Membre de l’Association de compagnies aériennes africaines (Afraa), le Cameroun a été choisi pour abriter la 51e assemblée générale prévue en novembre prochain. C’est pour obtenir l’approbation et toutes les assurances des autorités camerounaises qu’une délégation de l’organe, conduite par Abderahmane Berthé, le secrétaire général est actuellement en visite au Cameroun. Visite qui l’a conduit jeudi dernier au ministère des Transports (MinT).
Le ministre Jean Ernest Massema Ngalle Bibehe s’est dit satisfait du choix porté sur le Cameroun. La satisfaction est la même chez Abderahmane Berthé et son équipe qui ont eu l’occasion de mesurer la capacité du Cameroun à accueillir des événements de grande envergure à travers la visite de plusieurs hôtels et du palais de Congrès, cadre de l’événement prévu du 24 au 26 novembre prochain 2019.
L’assemblée générale est un événement qui regroupe près de 500 acteurs de l’aviation, des constructeurs et autres organisations. Son caractère mondial appelle donc une organisation méticuleuse. D’après le ministre, le Cameroun qui en a pris conscience s’est déjà lancé dans les préparatifs. « Un comité d’organisation interministériel a été sur pied à la suite d’une réunion tenue le 7 février dernier et durant laquelle un cahier de charges et un plan d’action ont été soumis à Camair-Co », a indiqué Jean Ernest Massema Ngalle Bibehe.
A la suite de la délégation de l’Afraa, le ministre a reçu une équipe de la Banque africaine de développement (BAD). Cette fois, les échanges ont tourné autour de la coopération entre le pays et l’institution dans le secteur des transports. D’après Solomane Kone, responsable pays de la Bad, leur présence rentrait dans le cadre de la mission de dialogue sectoriel portant sur la mise en œuvre des opérations financées par la Banque dans le secteur.
« Il a été question de faire le point sur le prolongement du chemin de fer camerounais de Ngaoundéré à Ndajemena. Nous avons aussi passé en revue le processus de signature de l’accord de prêt entre la BAD et le Cameroun, relativement aux études du chemin de fer entre le Tchad et le Cameroun », a relevé Solomane Kone.
Otric N.
Le Premier projet concerne la suite des travaux de construction de la Ring Road. cette route va permettre de désenclaver les bassins de production agricole de la région du Nord-Ouest. Cette route va faciliter le commerce transfrontalier avec le Nigeria.
Autre projet, celui de connexion électrique entre le Tchad et le Cameroun. Ce projet vise la réalisation d’une ligne de transport électrique de 700 km entre Ngaoundéré et Maroua, au Cameroun, et Ndjamena, au Tchad. Il est également prévu une bretelle de 250 km entre Maroua (Cameroun), Mogrom et Ndjamena (Tchad). Les études pour l’extension du Chemin de fer Camerounais, de Ngaoundéré vers le Tchad, sont le troisième projet pour lequel la BAD est prête à disposer des financements au Cameroun.
Ce sont trois projets d’infrastructure qui entrent ainsi dans le portefeuille de la Banque Africaine de Développement au Cameroun. La Bad a ainsi retenu trois projets ayant un caractère intégrateur. La Bad a déjà financé 26 projets au Cameroun. Il s’agit de 25 projets du portefeuille de l’Etat et un projet du secteur privé.
Au sortir de cette entrevue, Solomane Koné a réitéré face à la presse l’engagement de son institution à accompagner le Cameroun dans la réalisation de ces projets intégrateurs.
En novembre dernier, la Bad avait approuvé un prêt de 17,96 millions d’euros destiné à la construction de la « Road », une boucle routière 365 kilomètres à fort potentiel agricole.
« Le projet inclura aussi, avait alors expliqué l’institution financière, le support institutionnel pour le secteur des transports et les activités connexes comme le développement de routes rurales, la réadaptation d'infrastructures socio-économiques pour améliorer les conditions de vie des jeunes et des femmes. »
En juillet 2017, des documents relatifs aux études de faisabilité du projet de chemin de fer entre le Tchad et le Cameroun avaient été signés par les deux pays et la Banque, pour une ligne d’environ 1.000 kilomètres pour coût estimé à quelque 2,3 milliards d'euros.
Décidé en 2011 par les présidents des deux États, il consistera à prolonger la ligne camerounaise à partir de Ngaoundéré (Adamaoua) pour la capitale tchadienne, N’Djamena. Mais le chantier le plus onéreux de la série est sans conteste l’interconnexion électrique Cameroun-Tchad, d’un coût de 399 millions d’euros et pour lequel la BAD, qui doit le financer à hauteur de 65%, avait donné son feu vert en décembre 2017.
À fin août 2018, le portefeuille actif de la BAD au Cameroun représentait 23 projets dont 14 projets nationaux, 5 projets régionaux et 4 projets du secteur privé pour un total des engagements équivalent à un total de 875 milliards FCFA.
Otric N.