Incarcéré depuis juillet 2016, le prédécesseur de Charles Ndongo à la tête de la Cameroon Radio Television (CRTV) est accusé d’un détournement de plus de 3 milliards et demi de francs CFA dans les caisses de la CRTV. Entreprise de la presse d’Etat qu’il a dirigé entre 2005 et 2016. Ce matin encore, 25 juin 2019, il s’est rendu au tribunal pour la 19e fois. Et pour la 19e fois, le juge a prononcé un renvoi.
Une situation qui ne va pas pour plaire à Maître Alice Nkom qui assure sa défense, ainsi qu’à toutes les organisations internationales mobilisées pour réclamer la libération du journaliste.
A l’issue de l’audience du 1er mars qui avait vu l’affaire être renvoyée pour la 17e fois déjà, l’avocate du journaliste, exprimait son espoir que cet ultime renvoi « prouve que les charges contre Amadou Vamoulké ne peuvent pas être maintenues et que les poursuites soient abandonnées ». Malheureusement, comme on peut s’en rendre copte, il n’en est rien. Amadou Vamoulké est retourné en Kondengui.
Pour maître Alice Nkom, il ne s’agit ni plus ni moins que d’un procès « inégalitaire » avec des accusations « sans fondements ». « Les éléments de preuves contre lui ont pratiquement tous été rejetés. Il n’y a pas assez de charges permettant un débat », rappelle l’avocate.
Pour Alain Massé, Amadou Vamoulké a été « puni pour avoir tenté de faire valoir des principes éthiques ». l’ancien directeur général de Radio France a pris la tête du Comité international pour la réhabilitation et la libération d’Amadou Vamoulké (CIRLAV). Il connaît très bien le journaliste, pour l’avoir côtoyé personnellement.
De nombreuses organisations de défenses des droits des journalistes tels, Reporters sans frontières (RSF), la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (Fidh), ou encore le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac), appellent les autorités camerounaises à mettre fin à la « cabale judiciaire » contre l’ancien dirigeant de la radiotélévision publique camerounaise.
Il faut dire que janvier 2019, la France s’est impliquée dans l’affaire. Le Quai d’Orsay a fait savoir dans une lettre que « l’accusation n’a pas apporté de preuve de la pertinence de son action » et qu’il suivra « avec la plus grande attention » les conclusions du Groupe de travail sur la détention arbitraire de l’ONU, saisi par RSF le 16 janvier dernier. « S’il n’y a pas d’aboutissement, nous prévoyons d’envoyer une délégation de parlementaires français au Cameroun ».
Stéphane NZESSEU
Le journaliste politique, Morgan palmer a décidé de tronquer son costume de chroniqueur et d’analyste des faits politiques pour en devenir un acteur de premier rang. Et depuis le 09 Juin dernier, il est devenu le Vice-président du Parti Républicain et porte parole dudit parti politique. Un poste qui était vacant jusqu’alors. D’ailleurs, la seule figure connue jusqu’ici de ce parti était son fondateur, Georges Gilbert BAONGLA. Un parti qu’il transportait avec lui et qui apparaissait sur la scène publique au gré des sorties médiatiques de son créateur. Comme la plupart des partis politiques de notre pays, pas de siège, encore moins d’assise politique.
Morgan Palmer, le Jackpot politique ?
Pour le parti républicain cela semble bien être le cas. Et l’homme en est bien conscient. Dans le communiqué où il annonce lui-même s nomination à la Vice-présidence de ce parti, l’ancien journaliste de MAGIC FM (une station de radio émettant depuis Yaoundé) a reconnu la faiblesse du cheval politique qu’il enfourche. Il dit, « Je n’ai pas adhéré au Parti Républicain du Cameroun pour ce qu’il est, mais pour ce que nous souhaitons collectivement qu’il devienne. » Conscient de cet état de chose, Morgan Palmer sait pertinemment que c’est lui qui donnera du contenu à la cause du Parti Républicain. Une nouvelle orientation politique qui rejoindra la philosophie qui a toujours conduit l’expert en communication politique dans les multiples projets qui l’ont mené près de grands chefs d’Etat africains. « Je ne suis pas un novice en politique. Voilà des années que je la chronique, l’analyse, conseille ses acteurs, en faisant des prédictions très souvent juste. Je ne compte pas renoncer à mon objectivité. C’est même tout le sens de mon engagement. » Affirme – t – il.
Les premières actions posées par le tout nouveau porte-parole du Parti Républicain sont des plaidoyers pour dédouaner le Président du Parti Georges Gilbert BAONGLA incarcéré à la prison centrale de Kondengui. Rien ne filtre jusqu’ici sur les nominations des autres membres du directoire, ou d’une Assemblée Générale élective. Difficile de savoir si le Parti Républicain sera de la course pour les législatives et municipales à venir. Néanmoins, nous avons aperçu le nom de Morgan Palmer dans une liste pour la candidature à la mairie de Yaoundé 5e de Paul Daizy Biya, un autre journaliste.
