. Il s’agit d’une initiative panafricaine dont l’objectif principal est de combler le déficit de financement des femmes en Afrique et de libérer leur capacité entrepreneuriale. AFAWA adopte une approche globale reposant sur trois piliers: renforcement de l’accès au financement pour les entreprises appartenant à des femmes et dirigées par des femmes, renforcement des capacités des femmes entrepreneurs et des institutions financières, ainsi que l’engagement et le soutien des gouvernements africains pour assurer des réformes juridiques, politiques et réglementaires nécessaires pour accélérer l’entreprenariat féminin.
L’Entreprenarium
L’Entreprenarium est la première fondation panafricaine qui investit du capital philanthropique dans la formation et le financement de femmes et de jeunes entrepreneurs. Entreprenarium conçoit et exécute des programmes dans le but de doter les entrepreneurs de toute l’Afrique des compétences, connaissances et ressources nécessaires pour réussir dans la création et le développement de leurs petites et moyennes entreprises.
Depuis 2014, plus de 2 000 entrepreneurs ont été formés et un capital initial de 2,1 millions de dollars américains a été investi dans l’assistance technique et dans le financement de 52 projets. Une attention particulière est accordée aux femmes entrepreneurs par le biais de programmes spécialisés.
Nicole Ricci Minyem
La Banque africaine de développement révèle que les performances macroéconomiques du Cameroun demeurent «incertaines»
Selon l’institution, «en dehors de la poursuite des efforts pour la restauration de l’équilibre de ses comptes publics, de reconstitution des réserves de change et de la consolidation de la parité monétaire régionale, le pays reste sous la menace de la dégradation de la situation sécuritaire dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en proie à une crise sécessionniste persistante».
Selon le dernier rapport de la Banque africaine de développement (BAD) cité par l’Agence de presse africaine, si la crise persiste dans cette zone qui abrite d’importantes zones de production agricole ainsi que la Cameroon Development Corporation (CDC) (plus grande entreprise agro-industrielle nationale), elle pourrait accroître le niveau des dépenses de défense et de sécurité, affectant ainsi les prévisions budgétaires de 2019.
Bien que disposant de l’économie la plus résiliente de l’Afrique centrale à travers sa relative diversification, le Cameroun demeure également vulnérable du fait de la faiblesse de sa base de croissance et de sa forte exposition aux variations des cours mondiaux des matières premières.
Le renforcement de cette résilience économique, en dehors de la réalisation de projets de chaînes de valeurs dans les filières agro-sylvo-pastorales et halieutique, passe, selon la Banque, par une amélioration de la compétitivité de l’économie, notamment par un plus grand soutien à la facilitation des transports, au développement du secteur privé et du commerce régional, compte tenu de la position géographique du pays.
En dépit de ces alertes, le rapport des perspectives économiques de la BAD s’attend, pour le Cameroun, à une croissance du produit intérieur brut (PIB) réel de 4,4% en 2019 et 4,7% en 2020, grâce à la mise en activité d’infrastructures de production énergétique et de transport, ainsi que la remontée des cours mondiaux du pétrole.
Dans le même temps, le déficit de la balance des transactions courantes devrait se stabiliser autour de 3,1% du PIB en 2019 et 2020, le taux d’inflation projeté devant pour sa part rester inférieur à la norme communautaire qui est de 3%.
S’adressant à ses jeunes compatriotes, dimanche soir dans un discours radiotélévisé à la veille de leur Fête nationale, le président Paul Biya a également énuméré quelques raisons permettant «d’être raisonnablement optimiste» : un taux de croissance à nouveau orienté à la hausse et qui, après 3,8% en 2018, pourrait être de 4,4% en 2019 et de 4,7% en 2020.
L’année 2018 a été marquée dans le pays par une croissance du PIB réel de 3,8% contre 3,5% en 2017 grâce à la demande intérieure, principal soutien de la croissance économique, notamment par la consommation et l’investissement. Le déficit budgétaire a, quant à lui, poursuivi son déclin pour s’établir à 2,6% du PIB en 2018 contre 4,9% en 2017 et 6,2 % en 2016.