C’est une facilité de réponse de la Banque africaine de développement (BAD) en vers les pays africains dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. Une aide destinée à la fois aux gouvernements et au secteur privé, précise l’institution financière.
Les 10 milliards octroyés par la BAD constituent l’une de ses mesures de riposte contre la pandémie de coronavirus dont les pays africains en sont victimes . C’est dans cette optique que le président de cette institution, Akinwumi Adesina souligne dans un communiqué : « ce paquet tient compte des défis budgétaires auxquels de nombreux pays africains sont confrontés ».
Pour le président de la BAD, « l’Afrique est confrontée à d’énormes défis budgétaires pour répondre efficacement à la pandémie de coronavirus. Le Groupe de la Banque africaine de développement déploie tous ses efforts pour aider l’Afrique en cette période critique ». Cette facilité permettra ainsi aux pays africains à accélérer leurs efforts en vue de contenir la propagation du Covid-19, affirme le nigérian, en outre.
5,5 milliards de dollars de cet argent servira pour les opérations souveraines dans les pays membres de la Banque africaine de développement. 3,1 milliards de dollars sont destinés aux opérations souveraines et régionales pour les pays du Fonds africain de développement, l’arme financière de la Banque qui s’adresse aux pays à économies fragiles. Le secteur privé quant à bénéficiera d’un montant de 1,35 milliard de dollars.
La BAD avait le 17 mars 2020, levé un montant de 3 milliards de dollars sur les marchés financiers internationaux à travers un emprunt obligataire social. Il était question d’atténuer les effets de la pandémie de Covid-19 sur la vie des populations africaines et les économies du continent.
La semaine dernière, le Conseil d’administration de la BAD a approuvé le décaissement d’une somme de 2 millions de dollars sous forme d’aide d’urgence en faveur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’institution renforce ainsi sa capacité à aider les pays à aider les pays africains à maîtriser la pandémie de coronavirus.
Innocent D H
Les dirigeants africains ont souligné, mercredi 12 juin, l’urgence d’activer le processus d’intégration régionale pour accélérer la transformation économique du continent.
Cet appel commun a été lancé lors de la cérémonie d’ouverture des Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement à Malabo, en Guinée équatoriale, placées sous le thème de « L’intégration régionale pour la prospérité économique de l’Afrique ».
« Séparée et divisée, l’Afrique est affaiblie. Rassemblée et unie, l’Afrique est inarrêtable », a déclaré Akinwumi Adesina, président de la Banque, dans l’auditorium bondé du Centre de conférence de Sipopo.
Il a instamment invité les gouvernements africains à œuvrer à la suppression des barrières non tarifaires. « La suppression de ces barrières suffira, à elle seule, à accroître le commerce intra-africain d’au moins 53%, et potentiellement de le doubler », a-t-il poursuivi.
La cérémonie d’ouverture était présidée par le chef d’État du pays d’accueil des Assemblées, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo. Étaient notamment présents le roi Letsie III du Lesotho, le président Félix Antoine Tshisekedi de la République démocratique du Congo et le Premier ministre de l’Eswatini, Ambrose Mandvulo Dlamini.
Dans son allocution d’ouverture, le président Obiang Nguema Mbasogo a rappelé que la Guinée équatoriale, autrefois l’un des pays les plus pauvres du monde, s’était radicalement transformée pour devenir l’un des pays au revenu par habitant les plus élevés du continent.
« Le développement ne relève pas du revenu par habitant, mais plutôt de l’accroissement des opportunités offertes aux personnes pour qu’elles puissent mener une vie plus digne », a tenu à souligner le président équato-guinéen.
« La Guinée équatoriale est prête à faire des affaires. Nous sommes engagés dans la cause de l’intégration régionale au nom de la prospérité partagée. Nous comptons sur la Banque africaine de développement pour nous aider à réaliser notre diversification économique et la consolidation de l’égalité sociale », a-t-il poursuivi.
L’intégration régionale constitue l’une des cinq grandes priorités stratégiques, « High 5 », de la Banque pour accélérer la transformation économique de l’Afrique.
Ces dernières années, la Banque africaine de développement a investi plus de 13 milliards de dollars américains en Afrique centrale. « Et pour chaque dollar que nous y avons investi, la région a généré 36 dollars, un taux de rendement incroyable de 36 ! », s’est félicité Akinwumi Adesina.
Parmi ces investissements figure la réalisation du réseau à fibre optique de la région d’Afrique centrale. Reliant ses populations au moyen d’un accès plus rapide et moins onéreux à l’Internet, ce réseau a donné un coup de fouet à l’activité économique et à l’intégration régionale.
Selon le ministre des Finances de Guinée équatoriale, Cesar Mba Abogo, « le progrès revient à réaliser le rêve de l’utopie. Notre pays est un pays d’utopie en Afrique, jouissant de l’indépendance et de la capacité pour contrôler notre destinée. Cela nous paraissait initialement impossible, au siècle dernier, mais le rêve a été réalisé. Notre utopie est désormais celle de l’intégration régionale ».
Plus de 2 000 participants assistent cette semaine à ces Assemblées annuelles, qui offrent à la Banque une occasion unique de faire connaître ses points de vue sur l’état de l’économie africaine. Elles lui permettent également de présenter un état des lieux de ses travaux et constituent une tribune permettant de diffuser ses vues sur les questions émergentes qui sont en train de façonner l’avenir du continent.
Le Premier ministre, le président du Sénat, des membres du gouvernement et ceux du corps diplomatique de Guinée équatoriale, ainsi que les gouverneurs et administrateurs de la Banque africaine de développement et d’autres dignitaires, ont assisté à la cérémonie d’ouverture.
« Les opportunités économiques de l’Afrique, qui sont illimitées, suscitent partout un grand enthousiasme. La zone de libre-échange continentale en Afrique (ZLECAF), qui vient d’être ratifiée, fera du continent la plus grande zone de libre-échange dans le monde, avec un PIB combiné de plus de 3 300 milliards de dollars américains », a conclu le président Adesina.