Stéphane Nzesseu
Le Syndicat national des journalistes du Cameroun par la voix de son président, Denis Kwebo a signifié dans un post publié sur son compte Facebook, que le syndicat ne soutient que ses membres. « Le Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC) est une organisation qui défend les intérêts socioprofessionnels de ses membres. Nous faisons la promotion des bonnes pratiques professionnelles. Nous sommes engagés au respect des règles d'éthique et de déontologie. Le SNJC n'est pas la Croix Rouge ». Dixit Denis Kwebo.
Le journaliste blogueur incarcéré depuis peu à la prison centrale de Kondengui n’était pas membre du Snjc. D’après le président du Snjc pour la région du Centre, Thierry EBA, Paul Chouta avait été plusieurs fois approché par les responsables du syndicat question de le recadrer dans son travail de journaliste. De plus, nous avons appris que Paul Chouta avait sollicité une inscription dans les fichiers du syndicat. Seulement, il lui avait été demandé de choisir entre la casquette de journaliste ou d’activiste politique. Deux fonctions incompatibles. Pour la simple raison que l’activiste ne s’encombre pas du respect des principes de neutralité et d’objectivité, principes cardinaux pour l’exercice du métier de journaliste. Face à cette requête, Paul Chouta était resté silencieux et poursuivant dans le type de diffusion de l’information qui a construit sa popularité.
Paul Chouta est-il journaliste ou pas ?
La question relance le débat sur qui est journaliste et qui ne l’est pas au Cameroun. Seulement, pour certains journalistes, le Snjc (qui n’a pas encore de position ouverte et définitive sur le cas Paul Chouta), se retrouve dans une position ambivalente, notamment : soit rester légaliste et ne pas le défendre puisqu’il n’en est pas membre, soit mettre en avant le principe déontologique de solidarité confraternelle et de défense des droits des journalistes abusés. En attendant, il n’y a jusqu’ici aucune mobilisation des acteurs de la presse comme ce fut le cas pour la journaliste d’Equinoxe Télévision, MIMI MEFO.
De toute évidence, Paul Chouta semble récolter l’inimitié qu’il a souvent entretenue avec cette organisation de défense des droits des journalistes au Cameroun. De plus, au regard des chefs d’accusations à son endroit qui ont évolués depuis son arrestation, même s’ils se décidaient à le faire, il devient compliquer pour un syndicat de journaliste de porter secours pour des accusations de chantage et autres qui se sont rajoutées au dossier Paul Chouta. Toutefois, en tant que journaliste, il faudra veiller à ce que le citoyen Paul Chouta ait droit à un procès juste et équitable.
Stéphane Nzesseu
Formée à l’Ecole Supérieure des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication (ESSTIC), Mme Mélanie Betebe, épouse Atangana Essomba, s’était spécialisée dans le domaine de l’économie. Elle fait partie des journalistes qui assuraient la présentation du programme dominicale phare de la CRTV, «Scènes de Presse».
Femme entreprenante, elle a lancé son propre projet éditorial en 2016. Il s’agit de Baromètre Communautaire, un hebdomadaire spécialisé dans l’information de la sous-région Afrique centrale. « En situation concurrentielle, on se doit d’être innovant et pertinent. C’est vers ces destinations que je conduis mon équipe », déclarait-elle dans une interview au quotidien Cameroon Tribune le 2 février 2017.
De mémoire, Betebe Mélanie Félicité est née le 10 septembre 1971 à Mfida, l’un des plus grands villages de l’arrondissement d’Akono, département de la Mefou et Akono, région du centre Cameroun. Après ses études primaires à l’école de la Gendarmerie nationale du Camp Yeyap à Yaoundé, elle entre au collège François Xavier Vogt en 1983. Elle y reste jusqu’en classe de terminale. Titulaire d’un Baccalauréat série D, la suite de son cursus scolaire est riche de 3 années de psychologie à l’Université de Yaoundé I et d’un Diplôme en Sciences et Technique de l’Information et de la Communication obtenu à l’ESSTIC en 1999.
Présentatrice des journaux télévisés depuis 2004, Mélanie présente et produit également des magazines notamment : « Femme à la une », le magazine de promotion de la femme sur la CRTV et « Impulsion », un autre magazine de promotion de l’auto emploi et des PME toujours sur la CRTV. À son actif aussi plusieurs documentaires sur des sujets divers.
Sa disparition est une grosse perte pour la presse camerounaise. Nos sincères condoléances aux confrères de la CRTV, aux employés du quotidien Baromètre communautaire, ainsi qu’à la famille de la disparue.